lettre de la lcr a Lutte ouvriere

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par stef » 20 Juil 2003, 22:25

CITATION "il n'est pas impossible..." : c'est vrai, mais cela voudra dire que la situation aura pas mal changé par rapport à aujourd'hui
mais il n'est pas impossible non plus que cela se passe autrement, et que les syndicats choisissent la trahison ouverte
(...)
il est possible aussi que la CGT décide un jour de lancer une GG en jouant le jeu, si par exemple le patronat veut ouvertement casser la CGT, pour montrer sa force à elle (un peu le scénario de 1995)
[/quote]

Encore une fois : aucune illusion n'est possible sur le fait que les appareils syndicaux "choisiront" TOUJOURS la trahison ouverte spontanément. Ce qui les détermine, c'est leurs liens avec le Capital meme si le prix à payer est leur propre destruction (cf. Allemagne, 1933 : après tt ceux qui ont passer Hitler ont étés ceux pour qui on a ouvert les camps !)

Mais comme le disait :trotsky: : les lois de l'histoire sont plus fortes que les appareils. La classe ouvrière a les moyens par son activité autonome de se saisir de ses organisation, mouvement qui ipso facto est sur la ligne de la dislocation de ces appareils.

Or justement le mouvement vers le combat ouvert contre la bourgeoisie nécessite que les travailleurs forgent leur propre unité, transcendent leurs divisions, bref unifient leur front de classe - ce qui implique nécessairement de se soumettre les organisations. Bref, ils ne peuvent (ni ne veulent d'ailleurs) passer "à coté", ignorer les syndicats mais au contraire se les soumettre, surtout lorsque - comme c'est le cas actuellement - leur direction est squattée par les plus cyniques des agents du Capital.

CITATION il est possible aussi que la CGT lance un jour un mot d'ordre de GG dans une situation où celle-ci sera un échec prévisible, pour casser l'envie de recommencer[/quote]
Mot d'ordre révolutionnaire par excellence, la bureaucratie ne lancera JAMAIS ce mot d'ordre spontanément. En meme temps il est indispensable, donc le combat contre les directions syndicales est inévitable et indispensable.

Quant à la nécessité de "faire progresser le niveau de conscience", ce n'est pas un processus idéologique mené à coup de "bonnes" lectures. C'est un processus PRATIQUE qui se mène dans le cours de la lutte de classe et en l'orientant correctement. Bref, ce n'est pas de l'idéologie consistant à démontrer "qu'on est tous exploités" (pour faire rapide). C'est une activité visant à fournir une perspective au mouvement SPONTANE du prolétariat, bref en le nourrissant politiquement.
stef
 
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Message par pelon » 21 Juil 2003, 17:05

CITATION (CSR @ dimanche 20 juillet 2003, 19:32)A mon avis, il y a confusion sur ce que dit LO : ils ne disent pas que les syndicats ne doivent pas appeler à la grève générale, mais que vu ce qu'ils sont ils n'y appeleront pas (et donc que c'est se leurrer que de remettre la question de la grève générale dans les mains des confédérations).

Par contre, je ne suis pas d'accord avec cette analyse : il n'est pas impossible qu'ils appellent à la grève générale, s'ils n'ont pas d'autre choix de par la pression des travailleurs du public et du privé. Dans la construction de la grève générale, il faut mettre les directions devant leurs responsabilités, et en parrallèle construire à la base. L'un ne doit pas aller sans l'autre.[/quote]
La vraie pression des salariés du privé et du public, c'est qu'ils se mettent en grève, même sans mot d'ordre préalable comme en 68 ou 36. dans ce cas, les syndicats adhèrent (ou pas) puisqu'ils sont mis devant le fait accompli. L'intérêt pour eux de se mettre à la tête de la lutte c'est de pouvoir mieux la contrôler ... pour la trahir comme en 68 ou en 1936.
Les travailleurs controleront leur grève quand ils auront écarté les directions syndicales pas par des mises en garde et des pétitions ou des injonctions de syndicats vides de militants et de vie.
pelon
 
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Message par Barnabé » 25 Juil 2003, 03:22

Tribune de la fraction sur la correspondance LO-LCR

CITATION LO-LCR : je t'aime, moi non plus...




La réponse de la LCR (1) à l'invitation de LO d'envisager des candidatures communes aux élections régionales et européennes avait toutes les chances d'emprunter le même style que la proposition. Elle ne l'a pas manqué. L'extrême gauche, même trotskiste, a encore du chemin à parcourir pour appeler un chat un chat, un tournant un tournant et une erreur une erreur.
Certes l'important est l'acceptation des propositions de notre organisation d'entamer des discussions. Mais cette acceptation était acquise d'avance, étant donnée la nécessité pour les deux organisations de tenter de préserver des élus malgré les entraves mises par les changements des lois électorales. Et elle est précédée d'une série de considérations, suscitées il est vrai par celles contenues dans la lettre de LO, qui n'en soulèvent pas moins nombre d'interrogations.
Ainsi la justification laborieuse et embarrassée de la position prise par la LCR au deuxième tour des élections présidentielles de l'an dernier : en substance, « nous n'avons pas appelé à voter Chirac… mais nous avions quand même bien raison de le faire ». Cette défense prête simplement à sourire. La répéter plus d'un an après alors que, tant parmi les travailleurs ou le peuple de gauche, si cher à la LCR, que les camarades de la LCR eux-mêmes, beaucoup se mordent les doigts d'avoir voté Chirac, et le disent, est presque incompréhensible.
Cette obstination soulève surtout quelques autres questions, en particulier sur l'attitude qui pourrait être adoptée lors des prochaines élections.
Ne risque-t-on pas d'avoir aux régionales, élections à deux tours, le même cas de figure que nous avons eu en mai 2002 ? L'année écoulée et les attaques redoublées du gouvernement (celui présidé par Chirac justement) contre les classes populaires ont peu de chance d'avoir réconcilié les électeurs avec les grands partis traditionnels, ni avec la classe politique dans son ensemble. La couardise et la soumission de la gauche gouvernementale comme ses trahisons des intérêts et des luttes des travailleurs, pas davantage. L'électorat du Front national, fait en bonne partie d'électeurs populaires éc½urés et démoralisés, pourrait bien n'avoir pas régressé, loin de là.
Que ferait la LCR si, dans telle ou telle région, le PS était distancé par l'extrême droite comme Jospin le fut par Le Pen ? Appeler à nouveau à voter pour cette gauche que les électeurs auront vomie une nouvelle fois, sous prétexte de s'opposer au danger fasciste « dans les urnes comme dans la rue » ? Voire, si nos listes avaient passé la barre des 5 %, prêter les noms de certains de ses camarades à la liste de gauche ?
Que ferait-elle même si dans une région, PACA par exemple, la liste Le Pen obtenait un succès tel que droite et gauche se sentent menacées au point de s'unir au deuxième tour ? Dans cette hypothèse (que le vote de la gauche pour Chirac, il y a un an, ne permet plus d'exclure) la LCR appellerait-elle à nouveau à voter pour la liste « républicaine » d'un Gaudin sous prétexte qu'elle serait faite aussi de PS, sinon de Verts et de PCF, et que ce serait une façon d'empêcher Le Pen d'accéder à la présidence de la région ?
Avant les dernières élections présidentielles la LCR avait décidé de rompre avec la vieille routine d'apporter systématiquement au deuxième tour (quand ce n'était pas dès le premier) son soutien à la gauche, quelles que soient les trahisons de celle-ci et quelle que soit la désaffection des travailleurs envers elle. Nous (la Fraction) avions alors regretté que notre organisation ne saisisse pas cette occasion pour renouer l'alliance.
Aujourd'hui c'est LO qui a pris les devants et propose cette alliance, ce dont nous nous réjouissons. La LCR pourrait se passer de justifier à tout prix ses errements passés : LO ne s'en sert même plus comme prétexte pour repousser toute idée de campagne commune. Mais la LCR ne pourra pas éviter de clarifier sa politique future.



Pertinence


Si la lettre de la LCR pose quelques autres questions pertinentes, il reste à nos deux organisations d'y apporter des réponses tout aussi pertinentes.
Certes, à l'approche du Forum social européen de Saint-Denis par exemple, la question de l'attitude des communistes révolutionnaires à l'égard du mouvement altermondialisation mérite d'être soulevée. Mais la LCR peut-elle se contenter de reprocher à LO sa politique de la « chaise vide », alors que le problème est d'abord de définir une politique qui permette l'intervention des révolutionnaires sans se contenter d'un simple suivisme ? Politique que, à notre avis la LCR est encore loin d'avoir trouvée, même pour elle-même.
Certes, au sortir du mouvement et des luttes de ces trois derniers mois une discussion sérieuse sur les tactiques des uns et des autres, les insuffisances ou les manques, n'aurait rien de superflue. Mais plus que de nos inconséquences respectives - par exemple, pour LO, avoir opposé la grève générale à la généralisation des luttes (ce qui pour tout gréviste signifiait exactement la même chose) ou, pour la LCR, avoir réclamé une codification des structures de coordinations enseignantes auxquelles une bonne partie de ses propres militants n'ont même pas pris la peine de participer - ne convient-il pas surtout de débattre des sujets sur lesquels nos deux organisations pourraient intervenir ensemble et de la manière dont elles pourraient le faire ? Et ce sans languir jusqu'aux élections mais dès la prochaine rentrée. Pourquoi en effet la possibilité de « développer une campagne sur ces questions dont dépendent la vie quotidienne et l'avenir des travailleurs » (lettre de LO) devrait-elle se limiter à cette occasion ? La nécessité ne s'en fait-elle pas sentir sans attendre ?
Jacques MORAND


(1) A l'heure où nous remettons cette tribune nous ne savons si cette lettre sera publiée dans les numéros de Rouge ou de Lutte Ouvrière de cette semaine; si ce n'était le cas le lecteur pourra la trouver sur le site de LO (http://www.lutte-ouvriere.org), de la LCR (http://www.lcr-rouge.org), ou sur celui des amis de LO (forumlo.cjb.net)

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Barnabé
 
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