Démontage d'antennes-relais : l'Académie de médecine

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Vérié » 04 Avr 2009, 10:11


Bon, tu bottes en touche, Sterd.
La crédibilité des experts "indépendants" peut aussi être contestée, bien évidemment. Mais a priori, on ne fait pas appel à des experts qui sont juges et partie.
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Dans la liste, on remarque aussi la présence de Bernard Veyret, lui aussi salarié par Bouygues et quelques autres opérateurs : voir les posts précédents...
Vérié
 
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Message par Sterd » 04 Avr 2009, 11:04

(Vérié @ samedi 4 avril 2009 à 11:11 a écrit : Bon, tu bottes en touche, Sterd.
La crédibilité des experts "indépendants" peut aussi être contestée, bien évidemment. Mais a priori, on ne fait pas appel à des experts qui sont juges et partie.

Si on suis ton analogie, on a affaire a des experts "indépendants" qui prétendent qu'une renault qui n'a même pas une rayure est impliquée dans tout un tas d'accidents dont personne n'a aucune trace.
Sterd
 
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Message par Vérié » 04 Avr 2009, 11:29

(Sterd @ samedi 4 avril 2009 à 11:04 a écrit : Si on suis ton analogie, on a affaire a des experts "indépendants" qui prétendent qu'une renault qui n'a même pas une rayure est impliquée dans tout un tas d'accidents dont personne n'a aucune trace.

Essayons d'être sérieux, Sterd, et de ne pas polémiquer inutilement.

Je ne mets pas en doute la sincérité et l'honneteté (ça va ensemble) de l'AFIS, que je ne connais qu'au travers du FALO et de brèves incursions sur son site.

Mais faire appel aux personnalités citées est tout de même curieux. Imagine par exemple que Que choisir ? sorte un dossier comparatif sur les TV écrans plats, la réalisation de ce dossier ne serait pas confiée uniquement à des ingénieurs, cadres, dirigeants etc d'une seule marque. Ce ne serait pas sérieux.

Je crains donc que l'AFIS n'ait des préjugés idéologiques et ne s'adresse qu'à des scientifiques qui vont dans son sens. C'est une attitude malheureusement très fréquente : on a un point de vue, et on cherche à l'étayer, au lieu d'examiner les différents poionts de vue. Le minimum, dans un débat de ce genre, c'est de donner la parole aux deux parties. C'est d'ailleurs ce qu'on peut regretter quand LO n'a invité que Marie-Monique Robin à la fête, sans que des contradicteurs soient présents à la tribune.

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Question : Dans la présentation des intervenants dans sa publication, l'AFIS fait-elle mention de leurs différentes fonctions, à EDF, chez Bouyghes etc ?
Vérié
 
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Message par Sterd » 04 Avr 2009, 11:57

(Vérié @ samedi 4 avril 2009 à 12:29 a écrit : Essayons d'être sérieux, Sterd, et de ne pas polémiquer inutilement.

:sygus:
Sterd
 
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Message par luc marchauciel » 04 Avr 2009, 12:27

(Vérié @ samedi 4 avril 2009 à 11:29 a écrit :

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Question : Dans la présentation des intervenants dans sa publication, l'AFIS fait-elle mention de leurs différentes fonctions, à EDF, chez Bouyghes etc ?

Je t dirai quand j'aurai eu mon numérodans ma boîte aux lettres.
Si ce n'est pas le cas, j'en ferai la remarque au comité de rédaction.
luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 04 Avr 2009, 12:39

Oups, je me rends compte du coup que j'avais oublié de poster ça quand c'est sorti il y a trois semaines, sur le site de l'Observatoire de Zététique :

http://www.zetetique.fr/index.php/nl

Je précise que ce n'est pas la peine de se fatiguer à faire des recherches sur l'auteur pour essayer de trouver des liens avec une compagnie de téléphone mobile, il bosse dans l'éducation nationale...



a écrit :
ENQUTE
Antennes relais et cancers pédiatriques : le cas de Ruitz


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En novembre 2005, la commune de Ruitz dans le Nord-Pas-de-Calais, est frappée par le malheur. Un cancer cérébral est diagnostiqué chez un enfant scolarisé dans l’école maternelle de la commune. Il vient s’ajouter à un cas précédent diagnostiqué en 2004 et dont la victime est décédée la même année. Les parents d’élèves sont inquiets : à proximité de l’école est installée une antenne-relais de téléphonie mobile, depuis octobre 1998. Ils s’étaient mobilisés dès 1999, avec des riverains, pour la faire déplacer. Dans ce but, ils avaient fait appel à des associations dont Priartem.

Une enquête sanitaire est effectuée par la cellule inter-régionale d’épidémiologie du Nord-Pas-de-Calais Picardie (CIRE Nord), sous la responsabilité de l’institut national de veille sanitaire (INVS). Elle rend son rapport en mars 2008 et conclut que le nombre de cancers recensés à Ruitz est dû à la distribution aléatoire des cancers sur le territoire [1]. Priartem conteste cette conclusion et expose son argumentation sur son site mi-juin 2008 [2].

Grâce aux principes zététiques, il est possible de déterminer si ce qu’affirme Priartem justifie d’émettre des doutes sur les conclusions de l’enquête sanitaire, ou si au contraire, les critiques de Priartem, très souvent relayées par les médias, sont sujettes à caution. Cet article a ainsi pour but de vérifier la logique et les principes de réflexion à l’œuvre dans la critique émise par cette association, pour s’assurer qu’il n’y a pas de biais dans les conclusions avancées.



Un fait étrange

Priartem pointe dans le rapport de l’INVS un fait troublant :
« Selon le rapport fourni, il apparaît d’ailleurs que l’on se situe ici bien au-delà des moyennes nationales. En effet, l’enquête dit que la commune compte 304 enfants de moins de 15 ans. Elle demeure discrète sur le nombre d’enfants de moins de 8 ans qui accroîtrait encore la taille de l’agrégat. Mais même en prenant en compte cette définition large de la population enfantine, le différentiel entre la moyenne nationale observée et la situation locale demeure extrêmement élevé : tous cancers confondus, cette moyenne nationale s’élève à 137,5 cas sur 1 million. Ramené à la population enfantine de Ruitz, on obtiendrait une moyenne de 0,04 cas, bien loin donc des trois cas recensés [mis en gras par nous]. »

Ainsi, l’organisme en charge de veiller sur l’état de santé de la population française serait passé à côté d’une évidence : le nombre de cas recensés à Ruitz étant bien supérieur à la moyenne attendue, la cause probable due au hasard ne tiendrait pas. Pour Priartem, l’affaire est entendue : 3 cancers chez de jeunes enfants, dans un même lieu suggèrent l’existence d’une cause environnementale commune.

Mais devons-nous croire Priartem et se ranger à son argument qui semble frappé au coin du bon sens ?




Un argument moins évident qu’il n’y paraît…

Effectivement, le taux d’incidence des cancers pédiatriques est de 137,5 cas pour 1 million. Ramené à 304 enfants – la population enfantine de Ruitz – il y a bien 0,04 cas. Constater 3 cas de cancers pulvérise donc les attentes « normales » et semble conforter la thèse de Priartem. Cependant, un seul cas suffit déjà à pulvériser les attentes « normales » et devrait déjà conduire à la même interrogation. En effet, 1 cas par rapport au 0,04 cas « attendu », c’est 25 fois ce qui devrait être constaté !

En conséquence, ce critère est-il pertinent ?

Pour se faire une idée sur la question, effectuons un petit exercice en partant de 1 000 160 enfants. D’après le taux d’incidence, le nombre de nouveaux cas de cancers de cette population est de 138. L’exercice est fait à partir de 1 000 160 enfants afin d’obtenir 3 290 groupes de 304 enfants – taille de la population enfantine de Ruitz. Ces 3 290 groupes auront bien tous un taux d’incidence ramené à cette taille d’échantillon de 0,04. Pour autant, les 138 cas de cancers auront-ils disparu ? Bien évidemment et malheureusement non. Ils vont se répartir sur les 3 290 groupes. Dans le meilleur des cas, il y aura bien 138 groupes avec un nouveau cas, pulvérisant le fameux 0,04 attendu sans pour autant que ce soit anormal…




Poser correctement le problème

Continuons l’exercice en poussant cet exemple dans le cas extrême. Il pourrait y avoir 1 groupe parmi les 3 290 qui présente la totalité des 138 nouveaux cas de cancer. Dans ce cas, l’existence d’une cause commune au groupe concerné serait admise intuitivement. Autrement dit, l’explication de ce phénomène par un effet du hasard serait exclue. Cette intuition serait bonne car en effet, bien qu’il n’y ait qu’1 chance sur environ 76 millions de gagner le gros lot à l’Euro Millions, il existe des milliards de milliards de fois plus de chance* de le gagner que de voir apparaître les 138 cas dans le même groupe de 304 enfants… Il est donc bien plus raisonnable de penser que ce regroupement remarquable est le fruit d’une cause commune (et bien sûr de chercher à la déterminer) que de penser qu’il est dû au simple fait du hasard.

Dans le cas de Ruitz, c’est la même chose : il s’agit de déterminer ce que peut expliquer le hasard. En d’autres termes, à partir de combien de cas peut-on considérer que le hasard ne peut plus être l’explication du phénomène ? Une façon de procéder serait d’estimer combien de groupes de 300 enfants de moins de 15 ans, en France, pourraient présenter au moins 3 cas de cancers simultanés. S’il faut 10 siècles pour obtenir ce résultat, il sera raisonnable de penser qu’à Ruitz, une cause commune est à l’œuvre. Mais si le hasard seul peut produire une dizaine de cas par an, il sera inutile d’aller chercher midi à 14h ni de chercher une cause commune, antenne-relais de téléphonie mobile incluse.

Comment connaître cette probabilité ? Eh bien, il est possible de procéder par simulation, en utilisant un tableur informatique ou des logiciels mathématiques plus élaborés. Mais il y a aussi un moyen plus simple de trouver cette information, sans aller très loin…




Impasses, impairs et manques…

Il suffit d’aller voir dans le rapport de l’INVS. Les enquêteurs ont réalisé une estimation des effets du hasard et ils donnent le résultat dans la conclusion de leur étude. Cette conclusion est également reproduite sur la 4e de couverture du rapport. Voici ce qui est dit :
« Il est possible que le regroupement de cancers observés chez les enfants relève de facteurs de risque individuels et de la distribution aléatoire des cancers sur le territoire. On peut ainsi estimer statistiquement que, si l’on surveillait pendant 10 ans tous les regroupements de 300 enfants sur le territoire, il y aurait au moins 400 situations où du simple fait du hasard 3 cancers seraient observés. [mis en gras par nous] »

Il est pour le moins curieux que Priartem n’ait pas jugé opportun de porter cet élément capital à la connaissance de ses lecteurs dans son analyse. Ceci est d’autant plus étrange que Priartem ne se prive pas de faire remarquer les manques et omissions diverses – de son point de vue – du rapport de l’INVS. Par exemple (mis en gras par nous) :

[L]es auteurs du rapport pourraient se rappeler que les résultats de plusieurs recherches suggèrent […]

Ou encore, cet autre extrait, où l’auteur s’essaye à l’ironie :

[V]ictimes d’une curieuse amnésie, les auteurs ont oublié que[…]

Et, enfin, pour la bonne bouche :

Le rapport fait l’impasse sur les avancées scientifiques susceptibles de comprendre les mécanismes en œuvre […]

Étonnant, non ?




Mais pourquoi tant de haine ?

En résumé, Priartem se base sur un argument non pertinent pour « prouver » l’existence d’une situation anormale à Ruitz  car elle ne pose pas correctement le problème pour juger si oui ou non cette situation est véritablement anormale. De plus, elle ne rend pas compte d’une information clé contenue dans le rapport de l’INVS dans son « analyse » alors qu’elle ne se prive pas de pointer les oublis qu’auraient commis les enquêteurs de l’INVS.

Comment expliquer ce comportement que certains assimileront à un aveuglement ? La raison est peut-être que Priartem ne cherche pas à savoir objectivement si ces antennes sont dangereuses pour la santé car elle semble avoir déjà répondu à cette question. En zététique, il s’agit d’une facette bien connue : les yeux du cœur ont une mauvaise vision [3]. Dans ces conditions, toute information allant dans le sens contraire à cette croyance sera forcément rejetée. Il ne peut donc en être autrement du rapport de l’INVS qui, en concluant à un probable effet du hasard ou à des facteurs de risques individuels – autre omission de la part de Priartem – ne va pas dans le sens de la conviction de cette association.






Vincent Laget



Note et références

* La probabilité cherchée est égale à (1/3290)137. Pour bien comprendre que cette probabilité est très faible par rapport à celle de gagner le gros lot à Euro Millions, nous pouvons remarquer que 32903 est environ 470 fois plus grand que 76 millions…

[1] INVS – Investigation du signalement de 2 cas de cancers à l’école de Ruitz – Mars 2008.

[2] PRIARTEM - L’ « agrégat aléatoire » au secours de l’INVS et des opérateurs – 17 juin 2008.

[3] Henri Broch, (1989). Le paranormal, collection Point Science, nouvelle édition, Le Seuil, pp. 188-189.













luc marchauciel
 
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Message par Vérié » 04 Avr 2009, 13:55

a écrit :
ENQUETE
Antennes relais et cancers pédiatriques : le cas de Ruitz



Il ne fait aucun doute, d'une part qu'il existe des phobies irrationnelles d'ordre socio-psychologique à ce propos ; d'autre part que Priartem et RdT ont tendance à présenter comme acquis des éléments douteux, discutables etc, c'est à dire à tirer la couverture à eux. Mais, à mon avis, ces comportements ne suffisent pas à discréditer toute recherche sur les risques éventuels, ni à prouver l'inocuité totale des antennes, portables etc.

De même d'ailleurs que le fait que des scientifiques comme Aurengo et Veyret aient des intérêts personnes à défendre l'industrie des portables ne prouve pas qu'ils aient nécessairement tort.

A signaler : il y a eu récemment un colloque sur ce sujet au Sénat, avec la participation de la nouvelle ministre Nathalie Koziuscko Morizet. Les opérateurs et fabricants ont refusé d'y participer, pour la raison qu'ils ne voulaient pas faire figure d'accusés.
Vérié
 
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Message par Vincent Laget » 04 Avr 2009, 19:22

(Vérié @ samedi 4 avril 2009 à 13:55 a écrit : Mais, à mon avis, ces comportements ne suffisent pas à discréditer toute recherche sur les risques éventuels, ni à prouver l'inocuité totale des antennes, portables etc.


Bonjour à tous,

Juste une petite question : comment faire pour prouver l'innocuité totale de :

- une botte de poireaux;
- 1 pamplemousse;
- 1 brosse à dent;
- 1 antenne relais.

Celui qui y arrive aura droit à un café turc à la prochaine fête de LO...
:roll:

En résumé, la question est : peut-on prouver l'innocuité de quelque chose ?

Variante du problème : peut-on prouver l'inexistence d'une chose ?
Cas d'application : le Père Noël, le monstre du Loch Ness... etc.

Ciao,

Vincent Laget

Vincent Laget
 
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Message par pelon » 04 Avr 2009, 19:27

(Vincent Laget @ samedi 4 avril 2009 à 18:22 a écrit :
(Vérié @ samedi 4 avril 2009 à 13:55 a écrit : Mais, à mon avis, ces comportements ne suffisent pas à discréditer toute recherche sur les risques éventuels, ni à prouver l'inocuité totale des antennes, portables etc.


Bonjour à tous,

Juste une petite question : comment faire pour prouver l'innocuité totale de :

- une botte de poireaux;
- 1 pamplemousse;
- 1 brosse à dent;
- 1 antenne relais.

Celui qui y arrive aura droit à un café turc à la prochaine fête de LO...
=D>
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Message par luc marchauciel » 04 Avr 2009, 20:39

En passant, comme ça :
Dans cette émission de France Inter, la Tête au Carré :

http://www.radiofrance.fr/franceinter/em/l...ex.php?id=77806

par ailleurs un peu complaisante avec son invité anti-pesticides (le journaliste demande "comment lutter contre les produits chimiques ?", question qui traduit une certaine vision du monde...), mais bon... on peut entendre un truc déguelasse à 28 mn : un extrait du film "Nos enfants nou accuseront", monté comme n'importe quel reportage sordide de TF1 ou M6, dans lequel Belopmme s'adresse à une opauvre femme dont la fille eu un cancer pour lui expliquer que lui sait que sa fille a été malade à cause des pesticides (qui sont responsables directement ou indirectement...). Il vaut la peine d'écouter l'ensemble de l'émission, pour voir la chercheuse qui est au téléphone expliquer toutes les difficultés qu'ils ont à établir des certitudes dans le domaine en génral, et qu'il est impossible de se prononcer sur un cas en particulier.
Belpomme lui me fait penser ici aux astrologues et autre mages qui exploitent la détresse des gens pour vendre leur soupe.
luc marchauciel
 
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