Offensive nationaliste et xénophobe

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Vérié » 07 Jan 2010, 14:42

Dans son interview sur LCI (lien mis en haut par Sterd), Nathalie Arthaud vient de répéter qu'elle est hostile à une loi contre la burqa "d'autant plus dans le contexte nauséabond actuel", qu'elle ne fait aucune confiance dans Copé et le gouvernement pour défendre les droits des femmes et qu'elle fait "bien plus confiance aux militantes et aux militants des droits des femmes". (Ce qu'il aurait convenu de dire dès le début). =D>

Par ailleurs, Copé, dans l'émission de France Inter qui suit les infos de 19 h hier, à nouveau remis le couvert pour vendre son projet de loi sur la burqa. Démagogue jusqu'au bout, il a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une attaque contre la religion, ni contre les immigrés, que tout cela n'avait strictement rien à voir, mais seulement de la défense du droit des femmes". Pour lui faire face, France Inter n'avait trouvé... qu'un religieux musulman modéré, hostile au port de la burqa et aussi à une loi, qui a tenu quelques propos relativement sensés face à Copé mais aussi un discours consensuel plus ou moins patriotique. Et a en plus déclaré qu'il trouvait Copé... sympathique ! :hinhin:
Vérié
 
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Message par quijote » 07 Jan 2010, 14:55

(Vérié @ jeudi 7 janvier 2010 à 14:42 a écrit : confiance aux militantes et aux militants des droits des femmes". (Ce qu'il aurait convenu de dire dès le début). =D>


c 'est toujours ce que LO et Arlette ont toujours dit et fait et on n ' pas besoin de ton satisfecit
quijote
 
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Message par Vérié » 08 Jan 2010, 19:28

Publié sur Mediapart
a écrit :
Le Front national est galvanisé par le débat sur l'identité nationale

08 Janvier 2010 Par Mathilde Mathieu

De notre envoyée spéciale à Grasse (Alpes-Maritimes)

Dans la vieille ville de Grasse, sur le fronton de son agence immobilière, Jean-Marc Degioanni a fait peindre une fleur de lys, symbole de la monarchie française. Mastodonte en costume, affable et gominé, le leader local du Front national, calé derrière son bureau, compare le débat sur l'identité nationale d'Eric Besson à de «la viande avariée».

«Si le boucher vous trompe sur la marchandise, vous changez de boutique, non?», lance-t-il. De même, selon lui, les Français snoberont l'UMP et privilégieront la «fraîcheur» du Front sur les questions d'immigration, à l'occasion des régionales de mars. «Sarkozy a voulu nous couper l'herbe sous le pied, s'enthousiasme le militant. En fait, il va nous faire repasser la barre des 20%!» – comme au temps «béni» des régionales de 1998, où Jean-Marie Le Pen avait décroché 26,64% des suffrages en Paca (Provence-Alpes-Côte d'Azur).

Forfanterie? C'est toute la question: en dégainant la thématique de l'identité nationale, l'UMP va-t-elle rasséréner la frange la plus à droite de son électorat et conserver les voix gagnées sur Jean-Marie Le Pen en 2007, ou bien précipiter des masses de citoyens dans les bras des extrêmes? En clair, quelle est la probabilité que la manœuvre présidentielle dégénère – et régénère un FN en perte de vitesse?

Pour esquisser une réponse empirique, Mediapart s'est rendu dans les Alpes-Maritimes. Samedi 9 janvier, c'est là que Jean-Marie Le Pen dévoilera la composition de sa liste régionale – qu'il mènera en personne, à 81 ans, en guise de baroud d'honneur. Surtout, c'est le département (de Paca) où le candidat Sarkozy avait réussi, au premier tour de la présidentielle 2007, la plus belle OPA sur les électeurs du FN. Il avait alors creusé un écart de 30,12% avec le leader frontiste, alors que les candidats d'extrême droite (Le Pen+Mégret) avaient devancé l'actuelle UMP en 2002. Dans les Alpes-Maritimes, en clair, le FN compte récupérer ce qu'il estime être «son» bien...

Afin de jauger ses forces, Mediapart a choisi de zoomer sur Grasse, la ville de Lydia Schénardi, numéro 2 du FN sur la liste en Paca, ancienne députée européenne. Pour l'extrême droite, cette commune est une place «historique». C'est là que le Front a scellé, lors d'une municipale de 1987, l'une de ses premières alliances (avec l'UDF). Son terreau initial: les ouvriers du jasmin, les grandes familles, les militaires retraités, les pieds-noirs, les descendants d'immigrés italiens «notabilisés»...


Une colline résidentielle à Grasse© M.M.

Ici, le score de Jean-Marie le Pen avait atteint 23,7% des suffrages en 2002 (au premier tour), mais s'est ratatiné en 2007 (à 12,8%): dans cette commune touristique, les commerçants et professions libérales ont migré en masse vers l'UMP, de même que les résidents aisés (séduits par les promesses sur le «bouclier fiscal») et les retraités (par la quasi-suppression des droits de succession)... La tête sous l'eau, le Front s'est retrouvé incapable de présenter la moindre liste aux municipales de 2008. «On a connu des revers sérieux, reconnaît Lydia Schénardi. Ces deux dernières années, je n'ai pas beaucoup recruté – pas la peine de tromper son monde.»

Mais l'automne a rebattu les cartes, à l'en croire. «Le Front remonte très vite une pente qu'on n'envisageait même pas de remonter, souffle la secrétaire départementale, élégante veuve de 58 ans. Il y a d'abord eu l'affaire du livre de Frédéric Mitterrand (auquel Marine Le Pen a reproché de faire l'apologie du tourisme sexuel), puis l'affaire Jean Sarkozy à La Défense, et enfin l'identité nationale... On a le vent en poupe, et c'est l'Elysée qui souffle!»

À Grasse, la vieille ville sert à l'extrême droite d'épouvantail, avec ses ruelles décrépies, son linge aux fenêtres, ses paraboles branchées sur Alger, ses «chibanis» entassés chez des marchands de sommeil... Une indigne «casbah», aux yeux des sympathisants frontistes. Installé en plein cœur, dans un îlot ultra-protégé (place de l'Evêché, pile en face de la police municipale), Jean-Marc Degioanni, candidat n°10 sur la liste régionale, digère mal cette cohabitation.


Le vieux centre-ville de Grasse© M.M.

Alors la campagne d'affichage sauvage et la distribution des tracts ont déjà démarré, centrées plus que jamais sur les immigrés. «L'identité nationale, parlons-en!», interpelle ainsi le FN, sur le mode: «On-vous-l'avait-bien-dit»...


L'extrait d'un tract distribué à Grasse© FN

«Un verrou psychologique a sauté»

Pour Lydia Schénardi, «l'erreur tactique de Sarkozy» redonne carrément ses chances de victoire au FN: «Normalement, la tête de liste d'Europe-Ecologie en Paca (la magistrate Laurence Vichnievsky) devrait refuser toute alliance avec le PS entre les deux tours, puisqu'elle prétend combattre la corruption et que des socialistes sont empêtrés dans des histoires de détournements de fonds à Marseille; on peut donc obtenir une quadrangulaire et gagner!» Mercredi 6 janvier, lors de ses vœux parisiens à la presse, Jean-Marie Le Pen a estimé, pour sa part, que le FN se maintiendrait au second tour dans «10 à 12 régions»...


Affichage sauvage dans une rue de Grasse© Mathilde Mathieu

Pour Jean-Marc Degioanni, l'enjeu de la campagne pourrait se résumer ainsi: convaincre les électeurs que l'UMP pose de bonnes questions, mais apporte de mauvaises réponses. «Sarkozy a déjà la conclusion de son débat: c'est la France métissée; il l'a même écrit dans Le Monde, dénonce l'agent immobilier. Or le métissage, ça ne se décrète pas! On ne l'impose pas aux gens! Le métissage, il n'existe ni dans le monde animal, ni dans le végétal; quand vous faites une haie de cyprès, vous n'introduisez pas d'autres espèces, sinon ça ne pousse pas»...

Lui, Jean-Marc Degioanni, définit l'identité française ainsi: «Vous la sentez avec les tripes, quand vous traversez nos villages, la place de l'Eglise, les monuments aux morts...»

Selon lui, le Front décollera, poussé dans ses retranchements par l'UMP, s'il sait faire entendre sa différence – surtout dans les Alpes-Maritimes, où la droite apparaît comme l'une des plus dures de France: «Un meeting de Christian Estrosi (le maire UMP de Nice et ministre de l'industrie), on dirait du FN, s'agace l'agent immobilier. Les personnes âgées applaudissent des deux mains... Il faut leur expliquer que l'UMP au pouvoir n'a jamais rien fait, que les Français restent la dernière roue du carrosse!».

Le tract bientôt distribué à Grasse se charge d'énumérer les concessions (supposément) faites aux «islamistes» ces dernières années:


Un extrait des tracts utilisés par le FN en Paca© FN

Robert Loviat, militant grassois de 79 ans, ancien des guerres coloniales, son pardessus militaire sur le dos, se frotte aussi les mains à l'idée que l'UMP ait placé d'elle-même l'islam au cœur du débat – lui parle plutôt des «bougnoules». Ravi de la votation suisse contre les minarets, il assène: «C'est le moment de dire aux Français que les soldats musulmans refusent d'aller combattre en Afghanistan!» – en réalité, une poignée seulement. Si Robert Loviat ne s'est jamais interdit de parler, il hésite moins que jamais à dénoncer les «envahisseurs»...

«Un verrou psychologique vient de sauter, résume Jean-Marc Degioanni. Jusqu'ici, 90% de mes clients votaient différemment de moi, alors que 90% pensaient comme moi... Y a qu'à voir: même Manuel Valls (maire et député PS d'Evry) s'est plaint devant une caméra qu'il n'y avait pas suffisamment de “blancos” sur son marché! Le peuple pourrait maintenant sortir de sa léthargie et passer à l'acte en mars!»

«Non au couscous, oui à la polenta»
En face, le socialiste Bruno Estampe ne cache pas son inquiétude: «Le gouvernement leur sert la soupe, tranche-t-il. Le FN, qui ne demandait qu’à être réveillé, pourrait faire son beurre sur ce coup-là.» Le président du groupe PS-Verts au conseil municipal relativise au passage les difficultés financières du mouvement: «Ils n’ont pas besoin de louer une salle; à Grasse, l’électorat frontiste est caché: il vient, il part, il ne dit rien. Degioanni travaille en sous-marin, organise des apéritifs, des réunions à domicile…»

Absent du terrain, ce dernier n’a cependant guère brillé lors des derniers scrutins, arrachant 5,1% aux législatives de 2007. «On est loin du “talent”, de la présence d’une Marine Le Pen dans le Nord, reconnaît Bruno Estampe. Sauf qu'ici, on a coutume de dire qu’il suffit, si le contexte national est porteur, que le FN mette un balai sur ses affiches, pour qu'il engrange...»

D’autres militants de gauche, qui préfèrent l’anonymat, développent une analyse moins «dramatique», en privé: «Dans le département, les idées du FN ont droit de cité, puisqu’elles ont imprégné l’UMP, mais n’ont plus guère d’avenir dans les urnes», estime l'un d'eux. Le couvre-feu pour les mineurs de 13 ans récemment décrété à Nice par Christian Estrosi, de même que la signature par cinq députés des Alpes-Maritimes (sur les huit UMP) d’une proposition de loi interdisant les drapeaux étrangers lors des mariages, suffiraient à retenir la majeure partie des citoyens tentés par les extrêmes. «Ici, le FN n’est plus qu’un canard décapité, qui court encore un peu...», glisse un socialiste.

Au-delà des «ajustements» idéologiques, la droite traditionnelle fait par ailleurs «ce qu’il faut» pour garder la tête du FN sous l’eau. À Grasse, si ce dernier n'a pas participé aux municipales de 2008, c’est qu’il n’a pu déposer sa liste complète à temps.

«Rémy François (personnalité frontiste locale) nous a lâché la veille du dépôt, peste Jean-Marc Degioanni. Comme par hasard, sa femme avait atterri sur la liste du maire UMP sortant (le sénateur Jean-Pierre Leleux, ancien du MPF de Philippe de Villiers)! Dans les Alpes-Maritimes, la droite a toujours su lancer des passerelles au bon moment…» La prise «modèle»? Jacques Peyrat, qui avait largué le FN en 1994 pour mieux se faire élire à la mairie de Nice, récupéré par le RPR…

Mais pour les régionales de mars, l’UMP (emmenée par le député Thierry Mariani) a imaginé un tour plus sophistiqué encore, ravie d'avoir intégré le MPF de Philippe de Villiers au «comité de liaison de la majorité présidentielle» à l’été 2009. En sous-main, le parti de Nicolas Sarkozy a ainsi encouragé l'ancien frontiste Jacques Bompard, aujourd'hui maire MPF d’Orange, à présenter sa propre liste, pour concurrencer Jean-Marie Le Pen.

Engagé sous une bannière créée pour l'occasion, la «Ligue du Sud», le challenger du Vaucluse a ensuite passé un accord avec Nissa Rebela, groupuscule de «patriotes niçois» («Non au couscous, oui à la polenta»)… Puis dans le Var, déclinant la même stratégie localiste, Jacques Bompard a désigné le leader de «Droites toulonnaises» (ancien du FN et du MNR de Bruno Mégret), comme chef de file départemental.

«C'est difficile d'évaluer le poids électoral de cette Ligue du Sud, analyse Gilles Ivaldi, chargé de recherche au CNRS implanté à l’université de Nice-Sophia-Antipolis, spécialiste des partis d’extrême droite. Mais cette initiative (…) pourrait peser sur la capacité de Jean-Marie Le Pen à se maintenir au second tour.» Le chercheur relève que Jacques Bompard, «du fait de sa nouvelle étiquette villiériste», «bénéficie d'un sceau de respectabilité», «qui en fait un partenaire acceptable par l'UMP», alors même qu’il a conclu en parallèle un accord avec le Bloc identitaire (petit dernier des partis d’extrême droite, ultra-radical)…

Une chatte n’y retrouverait pas ses petits! Jean-Marie Le Pen, en tout cas, y perdra forcément des électeurs… «Ces gens sont manipulés par l'UMP!, tranche Jean-Marc Degioanni. Si Bompard fait 2%, il nous aura pris 2%! Mais ça nous empêchera pas d'avancer...»

Le chercheur Gilles Ivaldi, lui, juge «a priori peu probable» à l'arrivée que le Front profite significativement du débat sur l'identité nationale. «Depuis 2007, Nicolas Sarkozy s'emploie à contrôler les deux enjeux mobilisateurs de l'électorat FN, que sont l'immigration et l'insécurité, rappelle-t-il, parlant d'une «OPA idéologique». On le voit au travers de la suractivité législative en matière de lutte contre la délinquance (avec une nouvelle loi annoncée contre les bandes) ou d'actions fortement médiatisées, telles que le démantèlement de la "jungle" de Calais et les charters de réfugiés afghans.» À ses yeux, tous ces «signaux» porteront leurs fruits en mars. Citant encore la «grave crise financière» du FN, «qui se double d'une démobilisation militante», il décrit au final «un parti affaibli à bien des égards»...

Interrogé sur le fait que Jean-Marie Le Pen livre son baroud d'honneur et sur la possibilité que «le chef» bénéficie d'un ultime élan de sympathie (en guise d'«au revoir»), Gilles Ivaldi n'hésite guère: au contraire, «ça risque sans doute de renforcer le réflexe de vote utile», qui avait déjà «assez largement prévalu en 2007».

En quittant Grasse, on soufflerait presque – si les urnes n’étaient imprévisibles.

Vérié
 
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Message par Valiere » 09 Jan 2010, 10:21

C'est une offensive plus classique qui se situe dans le cadre de la lutte du FN pour sa survie contre l'UMP qui chasse sur ses terres.

Sur la question de "l'identité nationale", à part quelques bribes de courants nationaux qui se situent à gauche, l'ensemble du mouvement ouvrier et démocratique s'oppose à l'opération Sarko!
Valiere
 
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Message par Vérié » 11 Jan 2010, 15:57

Dans un entretien accordé au Progrès de Lyon, Fadela Amara reprend le discours provocateur et injurieux de Sarkozy qui avait mis le feu aux poudres dans les banlieues.
http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/ar...au-karcher.html

Décidément Fadela Amara boit la coupe jusqu'à la lie. Peut-être espère-t-elle sauver son (confortable) fauteuil de sous-ministre par ce petit coup de lèche à Sarkozy ? Elle ajoute qu'elle estime que "le débat sur l'identité nationale est nécessaire". On s'en doutait, alors que son ancien mentor Julien Dray a lui aussi prêté allégeance à Sarkozy sur ce sujet pour le remercier de l'avoir fait semi-gracier par son sbire, le procureur Marin... :ph34r:

Nathalie Arthaud dirait-elle encore aujourd'hui "Fadela Amara sait de quoi elle parle", comme elle disait voici encore quelques mois ?


a écrit :
Fadela Amara : «Oui, il faut nettoyer au kärcher!»



Un an après le lancement de son plan Espoir banlieues, la secrétaire d'Etat chargée de la Politique de la ville défend ses priorités : l'emploi, la discrimination positive et la sécurité en version Nicolas Sarkozy

La crise est finie, dit-on… Et dans les banlieues ?

Les quartiers populaires sont toujours les premières victimes des crises économiques : les intérimaires, qui habitent souvent dans ces quartiers, sont les premiers touchés. Mais je crois que le pire est désormais derrière nous. Les mesures que nous avons prises ont permis que le chômage y augmente moins vite qu'ailleurs. Et d'autres mesures seront annoncées au Comité interministériel des villes (CIV) du printemps prochain.

Que manque-t-il pour que cela aille mieux : l'argent ?

Mais depuis trente ans que l'on parle du malaise des banlieues, il y a eu beaucoup de choses de faites : regardez les Minguettes à Vénissieux, regardez Vaulx-en-Velin ! Le microcosme en reste à ses fantasmes, il ne veut pas voir que ces quartiers ont été profondément transformés.

Sans emploi, rien n'est possible ?

Bien sûr ! L'intégration, ça commence avec la fiche de paie. Et c'est bien la priorité du gouvernement : que chaque jeune de ces quartiers ait un emploi ou une formation qualifiante. Ce n'est pas facile, ce qui implique une vraie coordination entre les ministères.

Et de l'argent…

L'argent, il y en a. Nous avons lancé avec le Président la Dynamique Espoir Banlieues, avec trois priorités : rénovation urbaine et désenclavement des quartiers, éducation, emploi-formation. On n'est plus dans une logique curative, ces quartiers ne sont pas malades, ils ont juste besoin d'une mobilisation de tous les acteurs, de l'Etat et des collectivités locales qui, pendant des années, se sont repassé le bébé. Il faut se dire la vérité. Moi, j'ai un contrat de confiance avec les habitants des quartiers, ce sont les seuls qui sont capables de me juger, de dire : Fadela, ça va ou ça ne va pas… C'est pour cela que je vais deux à trois fois par semaine sur le terrain. Je déteste le misérabilisme. Nous sommes un pays vieillissant, et pour que notre économie reste forte, il nous faut aller chercher la jeunesse, qui habite en majorité dans les quartiers. Arrêtons le gâchis, mobilisons toutes ces compétences. Moi, je ne crois pas au déterminisme social.

Les visites de terrain créent aussi de la frustration. On pense à Firminy, où vous étiez récemment…

J'aimerais bien rester toute la journée, mais les gens comprennent bien que ça ne m'est pas possible. Concernant Firminy, j'ai reçu ici une délégation avant d'aller sur le terrain. Et la plupart des demandes ont été satisfaites, je peux vous montrer la lettre du maire. J'ai d'ailleurs promis de revenir en juin, pour le repas de quartier.

On a l'impression que les banlieues, en particulier pour le gouvernement, c'est d'abord une question de sécurité publique…

Ce n'est pas juste. Mais si l'on parle de « sentiment d'insécurité » dans les quartiers favorisés, il existe une vraie insécurité dans certains quartiers populaires, avec des voyous qui prennent en otages les habitants. Le droit à la sécurité n'est pas réservé aux bourgeois, il existe d'abord pour les plus pauvres. La République doit protéger les faibles et le Président l'a résumé d'une phrase simple : il faut donner plus à ceux qui ont moins.

Comment avez-vous réagi à la mort violente d'Amar, 12 ans, tué dans le quartier Mermoz à Lyon…

C'est révoltant. J'ai connu la perte d'un membre de ma famille, je sais ce que cela signifie… J'ai eu le père de ce gamin au téléphone, il était d'une incroyable dignité.

Il faut agir, et je suis scandalisée quand j'entends que la sécurité est un discours de droite : l'ordre républicain est émancipateur. Rappelez-vous le « kärcher » de Nicolas Sarkozy : on a oublié qu'il a dit cela alors qu'un jeune de 11 ans avait été tué en nettoyant la voiture de son père ! Oui, il faut « nettoyer au kärcher», nettoyer cette violence qui tue nos enfants dans les cités.

Que pensez-vous du débat sur l'identité nationale ?

Ce débat est nécessaire, pour créer les conditions du vivre ensemble. J'ai entendu des choses désagréables, des dérapages, mais il faut libérer les non-dits, mettre des mots sur les souffrances. Notre République est assez solide pour supporter le débat. Et le principe de la République métissée est accepté par l'immense majorité des Français : regardez le sondage sur leurs personnalités préférées : Yannick Noah, Zizou, Dany Boon qui a un papa kabyle... Il reste maintenant à imposer cette République métissée à une certaine élite, par exemple celle des grandes écoles.

Recueilli à Paris

par Francis Brochet
Vérié
 
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Message par Zorglub » 11 Jan 2010, 16:07

De fatigantes tes insinuations deviennent limites et/ou bêtes.
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Message par Vérié » 11 Jan 2010, 16:31

Et voici un article - féroce - sur le blog du Monde sur l'auteure du mémorable "Plan anti-glandouille". Il est clair que, lorsque l'on n'a ni compétences, ni troupes militantes, ni base sociale, ni électorat, mais seulement son nom à consonance "arabe" et ses "origines dans la diversité" à vendre, on est obligé(e) d'en faire davantage que les autres pour être toléré(e). Surtout quand on traîne déjà quelques bruyantes casseroles... C'est un phénomène bien connu.
__
PS A Zorglub. Je n'insinue rien du tout. Je critique fermement LO pour avoir fait ainsi l'éloge de Fadela Amara. Ces propos peuvent être entendus dans le débat
"Le téléphone sonne", grâce au lien qui est sur le site de LO.


a écrit :1 janvier 2010 Le Monde.fr (blog)
http://lamouette.blog.lemonde.fr/2010/01/1...r-et-ca-repart/
Fadela Amara un coup de Kärcher et ça repart

Il est des naufrages qui n’en finissent pas. En atteste celui de Fadela Amara qui prend des allures de radeau de la méduse. Pour maintenir la tête hors de l’eau et tenter de sauver coûte que coûte son strapontin au gouvernement, la secrétaire d’Etat à la ville tente de regagner les faveurs du Chef de l’Etat en reprenant les mots clés de sa logorrhée. Ce lundi, dans un entretien au Progrès de Lyon , Fadela Amara, déclare notamment, qu’il faut “nettoyer au Kärcher cette violence qui tue nos enfants dans les cités.“

L’auvergnate, collègue et compatriote de Brice Hortefeux, a décidé de rebondir. Handicapée par un très mauvais bilan, Fadela Amara met celui-ci entre parenthèses pour reprendre à son comptes les vieilles ficelles du sarkozysme : récupération de faits divers tragiques et sémantique adaptée. Le fait divers c’est, en fin d’année à Lyon, la mort du petit Amar lors d’une fusillade en pleine rue, à la suite d’une altercation entre jeunes de quartiers.

“Il faut agir et je suis scandalisée quand j’entends que la sécurité est un discours de droite : l’ordre républicain est émancipateur”,”Il existe une vraie insécurité dans certains quartiers populaires, avec des voyous qui prennent en otages les habitants“, a déclaré au quotidien lyonnais la ministre pour qui “le droit à la sécurité n’est pas réservé aux bourgeois” mais “existe d’abord pour les plus pauvres“. Sa préconisation prend des aspects d’évidence : nettoyer au Kärcher.

L’épisode résume bien à lui tout seule cette femme atypique devenue membre du gouvernement sur les recommandations de Julien Dray : un franc-parler qui cache une stérilité dans l’action. Exit la promesse de plan Marshall des banlieues. Passé à la moulinette gouvernementale, il s’est réduit à un modeste plan Espoir banlieues, caricature d’un grand plan antiglandouille .

Fadela Amara n’était pas dupe puisqu’il y a un an elle attribuait à son plan la modeste note de 11/20.  Depuis, l’enlisement s’est confirmé. Officiellement, 12 000 jeunes devraient bénéficier cette année des écoles de la 2ème chance et, 250 partenariats entre établissements d’enseignement supérieur et lycées de quartiers prioritaires sont annoncés pour fin 2010.

Cœur du dispositif toujours mis en avant, les contrats d’autonomie sont en fait un total fiasco . Censés révolutionner la politique de l’insertion, ils sont surtout accusés de remplir les caisses des entreprises du secteur.

Ces contrats proposent un coaching d’un an à des jeunes entre 16 et 25 ans pour leur apprendre les fondamentaux de la recherche d’emploi et de la vie en entreprise avec un objectif officiel louable : leur trouver un job ou une formation professionnalisante en six mois. Dans le droit fil de l’état d’esprit gouvernemental peu favorable aux services publics, la secrétaire d’Etat a choisi d’écarter les missions locales pour confier le travail sur appel d’offres aux sociétés privées d’insertion. Dans les faits, les contrats d’autonomie auraient déjà coûté plus de 30 millions pour moins de 1 000 emplois ou formations. La formation professionnelle a décidément des odeurs de soufre pour l’entourage de Fadela Amara notamment son très décrié conseiller spécial Mohamed Abdi .

A quoi sert donc Fadela Amara à part pour faire ce qu’elle déclare adorer, faire le tour de France des repas de quartier ? Pas le moins du monde troublée par le débat dur l’identité nationale, elle estime que celui-ci est “nécessaire pour créer les conditions du vivre ensemble” et va jusqu’à avancer le concept hasardeux de République métissée emprunté à la campagne présidentielle de Ségolène Royal.

A la lecture de son entretien avec Francis Brochet pour Le Progrès, on s’aperçoit que Fadela Amara est devenue comme la plupart des membres du gouvernement, adepte de la méthode Coué, estimant qu’en terme économique pour les quartiers, “le pire est derrière nous“, que “les quartiers ne sont pas malades, (qu’) ils ont juste besoin d’une mobilisation de tous les acteurs, de l’Etat et des collectivités locales“.

Fuyant un bilan objectif de son action Fadela Amara en revient immanquablement à son fonds de commerce : le blabla. “Moi, j’ai un contrat de confiance avec les habitants des quartiers, ce sont les seuls qui sont capables de me juger, de dire : Fadela, ça va ou ça ne va pas… C’est pour cela que je vais deux à trois fois par semaine sur le terrain. Je déteste le misérabilisme. Nous sommes un pays vieillissant, et pour que notre économie reste forte, il nous faut aller chercher la jeunesse, qui habite en majorité dans les quartiers. Arrêtons le gâchis, mobilisons toutes ces compétences. Moi, je ne crois pas au déterminisme social.“

Encore quelques déclarations comme celles-là et Fadela arrivera peut être à conserver dans le prochain gouvernement son Secrétariat d’état aux repas de quartier. Un coup de Kärcher et ça repart.
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Message par pelon » 11 Jan 2010, 16:39

Vérié, tu moulines. Cela tourne au pathologique, catégorie manomanie. Ou le plaisir de devenir insupportable à tout sympathisant de LO. Tu es en train de réussir au delà de toutes tes espérances. Même moi qui suis un des plus patients tu commences à me gonfler grave.
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Message par artza » 11 Jan 2010, 17:05

(Vérié @ lundi 11 janvier 2010 à 16:31 a écrit :Il est clair que, lorsque l'on n'a ni compétences, ni troupes militantes, ni base sociale, ni électorat

:huh1:

C'est sans doute cette situation, douloureuse pour lui apparemment qui incite Vérié a dire n'importe quoi (je me modère) ici et ailleurs.
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Message par tridon » 11 Jan 2010, 18:03

Vérié ne fait que rappeler les propos douteux de N. Arthaut sur F.Amara.
Mais si l'on veut aller plus loin que le simple constat d'une bévue, il faut admettre que la "cour" que LO a menée pendant des années auprès de NPNS et de sa dirigeante (y compris alors qu'elles pratiquaient déjà le grand écart entre la droite et la gauche avant l'élection de 2007), a laissé quelques traces...

Enfin, dites-moi, le droit de critiquer l'extrême-gauche pour ses "mauvaises fréquentations" ne vise-t-il que la lCR et le NPA ?
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