(Vérié @ samedi 27 décembre 2008 à 17:35 a écrit : (artza @ samedi 27 décembre 2008 à 18:22 a écrit : Luther avait pour devise,"du vin, des femmes et des chansons", il ne pouvait pas être complètement mauvais.
Euh, je ne suis pas un spécialiste de l'histoire des religions ... Mais toi qui es un grand pourfendeur de curetons de toutes obédiences, tu devrais savoir que Luther et ses partisans ont pratiqué la chasse aux sorcières, avec bûchers, qu'il réclamait la persécution des Juifs qui ne voulaient pas se convertir etc.
Donc, même si Luther arrosait ces festivités diverses au picrate de Moselle ou rhénan (qui, soit dit au passage ne figurent pas parmi les meilleurs), ce n'était pas un personnage hyper sympa, même s'il dénonçait les moeurs des papistes...
Salut,
Luther est à replacer dans le contexte de son époque, il fut révolutionnaire par rapport à l'ordre social d'alors, incarné par l'Eglise, tout en ayant d'énormes limites ; sa Réforme correspondait aussi aux intérêts des princes allemands, qui voulaient se débarasser de la trop grande influence de l'Eglise. De ce dernier point de vue, la querelle luthérienne rappelle les querelles médiévales entre le Pape et l'Empereur, comme la fameuse querelle des investitures.
Donc la révolution de Luther fut aussi, si ce n'est pas anachronique, nationaliste.
Et le fait qu'il ait sympathisé avec les princes donne aussi le la de son attitude face aux révoltés de Thomas Munzer.
Luther fut effectivement un bon vivant, une de ses devises était "celui qui n'aime ni les femmes, ni le vin, ni la musique est voué à la damnation éternelle". De ce point de vue, la morale luthérienne se distingue de la morale calviniste (aussi dite puritaine), beaucoup plus austère et qui banissait la musique de l'office religieux. A sa façon, le calvinisme est plus radical que les idées de Luther, ses idées seront reprises par les révoltés hollandais.
Par ailleurs, j'ai visité la maison de Luther à Wittenberg, une centaine de kilomètres au Sud de Berlin, au bord de l'Elbe. On voit très bien l'aspect bon vivant, en fait sa maison était en réception permanente des étudiants et des sympathisants de ses idées. Ca donne une image assez sympathique du bonhomme.
On voit aussi le fameux endroit où il a plaqué les 95 thèses, assez émouvant. On se dit que c'est un bel exemple d'"étincelle d'où naît la flamme" : dans un petit bled des fins fonds de l'Allemagne provinciale, un moine plaque ses thèses à la porte d'une vulgaire église, et cela enflamme l'Europe...
Enfin, à visiter aussi, la Wartburg, forteresse où il a traduit la Bible. C'est à Eisenach, petite ville au coeur de la Thuringe, région qui ressemble au Périgord, injustement méconnue en France.