a écrit : Quijote
Plusieurs réponses possibles . actuellement même en France des travailleurs "pauvres" ont à peine de quoi se nourrir .. certains sont même SDF: récemment j ai discuté avec une déléguée syndicale d 'un "Monoprix" qui m' a signalé que plusieurs de ses collègues ( femmes seules ) couchaient dans leur voiture ..
On en revient au problème : paupérisation absolue ou relative ?
Il n'y ni paupérisation absolue ni paupérisation relative - laisse ces théories stupides à feu Maurice Thorez.
Qu'il y ait de la misère dans les pays les plus riches, et même pendant les périodes de développement économique les plus rapides, c'est évident. Le capitalisme n'est pas un long fleuve tranquille. Même quand il se développe, c'est dans des soubresauts violents, des inégalités énormes, un gaspillage fabuleux etc.
Il n'en reste pas moins que, à l'échelle historique, le développement des forces productives a été considérable depuis la fin de la seconde guerre mondiale et que cela a permis à la bourgeoisie, du moins dans les pays "riches", d'abandonner des miettes plus ou moins grosses à une partie importante des travailleurs et d'entretenir de puissantes bureaucraties syndicales, donc d'acheter une paix sociale relative. Aux Etats Unis, par exemple, bien avant les subprimes, il y a toujours eu des millions de marginaux sans couverture sociale, des travailleurs qui vivent dans des mobiles homes etc. Ce n'est pas pour autant que les forces productives ne se sont pas développées aux Etats Unis.
Et il serait tout à fait absurde de prétendre que, aujourd'hui, les salaires des travailleurs sont en dessous du niveau de subsistance : depuis les années soixante, le pourcentage des revenus attribués à l'alimentation (c'est à dire la subsistance incontournable) a diminué de moitié. Celle des vêtements aussi. Et, si on compare avec l'avant-guerre, la différence est encore plus grande. Jusqu'au milieu du 19ème siècle, le pain était l'aliment de base des classes populaires et représentait la moitié de leur budget sinon davantage pour les plus pauvres.
Quant aux sans abris, aux SDF etc, ils étaient incomparablement plus nombreux à l'époque de la révolution industrielle, quand, en Angleterre, on les enfermait dans des Workhouse. Et ils n'avaient évidemment pas de voiture dans laquelle dormir.
De son côté Erouville, nous parle des "salaires mondiaux". Le développement des forces productives s'est fait incontestablement en laissant de côté des populations entières, en particulier dans le "tiers monde". Un milliard de personnes souffrent aujourd'hui de la faim. Mais la proportion d'affamés, par rapport à la population mondiale, était-elle moins forte au début du vingtième siècle ou au 19ème siècle ? On peut en douter quand on sait que la crise de la pomme de terre - aliment de base de l'époque - a entraîné la mort de 1,4 millions d'Irlandais et en a obligé autant à émigrer en 1848 !
Alors, soyons sérieux, il y a suffisamment de raisons de combattre le capitalisme sans qu'il soit nécessaire de falsifier la réalité et de nier le développement économique.