(Barnabé @ lundi 7 juillet 2008 à 15:31 a écrit : Sur les FARC il ne s'est jamais agi de renvoyer dos à dos les guérillas et l'Etat. Par contre discuter que politiquement la guérilla représente une impasse, oui nous avons aussi à le faire.
Nous sommes bien d'accord qu'il faut politiquement critiquer les FARC et qu'un texte de Convergences ce n'est pas la meme chose qu'un édito.
Mais, dans le texte de Convergences (qu'on peut trouver par le lien avec la Fraction et qui a déjà été reproduit sur le FALO), si la critique apparait, le soutien n'apparait pas. Les FARC sont meme présentés comme des "seigneurs de la guerre".
Des narcos qui vivent pendant 40 ans dans la jungle, ça n'existe pas. Les narcos partent avec leur fric vivre dans le luxe à l'étranger, ou vivent déjà dans le luxe en Colombie avec la complicité des autorités. On ne voit pas non plus de narcos revenir de Cuba, après avoir été l'objet d'un échange, revenir mener la lutte dans la jungle. L'article de Convergences affirme que les FARC auraient "encouragé" la culture de la coca. Il faudrait citer des sources fiables. Il faut tout de meme se méfier de la propagande sur les "narco-guérillas". Un peu de prudence et de retenue ne font donc pas de mal quand il s'agit de parler de militants qui combattent depuis des dizaines d'années et sont l'objet de campagnes de haine de la bourgeoisie.
Je ne veux pas polémiquer éternellement avec ce malencontreux article, mais j'insiste sur le fait que nous soutenons d'une manière générale les luttes de lutte libération nationale, la résistance à l'impérialisme, les mouvements paysans contre les propriétaires terriens etc tout en montrant leurs limites et l'impasse à laquelle ils aboutissent. Mais il faut aussi répéter que cette impasse est liée pour une bonne part à l'absence d'un mouvement ouvrier révolutionnaire crédible à l'échelle mondiale. Dans une autre situation, ces mouvements pourraient probablement se rallier au mouvement ouvrier.
_
Sinon, un point de détail : la Colombie s'est certes urbanisée, mais la paysannerie continue à peser un poids important. Officiellement : 70 % de la population est urbanisée. Mais, le terme "urbanisé" signifie : vivant dans une agglomération de 1000 habitants au moins, ce qui inclue tout de meme pas mal de villages de régions agricoles. L'industrie représente 30 % du PIB de la Colombie.
Mais il s'agit d'une petite industrie. Il n'y a pas de grosses concentrations industrielles en Colombie comme en Argentine, au Mexique ou meme au Chili.
La population urbanisée habite pour une grande partie des bidonvilles.
Enfin, quand on parle de l'économie colombienne, on ne parle que l'économie officielle. Mais, à en croire certains "spécialistes" (toujours douteux évidemment), la drogue procurerait de 50 % à 75 % de ses revenus à l'Etat. Idem en Bolivie.
La structure de la Colombie n'est donc pas du tout comparable à celle du Chili, de l'Argentine, ou des pays européens.