Toute puissance de l'extrême gauche

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par luc marchauciel » 25 Avr 2009, 12:04

Dans le Figaro du 23 avril, un article certes délirant et complotiste, mais qui peut être lu comme une forme de reconnaissance...
Il y a des formules vraiment délicieuses, comme l'intertitre très "agents secrets" sur "Des militants dormants se réveillent".
Ben oui, quoi, allez, les endormis, on se réveille !!!

a écrit :
Séquestrations :
la main de l'extrême gauche

Par Elsa Bembaron, Marc Landré et Jean-Marc Leclerc
23/04/2009 | Mise à jour : 21:35 | Commentaires  43 | Ajouter à ma sélection


Les syndicats traditionnels sont de plus en plus souvent débordés par des militants venus des milieux trotskistes et anarchistes.

Qui se cache derrière les meneurs des grèves et les salariés qui séquestrent les patrons ? Agissent-ils seuls, poussés par le désespoir de voir une vie de travail partir en fumée ? Ou sont-ils instrumentalisés pour engendrer le chaos ? Nombre d'observateurs estiment que ces débordements volontairement médiatisés portent la signature de l'extrême gauche. Qu'il s'agisse du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), de Lutte ouvrière (LO) ou de groupuscules anarchistes.

«C'est un secret de polichinelle que de dire que les meneurs de la fronde des Continental à Clairoix sont encartés chez LO», dénonce un dirigeant de la CFDT. «Les militants du NPA sont partout où il y a de la misère et la peur de l'avenir, abonde un autre de la CGT. Ils jouent sur les craintes des gens, comblent un vide politique ou syndical, et soutiennent tous ceux qui sont en lutte. Dès qu'il y a deux grévistes dans une entreprise, ils débarquent.»

À la sous-direction de l'information générale (ex-RG), les notes affluent en provenance des départements sur l'évolution des différents conflits sociaux et les actions envisagées par les acteurs les plus déterminés. Le risque d'embrasement sur les sites est évoqué depuis longtemps dans les analyses reçues à Paris. Tout comme les ex-RG avaient mis en garde contre de possibles dérapages outre-mer, et notamment en Guadeloupe. Un commissaire de police très au fait des questions sociales est formel : «Les salariés qui dégradent leurs usines et qui intimident leur hiérarchie cèdent évidemment à une sorte d'emballement collectif.» Selon lui, «les images de séquestrations de patrons qui tournent en boucle à la télé ont pour effet de banaliser cette pratique». L'un de ses collègues de province ajoute : «Il est difficile d'apporter la preuve irréfutable que des organisations subversives sont à l'origine du durcissement des mouvements engagés. Mais ce qui est certain, c'est que des agitateurs de tout poil tentent de profiter du climat et s'activent en coulisse, dans les milieux de la gauche trotskiste notamment.» Il n'est d'ailleurs «pas anodin, poursuit-il, que les sites où la situation se radicalise le plus, ces derniers jours, se trouvent dans des villes comme Grenoble ou Toulouse, où l'extrême gauche dispose de nombreux relais».

Après le saccage de la sous-préfecture de Compiègne mardi par des salariés de l'usine Continental de Clairoix (Oise), la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, a fermement rappelé que «de tels agissements ne sauraient être tolérés» et que tout serait «mis en œuvre pour identifier les casseurs». Les enquêtes judiciaires permettront peut-être de dire si, oui ou non, les jusqu'au-boutistes ont agi de leur propre initiative ou s'ils ont été instrumentalisés. À Compiègne ou ailleurs.


«Les militants dormants se réveillent»

Mais certains éléments ne trompent pas. Comme la maîtrise des outils de communication affichée par certains leaders sur le terrain, qui savent utiliser la presse pour faire passer leurs revendications, parfois violemment. «Tout cela est piloté de l'extérieur, assure Marcus Kerriou, cogérant de l'usine Molex de Villemur-sur-Tarn, séquestré il y a deux semaines pendant vingt-six heures avec son DRH, et qui évoque des «éléments radicaux». Idem en Guadeloupe, où les meneurs de la fronde lors de la longue grève de ce début d'année étaient aidés. «C'était très voyant, raconte aujourd'hui un proche de Willy Angel, le président du Medef Guadeloupe. Ils étaient briefés par les militants d'extrême gauche ou indépendantistes pour se positionner sur une estrade, préparer leur plan de communication et définir la stratégie de débordement.»

Une stratégie tellement payante outre-mer qu'Olivier Besancenot - qui s'est rendu en Guadeloupe lors du conflit de février - souhaite l'importer en métropole, où le noyautage des syndicats traditionnels est pourtant déjà une vieille tradition. «Les centrales territoriales sont très infiltrées, assure ainsi un représentant patronal. Il y a de l'entrisme actuellement dans les syndicats d'extrême gauche qui tentent de radicaliser les mouvements.» Ce que confirme un cadre de la CGT. «Ils nous collent sur le terrain dans tous les conflits, reconnaît-il. Ils essayent de peser sur ce qu'on dit et ce qu'on fait.» Il est d'ailleurs de plus en plus fréquent de retrouver des tracts du NPA ou de LO - vantant la lutte des classes et appelant à la révolte - traîner à la sortie des entreprises, et même à l'intérieur.

Une situation qui a poussé la CGT à confier à un ancien responsable de la CGT-transport, Alain Renault, la mission de suivre le développement du NPA dans ses rangs. «On sait très bien où ils se trouvent : dans quelles fédérations, dans quels territoires, dans quelles entreprises», avoue-t-il. Les sections départementales CGT de Seine-Maritime, du Pas-de-Calais ou des Bouches-du-Rhône seraient ainsi présidées par des militants d'extrême gauche. Tout comme les fédérations de la chimie, de quelques branches de la fonction publique, ou encore les sections d'Orly-Sud ou de la SNCM. «Le NPA a besoin d'une assise dans les organisations de masse, comme à la CGT, pour se développer», justifie un syndicaliste cégétiste.

La centrale dirigée par Bernard Thibault n'est pas le seul syndicat à faire les frais aujourd'hui de cette stratégie. FO, de culture trotskiste et dont certains dirigeants lambertistes militent au Parti des travailleurs, ainsi que la CFTC sont également touchées. «Les militants dormants se réveillent en ce moment», avoue un patron. La CFDT en revanche, se veut sereine. «On s'en est débarrassé il y a plusieurs années», ironise l'un de ses responsables.

Il n'y a qu'un seul syndicat où l'extrême gauche n'a pas besoin de faire d'entrisme pour influencer les décisions. Il s'agit de la galaxie des centrales SUD, regroupées sous la bannière Solidaires. Olivier Besancenot n'a-t-il d'ailleurs pas sa carte à SUD-PTT ? «Ils sont de tous les combats des sans : sans-papiers, sans-logement, sans-emploi…, fait remarquer un responsable FO. Ils ont la même conception de la lutte des classes et de la nécessité d'instaurer un rapport de forces pour parvenir à leurs fins.»


Des directions dépassées

Une révolution encouragée par les discours bienveillants des leaders politiques de gauche qui, tout en condamnant la violence, avouent «comprendre» les débordements, et les jugent même «légitimes» pour certains . Et qui profite des «erreurs de communication» de quelques directions d'usine. Celles de Continental à Clairoix ou de Caterpillar à Grenoble reconnaissent en avoir commis. La direction de Clairoix a ainsi démenti énergiquement pendant plus d'une semaine les rumeurs de fermeture du site. Les représentants syndicaux ont adhéré à son discours. Lorsque la décision a finalement été confirmée, la direction et les syndicats, décrédibilisés, ont perdu la confiance des salariés. Laissant le champ libre aux «ultras», mais aussi à des salariés sans engagement politique, révoltés d'avoir été bernés : deux ans auparavant, ils avaient accepté une augmentation de leur temps de travail afin de «pérenniser leurs emplois». Les politiques de tout bord se sont engouffrés dans la brèche pour dénoncer la «trahison».

À Grenoble, les circonstances sont différentes. Début janvier, les négociations entre l'intersyndicale et la direction avaient pourtant débuté aussi sereinement que possible dans de telles circonstances. «Le tournant a été pris le 2 mars, tandis que 100 à 200 salariés (sur 2 700) au chômage partiel, et non pas en grève, manifestaient dans l'usine. Un groupe d'anarcho-libertaires est venu les rejoindre. Les syndicats ont perdu le contrôle de ce petit groupe  », relate un salarié. D'occupation d'usine en séquestration de cadres, en trois semaines, la tension est montée. Nicolas Sarkozy lui-même s'est engagé à «sauver le site» et à rencontrer les salariés. Lesquels ont refusé de répondre à l'invitation de l'Élysée, exigeant une visite sur place du président. «L'ultragauche ne crée pas les opportunités, elle les utilise», estime un observateur local.

Olivier Besancenot en a encore apporté la preuve jeudi devant les salariés de la société Molex : le leader du NPA a appelé à une «marche nationale» de tous les salariés licenciés, au mois de mai. Une marche «sur Paris»…

luc marchauciel
 
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Message par luc marchauciel » 25 Avr 2009, 12:26

Sur le même sujet.
1) Cet écho médiatique sur les interventions en entreprises est assez déformant en faveur du NPA par rapport à LO, évidemment.
2) La remarque de Sandra dans l'article est très juste : si on était tous plus implantés dans les boîtes, on assisterait à d'autres genres de mouvements sociaux.

a écrit :
PARIS (AFP) — Accusé par l’UMP d’“attiser la violence“, le NPA d’Olivier Besancenot, qui légitime les actions de salariés “menacés par la politique patronale“, mène la “lutte” aux portes et à l’intérieur des entreprises.

Alors que les syndicats cherchent des débouchés aux mouvements de colère des salariés, le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand voit dans leur radicalisation (séquestrations, saccage de la sous-préfecture de Compiègne) “l’action de certains manipulateurs d’extrême gauche” qui “n’ont qu’une seule volonté, attiser la violence”.

Jeudi devant les employés de Molex à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) où des dirigeants ont été séquestrés, M. Besancenot qui dénonce le “vocabulaire de guerre sociale” du gouvernement, a appelé à “une marche nationale sur Paris, en mai, de tous les salariés licenciés” dont les actions sont “légitimes” car ils sont “menacés par la politique patronale“.

Ces dernières semaines, le facteur de Neuilly, désireux de reproduire le mouvement de grève générale de Guadeloupe en métropole, a également visité les “salariés en lutte” de Fulmen-Exide à Auxerre et les ouvriers de Toyota à Valenciennes.

Des déplacements devant les entreprises également pratiqués par Lutte ouvrière, le PCF et plus récemment le Parti socialiste.

Avec ou sans leur populaire chef de file, les militants NPA sont très présents aux portes et à l’intérieur des entreprises.

“Il est naturel que l’extrême gauche intervienne dans les entreprises, puisqu’elles constituent son terrain de prédilection“, a déclaré à l’AFP Christophe Bourseiller, spécialiste de l’extrême gauche, relevant que le NPA est “surtout implanté dans les entreprises publiques” (Poste, SNCF, etc.).

“Depuis 2002, les nouveaux adhérents changent les caractéristiques de la population militante” de la LCR, puis du NPA avec une “augmentation forte des employés”, “plus légère” d’ouvriers et “très significative des salariés du secteur privé“, note Florence Johsua, doctorante au Cevipof.



“Cela se traduit par une évolution des interventions du parti dans les entreprises” notamment privées, profitant d’une implantion “dans des zones où la LCR n’existait pas“, poursuit-elle, interrogée par l’AFP. La Commission nationale ouvrière (CNO) qui était “en sommeil” à la LCR a ainsi été réactivée.

Devenue avec le NPA “Commission d’intervention sur les lieux de travail” (CILT), elle mène un “travail de fond” avec la “volonté d’apparaître beaucoup plus régulièrement” dans les entreprises.

C’est devenu “une activité assez prioritaire” au NPA dont les actions vont “plutôt dans le sens d’une radicalisation et des aspirations de ce qui s’exprime à la base“, explique-t-elle.

“On fait notre travail élémentaire qui est d’être totalement du côté des salariés qui luttent“, répond Alain Krivine, figure historique de l’ex-LCR, jugeant que “ceux qui allument le feu, c’est Nicolas Sarkozy et Laurence Parisot” (présidente du Medef, ndlr).

“S’il y avait tellement de militants d’extrême-gauche dans toutes les boîtes, en ce moment, il y aurait sans doute autre chose” et une “vraie convergence des luttes“, renchérit Sandra Demarcq du NPA dont la “grosse majorité (des adhérents) est syndiquée à la CGT” mais aussi à la FSU et Sud.

En mars, François Chérèque (CFDT) avait traité M. Besancenot et ses amis de “rapaces” qui “font le tour des entreprises en difficulté”. Le NPA est “exactement dans son rôle de mouche du coche des syndicats modérés“, juge M. Bourseiller.
luc marchauciel
 
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Message par Crockette » 25 Avr 2009, 15:12

c'ets triste à dire mais je pense que LO et la LCR sur les années précédentes ont été vraiment sympas avec la CFDT..

la CFDT ne renvoie pas vraiment l'ascenseur...aujourdhui

et la CGT que dire, je suis mitigé , ya des "camarades" vraiment anti-LO ou NPA; d'ailleurs leur concentration est à mon avis ds le shautes sphères du syndicat,
et dans des métiers bien rémunérés.


mais chez les militants de terrain, c'est une autre paire de manche...

j'en connais un bon paquet qui sont ouvertement pour le NPA ou LO.
Crockette
 

Message par Jacquemart » 25 Avr 2009, 15:30

a écrit :c'ets triste à dire mais je pense que LO et la LCR sur les années précédentes ont été vraiment sympas avec la CFDT..

Dis, Crockette, ça t'arrive de penser à autre chose ? Ca t'aiderait vraiment à dire moins de bêtises, tu sais... :wavey:
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Message par pedro » 25 Avr 2009, 20:09

a écrit :Il y a de l'entrisme actuellement dans les syndicats d'extrême gauche qui tentent de radicaliser les mouvements


L'extrême gauche fait de l'entrisme dans l'extrême-gauche? :wacko:

Moi, ça fait 15 ans que je fais de l'entrisme à la CGT... :sleep:
pedro
 
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Message par pedro » 25 Avr 2009, 20:20

Il parait que ce sont des journalistes qui écrivent des trucs pareils. Enfin, bon, moi, ça m'a plutôt fait sourire.
pedro
 
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Message par Endymion » 25 Avr 2009, 22:20

Le Figaro s'est surpassé sur ce coup !
"engendrer le chaos", c'est fin comme du Brasillach.

C'est commenté ici : http://www.politis.fr/article6868.html
Endymion
 
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Message par Valiere » 27 Avr 2009, 07:09

El les "révolutionnaires" qui font marcher la machine avec les bureaucrates comme ceux du NPA à la FSU? C'est là un entrisme bien particulier?
Je préfère l'entrisme de Pédro
Valiere
 
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Message par artza » 27 Avr 2009, 07:43

Article intéressant pour toucher du doigt ce qu'est le "journalisme", pour le reste :altharion:
artza
 
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Message par Vérié » 27 Avr 2009, 08:09

(artza @ lundi 27 avril 2009 à 07:43 a écrit : Article intéressant pour toucher du doigt ce qu'est le "journalisme", pour le reste ;)
Vérié
 
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