(11.02.2009 a écrit :Martinique: des baisses de prix obtenues
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Blocage des routes en Martinique
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La mobilisation se poursuit en Martinique, où les syndicats ont obtenu une baisse de 20% des prix sur 100 produits
Après six jours de grève générale, la grande distribution a accepté de baisser les prix d'une série de produits de première nécessité.
Les syndicats, réunis dans le collectif "du 5 février", ont appelé à maintenir la mobilisation pour obtenir aussi une augmentation des bas salaires.
"Il n'est pas question d'annoncer ce soir la fin de la grève. Etant donné qu'il y a beaucoup d'autres points et particulièrement celui de salaires, nous préférons maintenir encore la mobilisation pour ne pas tomber dans l'euphorie", a affirmé mardi à l'AFP Michel Monrose, président du collectif intersyndical "du 5 février".
Les syndicats, 13 au total, réclament une augmentation de 449,15 euros sur les plus bas salaires. Mais ce point ne devrait pas être abordé tout de suite. Les négociations entre élus, représentants de l'Etat, du patronat et du collectif du 5 février (syndicats et associations) porteront mercredi sur la baisse des prix des services (téléphonie, électricité, frais bancaires...) également réclamée par le collectif.
A Fort-de-France, il était quasi impossible mardi de trouver un café, un restaurant ou une banque ouverts. Les supermarchés et les hypermarchés ont maintenu leurs rideaux fermés. Les fonctionnaires du conseil général se sont mis en grève "jusqu'à nouvel ordre". Les pompes de la plupart des 95 stations services de l'île sont à sec, à l'exception de celles réquisitionnées par la préfecture qui peuvent fournir uniquement les transports "prioritaires".
7000 personnes ont de nouveau défilé mardi dans les rues de Fort-de-France.
Les Martiniquais espèrent bien profiter des avancées que pourraient obtenir les Guadeloupéens, en grève générale depuis trois semaines.
11.000 à 25.000 personnes selon les sources ont manifesté lundi à Fort-de-France, au 5e jour de grève générale qui paralyse l'île. Les transporteurs se sont joints au mouvement, alors que la très grande majorité des commerces étaient fermés, faute de salariés, ou par solidarité. La plupart des services publics étaient aussi fermés, tandis que les stations-services sont à sec.
Remontés contre la vie chère, les Martiniquais le sont aussi contre les békés, descendants des colons blancs, qui contrôlent les centrales d'achat de la grande distribution. Un reportage diffusé la semaine dernière sur Canal+, "Les derniers maîtres de la Martinique" dans laquelle un béké, Alain Despointes, disait son souci de "vouloir préserver sa race", a fait grand bruit et a amplifié la colère. Le parquet de Martinique a ouvert une information judiciaire notamment pour "apologie de crime contre l'humanité".
On reproche aussi aux békés de faire venir des cadres de métropole, alors que le taux de chômage atteint 22%.