a écrit :L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a subi, jeudi 16 octobre, la deuxième pire chute de son histoire, dévissant de 11,41 % en clôture sur un marché paniqué par le plongeon de Wall Street la veille au soir et les perspectives de récession mondiale. (AFP)
La Bourse, ça va, ça vient, mais la tendance est clairement baissière. Les sites boursiers disent que c'est ce qu'on tire de l'analyse chartiste (les courbes pas les ouvriers chartistes de 1830 et 40). Des baisses succèdent donc aux hausses. C'est assez logique, car la récession est là, et la Bourse anticipe les profits futurs en général. Et les perspectives sont sombres pour certains capitalistes. Sans savoir qui s'en sortira et qui disparaîtra, le petit spéculateur s'écarte, panique, cherche à se refaire, revient fébrilement, s'en retire... et la "volatilité" comme ils disent est forte.
Car la bourse c'est un marché. Et un marché ce sont des millions de gens, pas seulement quelques spéculateurs. C'est ce qui était intéressant à mon avis dans cette discussion queues de cerises sur le yuan. L'article du Monde ne dit rien d'original, c'est vrai. Mais Monsieur tout le monde a un peu dans la tête que la Chine est, ne serait-ce que potentiellement, un concurrent redoutable des métropoles impérialistes. Cet article, comme bien d'autres, souligne que la Chine est encore très dépendante des USA.
Le yuan, j'avoue ne pas savoir s'il est accessible, autrement que par les changeurs du 13ème (en ce cas, ne pas aller à la BNP...). Pour Warren Buffet, il l'est peut-être. Pour ceux qui ont investi en Chine, dans des usines, surement, mais ceux-là veulent rapatrier leurs capitaux. Pour faire un marché, non. Côté offre, Vérié a raison de le dire, comme le soulignait LO cet été, l'Etat chinois contrôle les choses. Côté demande, il n'y a pas les instruments financiers, même accessibles par 10, 100 000 ou 1 million de dollars, et qui permettent cette fluidité du marché, ces millions d'acheteurs et de vendeurs, ces trackers et autres produits de couverture, dérivés, etc. qui font les milliards qui s'échangent sur les autres monnaies, le pétrole, le blé, le sucre, les actions.
C'est en ce sens que le yuan est le reflet des rapports de forces complexes de la Chine et des métropoles impérialistes. "Le dollar c'est notre monnaie mais c'est votre problème" disaient cyniquement las américains dans le temps. Les chinois ne peuvent en dire autant du yuan, même s'ils ont résisté aux pressions à la réévaluation de leur monnaie. Ils peuvent essayer de tirer leur épingle du jeu dans un monde dominé, ce qu'ils font, mais le fait que leurs avoirs soient aux USA, qu'ils soient partie prenante du plan de sauvetage des banques US montre bien les limites de leur jeu.
Encore une fois, ce n'est ni un jugement de valeur, ni une prédiction, valable pour l'avenir, un jugement à l'échelle historique. C'est un fait que l'on constate aujourd'hui.