a écrit : Harpo
Et bien sûr, comme Vérié le pense et croit que je l'ignore, la productivité s'est tellement accrue que, même en France où le prolétariat industriel actif (c'est-à-dire non réduit au chômage) a nettement diminué ces dernières années, même en chiffres bruts malgré la croissance démographique, la production industrielle n'a certainement pas baissé.
Eh bien, Harpo, je n'avais trop compris le sens de ta critique. (Quand tu affirmais que le tableau sur les Etats Unis ne prouvait rien.) Car le fait qu'on est passé, aux Etats Unis, de 10 millions d'ouvriers en 1900 à 30 millions aujourd'hui prouve incontestablement :
1) Qu'il n'y a pas eu désindustrialisation.
2) Que les forces productives ont connu un développement exponentiel.
Quant à la France, la classe ouvrière industrielle a diminué numériquement depuis les années 70, bien que la production ait doublé ! Mais elle reste beaucoup plus nombreuse que dans les années trente.
La désindustrialisation est donc bien un mythe. Le phénomène auquel nous assistons, c'est la restructuration permanente du capitalisme, qui s'accélère en période de crise, et qui aboutit a déplacer certaines industries de main d'oeuvre, mais à les remplacer par d'autres, à supprimer des tâches non qualifiés et à les remplacer par des tâches qualifiées, parfois pas toujours "directement producrtives" etc. Donc, s'il y a bien désindustrialisation de Chicago, de Liverpool, de la Lorraine, il n'y a pas de de désindustrialisation, non seulement à l'échelle mondiale, bien au contraire, mais même à l'échelle des "vieux" pays capitalistes.
Pour le reste, c'est à dire les limites de ce qu'a pu apporter ce développement à l'humanité, nous sommes évidemment d'accord. Quelques centaines de millions ont vu leur sort s'améliorer (avec tous les bémols qu'on peut mettre sur le mode de vie), mais 1 Mrd de personnes ne mangent pas à leur faim... Et bien évidemment, avec les moyens dont l'humanité dispose, il serait possible de mettre fin à cette situation.
Toutefois sur ce point :
a écrit : Harpo
Et c'est un signe de la faillite épouvantable du capitalisme que de voir que les guerres, de plus en plus meurtrières, en Afrique et en Asie, sont incessantes depuis 1945.
La multiplication des crises financières et économiques, depuis 1974, et de plus en plus aiguës, nous montre que ce système est à bout de souffle. S'il se relève cette fois-ci, ce sera pour une courte durée et la crise suivante sera probablement pire.
Sur la "faillite du capitalisme"... Peut-être sommes-nous en train d'assister à ses débuts. Peut-être... Mais le fait que les guerres n'aient jamais cessé depuis 1945 et que le capitalisme ait connu des crises depuis 1974 n'implique pas qu'il soit "en faillite". Le capitalisme s'accomode depuis toujours des guerres qui constituent des débouchés et des moyens de détruire des forces productives.
Le capitalisme s'est très bien accommodè aussi des crises qu'il a connues depuis 1974 : ce sont les travailleurs et les peuples qui en ont fait les frais, pas les capitalistes ! Il ne faut pas confondre "faillite morale" ou faillite dans le sens d'incapacité à répondre aux besoins de l'humanité avec faillite dans le sens "effondrement/décadence/agonie" du système.
Quant à prévoir la durée de la crise et la profondeur de la suivante... Je laisserai ces prévisions à Madame Soleil.
Reste que nous sommes tout de même d'accord sur la conclusion essentielle :
a écrit : Harpo
C'est l'humanité qui est en péril et la dégradation du climat, des sols, de la mer, ne sont qu'un aspect parmi d'autres des désastres qui nous attendent : guerres qui pourraient être nucléaires, famines, épidémies, extermination de masse...
C'est cela le capitalisme et c'est pourquoi il faut s'organiser pour l'abattre au plus vite.