discussion sur le labor party

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par com_71 » 11 Oct 2008, 21:39

( Trotsky discussion sur le labor party mai 1938 a écrit :A Minneapolis, on ne peut pas dire aux syndicats d'adhérer au Socialist Workers Party. Ce serait une plaisanterie, même à Minneapolis. Pourquoi ? Parce que le déclin du capitalisme se déroule dix — cent — fois plus vite que le développement de notre parti. C'est une nouvelle contradiction. La nécessité d'un parti politique des travailleurs est donnée par les conditions objectives, mais notre parti est trop petit, manque d'autorité pour organiser les travailleurs dans ses propres rangs. C'est pourquoi nous disons aux ouvriers, aux masses : « Il vous faut un parti. » Mais nous ne pouvons pas leur dire immédiatement de rejoindre notre parti. Dans un meeting de masse, cinq cents seraient d'accord sur la nécessité d'un Labor Party, mais cinq seulement le seraient pour adhérer au nôtre, ce qui montre qui le mot d'ordre d'un Labor Party est un mot d'ordre d'agitation. Le second est pour l'avant-garde.

Faut-il utiliser les deux mots d'ordre ou un seul ? Je dis : les deux. Le premier, un Labor Party indépendant, prépare l'arène pour notre part. Il aide les ouvriers et les prépare à avancer, ouvre la voie à notre parti. Tel est le sens de ce mot d'ordre.

Nous disons que nous ne nous satisferons pas de ce mot d'ordre abstrait qui, même aujourd'hui, n'est pourtant pas aussi abstrait qu'il y a dix ans, parce que la situation objective est différente. Il n'est pas assez concret. Il nous faut montrer aux ouvriers ce que devrait être ce parti : un parti indépendant, pas pour Roosevelt ou LaFollette, une machine pour les travailleurs eux-mêmes.

C'est pourquoi, sur le terrain électoral, nous devons avoir nos propres candidats. Nous pourrons alors proposer nos mots d'ordre de transition...


Ce texte vient d'être mis en ligne sur le MIA.
http://www.marxists.org/francais/trotsky/o.../lt19380531.htm

Certains pourraient y voir une vision des choses préfigurant la ligne "Npa" ou "Poi". Mais ce serait mal lire.

Trotsky, certes, voit bien que le SWP n'a pas un crédit suffisant pour susciter un courant d'adhésions. Il propose de s'adresser d'une manière positive aux travailleurs susceptibles d'être attirés par la perspective d'un parti ouvrier indépendant. Mais il propose de le faire au nom du SWP, de la IVème Internationale. Loin de vouloir le liquider, il insiste pour que le SWP présente ses propres candidats aux élections, et fasse lui-même de l'agitation autour de mots d'ordre de transition. Le "Labor Party indépendant" est pour lui un mot d'ordre qui "ouvre la voie à notre parti".

Trotsky maintient fermement le cap.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par regivanx » 12 Oct 2008, 10:50

De toute façon, Trotsky insiste lourdement sur l'indépendance du parti ouvrier. C'est même le point crucial du programme marxiste : organiser le prolétariat en parti indépendant.

a écrit :Cotisations & dons de la LCR  887629€
Financement public en 2006  525523€
(budget total  2157222€)

source

a écrit :Mais [les ouvriers] contribueront eux-mêmes à leur victoire définitive bien plus par le fait qu'ils prendront conscience de leurs intérêts de classe, se poseront dès que possible en parti indépendant et ne se laisseront pas un instant détourner -- par les phrases hypocrites des petits bourgeois démocratiques -- de l'organisation autonome du parti du prolétariat. Leur cri de guerre doit être : La révolution en permanence !

Marx
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Message par Jacquemart » 12 Oct 2008, 11:25

Le rapport entre le budget de la LCR et les considérations politiques de Trotsky m'échappe totalement.
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Message par regivanx » 12 Oct 2008, 12:04

a écrit :Le rapport entre le budget de la LCR et les considérations politiques de Trotsky m'échappe totalement.


J'en doute. Une organisation financée par l'état ne peut être indépendante. Sans parler de tous les liens de dépendance et même de subordination induits par l'usage quasi-exclusif de compte bancaire, d'association déclarée, de locaux prêtés, etc.

Il suffit de demander virtuellement à Trotsky, à Lénine ou à Marx : l'organisation qui va faire la révolution est financée par l'état. Qu'en pensez-vous ?

Mutato nomine, de te Fabula narratur (Sous un autre nom, cette fable parle de toi.)
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Message par Sterd » 12 Oct 2008, 12:58

(regivanx @ dimanche 12 octobre 2008 à 13:04 a écrit :
a écrit :Le rapport entre le budget de la LCR et les considérations politiques de Trotsky m'échappe totalement.


J'en doute. Une organisation financée par l'état ne peut être indépendante. Sans parler de tous les liens de dépendance et même de subordination induits par l'usage quasi-exclusif de compte bancaire, d'association déclarée, de locaux prêtés, etc.

Il suffit de demander virtuellement à Trotsky, à Lénine ou à Marx : l'organisation qui va faire la révolution est financée par l'état. Qu'en pensez-vous ?

Mutato nomine, de te Fabula narratur (Sous un autre nom, cette fable parle de toi.)
Ce genre de saloperies, je les croyait l'exclusivité des lambertistes
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Message par Apfelstrudel » 12 Oct 2008, 13:13

Au fait pourquoi nous parler de la LCR ? LO aussi touche un peu de financement public.
Même si on est contre ce financement, il n'y a pas de raison de le refuser alors qu'on ne nous demande rien en échange et que nos impôts servent à financer l'UMP et le FN.
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Message par regivanx » 12 Oct 2008, 13:33

Rien en échange ? La bourgeoisie ne fournit aucun service gratuitement. Pour bénéficier de ces subsides, la bourgeoisie exige du parti ou du syndicat un compte en banque et des responsables. Par le jeu administratif des élections, des subventions et des différentes facilités que l'état peut lui concéder, la bourgeoisie peut sinon lui faire chanter tout ce qu'elle veut, du moins lui interdire certaines chansons.

De plus en cas de coup dur, la bourgeoisie peut geler les principaux avoirs du parti ou du syndicat, et procéder à de larges arrestations simplement en regardant les opérations bancaires de l'organisation.

"Cela ne peut pas arriver..."

Cela est déjà arrivé et arrivera de nouveau.
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Message par Apfelstrudel » 12 Oct 2008, 13:40

(regivanx @ dimanche 12 octobre 2008 à 14:33 a écrit :Pour bénéficier de ces subsides, la bourgeoisie exige du parti ou du syndicat un compte en banque et des responsables. Par le jeu administratif des élections, des subventions et des différentes facilités que l'état peut lui concéder, la bourgeoisie peut sinon lui faire chanter tout ce qu'elle veut, du moins lui interdire certaines chansons.

Donc tu ne parles pas que des subventions mais aussi des élections et sans doute de bien d'autres choses. Pour les élections, il semble que Lénine entre autres ait répondu, et pas spécialement virtuellement. Oui c'est embêtant de filer des milliers de noms aux RG, mais ne pas exister politiquement serait encore pire. Pour ce qui est de recevoir des subventions, je ne sais pas ce que ça nous impose exactement comme contraintes, mais sûrement beaucoup moins.
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Message par regivanx » 12 Oct 2008, 14:26

La discussion n'est pas fermée par la question des élections mais au contraire rouverte à chaque fois qu'elles ont lieu. Si l'état ne garantie pas des conditions d'indépendance politique, de sécurité et de liberté d'expression satisfaisante, un parti peut refuser d'y participer et les dénoncer.

Dans le cas où la bourgeoisie demande de regarder les comptes et de pouvoir les arrêter à tout moment, de connaître les propriétés, les locaux, où habitent certains responsables, etc. j'ai tout à fait le droit de poser le problème de l'indépendance de toute organisation ouvrière.

Ce problème se pose autant sur les élections que sur la participation aux émissions de télévision par exemple. Il va de soi que si on invite Olivier Besancenot sur les plateaux télé, c'est pour lui faire dire qu'il n'est pas trotskyste ou que son parti est contre la dictature du prolétariat. Il y a donc une relation étroite entre le nombre de fois où est invité un représentant politique et la ligne politique qu'il défend (si elle est proche ou éloigné de ce que la bourgeoisie aime entendre).

Il est évident qu'il y a des manœuvres à accomplir pour réussir à faire passer son programme politique, mais la bourgeoisie va toujours chercher à instrumentaliser ces manœuvres pour rendre dépendant le parti et finalement le diriger. Les comptes en banque officiels et les subventions électorales font parti pour moi des moyens qu'utilise la bourgeoisie pour rendre dépendant les partis avec succès.

Marx et Lénine ont toujours insister sur la nécessité d'avoir un double appareil politique : l'un public (pour les élections par exemple), l'autre secret pour la conspiration. Et c'est naturellement l'appareil secret qui dirige l'appareil publique.

à l'heure actuelle personne ne pense sérieusement à construire un appareil secret solide qui pourrait vivre indépendamment de l'appareil publique et certainement pas au NPA. C'est bien regrettable parce que seul cet appareil garantit à l'appareil publique et à toutes les sections du parti une complète et entière indépendance.
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Message par com_71 » 12 Oct 2008, 15:21

Il y a certainement des avocats qui se sentent proches de leur client au point d'envisager de fournir en toute illégalité à celui-ci, incarcéré, des moyens de communication, voire plus, pour préparer une évasion.

Et d'un journaliste qui, à la sortie du Palais de Justice, irait interviewer un avocat sur cet aspect des choses, je penserais que c'est un ignoble provocateur.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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