DERNIERES NOUVELLES
-Le mouvement impulsé par la droite et les provinces sécessionistes retombe et, selon la presse, aurait été moins puissant que les précédents.
-Lula (Brésil) appelle Morales à agir pour la paix et à négocier avec ses opposants de droite. (Ce qu'il essaie déjà de faire depuis longtemps...). Cette intervention est en fait une pression sur Morales pour qu'il fasse davantage de concessions à la droite, et par conséquent aux compagnies pétrolières étrangères. Pétrobras ( Brésil) est en effet la compagnie d'hydrocarbure la plus importante en Bolivie et l'approvisionnement en provenance de la Bolivie est vitale pour le Brésil. Mais l'Etat brésilien ne veut pas payer les hydocarbures au cours mondial à la Bolivie...
BATAILLE DE LA VIANDE
La droite tente une nouvelle tactique qui consiste à priver La Paz de viande. Une grande partie de la viande vendue à la Paz vient en effet des élevages du Béni, une des provinces sécessionnistes.
Cette offensive engendre une énorme spéculation et une montée des prix. La viande disparait des étals de la Paz et se vend au marché noir...
En réplique, des éleveurs de la région de Cochabamba annoncent qu'ils vont envoyer de la viande à la Paz.
-Mobilisation du patronat et de diverses corporations réactionnaires, comme celle des médecins, contre le projet de retraite par répartition.
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A noter : deux articles hier (dans Libé et Le Monde) sur la Bolivie, centrés sur les affrontements de Morales avec la droite.
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Encore une fois à Vérité qui discute par slogans et reproduction de citations.
Morales ne représente en aucune façon le "socialisme" - et encore moins la classe ouvrière - contre le "libéralisme" de la droite. Son vice-président, très influent, Garcia Linea (ex guérilléro) est un social démocrate bon teint qui préconise "le petit capitalisme andin" (sic)
Morales exprime plutot les velleités d'une petite bourgeoisie nationaliste de développer la Bolivie grace à la rente pétrolière, alors que la situation de compradores convient très bien aux oligarques de Santa Cruz. Sa base sociale, c'est essentiellement les cocaleros et une partie de la paysannerie qu'il flatte avec ses discours "indianistes" et populistes. Le MAS (qui n'est pas un parti mais une sorte de rassemblement de diverses organisations, associations etc) a déjà donné naissance à toute une couche de corrompus. Morales mène consciemment cette politique de corruption des dirigeants syndicaux et d'associations populaires. (Très peu résistent à la proposition d'un poste important et des avantages qui vont avec...)
Cette petite bourgeoisie nationaliste reste très timorée vis à vis de la bourgeoisie et de l'impérialisme, notamment car elle est venue au pouvoir dans le cadre des institutions bourgeoises et entend respecter ces institutions. Et, quand il le faut, elle n'hésite pas à taper sur la classe ouvrière ou meme sur sa propre base sociale, la paysannerie.
Il est clair aujourd'hui que Morales et le MAS n'ont pas la volonté de mobiliser leur base sociale de façon radicale contre la droite, sinon ils auraient eu l'occasion de le faire beaucoup plus tot. Pour ces raisons, leur échec semble inévitable.