Un débat très intéressant sur France 3 (Emission C dans l'air)
http://www.france5.fr/c-dans-l-air/index-f...d_rubrique=1141
(Vérié @ vendredi 24 avril 2009 à 09:49 a écrit :Je suis vraiment surpris que l'expert Sterd n'ai pas réussi à faire bénéficier de ses lumières tous les gens qui discutent en ce moment du sujet. Faut-il vraiment qu'ils soient tous "débilos" ! Ca doit être dur d'être aussi intelligent, aussi compétent et de rester incompris. :(
(volia @ lundi 27 avril 2009 à 16:19 a écrit : Nous savons tous ici que Dieu n'existe pas. Et pourtant, de nombreuses personnes, qui sont loin, d'être bêtes ou ignorants, croient en un dieu. Nous savons aussi tous que L'argumentation scientifique ne suffit évidemment pas pour convaincre de l'inexistence de dieu. Je pense que sur un sujet comme les antennes relais, il en va de même. Et d'ailleurs la discussion (si s'en est une) qui s'égrène sur ce fil le montre assez bien.
Il y a tout de même une différence entre Dieu et les Antennes relais.
Personne ne peut prouver l'existence ou l'inexistence de Dieu, même scientifiquement, parce que notre méthode d'argumentation scientifique, la conception matérialiste de l'histoire, n'est pas admise par nos interlocuteurs.
En revanche, tout le monde reconnait la validité des méthodes et des expertises scientifiques dans la vie courante. Les mêmes personnes qui raisonnent de façon idéaliste et aberrante quand il s'agit de Dieu, raisonnent de façon très très rationnelle, très matérialiste quand il s'agit d'un problème scientifique qui les concerne. On compte nombre de croyants parmi les scientifiques.
Les ayatollah et mollah iraniens, obscurantistes s'il en est, sont en revanche très branchés sur tout ce qui concerne la technologie et peut renforcer leur puissance militaire. Leur obscurantisme s'arrête à la porte des labos de recherche et des bureaux d'études spatiales. Sinon, ils ne réussiraient pas à lancer des satellites dans l'espace et à mettre sur pied une énergie nucléaire.
Pour en revenir aux antennes relais, les assureurs qui refusent d'assurer les opérateurs, car ils redoutent d'avoir à assumer plus tard des indemnités pour troubles de santé, ne sont certainement pas guidés par la superstition : c'est le tiroir-caisse qui les guide. Et, s'il était démontré scientifiquement de façon évidente que les risques sont inexistants, ils ne renonceraient pas à des contrats juteux.
De plus, ton exemple laisse entendre qu'on n'aurait, d'un côté des scientifiques rationnels, de l'autre des obscurantistes irrationnels, ce qui n'est pas le cas : il y a des scientifiques des deux côtés, le débat n'est pas tranché. Par exemple, au débat TV animé par Calvi dont j'ai fourni le lien participait la secrétaire générale du syndicat de médecins salariés, qui n'était ni une obscurantiste ni une ignorante.
Et je pense en effet que, quand un fait scientifique est clairement établi dans un domaine qui concerne des centaines de millions de personnes et des interets économiques énormes, la vérité scientifique s'impose tôt ou tard. Même si ces intérêts peuvent freiner la reconnaissance de cette vérité... bien davantage que la superstition.
- Vérié
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(Vérié @ lundi 27 avril 2009 à 18:24 a écrit : Pour en revenir aux antennes relais, les assureurs qui refusent d'assurer les opérateurs, car ils redoutent d'avoir à assumer plus tard des indemnités pour troubles de santé, ne sont certainement pas guidés par la superstition : c'est le tiroir-caisse qui les guide. Et, s'il était démontré scientifiquement de façon évidente que les risques sont inexistants, ils ne renonceraient pas à des contrats juteux.
Absolument pas. Si cette démonstration était scientifiquement possible, et effective, il n'y aurait pas de contrats juteux. Il n'y aurait simplement pas de "risque", au sens de "risque assurable". Tu as déjà entendu parler d'une compagnie qui se faisait un pont d'or en vendant des contrats incendie pour des parcs à huitres ?L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
com_71- Message(s) : 6402
- Inscription : 12 Oct 2002, 00:14
a écrit :'Le risque lié aux ondes des téléphones mobiles est encore inassurable' - Le Monde Economie - 23/09/2008
STRATÉGIE D'ENTREPRISE - Jean-Luc Besson, directeur des risques chez Scor
'Le risque lié aux ondes des téléphones mobiles est encore inassurable' - Le Monde Economie - 23/09/2008
Jean-Luc Besson est directeur des risques du réassureur groupe Scor depuis 2004.
Une famille a déposé plainte, le 17 septembre, contre Bouygues Telecom pour "administration de substances nuisibles", mettant en cause une antenne-relais de l'opérateur. Les entreprises de téléphonie mobile peuvent-elles se couvrir contre les risques d'apparition de maladies liées à leurs activités ?
Le risque sanitaire représenté par les ondes électromagnétiques (OEM) est actuellement inassurable, sauf à de rares exceptions près. Lorsque les risques sont minimes - sites éloignés des populations avec un rayonnement mesurable -, les entreprises peuvent obtenir une couverture assurantielle.
Il y a généralement deux étapes dans ce genre de situation. La première est celle de la "suspicion", lorsque les scientifiques évoquent la possibilité d'apparition, à terme, d'un risque sanitaire. Les réassureurs, grâce à leur réseau mondial, sont en général les premiers à s'intéresser à ces risques "émergents". Mais pour calculer le prix de la couverture d'un tel risque pour une entreprise, l'assureur doit disposer de données spécifiques, comme le rapport entre le nombre de personnes exposées et le nombre de celles qui développent une maladie ; la part de celles qui, parmi ces dernières, parviennent à prouver devant un tribunal le lien entre les OEM et leur maladie ; le montant moyen des indemnités obtenues, etc. L'assureur doit attendre que la loi et la jurisprudence précisent la nature des preuves exigées, et les conditions d'indemnisation. On est, dans le cas de la téléphonie, au tout début de ce processus. Le risque OEM est donc encore, en général, exclu des contrats d'entreprises.
Ce n'est pas la première fois qu'industriels et assureurs sont confrontés à ce type de situation, par exemple avec l'amiante. Comment passe-t-on de l'exclusion à l'assurabilité ?
L'amiante a été, pour le monde de l'assurance, une école de gestion des risques émergents. Traditionnellement, les contrats "responsabilité civile" sont basés sur le "fait générateur" d'un dommage. Mais l'imputation d'un cancer à l'amiante n'est pas facile, car en fonction de la durée d'exposition, de l'existence d'autres facteurs, des caractéristiques de l'individu, etc. (comme ce sera certainement le cas pour les OEM). De plus, le fait que le dommage puisse se déclarer des années après l'exposition entrave le calcul actuariel.
Les réassureurs ont alors conçu un nouveau type de contrat pour les entreprises, basé sur "la date de la réclamation" : l'assureur couvre tout dommage déclaré une année donnée, sans que des nuées d'experts aient à rechercher la date du fait à l'origine du dommage ; cela lui permet également de boucler ses comptes sur une base temporelle définie. Le risque amiante est désormais mieux cerné et fait l'objet de législations rigoureuses dans la plupart des pays, mais il représente une centaine de milliards de dollars d'indemnités versées ou provisionnées par les assureurs !
Quels autres risques émergents vous préoccupent ?
Nous les détectons à partir de trois sources. Tout d'abord, nos équipes dans le monde effectuent une veille sur les publications scientifiques et médicales ; ensuite, elles suivent la jurisprudence locale des pays les plus importants ; enfin, elles analysent l'apparition de risques nouveaux signalés par nos souscripteurs. Ce n'est pas un hasard si les réassureurs ont été parmi les premiers à sonner l'alarme sur le risque climatique !
Certains risques émergents, comme l'obésité, nous incitent à regarder de près l'assurabilité de certains types d'entreprises agroalimentaires. Mais il s'agit de risques qui devraient être maîtrisables, moyennant une véritable politique publique et une prise de conscience de l'opinion - tout comme les risques sur les OEM peuvent aussi être limités par des précautions d'usage. En revanche, le risque sur les nanotechnologies sera beaucoup plus délicat à gérer, car elles sont présentes dans toutes les industries, ce qui rend impossible une exclusion, et difficile l'imputation des responsabilités. Quant aux données sanitaires et judiciaires, elles sont encore très limitées.
Propos recueillis par Antoine Reverchon
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CV
2008
Jean-Luc Besson est directeur des risques du réassureur groupe Scor depuis 2004.
2003
Il est nommé directeur de l'actuariat de Scor.
1985
Il devient directeur des études, des statistiques et des systèmes d'information à la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).
a écrit :
D'une manière générale les cies ne répugnent pas à assurer les risques dangereux (elles les tarifient au prix fort, ex la RC des accoucheurs) mais simplement ceux pour lesquels, pour une raison ou une autre, les calculs statistiques sont difficiles ou impossibles à faire.
a écrit : "Le risque émergent :"
la "suspicion", lorsque les scientifiques évoquent la possibilité d'apparition, à terme, d'un risque sanitaire.
(Vérié @ lundi 27 avril 2009 à 19:16 a écrit : Scor est un cabinet conseil et non une compagnie d'assurances.
SCOR est une Cie de réassurance, la 5e mondiale. Ce sont ces Cies qui font la pluis et le beau temps dans le domaines des calculs actuariels. Les Cies d'assurance leur sont subordonnées sur le plan des tarifs et des formes de contrats.L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
com_71- Message(s) : 6402
- Inscription : 12 Oct 2002, 00:14
(Vérié a écrit :Il y a tout de même une différence entre Dieu et les Antennes relais.
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