40 ans après l'Indépendance Henri Alleg retourne en Algérie qu'il avait quitté en 1965 après le coup d'Etat de Boumedienne.
Il retrouve les lieux où il vécut, l'ancien siège du quotidien Alger Républicain qu'il dirigea, les mines de fer de l'Ouenza où il participa à une tournée de propagande du PC algérien en 1947...revisite l'immeuble où il fut torturé et la prison de Barberousse à Alger où il fut interné trois ans.
Il rencontre beaucoup d'anciens d'Alger Républicain et du PCA.
C'est souvent émouvant et rappel des évenements peu connu ici la grève de 44 jours des mineurs de fer de l'Ouenza en 1948, celle des dockers d'Oran en 1950 qui refusèrent d'embarquer du matériel militaire pour l'Indochine.
Le "rêve" d'Alleg et du réalisateur Jean-Pierre Lledo fils du dirigeant syndical des dockers d'Oran, une Algérie libre, indépendante et fraternelle, où arabes, berbères, pieds-noirs et juifs auraient pu vivre ensemble.
L'histoire a tranché autrement, il n'ya pas lieu de s'en réjouir ni de l'admettre comme une fatalité inéluctable.
Si le film rappelle ce que fut le courage dans maintes circonstances des militants du PCA il fait l'impasse sur la politique de ce Parti qui en maintes occasion aussi en 1936 avec le Front populaire, et surtout en 1943-47 ne fut qu'un soutien au bout du compte du colonialisme. Parfois lors d'événements dramatiques comme Sétif, Guelma et Kerratta en 1947.
Comme pour tout les PC, le stalinisme détruisit le "rêve" de leurs militants, les faisant même parfois agir contre les luttes ouvrières et populaires et les militants qui les incarnaient.
Cepandant, il revient à l'Internationale communiste des 4 premiers congrès d'avoir montré la nécessité, la validité de partis communistes, d'avoir éveillés par milliers d'extraordinaires militants, d'avoir propagé sur toute la planète l'idée communiste.
Ce film de Jean-Pierre Llego est en DVD. J'ai pu l'emprunter à la médiatèque de mon quartier.