Editorial des bulletins d'entreprises (27/10/08)

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Zimer » 27 Oct 2008, 18:27

a écrit :  Editorial des bulletins d'entreprises (27/10/08)   

C'EST AUX RESPONSABLES DE LA CRISE D'EN PAYER LES CONSÉQUENCES

    Les mêmes ministres qui, il y a peu encore, nous chantaient que la crise n'atteindrait pas la France, sur l'air de "Tout va très bien, madame la marquise", viennent de changer de discours. Ils clament aujourd'hui que la crise est grave, qu'elle est sans précédent depuis la guerre, voire depuis 1929.
    Malgré les centaines de milliards de cadeaux aux banquiers avec l'argent public, les actions en Bourse continuent à chuter. Derrière l'agitation affolée des courtiers en Bourse aux quatre coins de la planète, il y a ce qui se passe dans les entreprises. Dans le bâtiment, nombre de chantiers de construction sont arrêtés et 180 000 salariés sont menacés d'être mis à la porte à brève échéance. Dans l'automobile, deux des plus grandes entreprises du monde, General Motors et Ford, se préparent à fermer leurs usines en France. Renault comme Peugeot-Citroën imposent à leurs travailleurs des périodes de chômage partiel, avec la réduction de salaire que cela représente. Des "arrêts conjoncturels" sont prévus dans des entreprises de pétrochimie dépendant de Total. Et combien de petites entreprises qui ferment leurs portes ?
    Mais si les ministres ont changé de langage d'un seul coup, ce n'est pas tant parce qu'il est difficile de nier l'évidence. Encore moins par un subit accès d'honnêteté, attitude inconnue d'hommes capables de répéter depuis des années qu'il était impossible de combler les 10 milliards de déficit de la Sécurité sociale sans mettre à contribution les malades eux-mêmes, mais qui ont trouvé 650 milliards pour aider les banquiers et le patronat ! Si ces menteurs professionnels trouvent des accents dramatiques pour décrire la gravité de la crise, c'est pour faire accepter, au nom de la difficulté de la situation, les mesures qui se préparent contre le monde du travail.
    Les centaines de milliards d'euros évanouies dans la crise financière, puis dans le krach boursier, viennent déjà des sacrifices imposés au monde du travail. Ces sommes ont été accumulées en aggravant l'exploitation, en bloquant les salaires, en usant à mort les travailleurs. Tout cela pour leur extorquer ces profits qui viennent de partir en fumée. Et ils voudraient faire passer la facture une deuxième fois !
    S'ils y parvenaient, ce serait une nouvelle explosion du chômage, une aggravation de la précarité, une réduction brutale du pouvoir d'achat, ne serait-ce que par une inflation relancée, une nouvelle dégradation des services publics, à commencer par les hôpitaux publics et les écoles des quartiers populaires.
    Un système économique qui veut cela, qui démolit les conditions d'existence de la seule classe productive de la société dans le seul but de remettre en route la machine à profit en faveur des patrons, des banquiers et des actionnaires, est un système pourri jusqu'à la moelle.
    Les travailleurs n'ont pas à payer pour la classe sociale qui a conduit la société à ce désastre. C'est aux capitalistes, aux banquiers, au patronat, de payer pour les pots qu'ils ont eux-mêmes cassés. Leurs profits diminuent ? Mais il y a tous les profits accumulés dans le passé ! Ils étaient gigantesques.
    Pour le monde du travail, la seule nécessité, mais elle est impérative, est de défendre l'emploi et le pouvoir d'achat des salaires. Malgré leur morgue, les dirigeants politiques de la bourgeoisie commencent à dire que la crise économique risque d'être suivie d'une crise sociale. Ils ont des raisons de craindre que les travailleurs finissent par en avoir assez de payer et que cela finisse en explosion sociale.
    C'est dans leur crainte qu'il y a un espoir pour les travailleurs. Une explosion sociale est nécessaire pour imposer l'interdiction des licenciements et la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, seule façon de préserver l'emploi. Elle est nécessaire pour imposer l'indexation automatique des salaires sur les prix afin de sauvegarder le pouvoir d'achat.
    La crise met tellement en évidence l'irresponsabilité criminelle des patrons et des banquiers qui monopolisent la direction de l'économie que leurs porte-parole politiques eux-mêmes parlent de transparence et de contrôle. Mais ce n'est pas aux brigands de se contrôler entre eux. La seule garantie de transparence, c'est de supprimer le secret des affaires derrière lequel patrons et banquiers commettent leurs forfaits. Le seul contrôle qui ait un sens, c'est le contrôle de toutes les entreprises, de toutes les banques, par leurs travailleurs et par la population.

Arlette Laguiller
=D> =D> voilà donc la poursuite d'un recentrage sur l'axe de propagande "c'est aux capitalistes de payer leur crise " car c'est bien d abord de cela que nous sommes amené à discuter ...Puis arrivent les points du programme transitoire "échelle mobile des salaires et des heures de travail " et contrôle sur l'ensemble des comptes .
Une seule phrase m'interroge : "....est de défendre l'emploi et le pouvoir d'achat des salaires." c'est quoi ça le pouvoir d'achat des salaires ???
Zimer
 
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Message par artza » 27 Oct 2008, 18:47

(Zimer @ lundi 27 octobre 2008 à 19:27 a écrit : c'est quoi ça le pouvoir d'achat des salaires ???

Un salaire stable n'a pas forcément le même pouvoir d'achat.

Because inflation par exemple :D
artza
 
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Message par françois marcel » 27 Oct 2008, 18:55

a écrit :Les centaines de milliards d'euros évanouies dans la crise financière...

Le Monde de samedi citait 25000 milliards de dollars évanouis en fumée.. c'est carrément fou...
françois marcel
 
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Message par Casimirowski » 27 Oct 2008, 18:59

La réponse est l'indexation des salaires sur l'inflation : l'échelle mobile des salaires que nous revendiquons.
Casimirowski
 
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Message par Vérié » 27 Oct 2008, 19:19

(françois marcel @ lundi 27 octobre 2008 à 19:55 a écrit :
a écrit :Les centaines de milliards d'euros évanouies dans la crise financière...

Le Monde de samedi citait 25000 milliards de dollars évanouis en fumée.. c'est carrément fou...

Ben oui, ce sont les milliards virtuels du capital fictif qui a gonflé de façon monstrueuse, jusqu'à atteindre 20 à 50 fois la valeur réelle des entreprises et biens que les titres sont censés représenter. Tant que ces milliards virtuels s'autodétruisent, à part la pagaille qu'ils flanquent dans l'économie réelle, ce n'est pas trop grave, mais si une partie importante de ce capital fictif est échangée contre des liquidités, fournies par exemple par les Etats pour sauver banques et actionnaires, on risque d'aboutir à terme à une super inflation. Pour en revenir à l'inflation.
L'échelle mobile des salaires sera alors en effet à l'ordre du jour, car on peut perdre 50 % de ses revenus et de ses économies en quelques jours, comme cela s'est passé en Argentine.
Vérié
 
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Message par Casimirowski » 27 Oct 2008, 19:35

a écrit :L'échelle mobile des salaires sera en effet d'actualité...


Voilà 25 ans que les salaires sont désindexés sur l'inflation, en fait les hausses de salaires sont toujours inférieures à l'inflation. L'échelle mobile est donc depuis longtemps d'actualité même si la crise profonde du capitalisme en amplifie l'application.
Casimirowski
 
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Message par Vérié » 27 Oct 2008, 19:50

(Casimirowski @ lundi 27 octobre 2008 à 20:35 a écrit :
a écrit :L'échelle mobile des salaires sera en effet d'actualité...


Voilà 25 ans que les salaires sont désindexés sur l'inflation, en fait les hausses de salaires sont toujours inférieures à l'inflation. L'échelle mobile est donc depuis longtemps d'actualité même si la crise profonde du capitalisme en amplifie l'application.

Je ne crois pas que tous les salaires en euros constants aient baissé depuis 25 ans.
Selon l'INSEE - avec toutes les réserves qui s'imposent -, le pouvoir d'achat des ménages aurait augmenté de 3,8 % entre 1998 et 2006. Cela cache des disparités entre catégories, il faut se méfier des manips etc. (1)

Néanmoins, l'inflation ayant été relativement faible jusqu'aux dernières années, le mot d'ordre d'échelle mobile ne pouvait pas être ressenti de la meme façon qu'il le sera - peut-être - avec la crise et l'inflation galopante.

1) Source INSEE http://www.senat.fr/commission/planificati...on_pv_achat.pdf
Vérié
 
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Message par pelon » 27 Oct 2008, 20:28

L'inflation galopante, on verra. Certains économistes pensent que l'on est plutôt menacé par la déflation ... ce qui n'est pas mieux.
Mais cela ne remet pas en cause le mot d'ordre d'échelle mobile des salaires.
pelon
 
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Message par Casimirowski » 27 Oct 2008, 23:24

a écrit :Selon l'insee, le pouvoir d'achat des ménages...


Je suis fonctionnaire et je ne me souviens pas d'avoir eu une augmentation de salaire égale où supérieure à l'inflation depuis 1983. On peut, comme tu le dis, faire des réserves sur l'inflation mesurée par l'INSEE et je me demande ce que recouvre le terme "ménages" sociologiquement. Est-ce que l'on mélange des revenus salariés et des revenus de la bourgeoisie ?
Casimirowski
 
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