a écrit :Non, simplement, au contraire, si on ne les considère pas comme contradictoires, le second peut éclairer la compréhension du premier.
Tout à fait.
(satanas @ lundi 22 décembre 2008 à 17:42 a écrit : On verra bien mais ce n'est pas là peine forcément d'emboiter tout de suite le pas à ceux qui veulent plus créer une solidarité "religieuse" qu'une solidarité antiraciste.
Ah, mais je ne leur emboîte pas du tout le pas ! J'ai vu, comme toi toutes les catégories de curés se serrer les coudes à cette occasion et entendu leur discours puant sur le "sacré". Ce qui aurait posé d'ailleurs problèmes pour participer à la manif de protestation en se démarquant...
Donc, pas du tout, j'évoquais uniquement l'utilisation du terme "islamophobie". Quant à savoir si les auteurs de l'incendie s'en prennent aux religieux musulmans ou aux immigrés arabes en général, c'est un autre problème. Il est fort possible qu'à leur niveau de connerie, ils ne fassent pas la différence...
a écrit :Mosquée incendiée : les représentants musulmans déterminés à "ne plus rien laisser passer"
LE MONDE | 22.12.08 | 09h49 • Mis à jour le 22.12.08 | 10h30
Ni mort, ni blessé, des dégâts matériels limités ; et pourtant, la tentative d'incendie de la mosquée de Saint-Priest (Rhône), samedi 20 décembre, a suscité un déferlement de condamnations et de messages de solidarité venus de responsables politiques et religieux de tous horizons. Intervenant deux semaines après la profanation du carré musulman du cimetière militaire d'Arras, cet incident a mis en lumière la "recrudescence" des actes de vandalisme sur les symboles de l'islam, désormais régulièrement dénoncée par les responsables musulmans.
Mosquée incendiée : manifestation contre l'islamophobie
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Silence, on profane
La communauté musulmane s'est aussi massivement mobilisée, semblant déterminée à "ne plus rien laisser passer", ainsi que le revendique Azzedine Gaci, le président du Conseil régional du culte musulman de Rhône-Alpes. Il reconnaît qu'en la matière la communauté musulmane a tout intérêt à "s'inspirer du CRIF", le Conseil représentatif des institutions juives de France, pour sa lutte contre l'antisémitisme et ses liens avec les pouvoirs publics. Le rapprochement récent entre le CRIF et la nouvelle équipe du Conseil français du culte musulman (CFCM), qui partagent là une crainte commune, pourrait y contribuer.
M. Gaci propose enfin la création, au sein du CFCM, d'un observatoire de l'islamophobie pour "recenser les actes et analyser les mécanismes qui favorisent cette nouvelle forme de racisme".
VOLONTÉ NOUVELLE
Cette volonté de réagir au moindre incident islamophobe est nouvelle. Soutenue par un "sentiment diffus d'insécurité" dans la communauté musulmane, elle se manifeste aujourd'hui dans les faits. En octobre, dans un geste inédit, le CFCM a demandé et obtenu des excuses publiques de l'animateur Michel Drucker et du dessinateur Philippe Geluck. Ce dernier avait déclaré : "Charles Martel a essayé d'arrêter les souris à Poitiers mais il n'y est pas arrivé." Mohammed Moussaoui, président du CFCM, a estimé que ces propos véhiculaient des "préjugés racistes et islamophobes".
De son côté, le site Oumma.com a porté plainte contre le journaliste Alexandre Adler, qui avait affirmé sur l'antenne de RMC-Info que ce site d'informations sur la communauté musulmane passait "des messages proches d'Al-Qaïda".
"Jusqu'alors, assure Samy Debah, président du Collectif contre l'islamophobie en France, les phénomènes de discrimination raciale ou religieuse étaient acceptés comme une fatalité avec l'idée que 'l'on n'était pas chez nous'. Aujourd'hui, le nouvel homo islamicus, plus cultivé, plus intégré veut vivre son islam tout en affirmant sa citoyenneté française et il réagit aux agressions."
Le Collectif, qui n'hésite pas à saisir la Halde ou la justice, affirme néanmoins traiter "90 % des dossiers par la médiation". Mais la plupart des actes de vandalisme restent méconnus ; de nombreux lieux de culte sont encore gérés par des anciens, peu enclins à saisir la justice ou les médias. Au-delà du diagnostic, la communauté musulmane aimerait voir reconnu ce fait social au plus haut niveau. A Saint-Priest, en dépit des messages adressés par Nicolas Sarkozy et la ministre de l'intérieur au CFCM, a plané le même regret qu'à Arras : un ministre aurait "sûrement" fait le déplacement pour "les autres", juifs ou chrétiens.
Stéphanie Le Bars
(pelon @ lundi 22 décembre 2008 à 18:27 a écrit : Que le mot s'impose ne lui donne pas plus de justesse que certains mots qui existent déjà.
Certes, mais on ne peut les ignorer, ni ignorer le sens qu'ils prennent pour l'immense majorité des gens :
-Antisémitisme = forme ou catégorie particulière de racisme contre les Juifs (au sens large, pas seulement les religieux.)
-Islamophobie = forme ou catégorie particulière de racisme contre les Musulmans
(au sens large, pas seulement les religieux.)
Ou alors, il faut trouver un autre terme pour désigner la seconde catégorie. Pourquoi accepter un terme spécifique pour désigner l'hostilité contre une catégorie de la population et refuser un terme spécifique pour désigner l'hostilité contre une autre catégorie ? :33:
Je ne vois là-dedans aucune complaisance avec les immams ou les rabins.
a écrit :Incendie d’origine criminel dans une mosquée à Saint-Priest (Rhône)
samedi 20 décembre 2008 - par le Collectif Contre l’Islamophobie en France
A la suite de la profanation d’un demi-millier de tombes de la nécropole militaire de Notre- Dame de Lorette (Nord), des incendiaires ont tenté de brûler une mosquée à Saint-Priest (Rhône) le samedi 20 décembre 2008 au matin.
La ministre de l’Intérieur, des responsables de partis, des personnalités politiques ont fait part de leur vive émotion ainsi que de leur indignation face à cet acte odieux.
Nous saluons ces prises de positions qui, même si elles correspondent à l’attitude naturelle d’une société républicaine basée sur la cohésion nationale, apportent à sa composante musulmane un réconfort nécessaire dans de telles circonstances.
Cette violence qui s’est exprimée dans le Nord à travers l’acharnement sur des morts et aujourd’hui sur un lieu de culte trouve une partie de son origine dans les discours irraisonnés de certains, visant les musulmans et leurs symboles. Ceux qui ont commis cet acte odieux forment le réceptacle d’une propagande islamophobe aux multiples visages qui ne cessent de souiller nos ondes, nos journaux et la toile.
Ainsi, après avoir maculé les tombes de propos divulguant au grand jour ce que recèlent leurs cœurs, et après s’en être pris à la petite communauté de Mons en Baroeul (Nord) par des courriers de menaces envoyés à la mosquée, voilà qu’ils s’attaquent de nouveau à un symbole de la religion musulmane. Ces auteurs n’ont pas considéré devoir épargner de leurs méfaits ni ceux qui ont sacrifié leur vie pour défendre la patrie, ni ceux qui ont reconstruit le pays après qu’il ait été dévasté par des années de guerre.
Le CCIF tient une nouvelle fois à exprimer sa reconnaissance envers tous ceux qui ont manifesté leur solidarité à l’égard de la composante musulmane de la Nation. Ils leur demandent d’être également près d’eux dans leur quête de justice dans cette affaire et dans toutes celles qui touchent à la dignité d’hommes et de femmes qui ne cherchent qu’à vivre paisiblement leur foi.
Afin d’atteindre cet objectif et de préserver la cohésion nationale mise à mal par la haine et la violence de certains, il est nécessaire que les enquêtes menées soient plus efficaces, sinon elles sonneront comme la possibilité pour certains d’agir en toute impunité vis-à-vis des lois de notre pays. Surtout, nous en appelons à un sursaut républicain pour que l’ensemble de la société se mobilise contre le nouveau visage de la haine. Cette haine qui s’exprime à travers un discours essentialiste stigmatisant la communauté musulmane et l’abandonnant à un avenir sombre.
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