Ne payons ni la crise du capitalisme, ni celle du syndicalis

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par Valiere » 01 Sep 2009, 07:48

a écrit :Des militantEs syndicalistes de différents horizons lancent l’appel suivant  en vue de la création d’un réseau ouvert à tous

Ne payons ni la crise du capitalisme, ni celle du syndicalisme
REAPPROPRIONS NOUS NOS LUTTES

La crise du capitalisme permet au  patronat d’encore plus délocaliser, licencier, précariser et baisser les salaires ; et au gouvernement d’encourager les patrons en leur montrant l’exemple dans la fonction publique, en supprimant des dizaines de milliers des postes, en tirant les garanties sociales et du travail vers le bas, en réprimant celles et ceux qui refusent cette logique. En plus, Sarkozy annonce voir dans les résultats des élections européennes un encouragement à renforcer cette politique de contre-réformes libérales.
Cette offensive contre le monde du Travail, sans cesse aggravée au motif de la crise ou des élections, l’est surtout en raison de l’absence de riposte à la hauteur des directions syndicales, qui ne proposent dans le meilleur des cas qu’une grève de 24 h tous les deux mois et qui, après le 19 mars ont pris prétexte de la sauvegarde d’une unité bien malmenée depuis pour sortir tardivement le dispositif 26 mai/13 juin dont l’indigence est indigne de la détermination des centaines de milliers travailleurEs du privé comme du public les 29 janvier et 19 mars. On mesure là le rôle du pseudo dialogue social, jeté en pâture à des directions syndicales en mal de reconnaissance et de « grain à moudre », par un pouvoir qui n’entend rabattre en rien de son programme de casse des acquis sociaux.
Ainsi, dans l’éducation, le syndicalisme qui se targue d’être plus représentatif  qu’ailleurs, s’est montré de loin le moins offensif, alors que l’EN est en première ligne pour les suppressions de postes, le démantèlement du service public à ses différents niveaux et du statut des personnels. La direction de la FSU, pilotée par ses syndicats catégoriels, a refusé d’alerter les personnels sur tous les enjeux de la loi LRU et sur ses conséquences statutaires à l’université, sur ce que signifie la mastérisation du recrutement des enseignantEs, en termes de démocratisation et de développement de la précarité, comme sur les contre-réformes Darcos du lycée et de l’école primaire et maternelle. Elle a refusé d’appeler clairement à faire converger les luttes avec le supérieur, la recherche et les IUFM, pourtant très mobilisés pendant de nombreuses semaines
L’aboutissement de cette stratégie d’accompagnement de la politique Darcos-Pécresse a été de faire passer au  CTPM du 28 mai puis au CSFPE les décrets statutaires sur le recrutement des enseignantEs, que le gouvernement avait décidé de présenter à la hussarde, au mépris de ses « concertations ». Ces décrets ont d’ailleurs été publiés à la faveur des vacances, ainsi que la loi sur la mobilité, qui rend possible le licenciement des fonctionnaires.

Mais, de leur côté, les forces qui défendent un véritable syndicalisme de lutte, qui ont souvent joué un rôle déterminant dans les mouvements unitaires (98, 2003, luttes contre la précarité de 96 97 et 2004…), n’ont pas été capables de déborder les grèves saute mouton, de réaliser la convergence du premier et du second degré avec le supérieur. Outre les difficultés pour mobiliser les personnels, aggravées par les discours anesthésiants des directions syndicales, des problèmes internes aux syndicats peuvent l’expliquer en partie (CFDTisation de la CGT, tensions liées à des pratiques bureaucratiques dans la FSU et, contre toute attente, dans la CNT,…).

Devant l’urgence d’améliorer la cohérence et l’efficacité collective des forces radicales et de contraindre les directions syndicales à être au service des luttes et non contre elles, nous créons en commun, par delà nos choix syndicaux différents, un réseau d’information et d’action, ouvert à tous, avec les objectifs suivants :

contribuer à des luttes à la hauteur de la situation, unitaires, reconductibles, interprofessionnelles ;
favoriser l’autonomie des mouvements sociaux, fondée sur des AG démocratiques souveraines, avec des déléguéEs mandatéEs  (AG d’établissements, coordinations, départementales et nationales…) ;
faire une priorité de la lutte contre la répression, avec réseaux d’alerte, juridiques, de personnalités…
se réapproprier l’outil syndical, en appelant à se syndiquer, à faire vivre des structures syndicales, intersyndicales à la base, fédérales et interprofessionnelles, à lutter contre la bureaucratisation par la rotation rapide des mandats et la possibilité de révocation des représentanEs ;
dénoncer et combattre « le dialogue social » de Sakozy, qui vise à donner à ses diktats l’apparence de la concertation et à anéantir les syndicats en faisant miroiter représentativité et subventions pour les contraindre à l’accompagnement de sa politique et aux recompositions bureaucratiques ;
y opposer le syndicalisme de lutte et de transformation sociale, l’indépendance syndicale inscrite dans la Charte d’Amiens, l’unification des revendications, des collectifs de luttes et des syndicats, avec la perspective de la (ré)unification syndicale, la formation et l’élaboration collective (stages syndicaux) à l’image de l’alternatives sociale qu’ont représenté les Bourses du travail.
Nous proposons militantEs syndicalistes et à toutes celles et ceux qui sont en accord global avec le texte ci-dessus de nous rejoindre pour la première réunion du réseau syndicaliste mercredi 9 septembre à 19 h, 8 Impasse Crozatier 75012 PARIS.
Valiere
 
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