Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 29 Juin 2008, 12:36

Informations ouvrières n° 2 semaine du 26 juin au 2 juillet

Référendum : qui est pour ? Et pourquoi ?

Faut-il un référendum sur le traité de Lisbonne ? Pour Sarkozy et le
gouvernement, la question ne se pose même pas. Au lendemain du non irlandais,
s'est tenu le « sommet » des 27 chefs d'Etat et de gouvernement. La décision y a été prise de poursuivre le processus de ratification. Sarkozy- qui préside l'Union
européenne à partir du ler juillet - a quatre mois pour trouver une «solution ». Pas
question non plus de référendum du côté du PS. Ses dirigeants n'ont-ils pas jugé
«regrettable ». le vote irlandais ?

Plus surprenant: les opposants officiels au nouveau traité contournent, eux aussi,
la question. Francis Wurtz (PCF) préside le groupe Gauche unitaire européenne au
Parlement européen. Pour lui, le traité de Lisbonne est « caduc » (1). Donc, pas
besoin de référendum pour s'opposer ? De leur côté, la LCR de Besancenot, Attac et d'autres associations signent un communiqué commun. II y est question d'«
exigences et propositions alternatives » pour montrer « qu'une autre Europe est
possible ». Pas un mot, dans ce communiqué, sur les traités européens. Une « autre Europe »... en gardant Maastricht, Amsterdam, Nice? Une « autre Europe »... sans référendum pour bloquer le traité de Lisbonne ?

Quatre mois nous séparent du prochain sommet européen. La présidence française
veut en profiter pour préparer un coup de force annulant le non irlandais. Faut-il
laisser faire ? Le Parti ouvrier indépendant propose une autre voie: exiger la
convocation d'un référendum ici et maintenant! Le peuple français veut pouvoir
dire avec le peuple irlandais : non au traité de Lisbonne et à l'Union européenne!

L'IFOP publie ce 22 juin un sondage sur un éventuel référendum sur le traité de
Lisbonne: 53 % de Français voteraient non. Parmi eux: 72 % des ouvriers et 63 %
des employés.

Faut-il s'en étonner ? Chaque attaque contre la classe ouvrière trouve son origine
dans l'Union européenne, ses traités, ses directives. La dernière en date ? Le plan
de démantèlement de la Sécurité sociale rendu public ce 22 juin (lire p. 4). Il est
justifié par le retour au déficit zéro. C'est le traité de Maastricht qui inscrit les
comptes de la Sécu dans les limites des 3 % de déficit. C'est le traité de Lisbonne qui fixe l'exigence du déficit zéro. Ce sont les «lignes directrices » et autres directives qui enjoignent d'« alléger » les charges patronales. D'où les 200 milliards d'euros d'exonérations offerts aux patrons depuis 1991, seule source du prétendu déficit.

La Sécu menacée de disparaître... Et il ne faudrait pas de référendum pour arrêter
la machine infernale ? Les ouvriers et employés veulent voter non contre le traité
de Lisbonne. Ils savent pourquoi.

Unité à tous les niveaux, pour un référendum pour dire non! C'est ce que propose le POI, sans préalable ni condition. Déjà, comme on le lira dans ce journal, des
militants et responsables d'autres organisations ont répondu positivement à cette
proposition. Il s'agit maintenant de déployer une campagne de masse. Il s'agit
d'aider le peuple à s'ouvrir une issue conforme à la démocratie. Référendum pour
bloquer l'adoption du traité de Lisbonne! C'est le premier pas pour-comme l'ont
formulé les marins-pêcheurs - dire: « Stop à la dictature de l'Union européenne!»

Daniel Glückstein










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Message par Front Unique » 03 Juil 2008, 08:18

Informations ouvrières n° 3 Semaine du 3 au 9 juillet 2008

Et tout ça, ça fait...

VOTE non en Irlande, révolte des marins-pêcheurs,des viticulteurs… Et maintenant : le non polonais.
La présidence française de l'Union européenne ne pouvait commencer plus mal. Sarkozy l'a lui-même admis à la télévision. Quel remède prescrit-il ? Il invite les Français à serrer les rangs autour d'une Europe qui « les protége dans leur vie quotidienne ».

Aussitôt, François Hollande répond à l'appel. Il excuse Sarkozy,« pris de court par l'ensemble de ces dérèglements » (1). Et se propose de l'aider à « donner un contenu à la présidence française». Pour cela, une urgence : « Renforcer le dialogue social entre organisations syndicales et professionnelles à
l'échelle del'Europe. »

Bref, Hollande recommande d'étendre à toute l'Europe la « position commune » Medef-CGT-CFDT qu'il soutient en France.« Position commune » dont Laurence Parisot s'est faite à nouveau l'avocate dimanche : « Ce que nous avons fait (avec la CGT et la CFDT -NDR), c'était extraordinaire. Elles avaient accepté de considérer qu'enfin la durée du travail n'était plus un tabou. Elles avaient accepté de dire : c'est quelque chose que l'on va pouvoir négocier par entreprise en négociant librement les contingents d'heures supplémentaires.
C'est-à-dire que les organisations syndicales étaient en train de donner un signal extrêmement fort pour, progressivement, par branche, par accord de branche, par accord d'entreprise, se défaire des 35 heures » (2).

Des organisations syndicales s'intégrant aux exigences de l'Europe et des patrons… Et cela au point de démanteler elles-mêmes les garanties collectives nationales en matière de temps de travail… Les patrons en avaient rêvé… La « position commune » l'a fait ! On comprend l'enthousiasme de la chef du Medef.

Sous des formes variables, Sarkozy, Parisot ou Hollande ne voient qu'une issue à la crise de l'Union européenne : la fuite en avant vers le corporatisme intégrant les organisations ouvrières.

C'est la démocratie qui est menacée (car il n'y a pas de démocratie sans organisations syndicales indépendantes).

Récemment, un responsable de l'UMP se plaignait que l'Union européenne aujourd'hui ne suscite pas un engouement comparable à celui de 1940. Rappelons qu'en 1940, Maurice Chevalier chantait : « Le colonel était de l'Action française / Le commandant était un modéré / Le capitaine était pour le diocèse / Et le lieutenant boulottait du curé / Le juteux était un fervent extrémiste / Le sergent, un socialiste convaincu (…) / Et tout ça, ça fait d'excellents Français/ D'excellents soldats, qui marchent au pas. »

Au même moment, le régime de Vichy concoctait la Charte du travail. Et aujourd'hui ?

D'excellents soldats qui marcheraient au pas… de l'Union européenne ? La classe ouvrière ne l'entend pas ainsi. Les militants Syndicaux (membres ou non d'organisations signataires de la « position commune ») ne l'entendent pas ainsi. Pas plus que les viticulteurs, les marins-pêcheurs, les fonctionnaires, les jeunes. Tous savent que leurs intérêts particuliers les opposent en tous points à
l'Union européenne et à la classe capitaliste.

Pour qui se situe sur le terrain de l'indépendance de classe et de la démocratie, la sortie de crise passe par la « sortie » tout court : la sortie de l'Union européenne et du traité de Lisbonne.

(1) Le Monde
(2) Le Grand-Jury - RTL

Daniel Glückstein


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Message par Front Unique » 09 Juil 2008, 17:19

Informations ouvrières n° 4 Semaine du 10 au 16 juillet 2008

Consensus contre la démocratie

VACANCES ? Un Français sur trois ne part pas du tout. Seulement un Français sur
deux passera « au moins quatrenuits » hors de son domicile. 51 % des Français réduiront leurs dépenses par rapport aux années précédentes. Une proportion qui s'élève à 62 % pour les ouvriers et 57 % pour les employés. (1)

On nous parle d'inflation et de hausse des prix ? C'est de lutte de classe qu'il s'agit. A un bout de la chaîne sociale, une poignée d'exploiteurs et d'accapareurs en profitent. A l'autre bout, l'immense majorité s'enfonce, chaque jour davantage, dans les plus grandes difficultés.

Quand on parle du G8, c'est encore de lutte de classe qu'il s'agit. C'est le G8 qui organise la flambée des prix. En huit ans, sous son égide, céréales et produits laitiers ont vu leurs prix multipliés par trois ! Celui du pétrole brut, par cinq ! (2)

« Trente pays ont connu des émeutes de la faim cette année », rappelle International Herald Tribune, qui s'inquiète : « Ces prix alimentaires d'un niveau jamais atteint pourraient précipiter des dizaines de millions d'êtres humains dans la famine et la pauvreté la plus abjecte. »

Et quand on parle d'Union européenne, n'est-ce pas encore de lutte de classe qu'il s'agit ?
La Banque centrale européenne vient à nouveau d'augmenter ses taux d'intérêt.

Pourquoi ? Pour garantir la stabilité des avoirs financiers des capitalistes… en écrasant les ménages populaires. Ce qui, au passage, profite d'abord au capitalisme nord-américain, bénéficiant d'une parité dollar/euro favorable.

Avant de partir pour Tokyo, Sarkozy a fièrement déclaré : « J'ai quand même la
légitimité pour demander si les taux à 4,25 %, c'est raisonnable, alors qu'ils sont à 2 % aux EtatsUnis. » Après quoi, il a fait valoir sa « légitimité »… à aller se coucher devant ses maîtres : Trichet, président de la BCE, et Bush qui ordonne les travaux du G8 à Tokyo.

Reste cette question : sa politique étant rejetée de toutes parts, comment comprendre l'arrogance d'un Sarkozy ? Celle-ci découle du double consensus dont il bénéficie : consensus des partis « de gauche » et d'« extrême gauche » institutionnels qui acceptent le cadre de l'Union européenne et de la BCE (et du G8) ; et consensus des dirigeants de la CGT, de la CFDT ou de la FSU, qui multiplient les « positions communes » avec le Medef et/ou le gouvernement.

Ce double consensus est contraire à la démocratie. Le système capitaliste est fondé sur l'exploitation de la force de travail. Donc, sur des intérêts sociaux contradictoires. La démocratie repose sur la reconnaissance de ce conflit 'intérêts, de cette lutte des classes.

Mais peut-on défendre les intérêts d'une classe en se soumettant aux exigences de la classe adverse, de ses représentants, de ses institutions ? Non, bien évidemment.

Le Parti ouvrier indépendant est partisan de l'indépendance des organisations
ouvrières et de la démocratie. A toutes les organisations se réclamant de la classe
ouvrière et de la démocratie, il adresse cet appel : rompez le lien avec Sarkozy et
l'Union européenne, engagez-vous sur la voie de la réalisation de l'unité pour la
satisfaction des revendications les plus urgentes (voir déclaration du bureau
national, page 3).
Le premier pas en ce sens : l'unité pour un référendum pour dire non au traité de
Lisbonne.

(1) Etude Protourisme rendue publique le 4 juillet et sondage CSA de mai 2008.
(2) Les Echos, 7 juillet.

Daniel Glückstein




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Message par Front Unique » 23 Juil 2008, 21:42

Informations ouvrières n° 6 Semaine du 24 au 30 juillet 2008

L'ÉDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Démocratie et respect du non

Un mois et trois jours séparent le 12 juin du 15 juillet. 12 juin : le peuple irlandais
rejette le traité de Lisbonne.15 juillet : président en exercice de l'Union européenne,
Sarkozy déclare : « Les Irlandais devront revoter. »

Le journal Le Monde s'en désole : « Depuis [le 12 juin], les Européens cherchent à
contourner ce rejet populaire […]. En misant sur l'isolement des Irlandais, tous espèrent en secret les amener à un deuxième vote […]. Le plus subtil doigté est de rigueur. »

Tout est affaire de ruse et de doigté mais… patatras : « Le président en exercice de l'Union européenne met bruyamment les pieds dans le plat. » Du coup « les partisans du non (sont) trop contents du cadeau » offert par le « french gaffeur ».

N'en déplaise aux rédacteurs contrariés du Monde, Sarkozy n'est pas un gaffeur. En déclarant « les Irlandais doivent revoter », il a exprimé l'essence même de l'Union européenne.

Dans l'Union européenne, un référendum n'a de sens que si la réponse est oui. En cas contraire, un seul remède : il faudra re-vo-ter.

On fera observer qu'un tel système est foncièrement antidémocratique ? C'est exact.

L'Union européenne est par essence foncièrement antidémocratique. Ses institutions ne laissent aucune place à des interprétations contradictoires des textes. Un traité européen doit être approuvé. S'il est rejeté, il faudra l'approuver quand même. Et cela n'est pas seulement vrai pour la ratification des traités.

Les directives elles-mêmes sont cadrées par les traités. Ceux-ci établissent la primauté de la « concurrence libre et non faussée » que les directives doivent organiser. Il ne peut y avoir de directives que pour privatiser ou remettre en cause les droits ouvriers. Des directives de progrès social ? Il n'y en eut pas une seule en seize années d'Union européenne. Et il n'y en aura pas plus demain, dans ce cadre institutionnel. Une fois élaborées, les directives doivent être transposées.

La non-transposition n'est pas permise. Tous les ans, Bruxelles rappelle à l'ordre les gouvernements en retard. Et ceux-ci s'exécutent. Avec des conséquences désastreuses.

Dernière en date : la fusion Suez-GDF. A l'origine : la directive énergie, transposée en 2000 par le gouvernement de « gauche plurielle » Jospin-Gayssot. C'était le début de la privatisation-démantèlement.

La preuve est ainsi faite : démocratie et Union européenne sont incompatibles.
Dès lors, trois questions sont posées. La première : un partisan de la démocratie peut-il accepter la dictature de l'Union européenne ?

La deuxième : un partisan de la souveraineté des peuples peut-il accepter qu'on fasse revoter les Irlandais ?

La troisième : soutenir le peuple irlandais, n'est-ce pas exiger en France un référendum pour dire non ?

Tel est le sens de l'appel lancé à Dublin, ce 21 juillet.

Appel commun de travailleurs et militants irlandais et français. Face à un Sarkozy venu dicter les injonctions de Bruxelles, cet appel dit : la démocratie, c'est, en Irlande, le respect du vote non et, en France, le combat pour un référendum pour dire non.

Ainsi se construit l'union libre des peuples et nations libres de toute l'Europe.
Tous les partisans de la démocratie et de la classe ouvrière ne devraient-ils pas s'unir sur ces exigences





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Message par Front Unique » 30 Juil 2008, 21:56

Informations ouvrières n° 7 Semaine du 31 juillet au 4 août 2008

L'ÉDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Une ”réforme” pour institutionnaliser le consensus

QUEL est l'enjeu de la réforme de la Constitution votée ce 21 juillet ?
Député du Nouveau Centre, François Sauvadet a été clair : « Pour la première fois dans la Constitution est affirmée la nécessité de (…) l'objectif d'équilibre des comptes publics (…).Un premier pas qui ouvre au juge constitutionnel la possibilité d'apprécier les futures lois de finances. » (1)

La souveraineté du Parlement – qui s'exprime dans le vote du budget – était déjà réduite à presque rien.

Mais ce 21 juillet 2008, un pas a été franchi. Désormais, le pacte de stabilité est inscrit dans la Constitution ! Plus encore : un juge (2) pourrait contrôler le respect des diktats de Bruxelles.

C'en serait donc fini même de l'ombre de l'apparence d'un Parlement souverain. Aucun espace ne doit échapper à l'Union européenne ! Face à la résistance de la classe ouvrière, un Parlement national pourrait parfois manquer de fermeté : cela doit être rendu impossible !

L'article 49-ter est désormais limité à trois votes par an, au maximum ? Parmi eux : le vote du budget et de la loi de financement de la Sécurité sociale ! Autrement dit : Maastricht et pacte de stabilité s'imposent sans discussion !

Le prétendu rééquilibrage des pouvoirs entre président et Parlement ? Fillon s'en est expliqué. Il ne s'agit pas de démocratie.

Le Parlement doit être assez fort pour… constituer une grande coalition permanente avec le président. La base en est « le lien étroit entre modernisation de la France (c'est-à-dire les contre-réformes dictées par Bruxelles) et la rénovation des institutions ». Fillon a justifié cette réforme par la nécessité « de dégager des consensus ». Il s'est interrogé : « Sommes-nous capables de nous libérer d'une logique d'affrontement pour aller ensemble de l'avant ? (…) ou sommes-nous condamnés à rejouer la sempiternelle guerre des tranchées ? » Un autre aurait dit : la sempiternelle lutte de classe.

Qu'ont répondu les dirigeants du Parti socialiste ? Ils ont protesté sur la méthode. Sur le fond – l'institutionnalisation de l'union sacrée dans le cadre de l'Union européenne –, pas un mot. Qui ne dit mot consent ?

Quant à Marie-George Buffet, elle a, avec raison, rappelé « que 80 % des lois ne sont plus que des modalités d'application des directives avalisées à Bruxelles ». Mais c'est pour en conclure ceci : « Le Parlement a le droit de participer réellement aux choix de l'Union européenne (…). Il faut s'efforcer de mieux partager les pouvoirs et de mieux associer nos concitoyens. »

Le consensus est donc réalité : tous acceptent le cadre des institutions de l'Union
européenne. Reste cette question : à quelle condition ce pays se dotera-t-il demain d'une assemblée souveraine ? Une assemblée où les représentants du peuple pourront prendre toutes les mesures correspondant aux besoins du peuple travailleur. La réponse à cette question : à condition de se libérer de l'Union européenne, véritable prison contre la démocratie.

Tout parti qui prétend s'opposer à la politique du gouvernement devra, tôt ou tard,
s'engager sur cette voie. C'est le sens du combat du Parti ouvrier indépendant (POI) pour l'Assemblée constituante souveraine. C'est le sens de son combat pour la rupture avec l'Union européenne. _

(1) Cette citation et les suivantes sont tirées du compte rendu officiel des
débats du Parlement du 21 juillet.

(2) Selon La Tribune, il pourrait s'agir de « la Cour des comptes ».[/I]




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Message par Valiere » 31 Juil 2008, 07:50

ce qui me gêne c'est que tu postes ces éditos sans entrer dans le débat, d'une manière mécanique!
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Message par Front Unique » 08 Août 2008, 12:44

Informations ouvrières n° 8 Semaine du 7 au 13 août 2008

L'ÉDITO PAR DANIEL GLUCKSTEIN

Vu d'Ecosse

L' élection partielle de Glasgow-Est constitue, , selon la presse locale, un véritable «tremblement de terre». Détenue depuis 1922, la circonscription passait pour un bastion inexpugnable du Labour Party. Ce 24 juillet, elle a été conquise par le Parti nationaliste écossais (SNP), qui dirige le gouvernement régional.

Ce résultat précipite la crise politique en Ecosse et dans tout le pays. Du côté du SNP, on revendique le transfert de la quasi-totalité des pouvoirs au gouvernement régional. Dans le cadre de l'Europe des régions, bien sûr!

Du côté du Labour, la guerre est ouverte pour la direction du parti; régionalement et nationalement. Presse et milieux d'affaires poussent à l'installation d'une direction encore plus « blairiste ».

Mais au fait, qu'ont dit les électeurs de Glasgow-Est ? La presse est unanime : le SNP n'a pas fait campagne pour l'indépendance de l'Ecosse - pourtant au centre de son programme. Il a gagné l'élection sur « les questions économiques ». C'est-à-dire le rejet des politiques de Blair et Brown soumises à l'Union européenne.

La situation en Ecosse est en effet catastrophique. Les quartiers naguère industriels de Glasgow ressemblent à une ville bombardée. 60 % des entreprises écossaises -privées et publiques- prévoient des suppressions d'emplois massives dans les prochains mois (1).
Le prix du gaz vient d'augmenter de 35 %...

77 % des Britanniques - 86 % en Ecosse - estiment que la situation économique du pays va se détériorer dans l'année qui vient (2). En cas d'élections générales anticipées, le Labour Party- aujourd'hui au pouvoir- est donné écrasé. Sauf, souligne la presse, «changement radical de politique économique». Mais dans quel sens ? Selon un sondage, 83 % des personnes interrogées approuvent les revendications syndicales (notamment sur le paiement intégral du salaire minimum garanti pour les jeunes dès 21 ans).

Aussitôt, les responsables patronaux s'indignent. «Toute restriction de la flexibilité
serait source de préoccupation» (3). Et ailleurs ? Récession et hausse du chômage
frappent les uns après les autres tous les pays d'Europe. En France, l'ANPE annonce une augmentation du nombre de chômeurs en juin, la quatrième depuis janvier. Et que fait l'Union européenne ?

Son commissaire Joaquin Almunia appelle les gouvernements à « éviter les hausses de salaires dans la fonction publique » et à « améliorer la concurrence, en particulier dans les services >> (4). Autrement dit: détruire en masse les services publics et appauvrir les travailleurs!

N'est-il pas évident, en France comme en Grande-Bre-tagne, que la fuite en avant vers l'Europe des régions, la privatisation et la déréglementation ne peut qu'alourdir, dramatiquement, le fardeau de la misère et du chômage qui frappe les populations laborieuses ? N'est-il pas évident que les organisations ouvrières - Labour en Grande-Bretagne, d'autres ailleurs - qui prennent la responsabilité des politiques dictées par la Banque centrale européenne courent le risque de le payer de leur existence même ? Y a-t-il une issue en dehors de l'unité sur les revendications ? Y a-t-il une issue sans rompre avec les diktats de l'Union européenne?


(1) DailyExpress, 28 juillet. (2) The Dînes, 29 juillet. (3) The Tlmes, 28 juillet. (4) Le Monde, 31 juillet.





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Message par Valiere » 09 Août 2008, 15:39

"moi Front unique, je continue imperturbablement à mettre les éditos de Gluckstein comme le ferait une machine"

Non c'est pas possible! tu peux répondre aux questions!?
Valiere
 
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Message par Valiere » 11 Août 2008, 09:27

Cher Lucifer! tu n'ignores pas que je suis pour une ouverture du débat avec les lambertistes donc pas de leçon de morale! et d'ailleurs je te fais une confidence : je suis prêt à rejoindre le POI !
Valiere
 
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