@ Pelon : On peut discuter. Chacun ses goûts.
Mais le vrai problème est bien là :
a écrit :mais de manière générale cela fait longtemps qu'il n'y a pas de chanson contestataire capable de toucher un public large
Et ça, c'est un problème politique, lié à la période que nous vivons en ce moment, période de réaction noire, sur tous les terrains, dont l'origine se trouve selon moi essentiellement dans l'effondrement de l'URSS, la destruction de l'Etat ouvrier (dégénéré, profondément dégénéré, mais qui incarnanait, que l'on le veuille ou non, pour la conscience de l'humanité, la possibilité matérielle d'en finir avec le capitalisme et qu'une autre société lui succède) issu de la révolution d'octobre 1917, première révolution prolétarienne durablement victorieuse, espoir universel des opprimés (du moins dans ses premiers temps). Cela a disparu, affectant très profondément la conscience universelle, à commencer par celle du prolétariat, et aussi, au premier chef, celle des militants ouvriers, révolutionnaires inclus (au rang desquels je m'inclus aussi). Dès lors, le capitalisme APPARAÎSSAIT comme triomphant, comme le seul horizon de l'humanité. Depuis 2008, «la crise» a quelque peu bouleversé ce «long fleuve tranquille», mais la possibilité et surtout la forme et le contenu que pourrait prendre une autre société, les moyens d'y parvenir, demeurent encore brouillés dans la conscience politique de la classe et des milieux révolutionnaires. Cela affecte évidemment aussi les capacités créatrices (largement taries) de toute la société, et des artistes qu'elle est capable (ou pas) de produire. L'espoir est une dimension essentielle de l'art. Et c'est une atmosphère aujourd'hui passablement raréfiée.
Dès lors : nostalgie triste ou moue dégoûtée (sentiments réacs ? oui, aussi) ne pourront être balayées que par de vastes mouvements de masses, qui influeront sur la conscience profonde des larges masses, de l'humanité entière.
Alors, à l'image de ce qui sortit de «mai 68» et alentours (et sans doute plus profondément), de nouvelles oeuvres, de nouveaux créateurs, de nouvelles formes surgiront, portées par la marée révolutionnaire.
On en est encore bien loin.