(bennie @ jeudi 23 octobre 2008 à 09:17 a écrit : Ben oui, et quand il y a quelques jours encore, des flics passent à tabac un homme chez lui. taser ou pas, c'est la bétise, le racisme, la crapulerie de certains flics qui sont des armes dangereuses.
Le problème c'est aussi la politique consciemment menée de faire des quartiers populaires le grand terrain de jeu de la police. Dans le livre que j'avais vu, " Les prisons de la misère ", Loïc Wacquant montre comment dans les années 90, l'Etat français ( comme ses homologues américains et européens ) et la police font le choix de passer à une politique d'incarcération massive des petits dealers et des consommateurs de drogues. Et le terrain tout désigné, c'est le hachisch dans les quartiers populaires et pas la cocaïne dans les quartiers bourgeois. Résultat, les chiffres de la criminalité explosent, tout comme les chiffres d'incarcération et de prisonniers, sans que rien n'indique que les actes délictueux, dont la consommation de drogues, n'aient augmenté dans les mêmes proportions.
" L'amende est bourgeoise et petite-bourgeoise, l'emprisonnement avec sursis est populaire, l'emprisonnement ferme est sous-prolétarien "
Bruno Aubusson de Carvalay résumant le fonctionnement de la justice en France entre 1952 et 1978
Je crois que ce constat ( un brin simpliste, c'est certain ) fonctionne encore bien aujourd'hui, et pour mener pareille politique de répression envers les couches les plus paupérisées du prolétariat, cela implique un certain fonctionnement de la justice et aussi un certain fonctionnement de la police.
Ce qui me semble important de souligner, c'est que les violences policières, les bavures, les actes de racisme ne sont pas un problème de " mauvais flics ", d'individus : l'institution policière, par ses actes et par les justifications de ses actes, par l'idéologie qu'elle sécrète inévitablement, tend profondément à mettre dans la tête des policiers des raisonnements racistes. Savoir si tel policier est rentré en fonction avec plein d'illusions sur le métier ou avec des préjugés racistes déjà bien ancrés, à la limite c'est accessoire. L'important c'est de voir la politique particulière de la police et de la justice envers les quartiers populaires, politique dont découle les idées que bien des policiers ont dans la tête à des degrés divers et variés. Heureusement, tous n'avale pas, ou alors à moindre dose, la propagande maison.
Je poursuis avec l'histoire familiale, mais prenez mon grand père... Après une vie passée dans les forces armées de l'Etat français ( guerre d'Algérie, CRS pendant Mai 68, coucou à tous les camarades de 55 ans ou plus :D , policier tout le reste de sa vie ) il est maintenant franchement raciste. Pourtant il était pas pré disposé par son milieu social ou familial à le devenir, les institutions ont joué un réel rôle là dedans.
Donc voilà, Bennie je ne dis pas que tu dis le contraire, mais je crois qu'il faut souligner le fait que l'institution crée ou pousse les policiers à avoir un comportement bête, raciste et crapuleux.