position de LO en 2002

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Message par Bertrand » 23 Déc 2008, 18:50

C'est surtout faire de la politique-fiction.
Si dans la situation de 2002, qui n'était quand même pas celle de l'Allemagne avant Hitler, Le Pen avait eu une chance réelle de passer, on peut se poser toutes sortes de questions.
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Message par Vérié » 23 Déc 2008, 18:57

(quijote @ mardi 23 décembre 2008 à 18:38 a écrit : Car même dans ce cas on ne devait pas appeler à voter Chirac ..


C'est ton point de vue. A mon avis, si Le Pen avait eu une chance de passer, le choix de l'abstention/vote blanc aurait été intenable. D'ailleurs, le fait que Le Pen n'avait aucune chance est un argument souvent employé, à juste titre, par LO.

Alors bien entendu, nous ne pouvons pas compter sur les politiciens bourgeois "démocrates" de droite pour nous protéger du fascisme. Et pas davantage d'ailleurs sur les politiciens de gauche, mais ce n'est pas le problème.
Le problème serait d'ête compris des travailleurs, de ne pas porter la responsabilité de l'élection d'un Le Pen.

D'ailleurs, l'élection d'un politicien d'extrême-droite ne signifie pas nécessairemment l'instauration du fascisme. En Autriche, il y a bien eu Jorg Hayden, et ce n'est pas le fascisme. Mais, face à un politicien ouvertement raciste, fascisant etc comme Hayden, qui est bien l'équivalent local de Le Pen, il me semble que nous sommes obligés de faire un choix, par solidarité avec les travailleurs et tous les gens de gauche qui ne veulent pas d'un type comme ça. Car, même si ce n'est pas le fascisme, ça signifie tout de même une certaine démoralisation des travailleurs, l'aggravation de slois racistes et sécuritaires etc.
Le côté symbole est tout de même très fort.

En fait les arguments pour voter contre Le Pen ou feu Hayden sont exactement les mêmes que ceux pour voter Mitterrand ou Royal : la solidarité vis à vis des travailleurs. C'est pour cela que j'ai posé une question sur les principes qui guident les choix électoraux.

Mais, face à une véritable montée du fascisme, nous connaissons l'histoire les uns et les autres, et nous savons bien que ça ne se passe pas dans les urnes, même si, tactiquement, on peut être amené à faire toutes sortes de choix.
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Message par Zappa » 23 Déc 2008, 19:21

Merci aux camarades qui ont apporté leurs souvenirs sur 2002. J'avais élaboré ma petite théorie sans connaître précisément les événements que je n'ai pas vécu en tant que militant politique. Les faits montrent effectivement que la LCR sur ce coup là aussi a été influencé par la pression générale.
Zappa
 
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Message par artza » 23 Déc 2008, 22:10

(Vérié @ mardi 23 décembre 2008 à 18:57 a écrit :

En fait les arguments pour voter contre Le Pen ou feu Hayden sont exactement les mêmes que ceux pour voter Mitterrand ou Royal : la solidarité vis à vis des travailleurs. C'est pour cela que j'ai posé une question sur les principes qui guident les choix électoraux.

;)

C'était d'ailleurs la situation que souhaitait Le Pen, comme il l'a dit plusieurs fois...avant le premier tour.


Il y a de l'intérêt à écouter Le Pen.

Y'a pas à dire cette crapule touche en politique.
artza
 
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Message par satanas » 23 Déc 2008, 23:38

(Vérié @ mardi 23 décembre 2008 à 18:57 a écrit :
(quijote @ mardi 23 décembre 2008 à 18:38 a écrit : Car même dans ce cas on ne devait pas appeler à voter Chirac ..




Mais, face à une véritable montée du fascisme, nous connaissons l'histoire les uns et les autres, et nous savons bien que ça ne se passe pas dans les urnes, même si, tactiquement, on peut être amené à faire toutes sortes de choix.
Alors justement ,il ne s'agit pas de refaire l'histoire mais de rappeler les choix réels des uns et des autres dans une situation réelle .

Parce que ça ,au moins c'est clair .
satanas
 
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Message par Valiere » 25 Déc 2008, 10:24

La LCR a suivi des pressions, celle des masses... Il fallait vivre cette manifestation monstre et anti Le Pen du 1er mai 2002 et cette déferlante de jeunes scandant des slogans appelant à chasser le Pen et à voter Chirac....La LCR a eu tort, certes mais elle a subi un environnement !
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Message par titi » 25 Déc 2008, 11:59

la manif du 1er mai 2002 a eu lieu APRES que la LCR ait craqué sous la pression de son milieu

ce ne sont pas les "jeunes" ou "les masses" qui ont influencé la LCR (ce qui serait de toutes façons un problème), c'est le PS (et le PC) qui a pesé par sa propagande sur le milieu de la LCR

et ça, ça recommencera forcément
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Message par Sinoue » 25 Déc 2008, 14:10

Bonjour à tous,
Je voulais vous faire partager mon experience à propos de cet événement. Personnellement, c'est justement ce "tournant" politique qui m'a pleinement convaincu de la justesse des idées de LO. C'est quand je me suis retrouvé, dans mon petit milieu, seul face à tout le monde que je me suis apperçu qu'effectivement mes idées correspondaient à celles de LO.
Là où j'étais à l'époque, même les anars extremement gauchistes expliquaient que voter Chirac c'était défendre la démocratie. J'ai trouvé cette période particulierement excitante pcq les gens "débattaient" beaucoup. En eux je ressentais, non pas de la honte, mais une sorte de gêne. Les gens se ruaient sur le vote Chirac presque la tête baissée, en évitant de se poser des questions.
Quand je leur exposais mes arguments, les gens qui se prétendaient de gauche me disaient que j'avais plutôt raison; mais que ce n'était pas une position défendable à ce moment pour la raison qui était en gros celle-ci: La lutte contre les idées xénophobes et réactionnaires était en partie perdue, il fallait désormais courber un peu l'échine pour éviter le pire.
Ca m'a bien prouvé l'absence de débouchés politiques que notre "génération", notre époque, entrevoit à l'issue d'une lutte. La plupart des gens de gauche étaient désabusés, et s'étaient décidé d'attendre les élections de 2007 avant de recommencer à faire de la politique. Hormis la LCR qui disait qu'il fallait continuer le combat "dans la rue", position désormais difficilement défendable pour eux, mais leur faible aura de l'époque a permis à ce que tout cela reste du domaine de l'anecdotique pour la majeure partie de la population. (a mon avis bien sur)

Il y a aussi un autre fait qui m'a particulierement marqué.
En 2002, le soir du premier tour et lors du défilé du premier mai, je suis sorti dans la rue en constatant une vraie résolution dans l'esprit des gens: notamment de faire barrage à Le Pen.
En 2007, lorsque Sarkozy a été élu et donc qu'une partie non négligeable des idées de Le Pen est arrivée au pouvoir, je suis aussi sponténament sorti pour exprimer mon mécontentement... ou plutot éviter de refouler ma rage seul chez moi. Arrivé à Bastille, sans bonnet phrygien, j'apperçois un peu de mouvement de foule. Je m'integre, et m'apperçois qu'on est à peine une bonne centaine de ploucs entrain de se faire disperser.
J'ai en suite passé une partie de la nuit à errer, en constatant que du côté est de Paris, c'est plutot tres tres calme. Voilà.

Toutes ces histoires nous montrent bien à quel point la petite bourgeoisie est profondément attachée à ses libertées individuelles, et à quel point la classe ouvriere n'a pas de politique propre, n'arrive pas à reconnaitre ses ennemis.
Ce qu'aurait au moins put faire la gauche reformiste, c'est d'émettre des conditions au don de ses voix; ex: cesser la diminution des prises en charge de la sécu, obtenir un minimum de droits pour les sans-papiers... Mais même pas! Ce n'est pas un réflexe qui soit venue aux penseurs, aux électeurs ou aux partis de la gauche réformiste. La seule parade qu'ils ont trouvé, c'est de dire qu'il fallait se mobiliser pour les législatives à venir... avec la conviction que vous imaginez.
Ca nous prouve aussi à quel point une quelconque alliance politique avec ces gens ne constitue pas une "trahison". Pour moi, ça serait un peu comme s'allier avec le vent. Plus qu'à des marionnettes, ils me font penser à du plancton. A une sorte de légume sans idée emergente dont la bourgeoisie peut se servir éventuellement, mais qu'elle peut aussi balayer en un seul coup si la lutte des classes prend un caractere trop "conflictuel".
Sérieux, avoir fait toute la campagne du premier tour en crachant sur Chirac, puis appeler à voter pour lui sans avoir réfléchit deux secondes. Ca me troue le c..
Allé a+
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