Merci pour l'orthographe, j'ai retranscrit ce que j'ai entendu, sans parler ni allemand ni flamand et ça aide pas ! La région peut être belle, mais moi je l'ai vue sous la flotte, c'est plat, mouillé, venteux, et les tranchées boueuses de 14, on s'y voyait !
On m'a dit que chaque soir, une sonnerie aux morts commémore encore les victimes de la boucherie. Partout, le souvenir des anglais, qui ont pris pour symbole le coquelicot banal, parce qu'on en trouve pas mal dans les champs des Flandres. C'est le "poppy" et j'ai reproduit le passage de Wikipédia qui l'explique (en anglais). En gros, l'article dit que les champs étaient rouges, non seulement parce qu'ils étaient couverts de ces fleurs mais aussi du sang des soldats tués...
D'où le poème reproduit au musée :
a écrit :In Flanders fields the poppies blow
Between the crosses, row on row,
That mark our place; and in the sky
The larks, still bravely singing, fly
Scarce heard amid the guns below.
We are the Dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved, and were loved, and now we lie
In Flanders Fields.
Take up our quarrel with the foe:
To you from failing hands we throw
The torch; be yours to hold it high.
If ye break faith with us who die
We shall not sleep, though poppies grow
In Flanders Fields.
- John McCrae
Voici la traduction que j'ai trouvé sur le net :
a écrit :Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers.
Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur.
À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
Mais je trouve la version anglaise plus forte. la description est plus poignante ("nous sommes les morts, il y a quelques jours à peine, nous vivions, nous aimions et étions aimés...") même si la fin est patriotarde : (mot-à-mot) "reprenez notre querelle ("quarrel", en français le mot est faible) avec l'ennemi, la torche est tombée de nos faibles mains, prenez-la et brandissez-là, si vous trompez notre foi nous ne pourrons dormir, sous les coquelicots en fleurs des champs des Flandres".
L'auteur est un officier canadien, mort sur ce front. Je rappelle que le Canada faisant partie des colonies britanniques, a été en guerre dès 14... Sur l'auteur, voici ce qu'il écrivait :
a écrit :J'ai l'impression de vivre un cauchemar. Les combats sont horribles. Pendant 17 jours et 17 nuits, aucun d'entre nous n'a pu changer de vêtements, ni même enlever ses bottes, si ce n'est qu'à l'occasion. Pendant tout ce temps où je n'ai pas dormi, le bruit des fusils et des mitrailleuses n'a jamais cessé, si ce n'est que durant 60 secondes (...) et comme toile de fond permanente,il y a la vue des morts, des blessés, des mutilés et la terrible angoisse que la ligne cède. (Prescott. In Flanders Fields: The Story of John McCrae, p. 98) (traduction)
(commentaire du site qui en parle) La veille de la composition de son illustre poème, il perdit au cours des combats un de ses meilleurs amis qui fut inhumé dans une tombe de fortune marquée d'une simple croix de bois. Les coquelicots sauvages commençaient déjà à fleurir à travers les croix de bois placées sur les tombes. Incapable de porter secours à cet ami ni à aucun autre soldat tombé au champ, John McCrae se fit leur porte-parole dans son poème. Ce fut l'avant-dernier poème qu'il écrivit.
Enfin pour ceux qui n'en auraient pas assez, l'article coquelicot de Wikipédia :
a écrit :The poppy of wartime remembrance is the red corn poppy, Papaver rhoeas. This poppy is a common weed in Europe and is found in many locations, including Flanders Fields. This is because the corn poppy was one of the only plants that grew on the battlefield. It thrives in disturbed soil, which was abundant on the battlefield due to intensive shelling. During the few weeks the plant blossomed, the battlefield was coloured blood red, not just from the red flower that grew in great numbers but also from the actual blood of the dead soldiers that lay scattered and untended to on the otherwise barren battlegrounds.[citation needed] Thus the plant became a symbol for the dead World War I soldiers. In many Commonwealth countries and in the United States, artificial, paper or plastic versions of this poppy are worn to commemorate the sacrifice of veterans and civilians in World War I and other wars, during the weeks preceding Remembrance Day on November 11. It has been adopted as a symbol by The Royal British Legion in their Poppy Appeal.
Tout ça est très gai. Dimanche prochain, si vous êtes sage, je vous raconte comment il y a deux étés, je suis monté à Craonne, sur le plateau, sans y laisser ma peau...