a écrit :Je reviens sur ces propos de Faber. Ironiser sur les campagnes xénophobes, cela me choque profondèment. Je sais que tu appartiens à une autre génération que la mienne - j'ai cru comprendre que tu as la trentaine -, mais le Vel d'Hiv et le 17 octobre 1961, ce n'est pas si vieux que ça, même si tu n'as pas connu. Des rafles de Maghrébins dans les rues, avec des spectateurs ricanant quand on les faisait monter dans les cars de police, j'en ai vues. Sans doute, il y avait la guerre d'Algérie. Mais le mouvement ouvrier n'a pas été si brillant que ça, ni pour lutter contre l'antisémitisme avant guerre, ni contre les expulsions de travailleurs étrangers lors de la crise des années trente, ni pour lutter sur le sol français contre les rafles et ratonnades racistes. Ce temps-là pourraient hélas parfaitement revenir : il suffit de lire les propos haineux qui déferlent sur le blog de Besson. Et, à mon avis, c'est un danger beaucoup plus grand que cleui représenté par les islamistes. Donc, ce n'est pas très malin de ricaner de ces campagnes...
Encore une fois, ce n'est pas spécialement les campagnes qui me font ricaner, mais l'ardeur obsessionnelle que tu mets à les dénoncer.
Préçisement parceque j'ai une petite idée de ce que serait réellement une politique d'état contre la communauté arabe, préçisement parce que je crois savoir ce qu'est et comment se manifeste le racisme anti-arabe aujourd'hui en France (et depuis 20-30 ans en effet). Parceque je vis avec des "arabo-musulmans" depuis toujours, dans une ville où le FN fait beaucoup plus que sa moyenne nationale, et au passage, ceux que j'ai vu se battre le plus contre le racisme anti-arabe, ils ressemblaient bien plus à des Gérin qu'aux journaleux qui ont imposé le terme islamophobie.
Je pense donc qu'il est un peu inutile de crier au loup à l'heure actuelle, surtout quand cela induit une solidarité de fait avec des personnages comme T.Ramadan (intérrogé par la mission parlementaire, il dit des choses assez proche de ce que tu dis). Après oui, le danger des campagnes xénophobes aujourd'hui est plus prégnant dans la classe ouvrière que le danger islamiste. Mais nous n'avons absolument pas besoin de risquer un rapprochement avec les islamistes pour dénoncer le racisme anti-arabe.
a écrit :Mais, même sur le plan de la condition féminine, rien ne prouve que la situation des femmes "d'origine musulmane" présentes en France se soit aggravée depuis les années cinquante ou soixante. La différence, c'est qu'on en parle et que les religieux sont plus visibles.
Donc, des gamines voulaient entrer dans les collèges, dans les écoles, avec le voile islamique ; des prèches fondamentalistes se tenaient dans certains quartiers populaires ; des lycées privés musulmans se montaient dans ces même quartiers (car tout cela dégrade profondément la condition féminine, de femmes de toutes origines d'ailleurs, par la pression ambiante)... et personne n'en parlaient ?