A Urumqi, dans le Xinjiang chinois, le face à face entre Ouï

Dans le monde...

Message par Proculte » 07 Juil 2009, 09:55

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Urumqi (Xinjiang), envoyé spécial

Un groupe de femmes en colère, les poings levés, pleurant de rage et de désespoir, a remonté lentement la grande rue. En ce surlendemain d'émeutes à Urumqi, plusieurs dizaines de femmes de l'ethnie ouïgoure musulmane ont bruyamment manifesté, mardi 7 juillet, devant les caméras de la presse internationale, prenant prétexte d'un tour de ville organisé par les autorités pour les correspondants étrangers venus de Pékin.


Vous habitez à Urumqi, ou une autre ville du Xinjiang, ou vous y trouvez actuellement. Racontez-nous l'atmosphère dans les rues. L'information -par Internet notamment - est-elle bloquée ? La police procède-t-elle à des arrestations ? Une sélection de vos témoignages sera publiée sur LeMonde. fr


"Libérez nos maris ! Nous n'avons rien fait, nous sommes de bons citoyens, nous voulons simplement vivre", hurle une jeune manifestante vêtue d'une longue robe, entourée de femmes plus âgées, fichu sur la tête, certaines tenant des bébés dans leurs bras.

Une autre femme, Maliya, raconte que, lundi, à la suite d'émeutes dont le dernier bilan officiel s'élève à 156 morts et plus de 1 000 blessés, la police est venue arrêter son époux à la maison. "Il n'a rien fait, il n'a pas participé aux violences", gémit-elle devant la façade calcinée d'un grand concessionnaire automobile devant lequel trônent les restes d'une dizaine de carcasses de voitures brûlées.

Le défilé des femmes est rejoint par des hommes. Plusieurs centaines de manifestants font ainsi face, d'un côté, aux hommes en treillis camouflés de la Police armée populaire (PAP), équipés de blindés légers et, de l'autre, aux hommes en noir, casqués, fusils ou pistolets pointés, des forces spéciales de la police. Certains font gronder des bergers allemands, tirant sur leurs chaînes. Tout cela, fait exceptionnel en Chine, sous l'œil de dizaines de journalistes, photographes et cameramen…

COUVRE-FEU

"Regardez-les !", lâche en langue ouïgoure un homme qui désigne les forces de l'ordre. Il se montre du doigt et se passe ensuite un couteau imaginaire sur la gorge. Dans la foule, plus loin, des jeunes scandent : "Allah akbar !"…. Le face-à-face va durer une heure avant que les protestataires ne soient repoussés sans heurts dans les ruelles adjacentes.

L'incident donne une idée de la tension qui règne dans la capitale du Xinjiang, deux jours après des violences au bilan très lourd. Lundi, la fièvre a même gagné Kashgar, une autre grande ville de l'ancienne route de la soie, où la police a dû disperser une foule de 200 Ouïgours, l'ethnie turcophone musulmane majoritaire au Xinjiang.

Urumqi a été placée sous couvre-feu durant la nuit de dimanche à lundi. Tôt mardi matin, la grande métropole-préfecture de deux millions d'habitants s'est réveillée gardée par une vingtaine de milliers de policiers. En fin de matinée, la circulation était encore rare et des véhicules blindés disposés aux points stratégiques. Les commerçants ont reçu l'ordre de fermer boutique durant trois jours.

Les autorités se sont lancées dans un vaste ratissage au lendemain de ces émeutes sans précédents : les médias officiels ont annoncé l'arrestation de 1 434 personnes. La presse chinoise a réagi avec une rapidité inhabituelle. Comme durant les émeutes au Tibet, en mars 2008, les chaînes de télévision ont diffusé en boucle les images de manifestants renversant des bus, de passants aux visages couverts de sang, hébétés et sonnés dans les rues en flammes.

La presse étrangère a été accueillie avec célérité à Urumqi, lundi, où un centre de presse a été mis à sa disposition, démontrant l'empressement du régime à diffuser sa version des faits. A leur arrivée dans le seul hôtel disposant d'une ligne Internet, les envoyés spéciaux de la presse étrangère ont reçu un CD : le film de l'émeute montre des images encore plus dures et plus crues. On y voit notamment des cadavres éparpillés dans des ruelles adjacentes aux lieux d'affrontements. Il s'agit apparemment de Chinois hans. Le message est clair : les agresseurs étaient ouïgours.

VERSIONS CONTRADICTOIRES

Pour l'heure, deux versions contradictoires s'opposent. Il est donc difficile de savoir qui des deux communautés a le plus souffert. Selon les autorités et certains témoignages d'habitants, une foule d'environ 3 000 Ouïgours s'est livrée au pillage des magasins, a renversé des bus et des voitures de police, incendié des véhicules et attaqué des passants chinois hans (l'ethnie majoritaire en Chine).

Pour la communauté ouïgoure en exil, tout a commencé au contraire par une manifestation pacifique d'étudiants et de citoyens, exigeant que toute la lumière soit faite sur une autre émeute qui avait opposé, le 25 juin, des ouvriers ouïgours et hans dans une usine de jouets de la province de Canton (sud-est). Deux Turcophones musulmans y auraient trouvé la mort.

La police aurait réprimé les manifestants d'Urumqi avec une extrême violence. "Les forces de sécurité ont tiré au hasard sur la foule, sur les hommes et les femmes", accuse, depuis Berlin, Asgar Can, vice-président du Congrès mondial ouïgour.
Bruno Philip

Vous habitez à Urumqi, ou une autre ville du Xinjiang, ou vous y trouvez actuellement. Racontez-nous l'atmosphère dans les rues. L'information -par Internet notamment - est-elle bloquée ? La police procède-t-elle à des arrestations ? Une sélection de vos témoignages sera publiée sur LeMonde. fr
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Message par Proculte » 09 Juil 2009, 08:41

a écrit : Chine: calme précaire au Xinjiang
AFP
09/07/2009
Urumqi était sillonnée aujourd'hui de véhicules transportant en nombre des forces de sécurité mais la situation dans la capitale du Xinjiang montrait des signes de retour à la normale, après quatre jours de troubles.

Sensiblement moins nombreux, militaires et policiers anti-émeutes continuaient néanmoins de séparer physiquement les quartiers des Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, des Ouïghours, les musulmans turcophones composant la principale minorité de cette région du nord-ouest de la Chine.

Les violences interethniques ont mis aux prises ces deux communautés ces derniers jours. Dimanche soir, des Hans avaient été pris pour cibles par des émeutiers ouïghours lors de violences qui ont fait officiellement 156 morts, tandis que mardi et mercredi des Hans en quête de vengeance étaient descendus dans les rues. Le Congrès mondial ouïghour, de la dissidente en exil Rebiya Kadeer, a affirmé qu'entre 600 et 800 personnes ont été tuées dans les violences.
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Message par Proculte » 16 Juil 2009, 01:54

Vous pensé qoi sure Rebiya Kadeer ?
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Message par youri1968 » 30 Juil 2009, 08:19

Ces ouighours ont mené des attaques ethniques contre des hans. Des communistes suisses l'ont bien compris :

http://www.lescommunistes.org/spip.php?article1224

Une famille Hans, décapitée et lapidée (de quelle culture s'agit il? ;) )

http://www.timesonline.co.uk/tol/news/worl...icle6677379.ece

192 morts dont 140 hans et Erdogan l'islamiste ose nous parler de génocide!!

Les ouighours de langue turque sont les chouchoux de l'AKP et c'est cette influence turque qui motivent l'Europe a intégrer ce pays.
youri1968
 
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Message par yannalan » 30 Juil 2009, 09:53

[quote=" (youri1968 @ jeudi 30 juillet 2009 à 07:19"]
Ces ouighours ont mené des attaques ethniques contre des hans. Des communistes suisses l'ont bien compris :

http://www.lescommunistes.org/spip.php?article1224

Une famille Hans, décapitée et lapidée (de quelle culture s'agit il? ;) )

http://www.timesonline.co.uk/tol/news/worl...icle6677379.ece

192 morts dont 140 hans et Erdogan l'islamiste ose nous parler de génocide!!

Les ouighours de langue turque sont les chouchoux de l'AKP et c'est cette influence turque qui motivent l'Europe a intégrer ce pays.
Oui, les ouighours ont mené des attaques contre les Han...
et les algériens en menaient contre les français...
et les indiens contre les cow-boys...
Quand on garde trop longtemps le couvercle sur les marmites, ça pète et pas toujours comme les marxistes révolutionnaires le voudraient .L'article est assez lamentable, surtout le couplet sur "les han qui viennent apporter les connaissances techniques aux pauvres ouïghours un peu sauvages...
Du temps des colonies on expliquait ça et c'est marrant, dès qu'ils ont été indépendants, les algériens ont formé des profs, des médecins des ingénieurs, etc...
En Chine aucune expression politique n'est possible en dehors du PC chinois, faut pas s'étonner si ça pète de façon totalement anarchique.
yannalan
 
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Message par youri1968 » 30 Juil 2009, 11:00

Tu soutien les émeutiers ouighours.....tu a le droit.
As tu lu le passage ou un bébé han a eu la tete fracassée par les ouighours sous les yeux de sa mère?

Moi j ai soutenu les soviétiques en Afghanistan et je soutien le gouvernement chinois contre les fanatiques.

Je soutiuendrais bien des démocrates et laïques mais ils n'existent pas dans ces contrés...
youri1968
 
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Message par yannalan » 30 Juil 2009, 12:58

Ton courant a toujours soutenu le colonialisme, tu continues, pas étonnant. Tu ne lis pas ce que les gens écrivent, c'est facile aussi.
Dans une dictature, les explosions sont brèves et très violentes. Quand j'étais gosse, en Algérie, j'ai vu des familles européennes massacrées de façon assez ignoble. Pour moi, ça fait partie des conséquences du colonialisme.
yannalan
 
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Message par Antigone » 03 Sep 2009, 18:03

a écrit :Chine: manifestations à Urumqi après des attaques à la seringue au Xinjiang
(AFP)

PEKIN — Des manifestants de l'ethnie Han, fortement majoritaire en Chine, sont descendus nombreux jeudi dans les rues d'Urumqi, selon des témoins, pour exiger davantage de sécurité après une série d'attaques à la seringue, deux mois après des troubles meurtriers dans la capitale du Xinjiang musulman (nord-ouest).

La police s'est déployée en nombre dans la ville où le climat était tendu et a appelé la population d'Urumqi à rester chez elle en raison des manifestations qui ont été déclenchées par des centaines de mystérieuses attaques commises à l'aide de seringues, ont indiqué des témoins à l'AFP.

La chaîne de télévision Bingtuan, basée au Xinjiang, a annoncé que "depuis le 20 août" 476 personnes avaient été ainsi agressées. Cette chaîne de télévision officielle a confirmé que la police avait arrêté 15 assaillants présumés et annoncé que quatre d'entre eux allaient être poursuivis. "Les coupables seront punis sévèrement", a-t-elle assuré.

Wang Lequan, chef du Parti communiste au Xinjiang, a lancé un appel au calme, appelant les protestataires à "faire preuve de retenue", avait auparavant indiqué l'agence officielle Chine Nouvelle.

Urumqi a été secoué début juillet par des violences interethniques entre Hans et Ouïghours qui ont fait au moins 197 morts officiellement, mais "beaucoup plus" selon l'opposition en exil de cette communauté musulmane et de langue turque.

Jeudi, des témoins ont fait état d'une foule en colère descendue dans les rues pour protester contre les attaques à la seringue. Certains ont parlé de milliers de manifestants.

Chine Nouvelle, évoquant de "grandes foules" dans plusieurs quartiers d'Urumqi, a rapporté qu'un millier de manifestants s'étaient rassemblés dès la fin de la matinée pour exiger des garanties sur leur sécurité. L'agence a précisé que "des membres de la communauté ouïghoure faisaient partie des protestataires".

"Il y a entre 10.000 à 20.000 personnes et de nombreux policiers à chaque carrefour. Plus de 100 policiers tous les 400-500 mètres", a estimé la directrice d'un centre médical, une Han qui a requis l'anonymat.

"J'ai entendu qu'il y avait eu une manifestation hier. Aujourd'hui, je l'ai vue; ils scandaient 'Protégez notre patrie'. La plupart sont des Hans", a ajouté cette responsable.

"J'ai fermé ma boutique. J'ai peur de sortir. Il y a beaucoup de gens dehors en train de manifester", avait déclaré dans l'après-midi une commerçante avant de raccrocher brusquement.

"Les Hans ont organisé une espèce de manifestation (...) qui semblait pacifique", a indiqué un médecin. "La police a imposé des contrôles routiers et nous a demandé de rester chez nous", a poursuivi Halisha, médecin de la communauté ouïghoure, en précisant ne pas avoir entendu de tirs.

Ni les autorités municipales ni le gouvernement régional n'étaient joignables.
Les violences interethniques avaient éclaté le 5 juillet lorsque que des Ouïghours s'en étaient violemment pris à des Hans. Les jours suivants, des Hans armés de bâtons et de pelles avaient déferlé dans les rues pour se venger, en dépit d'un dispositif policier imposant.

"Les Hans sont toujours en colère du fait qu'on n'arrive pas à les protéger", a expliqué jeudi un Han d'Urumqi, Chen Xiping, en précisant à propos des manifestations: "Il y a eu des choses comme cela ces dernières semaines".

Une Han a indiqué que les deux derniers jours avaient été particulièrement tendus à Urumqi, ville de près de deux millions d'habitants.
Pour sa part, la dissidence ouïghoure en exil a fait état de blessés.

"Nous avons appris que plus de dix Ouïghours avaient été blessés", a déclaré à l'AFP le porte-parole du Congrès ouïghour mondial (COM), Dilat Raxit, dont le siège est en Allemagne. La Chine avait accusé le Congrès d'avoir fomenté les troubles.

Dan MARTIN (AFP)
Antigone
 
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