Semi HS Chili suiteJ'ai fait quelques recherches (limitées tout de même) et trouvé deux études :
une de l'OCDE ci-jointe (si ça passe), qui est carrément apologétique, notamment de la politique suivie depuis 1990. Je n'ai pas compris la signification de tous les tableaux...
Et une autre de deux auteurs marxistes sur la petite bourgeoisie, mais qui remonte à la fin de la dictature : "Les avatars de la petite bourgeoisie"
http://www.persee.fr/web/revues/home/presc...num_26_101_3468Ces derniers auteurs sont des sociologues un peu bavards. Mais ils vont dans le sens du point de vue défendu par Convidado, du moins jusqu'à la fin de la période concernée. A savoir que la petite bourgeoisie a elle-aussi beaucoup morflé sous la dictature.
Toutefois, ces auteurs évaluent la petite bourgeoisie à 30 %/40 % de la population, ce qui comprend donc une très grande masse de petits "propriétaires" très pauvres : petits paysans (ce qu'il en reste), petits commerçants dont certains sont misérables etc. Il est évident que la politique ultra libérale de Pinochet, poursuivie par la Concertation (PS-droite modérée) et le PS aujourd'hui a abouti à une concentration de la propriété qui a éliminé toute une partie de la petite bourgeoisie traditionnelle, appauvrie, prolétarisée, voire "lumpenisée." (Ces auteurs ont l'honneteté de signaler que leur point de vue est controversé.)
En revanche, je persiste à penser qu'une partie de la petite bourgeoisie, sans doute minoritaire, difficile à évaluer en pourcentage, a bénéficié de cette politique: gros et moyens commerçants, cadres, une partie des employés du tertiaire qui s'est développé. Par exemple les employés de banque dont le salaire est traditionnellement trois fois celui des ouvriers, contrairement à d'autres pays. En revanche, d'autres secteurs, comme le soulignait Convidado, se sont appauvris : enseignants, personnel médical public.
Quoi qu'il en soit, aucune des études ne conteste le développement de l'économie chilienne, qui n'est pas purement artificiel comme cela a pu être dit dans le cadre de la dénonciation de la politique de Pinochet. Des industries se sont développées, la part des matières premières dans les exportations a été réduite, la dette du Chili a été réduite, même s'il reste un pays dépendant largement de l'impérialisme américain. Sur la réalité de la réduction du pourcentage de "super pauvres" et de chômeurs au cours des 20 dernières années, il est évidemment difficile de se prononcer et de distinguer la part de la propagande...
En tout cas, pour revenir à notre sujet, le cas du Chili confirme bien que les forces productives peuvent se développer sans que le niveau de vie de la grande majorité de la population augmente dans des proportions équivalentes, et que tout est une question de rapports de forces entre les classes. Eco_Chili_OCDE.pdf