LCR dissoute dans le NPA ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par artza » 28 Nov 2008, 14:18

(com_71 @ vendredi 28 novembre 2008 à 13:03 a écrit :
(Vérié @ vendredi 28 novembre 2008 à 09:11 a écrit : J'ai posé une question précise à Com : pourquoi, à deux reprises, les termes "communisme" et "socialisme" n'ont pas été choisis dans le titre du journal qui a donné son "nom générique" au parti ? Lui qui a connu ces époques doit le savoir.

Je crois avoir montré plus haut que cette question était anecdotique, pas politique.

La réponse doit être (mais de moins jeunes que moi le savent certainement mieux) liée à l'existence, bien antérieure au journal, d'un certain nombre de bulletins "Voix Ouvrière" dont le journal, à ses débuts, ne prétendait qu'être une extension, une présentation imprimée.

Tout à fait.

J'ai le souvenir de bulletins d'entreprises Voix Ouvrière anonymes en même temps sortait un petit bulletin ronéoté "Lutte de classe" (Union communiste internationaliste, puis ensuite Un. com.inter.-trotskyste-)



Ensuite les bulletins VO furent sous-titrés "pour la démocratie ouvrière, une direction révolutionnaire des syndicats et un parti ouvrier révoultionnaire" comme les premiers 4 pages VO bi-mensuelles, ou quelque chose comme ça :D .

Qui devint hebdo "pour un parti ouvrier révolutionnaire" puis avant 68 hebdo de l'Union communiste (IVème inter.).

Comme Vérié s'en amuse, bien des changements, et pas toujours et même rarement une référence explicite au communisme, au trotskysme.

Bien sur, il y avait des raisons, qui tentaient de répondre avec pertinence (ou pas?) à des difficultés de cette époque.

Mais est-ce bien de celà qu'on discute et qu'il faille discuter à propos du NPA, de la LCR ou de LO.

Je reviens à mes souvenirs.
Les camarades de VO n'expliquaient pas qu'il ne fallait pas se revendiquer du communisme et de la révolution russe car c'est ça la question, ni qu'il fallait tourner la page du trotskysme, que Louise Michel et Che Guevarra c'était ça dont il fallait se revendiquer.

Explicitement le futur NPA renonce à tout ça et donc renonce par avance à la révolution prolétarienne.

C'est tout.
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Message par com_71 » 28 Nov 2008, 14:44

(éditorial du N°1 de la VOIX OUVRIERE hebdomadaire daté du 29 novembre 1967 a écrit :«VOIX OUVRIÈRE» EST HEBDOMADAIRE
Pour les militants, pour les travailleurs révolutionnaires, pour tous ceux que ce journal unit, c’est une victoire.
Bien sûr, ce n’est pas une victoire déterminante, de celles qui changeraient irrémédiablement le rapport des forces entre les militants révolutionnaires et tous ceux – vrais ennemis ou faux amis – qui cherchent à maintenir le monde du travail sous le talon de fer de l’exploitation capitaliste.
Mais c’est une victoire quand même. Rappelons que ce journal, VOIX OUVRIÈRE, qui paraissait depuis quatre ans deux fois par mois et qui paraîtra dorénavant toutes les semaines, est appuyé sur un travail bien plus large, bien plus profond, dont il n’est que le reflet imparfait. VOIX OUVRIÈRE n’est pas seulement le titre du présent journal, c’est aussi le titre commun de bulletins d’entreprises, de feuilles d’usines, rédigées par des travailleurs, des militants ouvriers, qui savent que l’abolition du salariat viendra de la révolution sociale et non de la conquête de quelques postes ministériels par des représentants patentés de la classe ouvrière. Ces bulletins, peu nombreux au départ, se sont donné pour tache d’exposer le point de vue ces révolutionnaires sur tous les faits de l’exploitation quotidienne dans les entreprises et dans le monde.
Dès le départ, ils rencontrèrent un grand succès d’estime auprès des travailleurs ; estime qui s’est maintenue et s’est renforcée ; estime sans laquelle ces bulletins n’auraient pas pu vivre : ils ont immédiatement réalisé contre eux l’unité des bureaucraties syndicales – qui ne peuvent supporter aucune critique venant du rang – du P.C.F. – qui ne tolère rien sur sa gauche – du patronat – qui y retrouve avec inquiétude un langage qu’il croyait définitivement abandonné par les militants ouvriers – et de la police ou plus exactement des polices. Nos camarades eurent, pour maintenir et développer cette seule activité, à résister aux menaces et aux attaques physiques, aux injures, à la délation, aux licenciements et aux arrestations. Nous ne comptons plus en effet les camarades licenciés de leur entreprise, les agressions contre nos diffuseurs et les fois où la police est intervenue pour empêcher une diffusion de nos bulletins, appelée par les patrons, voire par le P.C.F. ou la C.G.T.
Sans la sympathie que nos camarades ont rencontrée auprès des travailleurs du rang, ces modestes bulletins n’auraient certes pas pu se développer et survivre. Et c’est dans soixante des plus grandes entreprises du pays, qu’aujourd’hui des militants s’expriment par de tels bulletins. Bien que nous en citions toujours quelques-uns, il n’est pas possible de les reproduire tous et nous le regrettons. Les huit pages du présent journal ne suffiraient pas chaque semaine à reproduire ce capital d’écrits qui sont le reflet du combat quotidien que mènent des travailleurs révolutionnaires contre l’exploitation et l’abrutissement.
Ce sont tous ces soutiens qui font vivre VOIX OUVRIÈRE, qui l’alimentent des joies et des espoirs de ceux qui se sont donné pour but d’émanciper le travail : c’est le besoin d’unifier toutes ces énergies qui nécessite aujourd’hui que VOIX OUVRIÈRE paraisse toutes les semaines ; c’est le nombre croissant des travailleurs qui nous soutiennent et qui nous aident qui le lui permet.
C’est pourquoi la fierté que nous ressentons aujourd’hui de voir VOIX OUVRIÈRE devenir hebdomadaire n’est pas la satisfaction ridicule de voir doubler la surface du papier que nous faisons imprimer ; c’est la joie de voir que les idées que nous avons reprises alors que les partis soi-disant socialiste et soi-disant communiste les avaient abandonnées, rencontrent toujours un accueil favorable auprès des travailleurs, et qu’elles sont toujours bien vivantes.
Et c’est pourquoi, pour nous, c’est une victoire.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par McQueen » 28 Nov 2008, 15:24

(artza @ vendredi 28 novembre 2008 à 14:18 a écrit :
(com_71 @ vendredi 28 novembre 2008 à 13:03 a écrit :
(Vérié @ vendredi 28 novembre 2008 à 09:11 a écrit : J'ai posé une question précise à Com : pourquoi, à deux reprises, les termes "communisme" et "socialisme" n'ont pas été choisis dans le titre du journal qui a donné son "nom générique" au parti ? Lui qui a connu ces époques doit le savoir.

Je crois avoir montré plus haut que cette question était anecdotique, pas politique.

La réponse doit être (mais de moins jeunes que moi le savent certainement mieux) liée à l'existence, bien antérieure au journal, d'un certain nombre de bulletins "Voix Ouvrière" dont le journal, à ses débuts, ne prétendait qu'être une extension, une présentation imprimée.

Tout à fait.

J'ai le souvenir de bulletins d'entreprises Voix Ouvrière anonymes en même temps sortait un petit bulletin ronéoté "Lutte de classe" (Union communiste internationaliste, puis ensuite Un. com.inter.-trotskyste-)



Ensuite les bulletins VO furent sous-titrés "pour la démocratie ouvrière, une direction révolutionnaire des syndicats et un parti ouvrier révoultionnaire" comme les premiers 4 pages VO bi-mensuelles, ou quelque chose comme ça :D .

Qui devint hebdo "pour un parti ouvrier révolutionnaire" puis avant 68 hebdo de l'Union communiste (IVème inter.).

Comme Vérié s'en amuse, bien des changements, et pas toujours et même rarement une référence explicite au communisme, au trotskysme.

Bien sur, il y avait des raisons, qui tentaient de répondre avec pertinence (ou pas?) à des difficultés de cette époque.

Mais est-ce bien de celà qu'on discute et qu'il faille discuter à propos du NPA, de la LCR ou de LO.

Je reviens à mes souvenirs.
Les camarades de VO n'expliquaient pas qu'il ne fallait pas se revendiquer du communisme et de la révolution russe car c'est ça la question, ni qu'il fallait tourner la page du trotskysme, que Louise Michel et Che Guevarra c'était ça dont il fallait se revendiquer.

Explicitement le futur NPA renonce à tout ça et donc renonce par avance à la révolution prolétarienne.

C'est tout.

Je te trouve bien définitif.
On verra au final ce que seront les textes fondateurs du NPA. Mais je crois que se payer de mots du genre "révolution prolétarienne" n'a jamais été une garantie d'être fidèle à quoi que ce soit.
Pour certain dont je fait partie, ça le fait plus qu'un tee-shirt avec le Che en photo, mais ça fait pas encore le début de la moindre révolution.
Le langage révolutionnaire impressionne ou rassure certain d'entre nous, mais ce qui est déterminant à la fin c'est comment nous le traduisons en actes ou en formules qui correspondent à la réalité d'aujourd'hui. Non?
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Message par com_71 » 28 Nov 2008, 15:25

(artza @ vendredi 28 novembre 2008 à 14:18 a écrit : Qui devint hebdo "pour un parti ouvrier révolutionnaire"
pas encore "hebdo", mais "sur huit pages".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par quijote » 28 Nov 2008, 17:07

(McQueen @ vendredi 28 novembre 2008 à 15:24 a écrit :
(artza @ vendredi 28 novembre 2008 à 14:18 a écrit :
(com_71 @ vendredi 28 novembre 2008 à 13:03 a écrit :[quote=" (Vérié @ vendredi 28 novembre 2008 à 09:11"]
J'ai posé une question précise à Com : pourquoi, à deux reprises, les termes "communisme" et "socialisme" n'ont pas été choisis dans le titre du journal qui a donné son "nom générique" au parti ? Lui qui a connu ces époques doit le savoir.

Je crois avoir montré plus haut que cette question était anecdotique, pas politique.

La réponse doit être (mais de moins jeunes que moi le savent certainement mieux) liée à l'existence, bien antérieure au journal, d'un certain nombre de bulletins "Voix Ouvrière" dont le journal, à ses débuts, ne prétendait qu'être une extension, une présentation imprimée.

Tout à fait.

J'ai le souvenir de bulletins d'entreprises Voix Ouvrière anonymes en même temps sortait un petit bulletin ronéoté "Lutte de classe" (Union communiste internationaliste, puis ensuite Un. com.inter.-trotskyste-)



Ensuite les bulletins VO furent sous-titrés "pour la démocratie ouvrière, une direction révolutionnaire des syndicats et un parti ouvrier révoultionnaire" comme les premiers 4 pages VO bi-mensuelles, ou quelque chose comme ça :D .

Qui devint hebdo "pour un parti ouvrier révolutionnaire" puis avant 68 hebdo de l'Union communiste (IVème inter.).

Comme Vérié s'en amuse, bien des changements, et pas toujours et même rarement une référence explicite au communisme, au trotskysme.

Bien sur, il y avait des raisons, qui tentaient de répondre avec pertinence (ou pas?) à des difficultés de cette époque.

Mais est-ce bien de celà qu'on discute et qu'il faille discuter à propos du NPA, de la LCR ou de LO.

Je reviens à mes souvenirs.
Les camarades de VO n'expliquaient pas qu'il ne fallait pas se revendiquer du communisme et de la révolution russe car c'est ça la question, ni qu'il fallait tourner la page du trotskysme, que Louise Michel et Che Guevarra c'était ça dont il fallait se revendiquer.

Explicitement le futur NPA renonce à tout ça et donc renonce par avance à la révolution prolétarienne.

C'est tout.

Je te trouve bien définitif.
On verra au final ce que seront les textes fondateurs du NPA. Mais je crois que se payer de mots du genre "révolution prolétarienne" n'a jamais été une garantie d'être fidèle à quoi que ce soit.
Pour certain dont je fait partie, ça le fait plus qu'un tee-shirt avec le Che en photo, mais ça fait pas encore le début de la moindre révolution.
Le langage révolutionnaire impressionne ou rassure certain d'entre nous, mais ce qui est déterminant à la fin c'est comment nous le traduisons en actes ou en formules qui correspondent à la réalité d'aujourd'hui. Non? [/quote]
Mais tout de même , s 'affirmer communiste , Léniniste , se réclamer de la Révolution d Octobre , on doit commencer par là , même si ça ne suffit pas car seuls comptent les actes .
Encore que je te ferai remarquer que proclamer hautement qu 'on est communiste et qu 'on se réclame de la révolution d 'Octobre , c 'est AUSSI un acte qui permet de préjuger des orientations futures ..

PS : pour moi être communiste , c est une fierté ..Pas pour toi?
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Message par com_71 » 28 Nov 2008, 17:13

(McQueen @ vendredi 28 novembre 2008 à 15:24 a écrit : Le langage révolutionnaire impressionne ou rassure certain d'entre nous, mais ce qui est déterminant à la fin c'est comment nous le traduisons en actes ou en formules qui correspondent à la réalité d'aujourd'hui. Non ?
Pas quand on commence par dire qu'il faut l'abandonner.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 28 Nov 2008, 18:31

Extrait d'une lettre du 14/02/2008, de LO à la LCR :

a écrit :...si nous voyons votre tentative d'un oeil sympathique, nous ne sommes pas d'accord avec les bases sur lesquelles vous voulez la mener. En effet, vous ne parlez plus d'un parti révolutionnaire, d'un parti qui milite pour une révolution sociale, vous parlez de "révolutionner la société" : Vous direz peut-être que nous coupons les cheveux en quatre mais, si vous choisissez systématiquement une telle formule, ce n'est pas sans raison et c'est sans doute pour pouvoir associer des gens qui ne veulent pas se dire révolutionnaires.

Vous le voulez "anticapitaliste" : Mais est-ce la même chose que dire que vous voulez supprimer le capitalisme en supprimant la propriété privée de toutes les puissances et les forces économiques ? Ce parti se donnera-t-il pour but d'exproprier les grands moyens de production pour qu'ils soient gérés par la collectivité, et non réglés par le marché et la loi du profit ? Vous pouvez dire que c'est sous-entendu par l'anticapitalisme, mais pourquoi ne pas dire expressément que vous voulez associer à un tel but ceux qui construiront ce parti ?

Et puis, vous accueillerez favorablement des militants, certes dévoués, se réclamant de l'anarchisme, ce qui veut qu'avec une telle composition, ce parti fera l'impasse sur les enseignements de Karl Marx. De La même façon, vous tournez le dos à Lénine et, lorsque vous dites qu'il est inutile, voire nuisible, de se revendiquer du trotskysme sous prétexte que cela est dépassé et n'attire personne, vous ne renoncez pas seulement à vous réclamer d'un nom, vous renoncez aussi à toutes les analyses, à toutes les positions que Trotsky a pu faire et prendre entre 1924 et 1940.

Vous écrivez que nous ne désirions pas, en 1995, "vouloir construire un parti trotskysme" mais nous ne disions pas vouloir remettre en question l'héritage de Trotsky.

Vous nous écrivez "que le contenu actuel, pratique, de cette référence mériterait d'être précisé" : Certes, on peut et on doit tout discuter et rediscuter en permanence, mais nous, qui le faisons, nous considérons que, sans l'héritage politique de Marx, Lénine et Trotsky, on ne saurait construire un parti révolutionnaire.

Oublier Trotsky, cela veut dire abandonner la défense de la révolution russe, la seule révolution prolétarienne de l'histoire. En effet, cela revient au moins par le silence, à assimiler la révolution bolchevique au stalinisme qui lui a succédé. En effet, c'est Trotsky qui a fait l'analyse et la critique du stalinisme, en démontrant qu'il y avait une différence fondamentale entre la révolution bolchevique et le stalinisme et en défendant les transformations sociales de la révolution de 1917 et leur rôle positif au moins jusqu'à sa mort.

Mais nombreux sont ceux qui, formés par l'enseignement de Trotsky, ont pu, bien après sa mort, se retrouver dans le monde d'après guerre et sans confondre la révolution chinoise de 1949 avec une révolution prolétarienne, les Démocraties populaires avec des Etats ouvriers même déformés, alors qu'ils n'étaient que des Etats bourgeois déformés par la pression militaire et économique de l'Union soviétique et n'avaient rien, rien du tout, de prolétariens.

Renoncer à l'enseignement de Trotsky et à son héritage, c'est aussi renoncer à tout ce qu'il a écrit sur la politique de la IIIe Internationale, face à la révolution chinoise de 1927 et à la politique "frontiste" qui a abouti au massacre de la plupart des militants communistes chinois. C'est encore renoncer à la critique qu'il a faite de l'attitude de la IIIe Internationale dans les événements d'Espagne ou de France en 1936.

Pour notre part, nous considérons que des militants qui ignoreraient cet héritage en appartenant à un parti refusant de le maintenir vivant, même si beaucoup de gens ont oublié qui était Trotsky, ne pourraient pas être des militants qui garderaient une boussole de classe dans une tourmente révolutionnaire, qui ne pourraient pas y intervenir utilement et qui seraient loin de pouvoir "révolutionner" la société, comme vous dites.

C'est pourquoi, entre autres, nous ne pouvons nous associer à la construction d'un parti sur les bases que vous proposez...
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Message par McQueen » 28 Nov 2008, 21:30

(Byrrh @ vendredi 28 novembre 2008 à 17:25 a écrit :
(McQueen @ vendredi 28 novembre 2008 à 15:24 a écrit : Le langage révolutionnaire impressionne ou rassure certain d'entre nous, mais ce qui est déterminant à la fin c'est comment nous le traduisons en actes ou en formules qui correspondent à la réalité d'aujourd'hui. Non?

Ceux qui, dans les comités NPA ou même dans la Ligue, sont "impressionnés" voire même passablement "stressés" par les mots communisme, parti révolutionnaire, prolétariat, révolution russe, bolchévisme, etc., ne sont-ils "impressionnés" ou "stressés" que par des mots ?

J'ai la faiblesse de penser qu'ils le sont aussi par ce qu'il y a derrière ces mots.

Abandonner ceux-ci ne les rendra pas moins "impressionnables". Vous les aurez juste rassurés, mais aurez aussi remis aux calendes grecques les grandes questions que tous ces mots importants posent : le clivage réforme/révolution, le rôle central du prolétariat dans une entreprise visant à renverser le capitalisme, la violence barbare dont est capable la bourgeoisie pour défendre ses privilèges, et j'en passe. Un peu de pragmatisme ne vous ferait pas de mal.

Je ne sais pas à quel points les mots de communisme et de révolution "stressent" les participants des comités NPA. A l'heure qu'il est les comités représentent une variété plutôt riche de point de vue sur l'histoire et sur le présent aussi. Donc je ne m'avancerai pas la dessus.
Comme vous le savez, malgré le combat de Trotski et de ses héritiers, nos idées sont souvent assimilés à leur caricature sanglante, aux régimes staliniens qui ont repris tout le langage révolutionnaire, internationale comprise, et qui ont fait un repoussoir. Pour beaucoup de gens c'est cela "qui est derrière ces mots" comme tu dis.
Il me semble avoir posé la question plus haut: veuillez excuser mon ignorance mais LO pense-t-elle encore défendre la russie et les vestiges de la révolution les armes à la main?
Le mur est tombé, le stalinisme est mort. Nous vivons une nouvelle période.
Je ne crois pas qu'il soit possible d'envisager la construction d'un parti large en demandant à tout le monde de se retrouver dans notre analyse des 70 dernières années.
Ensuite si nos idées sont les plus utiles pour se battre, elles trouveront inévitablement leur chemin chez ceux qui sont révoltés par toute la crasse du capitalisme. Personnellement je pense que la phrase qui dit que l'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes garde toute sont actualité. Le NPA peut être un pas dans ce sens là j'en suis convaincu.
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Message par com_71 » 29 Nov 2008, 13:10

(Vérié @ vendredi 28 novembre 2008 à 08:09 a écrit : Je déplore l'abandon éventuel de la référence au socialisme et au communisme. Tu noteras toutefois que le le nom sous lequel LO est connu est Lutte Ouvrière, pas Lutte Communiste.
UCI n'apparait que dans le Qui sommes nous.

(Vérié ailleurs dans ce forum au sujet du film passé sur la 5 "Arlette Laguiller" a écrit :J'ai remarqué au passage une affiche sur laquelle était inscrit "Voix ouvrière, un nouveau journal communiste". Ca va faire plaisir à Com wink.gif


Il ne s'agit pas de me faire plaisir ou pas. Il s'agissait de s'insurger devant le recours de Vérié à sa mauvaise mémoire pour s'étonner que LO fasse ce qu'il fait, paraît-il, lui-même : constater que la LCR se prépare à abandonner la référence au communisme.

Pour ma part je n'ai jamais douté que VO et LO se réclame de la révolution russe et du communisme.
La première affiche de VO que j'ai vue sur les murs de Paris (je ne connaissais le groupe ni d'Eve ni d'Adam) était titrée fièrement :
"A bas Staline, à bas Kroutchev, à bas Brejnev, VIVE LE COMMUNISME"

Je n'ai oublié ni le titre, ni le texte.

Alors voir Vérié, ouint d'un éclectisme bien à la mode, venir sous-entendre que VO et LO cachait (un peu, beaucoup ?) leur attachement au communisme ; et tout ça pour quand-même faire admettre qu'il peut bien, lui et quelques autres, se laisser entraîner (non sans exprimer quelques regrets destinés à faciliter la digestion) par les courants à la mode... oui, ça ne me laisse pas indifférent.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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