a écrit : Com 71
"Cirer les pompes de Fadela Amara", Nathalie ne lui a pas ciré les pompes, elle a dit son accord avec elle sur une partie de son expression publique. Ce serait interdit, sous prétexte qu'elle est sous-ministre dans un gouvernement de la bourgeoisie ?
Tu avais protesté quand Arlette avait dit son accord avec S. Veil sur l'avortement, ou son accord avec Badinter sur la peine de mort ?
Elle ne s'est pas contentée de donner son accord à l'affirmation selon laquelle une loi serait bienvenue (ce qui est déjà très discutable), elle a dit texto "Fadela Amara sait de quoi elle parle etc". Autrement dit, elle l'a largement valorisée, comme s'il s'agissait d'une personnalité sincère et non du faire valoir "diversité" d'un gouvernement ultra-réactionnaire, anti ouvrier, dont la politique nuit considérablement aux femmes.
C'est une assez grave erreur. Face à un ancien syndicaliste ou un ancien ouvrier devenu ministre du travail de droite (ou de gauche), c'est généralement la place qu'on leur donne, elle n'aurait pas dit "il sait de quoi il parle". Parce que valoriser des gens qui sont passés de l'autre côté, au service du patronat et d'un gouvernement réactionnaire, donc au service des ennemis des travailleurs, c'est faire le jeu de ce pouvoir. Le fait d'être "d'origine" immigrée, des banlieues ou ouvrière n'apporte aucune légitimité particulière, surtout quand on s'est vendu(e) pour obtenir un poste.
Les cas de la peine de mort et de l'avortement étaient assez différents car il y avait un véritable enjeu et de véritables réformes progressistes, alors qu'il ne s'agit aujourd'hui, comme le souligne l'écho de LO que d'une manoeuvre démagogique et hypocrite sans la moindre portée concrète. De plus, la légalisation de l'avortement ne fut pas le résultat de l'esprit progressiste de Simone Weil, mais avant tout de la lutte des femmes.
Ce qu'il aurait fallu dire, dans ces circonstances, c'est ce que dit en partie l'écho de LO reproduit :"La burka est certes quelque chose d'infâme, mais les femmes n'ont rien à attendre de cette clique d'hypocrites qui va de Gérin à Luc Chatel en passant par Fadela Amara. Celle-ci est malvenue de se poser en défenseur des femmes alors qu'elle travaille sous la direction de Christine Boutin... Le problème de la burka comme bien d'autres ne pourra être réglé que par la prise de conscience des femmes elles-mêmes, dans les luttes, dans les organisations de quartier etc pour faire reculer l'obscurantisme. Cette opération est grotesque et relève de la pure hypocrisie."