Arlette et le breton...

par **Jacquemart** » 06 Juil 2009, 21:03

Qu'Arlette ait dit une ou deux bêtises dans cet interview, c'est bien possible, je crois Yannalan s'il affirme que c'est le cas. Maintenant, sur le fond, faut quand même avoir l'esprit gaulé d'une drôle de manière pour vouloir que les gosses de l'an 2000 suivent leur scolarité en breton. Moi, si j'avais un gosse, tant qu'à faire et dans son propre intérêt, je préfèrerais mille fois qu'il apprenne l'anglais, l'espagnol ou le mandarin que le breton ou l'auvergnat. Même en habitant Rennes ou Clermont-Ferrand.

Déjà, ne pas laisser mourir une langue ça n'est pas si évident que ce soit toujours un combat intelligent. Toute disparition de langue n'est pas forcément un drame ; en Australie, au moment du contact, chaque langue était parlée en moyenne par 600 personnes. Et évidemment, les gens ne se comprenaient au mieux qu'entre langues voisines. Faut-il regretter ce bon vieux temps ?

Mais là, on est quand même devant des piafs qui veulent ressusciter de force des langues à moitié ou complètement mortes par une politique consistant à créer des écoles. Franchement... Que diraient les mêmes si on créait des cursus d'enseignement en latin ou en grec ancien ? Pourtant, là au moins, les gosses auraient ainsi accès à un vrai corpus de littérature.

par **pelon** » 06 Juil 2009, 22:04

(artza @ lundi 6 juillet 2009 à 18:46 a écrit :

Dans le choix des écoles Diwan par les parents n'y aurait-il pas pour certains, le choix d'une scolarité élitiste?

Tu n'es pas loin de la vérité. Je connais mieux les ikastolas (équivalent Diwan mais au pays basque) utilisées par les parents comme certains le font avec les classes de niveau. A part quelques convaincus basquisant la motivation première des parents est que leur rejeton soit dans des bonnes classes. Ils proviennent majoritairement de la petite bourgeoise mêm si on trouvera toujours des élèves d'autres milieux. Les mauvais élèves n'y restent pas car ils ont assez à faire avec les maths et le français pour se mettre à avoir des cours en basque. Rien de bien nouveau chez les parents initiés (dont les profs) qui savent où tirer le meilleur parti de l'école. On trouve des bonnes filières pour les gosses qui ne vont pas être retardés par des cancres. Taux de réussite au bac des élèves des ikastolas proche de 100% ... comme dans les grands lycées bourgeois. Mais tout le monde n'habite pas le 5ème arrondissement ou le centre de Versailles ou de Lyon.
Donc ce que l'on dit pour les écoles de curés doit rester vrai pour les ikastolas ou Diwan : école publique argent public, école privée argent privé.

par **Sterd** » 06 Juil 2009, 23:00

(bennie @ lundi 6 juillet 2009 à 21:23 a écrit :
a écrit :TV Breizh filliale du groupe Bouygues fondée par Le Lay (celui du temps de cerveau disponible) est bien dans son rôle dans la défense de l'arriération régionaliste.

Franchement...
Franchement !

par **Valiere** » 06 Juil 2009, 23:18

Je trouve qu'elle ne sait pas mal défendu sur un sujet où la démagogie est roi...Sur l'élitisme, la ségrégation on pourrait en rajouter dans un texte mais l'entretien à ce rythme est un exercice difficile.

par **luc marchauciel** » 06 Juil 2009, 23:55

Manifestement, Arlette ne connaît pas trop le sujet dont elle parle (moi non plus), et j'apprécie qu'elle ne bluffe pas sur ce point dans l'interview. J'apprécie quand des porte paroles disent : "sur ce point précis, qui n'est pas ma priorité,je ne sais pas grand chose, voilà ce que je dirais dans l'actuel de ma réflexion".Sur le fond, je suis plutôt pour l'immersion dans quelque langue que ce soit, c'est toujours enrichissant (même si je pense que l'anglais est plus utile que breton pour évoluer dans le monde d'aujourd'hui), parce que, pour des élèves qui n'ont pas de difficulté dans leur propre langue maternelle, le rajout d'une deuxième langue n'enlève strictement rien à la maîttrise de la première (au contraire, en fait)
Le vrai problème est bien celui qui a été évoqué sur ce fil : si Diwan est intégré à l'EN, il y a le risque que l'école Diwan devienne l'école du lieu, ce qui n 'est pas souhaitable (car la priorité est d'offrir à tous les enfants du lieu un cours de math en français). Cela ne devrait qu'être un choix de plus, pas la seule possibilité.
Je dis ça, mais si j'habitais à Plougastel les Kervadec, je préférerais inscrire mes gosses dans une école qui fait de l'immersion en anglais ou en chinois plutôt qu'en breton, question d' ouverture sur le monde, mais je ne vois pas pourquoi je l'interdirais à d'autres.

par **bennie** » 07 Juil 2009, 06:43

Pourquoi faire croire que tous ceux qui s'intéressent aux langues régionales sont arriérés?

par **Sterd** » 07 Juil 2009, 07:03

(bennie @ mardi 7 juillet 2009 à 07:43 a écrit : Pourquoi faire croire que tous ceux qui s'intéressent aux langues régionales sont arriérés?
Si d'aventure je devais aller m'installer en Bretagne je refuserai avec force que l'enseignement de mes enfants soit fait dans une langue qui compte 200.000 locuteurs.
Une langue c'est un outil qui sert a communiquer et aujourd'hui ou on peut instantanément communiquer vers n'importe quel point du globe, une langue qui est aussi peut parlée ne sert à rien.
Il y a probablement plus de locuteurs de l'anglais et de l'arabe en Bretagne que de bretonnants, tout simplement parce que ces langues sont utiles alors que le breton ne l'est pas.
Tous les efforts pour la mettre en survie artificielle ne servent à rien, ces tentatives sont juste le reflet d'une tendance réactionnaire de la société. Tout aussi réactionnaire et tout aussi voué à l'échec que si on enseignait l'utilisation de l'araire dans les lycées agricoles ou si on préconisait le retour a la machine a vapeur dans ceux de mécanique.

Donc oui ce sont des arriérés, des arriérés et des réactionnaires.

Arlette et le breton...

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