Guadeloupe-Martinique

Message par Vérié » 19 Fév 2009, 08:38

(com_71 @ mercredi 18 février 2009 à 22:23 a écrit :
(site de l'ugtg a écrit :Jacques BINO, militant de la CGTG, du LKP et d’Akiyo est décédé dans la nuit du mardi 17 février : il a été atteint non pas par une arme de gros calibre, mais par une arme de guerre.
A 05 Heures du matin, le préfet a appelé Elie DOMOTA pour lui donner l’information et lui affirmer que l’on ignorait d’où provenait le tir et qui avait tiré.
Dans la matinée pourtant, les services et les représentants de l’Etat mettaient clairement en cause " les jeunes "...

Jacques travaillait depuis quelque temps sur un dossier mettant en cause des personnalités ayant des fortunes mal acquises ou non déclarées...





Une fois de plus, après, entre autres les affaires de Clichy-sous-bois et des "sabotages" de Caténaires, on constate donc que l'Etat et sa police s'empressent de désigner des coupables avant toute enquête sérieuse. Ce qui n'empêche pas les médias de répéter en boucle ce matin que le tir provenait d'un barrage etc.

Donc, sans accuser qui que ce soit sans éléments sérieux de notre côté, soyons toujours hyper prudents face à toutes ces opérations médiatico-judiciaires qui ne manqueront pas de se répéter dans l'avenir.
Vérié
 
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Message par jeug » 19 Fév 2009, 09:23

Depuis hier, le journal France Antilles Guadeloupe n'est plus distribué et tous ses articles sont visibles gratuitement sur Internet.
jeug
 
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Message par jeug » 19 Fév 2009, 09:50

(REUTERS 18.02.2009 a écrit :
La CGT appelle à manifester samedi pour soutenir les DOM

PARIS (Reuters) - La CGT appelle à des rassemblements samedi dans toute la France pour soutenir l'ouverture de "négociations loyales et sérieuses" et exiger des "réponses concrètes immédiates" à la situation sociale en Guadeloupe et dans les autres départements d'Outre-Mer.
Dans un communiqué diffusé mercredi soir à l'issue d'un sommet social avec le président Nicolas Sarkozy, la confédération souhaite "l'unité syndicale la plus large" à l'occasion de ces manifestations de solidarité avec l'Outre-Mer.
"Comme la CGT et les autres confédérations l'ont fermement indiqué au président de la République lors de la rencontre à l'Elysée, des réponses doivent être apportées à l'ensemble des revendications exprimées par les organisations syndicales de Guadeloupe", explique la centrale de Montreuil.
La CGT ajoute qu'elle se joindra à une manifestation déjà prévue à Paris à l'appel d'un collectif.
Après un mois de grève générale, un militant syndical a été tué par balle près d'un barrage de manifestants dans la nuit de mardi à mercredi en Guadeloupe, ce qui a suscité l'inquiétude tant dans l'île qu'en métropole.
Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il s'exprimerait jeudi sur la situation dans les départements d'Outre-Mer à l'issue d'une réunion à l'Elysée, à 17h00, avec une vingtaine d'élus des DOM.
Jean-Stéphane Brosse

jeug
 
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Message par Vérié » 19 Fév 2009, 10:13

Il était temps ! A la sortie de l'Elysée, Thibault a vraiment été plus minable que jamais. Et, au cours de son interview sur France 2, il n'a pas prononcé un mot sur les Antilles (ou j'ai jaté ?).
Vérié
 
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Message par jeug » 19 Fév 2009, 11:28

(Vérié @ jeudi 19 février 2009 à 10:13 a écrit : Il était temps ! A la sortie de l'Elysée, Thibault a vraiment été plus minable que jamais. Et, au cours de son interview sur France 2, il n'a pas prononcé un mot sur les Antilles (ou j'ai jaté ?).

Ben tiens !
Se prononcer sur la Guadeloupe, sur le LKP en particulier, sur l'attitude des syndicats locaux dans le mouvement, entre autres de la CGTG, je pense qu'il va éviter, autant qu'il pourra le faire.
jeug
 
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Message par ianovka » 19 Fév 2009, 18:00

Des rassemblements de soutien à la lutte des travailleurs de Guadeloupe et de la Martinique auront lieu à :

LYON
Place Bellecour
samedi 21 février à 14 heures

GRENOBLE
Place Félix Poulat
samedi 21 février à 15 heures
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par Matrok » 19 Fév 2009, 23:11

Au milieu de la purée médiatique sur le "pourissement du mouvement", la "violence absurde" et la "majorité silencieuse", cette note du blog "24h Philo" hébergé par Libération fait plutôt chaud au cœur :
a écrit :Karl Marx, penseur de la Guadeloupe

Par Guillaume Pigeard de Gurbert, professeur de philosophie à Fort-de-France

Le capitalisme est né aux Antilles et aux Amériques au XVIe siècle. En 1846 (soit deux ans avant l’abolition de l’esclavage dans les Antilles françaises), Marx pose l’équation entre l’esclavage, la colonisation et le capitalisme : «Sans esclavage, vous n’avez pas de coton ; sans coton vous n’avez pas d’industrie moderne. C’est l’esclavage qui a donné de la valeur aux colonies, ce sont les colonies qui ont créé le commerce du monde, c’est le commerce du monde qui est la condition nécessaire de la grande industrie machinelle. Aussi, avant la traite des nègres, les colonies ne donnaient à l’ancien monde que très peu de produits et ne changeaient visiblement pas la face du monde. Ainsi l’esclavage est une catégorie économique de la plus haute importance.» Rien d’étonnant dans ces conditions à ce que nous soyons, ici, aujourd’hui, aux avant-postes du surdéveloppement du capitalisme. Il se pourrait bien que la révolte sociale qui secoue les Antilles françaises, ces pays pauvres qui survivent à l’ultrapériphérie de la riche Europe, manifeste les premiers tremblements d’un séisme mondial.

Par une politique coloniale puis postcoloniale, le capitalisme s’est répandu plus rapidement et plus efficacement ici qu’en métropole, subordonnant ces territoires à leur centre producteur des marchandises et les réduisant à l’état de simples marchés pour écouler ces dernières. Véritables colonies modernes d’hyperconsommation, omnidépendantes de leur centre de tutelle, ces pays se retrouvent logiquement avec un taux de chômage colossal et, pire encore, livrés à des sous-existences privées de sens. La destruction concertée du tissu productif local a placé les existences sous un régime de possibles aliénés.

Ajoutez à ce désastre le principe d’irresponsabilité politique, vous avez ces pays exsangues, encayés dans «des jours étrangers» (Cesaire), administrés à l’aveugle et de loin, qui font entendre leur révolte. De la colonisation à la globalisation, ces régions ultrapériphériques ont toujours été assujetties à une économie parallèle qui leur interdit «de croître selon le suc de cette terre» (Césaire, encore). C’est cette «pwofitasyon», cette injustice, qui désigne d’abord en créole un abus de pouvoir, qui n’est plus supportable. C’est contre elle que les peuples de Guadeloupe et de Martinique font lien et front.

C’est indissociablement la violence économique qui est combattue, qui est une force cyclopéenne qui n’a que l’œil du profit privé et à laquelle manque l’œil de l’humain. Cette monstrueuse cécité est une infirmité de naissance du capitalisme, comme le rappelle encore Marx : «La découverte des contrées aurifères et argentifères de l’Amérique, la réduction des indigènes en esclavage, leur enfouissement dans les mines ou leur extermination, les commencements de conquête et de pillage aux Indes orientales, la transformation de l’Afrique en une sorte de garenne commerciale pour la chasse aux peaux noires, voilà les procédés idylliques qui signalent l’ère capitaliste à son aurore.» L’actuel tiers-monde n’est lui-même pas une entorse extérieure au système capitaliste mais son pur produit, né de «la colonisation de contrées étrangères qui se transforment en greniers de matières premières pour la mère-patrie.»

C’est donc ici que l’aube post-capitaliste se lève, dans la haute nécessité de repenser les conditions d’existence sociales et politiques. Le travail productif comme paradigme de toute activité socialisante s’applique à une part de plus en plus petite d’individus et rejette une masse grandissante de potentialités d’actions non plus seulement dans le non-être intérimaire du chômage mais dans le néant a priori du rebut. Les Indiens caraïbes d’avant la colonisation ne connaissaient que les activités mobiles, créatrices, en un mot ouvertes. Au point que «les Américains n’auraient importé tant de Noirs que parce qu’ils ne pouvaient pas utiliser les Indiens, qui se laissaient plutôt mourir.» (Deleuze-Guattari). Les colons ne cessent pas pour autant de se plaindre des Noirs : «Ils ne savent pas ce qu’est le travail» (idem). Il faut dire que les Noirs se suicidaient en mangeant de la terre, de la chaux et de la cendre, espérant ainsi retourner chez eux post mortem et échapper ainsi à l’enfer de l’esclavage. Le père Labat, ce Bouvard-et-Pécuchet esclavagiste aux Antilles, appelle cela pudiquement la «mélancolie noire». Aussi bien faut-il inverser le diagnostic actuel qui sanctifie la valeur-travail, et, à partir des sociétés caraïbes, actives sans être laborieuses, concevoir positivement nos nouvelles sociétés.

L’avenir sera-t-il caraïbe ? Délire ? Jacques Delors (cité par André Gorz) écrivait en 1988 dans La France par l’Europe : «Un homme salarié de vingt ans avait, en 1946, la perspective de passer au travail en moyenne un tiers de sa vie éveillée ; en 1975, un quart ; et aujourd’hui, moins d’un cinquième. Ces fractures récentes mais profondes devraient se prolonger et induire d’autres logiques de production et d’échange.» Vingt ans après et avec la révolution informatique, c’est encore plus vrai. La crise économique mondiale en cours n’est pas une menace pour le système capitaliste lui-même mais un processus de rationalisation globale en même temps qu’une opportunité d’en accélérer le mouvement. Les faillites en cascade permettent une plus grande concentration des capitaux en même temps qu’un meilleur rendement du capital par une diminution considérable et rapide de la masse salariale. Le point de vue violemment unilatéral du capital sur le système évacue le problème d’une nouvelle socialisation indépendante de la valeur-travail et abandonne les peuples à la misère et à cette colère qui a déjà grondé dans les banlieues de l’hexagone qui sont comme ses colonies de l’intérieur.

En ce début de XXIe siècle, il est grand temps de signer ici, ansanm ansanm ("ensemble, ensemble!"), l’acte de décès de ce système mondial de pwofitasyion né ici.
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Message par com_71 » 19 Fév 2009, 23:40

(Communiqué de LO jeudi 19 février 2009 a écrit :
Sarkozy : un discours pour rien

Non seulement Sarkozy n’a voulu s’exprimer sur des revendications des peuples de la Martinique et de la Guadeloupe que sur une antenne propre à « l’Outre-mer », mais il a fait longtemps attendre son intervention.

Le chef de l’État qui pendant plus d’un mois n’a su répondre aux revendications de la population guadeloupéenne que par le mépris et l’envoi de renforts policiers, qui est donc le principal responsable du climat de violence qui s’est développé dans l’île a osé verser des larmes de crocodile sur le sort du militant syndical tué par balle, tout en plastronnant pour affirmer qu’il ferait respecter l’ordre.

Face aux revendications salariales, il n’a rien accordé, sauf l’exonération de cotisations sociales aux patrons qui accorderaient (car il n’a rien exigé d’eux) une prime exceptionnelle à leurs employés, en précisant qu’elle serait limitée dans le temps.

Tout le reste n’était que vague promesses dans la même veine que sa proposition d’organiser, dans chaque département d’Outre-mer, des Etats généraux.

Les travailleurs de la Martinique et de la Guadeloupe ne se contenteront certainement pas de ce numéro d’illusionniste. Ils doivent pouvoir compter sur la solidarité des travailleurs de ce qu’on appelle « la métropole ». Et la meilleure solidarité serait d’engager ici aussi la lutte pour ne pas faire les frais de la crise que les patrons et leurs serviteurs politiques veulent nous faire payer.

Lutte Ouvrière renouvelle son appel à participer à toutes les manifestations de soutien aux travailleurs de Guadeloupe et de Martinique qui sont organisées dans de nombreuses villes, ce samedi 21 février. Nathalie Arthaud et Arlette Laguiller seront présentes à la manifestation qui aura lieu à Paris, à 14 heures de la Place de la République à la Nation, à Paris.

Nathalie Arthaud

Arlette Laguiller
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par jeug » 20 Fév 2009, 08:42

A la Martinique : Depuis cette nuit, le message "d'accueil" sur le site de la CGTM est le suivant :
a écrit :Au 15e jour de grève générale, pour la baisse des prix, l’augmentation des salaires et l’emploi, la mobiblisation continue. Des milliers de travailleurs manifestent quotidiennement.
La grande distribution après bien des hésitations finit par signer  l'avenant précisant que la baisse de 20% des prix s'appliquera sur 100 familles de produits. Une commission travaille encore sur les détails de la liste des 100 familles de produits.
Le "Collectif du 5 février" tient des meetings décentralisés dans les communes afin de mieux informer les travailleurs (à Sainte marie le 19 février, et au Lamentin le 20 février)

jeug
 
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