Vérié tu ne mènes pas une discussion de bonne foi !
Tu me fais dire :
a écrit :Ton raisonnement est très simplicateur. Si "Hausse de la Bourse = exploitation accrue", le corrolaire serait "Baisse de la Bourse = diminution du taux d'exploitation" ? wacko.gif Ce qui est manifestement faux.
en citant ceci de moi :
a écrit :Citation Nazim
Je persiste à penser que, en mettant en avant des raisonnements qui n'expliquent pas clairement que la hausse de la bourse provenait d'une exploitation accrue, on ouvre la porte à ceux qui veulent "réguler les marchés financiers"...
Non l'économie réelle et la bourse ne sont pas déconnectées...
alors que deux lignes plus haut j'écris :
a écrit : c'est la croissance du capital et des profits qui entraine la hausse de leur estimation financière et permet la spéculation.
La crise boursière intervient parce qu'il y a un retournement dans l'économie réelle -moins de profits attendus. Ou si tu veux parce que les "boursiers" l'anticipent.
Tu extrais donc une chose toute à fait partielle pour me faire dire une sorte d'absurdité...
Par ailleurs je n'aurais rien compris à rien sur une foultitude de notions économiques... (je ne te recite pas, c'est au dessus). Merci pour l'amabilité...
Je le redis une ixième fois je ne te soupçonne d'aucune complaisance pour la régulation... et le CRi non plus -d'ailleurs un extrait ne permet rien de juger...
Mon interrogation de fond est la suivante (ixième répétition)... Peut-on envisager la croissance au sens large du capital financier, de la valeur représentée par l'ensemble des activités financières (si tant est que cela a un sens de les séparer) sans dire que leur croissance n'a pas pour origine une croissance du capital réellement accumulé et/ou de la plus-value réalisée...
Par exemple tu avances le fait que :
a écrit : cette masse d'argent virtuel représente 20 fois la valeur des biens réels selon certaines estimations
d'où vient cette estimation... ? Le seul exemple que je connais où ce multiplicateur a été atteint c'est dans l'affaire LTCM.
Rappel : LTCM est un hedge fund (fond d'investissement) qui a fait faillite en 1998 et qui a du être secouru par un syndicat des banques de Wall Street. Ses fonds propres (les liquidités) dont il disposait à sa fondation était de 1 milliard de dollars. Mais par un effet de levier il a pu acquérir des "positions" équivalant à près de 1200 milliards de dollars.
Comment est-ce possible ? Un fond commence d'abord par se servir de ses liquidités pour emprunter auprès d'une banque -il dépose ses liquidités qui serviront à garantir ses pertes- et disposer d'un capital plus important par exemple 5 fois plus. C'est ce qu'on appelle l'effet levier (ou multiplicateur). Puis il peut se servir de ce capital augmenté pour recommencer cette opération auprès d'une autre banque... Nouvel effet levier, nouveau multiplicateur -mais comme la deuxième banque créancière est TOUJOURS au courant qu'elle est seconde créancière- elle va consentir un multiplicateur moins important (car le prêt est plus risqué)...
C'est ainsi que LTCM a au final disposé de 20 milliards (dont 19 prêtés par des banques) pour intervenir sur les marchés.
Ces 20 milliards ne servent pas à acheter pour 20 milliards d'actifs (actions, titres de dettes ou autres). Ils permettent de prendre des "positions" au cours d'une journée, d'une semaine ou d'un mois. Suivant le type de marché, la périodicité où se font les règlements est variable. Comment cela fonctionne-t-il et permet-il de miser beaucoup plus que ce qu'on possède : disons qu'un fond comme LTCM annonçait le 5 octobre qu'il était acheteur de par exemple une créance de dette de 1 milliard de l'état russe pour la fin du mois d'octobre. Il prenait ce qu'on appelle une option d'achat et cela au cours du jour (donc du 5 octobre). Le 31 octobre, LTCM n'achetait pas vraiment les titres de dette russe, il les revendait immédiatement au cours du jour (du 31 octobre). Si le titre en question avait donc monté au cours du mois, c'était tout bénéfice pour LTCM qui empochait la différence et inversement en cas de perte. Comme les pertes ou les gains étaient censées être minimes (un petit pourcentage, 1% par exemple), vous pouviez en théorie jouer sur 50 milliard avec seulement 1 milliard en poche.
C'est ainsi que LTCM -par un double effet levier si on veut- s'est retrouvé à gérer 1200 milliard avec 1 milliard au départ...
Cette digression pour montrer que je n'ignore pas et je ne nie pas le caractère outrancier, délirant de certains montages financiers...
D'autant plus que plus un produit est "instable" sur le plan financier, plus il est intéressant pour les investisseurs potentiels. C'est par exemple ce qui a fait le succès des subprimes comme titre d'investissement. C'était par définition des créances qui pouvaient rapporter très gros ou pas du tout... (suivant si les gens allaient payer ou pas les remboursements exorbitants qu'on leur demandait et sur la base d'un marché immobilier en hausse). Ce sont des titres de dette avec "une grande variabilité". Et bien cela c'est tout bon pour les financiers... Il y a eu une forte demande de ces titres car on y espérait potentiellement de gros gains une hausse de leurs cours puis une véritable spéculation dessus. MAIS et je le souligne bien fort c'était tant que le prix des maisons montait aux USA. Bref tant que derrière
il y avait toutes les raisons de penser que la valeur auquel les assurances ou banques les achetaient n'était pas sans rapport avec ce que cela allait vraiment rapporter...
Et bien je pense que c'est pareil de façon plus générale... Quand une action, un titre de dette ou quoi que ce soit qui est transformé en valeur échangeable (c'est à dire tout ou presque de nos jours) prend de la valeur sur un marché financier, ce n'est pas simplement parce qu'il y a des capitaux disponibles, des analystes financiers prêts à conseiller n'importe quoi et des golden boys qui s'ennuient dans leur salle des marchés.
C'est parce qu'il y a accumulation de capital ou profits espérés...
Il est bien évident que dans le cas des sociétés par action, entre le capital versé au départ, celui mis réellement en action à un moment précis et la valeur totale des actions à ce moment il n'y a plus identité. Ne serait-ce que parce qu'une grande partie des sociétés trouvent une grande part de leurs capitaux par l'emprunt ou par autofinancement. Et que ces dernières années une partie du sport en vogue consistait pour une boite à racheter ses actions pour les annuler (et faire monter ainsi le cours des actions restantes).
Mais -je crois l'avoir indiqué dès le départ- bien au-delà des actions, moi je pense qu'il faut souligner -je sais que tu le dis mais tu le complètes par une phrase inverse ensuite- que au-delà des délires, la croissance des actifs financiers reflétaient celle du capital accumulé vraiment (en bureaux, machines, moyens de transports et même si on veut en brevets) et des profits réalisés (par l'augmentation du capital investi, par une exploitation accrue, par l'élargissement de la sphère d'influence capitaliste quoi que ce soit plus discutable etc...).
Et si je ne suis pas d'accord avec l'accent que tu mets sur le caractère "fictif" (dans le sens de spéculatif) du développement du secteur financier, c'est parce qu'il me semble que la spéculation ne vient que se greffer sur une croissance non spéculative. Croissance qui à mon sens trouve ses limites aujourd'hui que les profits ne semblent plus assurés par ailleurs.
Ce n'est pas la spéculation qui est en crise, c'est la reproduction beaucoup plus classique du capital ... (bien sûr la crise financière notamment la crise du crédit va rejaillir sur celui-ci et amplifier cette crise).
C'est ce qui fait de cette crise quelque chose de plus aigü que les secousse financières précédentes...