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Brésil: la Cour suprême décide mercredi de l'extradition de Battisti
17.11.09 | 21h12 AFP
La Cour suprême du Brésil doit reprendre mercredi à Brasilia son audience sur l'extradition de l'ancien militant italien d'extrême gauche Cesare Battisti, un dossier que le président Luiz Inacio Lula da Silva pourrait être appelé à trancher.
A la veille de l'audience, Cesare Battisti, 54 ans, qui a entamé vendredi une grève de la faim, a prévenu son avocat et des parlementaires qu'il "ne retournera pas vivant en Italie".
Jeudi dernier, la Cour suprême avait suspendu l'examen du dossier Battisti, après que quatre juges eurent voté pour son extradition vers l'Italie et quatre contre.
Battisti a été condamné en Italie pour quatre meurtres dans les années 1970, qu'il nie. Il a obtenu en janvier dernier le statut de réfugié politique au Brésil, une décision qui a provoqué la colère de l'Italie et une forte tension diplomatique entre les deux pays.
Le président de la Cour, Gilmar Mendes, le seul qui devra se prononcer mercredi, a déjà indiqué qu'il était favorable à l'extradition.
Si M. Mendes confirme son vote, le sort de l'ancien membre du groupuscule Prolétaires armés pour le communisme (PAC) ne sera pas encore scellé. Les juges devront en effet décider qui aura le dernier mot, le président Lula ou la Cour.
Deux thèses s'affrontent : les uns soulignent que la Constitution brésilienne attribue expressément les relations extérieures au pouvoir exécutif, ce qui donne au président le pouvoir de s'opposer à une décision d'extradition. Lula a déjà fait savoir qu'il était contre l'extradition.
Les autres se rangent derrière le juge rapporteur Cezar Peluso qui a estimé que l'existence d'un traité d'extradition entre le Brésil et l'Italie obligeait le chef de l'Etat à respecter la décision de la justice.
La plus haute juridiction brésilienne avait déjà suspendu une première fois, le 9 septembre, son examen de l'extradition de Battisti.
L'ancien militant s'est réfugié dans les années 1980 en France et s'est enfui au Brésil en août 2004 pour échapper à une extradition vers l'Italie. Arrêté en 2007 à Rio de Janeiro, il est depuis emprisonné à Brasilia.
En prison, "Battisti m'a dit: je ne retournerai pas vivant en Italie, je préfère mourir ici", a rapporté son avoctat Luis Roberto Barroso, interrogé par l'AFP.
Cesare Battisti "a la conviction absolue que s'il est extradé en Italie, il sera un homme mort", notamment parce qu'il est accusé d'avoir assassiné un gardien de prison, a ajouté l'avocat.
Le détenu a tenu le même discours à un groupe de treize députés et sénateurs qui lui ont rendu visite en prison.
"Il nous a dit qu'il préférait mourir au Brésil" en poursuivant "jusqu'au bout" sa grève de la faim, a déclaré à l'AFP le sénateur de gauche José Mery.
Battisti lui a remis une lettre demandant au président Lula d'intervenir en sa faveur.
Anita Leocadia Prestes, fille de la communiste juive allemande Olga Benario Prestes, remise par le Brésil au régime nazi, a également demandé à Lula d'empêcher "le Brésil de commettre le crime de livrer Cesare Battisti".
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