a écrit : Ravine Chien
la collaboration de Ramadan avec la télé d'état iranienne Press TV devrait te suffire. Cette chaine qui promeut la négation de l'holocauste
Le problème est toujours le même : vous instruisez uniquement à charge. Vous ne cherchez que ce qui peut aller dans votre sens, alors que vous êtes déjà convaincus que Tarik Ramadan est un "fasciste vert", antisémite, négationniste etc. Vous ne faites que reprendre les calomnies et les simplifications caricaturales qu'on peut trouver sur de très nombreux sites islamophobes et notamment sionistes.
De la participation de Ramadan à des émissions religieuses de la TV iranienne, tu te permets de tirer des conclusions définitives. Bien entendu, je n'approuve pas plus la participation de Ramadan à des émissions de la TV iranienne que je n'approuve la participation d'intellectuels français à des médias israëliens pendant les massacres de Gaza. Mais Ramadan est un religieux, il ne se présente pas comme un militant communiste. Et serais-tu partisan de boycotter des manifestations culturelles franco-israëliennes ou franco-chinoises retransmises par les TV de ces Etats ?
T'es tu demandé :
- Ce que Ramadan avait pu dire dans ses émissions
-Quelles sont les réponses de Ramadan à ses accusateurs ?
Les voici :
a écrit :
Dans une lettre ouverte publiée par le journal NRC, Tariq Ramadan rejette les accusations de complaisance à l'égard du régime iranien :
« J'ai toujours critiqué l'absence de liberté d'expression, l'obligation de porter le voile, la conférence de 2006 sur l'Holocauste (…). J'ai évidemment condamné les tirs contre les manifestants et la répression des manifestations du mois de juin. (…)
J'ai toujours pris l'entière responsabilité de mes opinions et je n'ai jamais soutenu les dictatures et les injustices, y compris dans les sociétés musulmanes.
A ceux qui me condamnent parce que j'anime une émission sur une télévision iranienne, je réponds : “Travailler pour la télévision d'un pays ne signifie pas le soutien à un régime.” »
When I agreed to host a television program on Islam and contemporary life, I chose the path of critical debate. I accepted no obligations. My guests have included atheists, rabbis, priests, women with and without headscarves, all invited to debate issues like freedom, reason, interfaith dialogue, Sunni versus Shia Islam, violence, jihad, love and art, to name only a few. I challenge my critics to scrutinise these programmes and to find the slightest evidence in them of support for the Iranian regime. My programme proclaims its openness to the world; all guests are treated with equal respect.
Participer à une émission de TV, dans quelque pays que ce soit, ça peut se discuter. Mais on est avant tout comptable de ce qu'on raconte au cours de cette émission. Sous l'occupation allemande et Pétain, d'innombrables écrivains et artistes qui ont joué ensuite les résistants, genre Simone Signoret, on participé à Radio Paris. Ils n'ont pas fait pour autant l'éloge de Pétain et d'Hitler.
Alors, pourquoi faire tout un cirque autour de la participation de Ramadan à une émission religieuse iranienne, au cours de laquelle, à ma connaissance, il n'a parlé que de religion et n'a pas fait l'éloge du régime ? (Ou bien, il faut produire les traductions de ses interventions.) Alors que des industriels, comme Renault, exploitent les travailleurs iraniens et apportent une aide bien plus précieuse au régime des mollah ; alors que toutes sortes de politiciens qui condamnent Ramadan collaborent avec d'innombrables dictatures : Chine, Birmanie, Etats du Golfe etc ? Entend-on la clique des Fourest, BHL, Finkielkraut critiquer Delanoe parce que c'est un grand ami du Président tunisien Ben Ali qui emprisonne et torture les journalistes ? Est-ce que cela empêche nos bonnes âmes de gauche de faire voter pour lui ? Quand Kouchner encore membre du PS faisait son beurre en Birmanie ou au Gabon avec des rapports bidon servant ces régimes, on n'entendait pas non plus ni Fourest, ni BHL, ni Finkielkraut pousser des cris d'indignation.
Encore sur le moratoire :
a écrit :
Iran : Appel à un moratoire sur la peine de mort
ROME, Jeudi 5 octobre 2006 (ZENIT.org) - Amnesty International lance un appel à l’Iran, demandant aux autorités de suspendre l’exécution de la peine capitale à laquelle ont été condamnnées 7 femmes accusées d’adultère : une initiative saluée aujourd’hui par Radio Vatican.
Une manifestation pacifique aux flambeaux est organisée ce soir devant l’ambassade d’Iran à Rome, en faveur du sort de l’une de ces femmes, Kobra Rahamanpour, dont l’exécution a été fixée jeudi prochain, 12 octobre.
Tarik Ramadan
Je visite régulièrement le monde musulman et j'appelle avec force à un « moratoire absolu » sur tous les châtiments corporels, la lapidation (qui ne concerne pas que les femmes dans les sources scripturaires) et la peine de mort. Nous savons tous qu'aujourd'hui, sur la base de lectures strictement littéralistes et tronquées des textes, des Etats musulmans riches comme pauvres, appliquent ces peines qui s'abattent inconditionnellement sur les plus démunis et les femmes.
Pourquoi ce qui apparait comme une démarche humaniste quand il s'agit d'Amnisty International deviendrait-il une preuve de duplicité et d'approbation des châtiments inhumains quand il s'agit de Ramadan ?
a écrit : Ottokar
pourquoi Vérié d'habitude si puriste sur la moindre ambiguïté défend autant Tarik Ramadan qui ne nous est ni proche ni sympathique.
Je suis "puriste" (à tes yeux) quand je discute avec des camarades se revendiquant du communisme révolutionnaire, du trotskysme, pas envers un religieux qui, comme tu le dis, "ne nous est ni proche ni sympathique".
Mais je n'admets pas cette façon de caricaturer et de calomnier. Les attaques contre Ramadan, pour la plupart, ne sont pas des attaques contre la religion en général, mais des attaques qui s'inscrivent dans une campagne islamophobe, pour laquelle un théologien musulman qui remporte un certain succès médiatique ne peut être qu'un intégriste fourbe, un antisémite, un barbare approuvant la lapidation des femmes, un partisan déguisé de Ben Laden. Surtout s'il prend la défense de la cause palestinienne.
Quand Bush a refusé à Ramadan un visa pour faire des conférences aux Etats Unis, ce n'était bien évidemment pas en raison de ses idées religieuses, mais en raison de son soutien à cause palestinienne par exemple.
Si Fadela Amara ou Rachida Dati étaient attaquées par des racistes machos en tant que femmes et surtout femmes "d'origine arabe", nous prendrions leur défense ; et bien, en effet, face aux campagnes de calomnies islamophobes dont il est l'objet, le minimum est de défendre Ramadan. Ce qui n'implique pas de soutenir ses positions politiques et encore moins de partager ses convictions religieuses.