Le 5 aout, un affrontement entre les mineurs de Huanuni et la police a fait 2 morts et 40 blessés par balles. De leur coté, les mineurs ont utilisé de la dynamite.
Il y a un article dans le Monde daté du 7 aout. Page 7. Article assez partial comme d'habitude.
Les mineurs revendiquent notamment que Morales tienne ses promesses sur les retraites, en particulier l'abrogation de la loi sur les retraites par capitalisation (qui a remplacé la retraite gérée par des fonds d'Etat.)
Cet affrontement, contrairement aux premiers affrontements de Huanuni, concerne donc des mineurs salariés organisés par la COB. La COB a appelé à la grève générale contre cette répression violente. A Oruro, centre minier, 10 000 mineurs ont manifesté pour demander la démission de Morales. Des blocages de route - forme de lutte traditionnelle - ont été organisés en divers endroits. Notamment, à El Alto, les manifestants ont encerclé l'aéroport, empechant Morales de prendre l'avion. (Ce dont Le Monde ne souffle mot...)
Cette répression violente du mouvement ouvrier intervient au moment où, face aux factieux de 7 provinces, dont la riche province pétrolifère de Santa Cruz, Morales remet en jeu par référendum son mandat présidentiel.
La LOR-CI, une des deux orgas trotskystes (avec le POR) qui interviennent en Bolivie, souligne la mansuétude de Morales face aux groupes fascistes et racistes qui sévissent notamment à Santa Cruz et la dureté de la répression contre les travailleurs. La LOR-CI dénonce la participation de groupes armés du MAS (parti de Morales) dans cette répression.
Morales, qui ne cesse de capituler devant la droite et l'extrême-droite, montre donc son vrai visage en faisant tirer sur les mineurs. Son vice président Garcia-Linera (ex-guerillero) accuse la COB d'être manipulé par les factieux de droite, selon un procédé bien connu.
Ces événements suffiront-ils pour que cesse la complaisance de divers gauchistes envers Morales ? (Par exemple le correspondant de Rouge Hervé do Alto)
En tout cas, notre solidarité doit aller aux mineurs et aux travailleurs boliviens.
Vive la lutte des mineurs ! Vive la grève générale contre la répression et la loi sur les retraites !
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Précisions sur les retraites en Bolivie.
Extrait d'un interview de Roberto Chavez, secrétaire général de la FSTBM (syndicat des mineurs), quand la COB disait encore espérer que Morales tienne ses promesses.
a écrit :
AW : Quelle est la condition des mineurs boliviens, et que fait le gouvernement pour l’améliorer ?
R.C : La condition des travailleurs boliviens est incroyablement mauvaise. Leur travail est dur, dangereux, et entraîne de sérieux dommages pour la santé. Il suffit de rappeler que l’espérance de vie d’un mineur est de 40 à 45 ans. Nombreux sont ceux qui commencent à 15 ans. Après 30 années au fond, leur santé est ruinée.
Evo fait certaines bonnes choses. Il essaye par exemple de modifier la loi sur les retraites. Par le passé, un mineur pouvait prendre sa retraite à 50 ans, une femme à 45, ce qui est entièrement justifié par la dureté des conditions de travail dans les mines. Aujourd’hui, après avoir cotisé toute leur vie à une caisse de retraite, les mineurs ne touchent rien !
La loi actuelle fixe l’âge de la retraite à 70 ans. Cela signifie que la plupart des mineurs meurent avant la retraite. Et lorsqu’un mineur meurt avant d’avoir atteint l’âge de la retraite, ils disent à sa veuve : « Avant de toucher quelque chose, vous devez attendre l’année où votre mari aurait eu l’âge de la retraite. » J’espère que le gouvernement abolira cette injustice et introduira une nouvelle loi sur les retraites.