Le loup est un loup pour l'homme

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par Gédéon Bourbaki » 14 Avr 2010, 12:32

a écrit :Le loup gris : espèce invasive ou menacée ?
Les programmes de réintroduction du loup dans son milieu d'origine posent problème aux Etats-Unis tant par les difficultés soulevées à l'occasion de leur mise en oeuvre que par les répercussions engendrées par leur réussite. Ainsi, si le projet de réintégration dans la région des rocheuses peut être considéré comme un succès, les experts se retrouvent maintenant face à des problématiques de surpopulation, les meutes existantes migrant vers de nouveaux espaces. A contrario, le projet de la région du sud ouest (frontière américano-mexicaine, désert du Sonora) ne donne pas de résultat, le nombre de bêtes recensées chaque année ayant récemment diminué.

Classées sur la liste des espèces en danger au titre de l' "Endangered Species Act" en 1974, les sous-espèces de loups gris, tel le loup gris du Mexique présent dans les états transfrontaliers (Arizona, Nouveau Mexique) ou le loup gris des Rocheuses ayant élu domicile dans la région de Yellowstone, étaient alors menacées d'extinction. Quasiment absentes du paysage américain dans les années 80, elles furent alors l'objet de plusieurs programmes de réintroduction de la part de l'agence fédérale en charge de la protection de la faune et de la flore sauvage ("Fish & Wildlife Services" - FWS).

Une vingtaine d'années plus tard, le bilan est contrasté. Si les populations du nord-ouest ont pu bénéficier de conditions exceptionnelles de réinsertion au sein du parc national de Yellowstone, ce n'est hélas pas le cas du loup gris du Mexique, dont la réintégration a eu lieu dans des espaces délimités et principalement dédiés à l'élevage et aux loisirs (chasse...). A la croisée d'intérêts économiques et environnementaux, le loup gris du Mexique n'a pu bénéficier d'un milieu d'accueil naturel, rendant ainsi vulnérable la survie de l'espèce.

Mis en place en 1987, le "Northern Rocky Mountain Wolf Recovery Plan", a fait appel à des populations sauvages de loup gris des Rocheuses vivant au Canada pour repeupler le nord-ouest des Etats-Unis. Ne bénéficiant pas de prédateurs et évoluant dans des espaces naturels protégés depuis un siècle, ces meutes se sont rapidement appropriées ce nouvel habitat. Le FWS dénombre aujourd'hui plus de 1 700 individus alors qu'il n'en recensait que quelques spécimens en 1994. La réussite de ce programme a par ailleurs poussé les autorités des états de l'Idaho et du Montana à lever leur protection du loup gris. Retiré de la liste des espèces en danger en 2009, il peut maintenant être chassé lorsque qu'il s'attaque aux élevages. Il reste toutefois protégé au sein des parcs nationaux des deux états et dans le Wyoming.

Dans les états du sud-ouest, ne présentant plus aucune population endémique de loup gris du Mexique, les experts ont alors fait appel à des projets de reproduction en captivité entre 1977 et 1980 sur des populations originaires du Mexique. Cette initiative a donné lieu à la mise en place d'un programme de réintroduction en 1998 ("Mexican Gray Wolf Recovery Plan") dont le succès laisse à désirer, 27 animaux ayant été recensé cette année en Arizona et seulement 15 au Nouveau Mexique. Selon Benjamin Tuggle, directeur de FWS, la difficulté du plan de réintégration du loup gris du Mexique tient à la nécessité de délimiter son habitat aux zones déterminées par la loi. Ainsi, toute bête trouvée en dehors de la zone définie est immédiatement rapatriée, empêchant ainsi l'espèce d'évoluer librement. Par ailleurs, Tuggle souligne la différence de milieu d'habitat entre les deux programmes. Si le loup des rocheuses a bénéficié de conditions exceptionnelles, le cadre de réintégration au Nouveau Mexique avait fortement été impacté par les activités humaines (chasse, élevage) au préalable.

Des différences culturelles et médiatiques dans la perception de la réapparition du loup gris peuvent par ailleurs être relevées entre les deux régions. Si le loup gris des rocheuses a fait l'objet d'une couverture médiatique favorable (notamment en raison de l'écotourisme entourant le parc de Yellowstone), ce ne fut le cas des états du sud, où la réapparition de l'espèce n'a pas fait l'unanimité auprès des éleveurs de bétail. Peu convaincus de l'intérêt du programme (les générations actuelles n'ayant pas eu à côtoyer le loup gris), les éleveurs n'ont cessé de déposer des plaintes. Selon Jess Caray, enquêteur dans un comté du Nouveau Mexique, les loups seraient responsables de 200 attaques, ayant entrainé la mort de bétail ou d'animaux domestiques (bien que la réalité soit probablement bien plus importante).

Le FWS souligne ainsi le conflit latent entre les intérêts économiques (l'élevage représentant la première source de revenus pour de nombreux comtés de la région du sud ouest) et les enjeux environnementaux, à savoir la préservation de la biodiversité et des milieux naturels. La difficulté de faire aboutir ces programmes de réintégration révèle par ailleurs la nécessité de prendre en compte la perception culturelle de ces projets dans chaque région.


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Message par llaima » 14 Avr 2010, 16:48

Et oui c'est pas gagné de préserver la biodiversité même là où il y a de grand espaces disponibles comme dans l'ouest américain. Face aux rares programmes de soutient à la protection des espèces on retrouve les chasseurs pour qui la nature est leur propriété privée (ce qui est malhereusement souvent vrai vu la surface de certaines propriétés) ou d'éleveurs qui ont l'habitude de détruire tout ce qui gène à leur petit buissness : autochtones, loups, bisons... . En France l'ours a été anéanti par le braconnage dans les Pyrénnés (souvenez vous de Canelle ou de cet Ours slovène qui était sois-disant assez stupide pour dévisser du haut d'une falaise! du braconnage déguisé) ou les loups dont les populations sont persécutés par des empoisoneurs, piégeurs et biensur l'Etat qui biensur soutient ses colistiés CPNT intégrés à l'UMP.

La cohabitation harmonieuse entre l'Homme est les autres espèces devrait pourtant être naturelle dans une une société développé où les qualités fondamentales d'altruisme et d'empathie serait à la base des repports sociaux. Malheureusement dans cette société barbare l'humanité porte une face souvent hideuse portée par les vandales de la planète.
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Message par luc marchauciel » 14 Avr 2010, 22:44

(llaima @ mercredi 14 avril 2010 à 17:48 a écrit : Et oui c'est pas gagné de préserver la biodiversité même là où il y a de grand espaces disponibles comme dans l'ouest américain. Face aux rares programmes de soutient à la protection des espèces on retrouve les chasseurs pour qui la nature est leur propriété privée (ce qui est malhereusement souvent vrai vu la surface de certaines propriétés) ou d'éleveurs qui ont l'habitude de détruire tout ce qui gène à leur petit buissness : autochtones, loups, bisons... . En France l'ours a été anéanti par le braconnage dans les Pyrénnés (souvenez vous de Canelle ou de cet Ours slovène qui était sois-disant assez stupide pour dévisser du haut d'une falaise! du braconnage déguisé) ou les loups dont les populations sont persécutés par des empoisoneurs, piégeurs et biensur l'Etat qui biensur soutient ses colistiés CPNT intégrés à l'UMP.

La cohabitation harmonieuse entre l'Homme est les autres espèces devrait pourtant être naturelle dans une une société développé où les qualités fondamentales d'altruisme et d'empathie serait à la base des repports sociaux. Malheureusement dans cette société barbare l'humanité porte une face souvent hideuse portée par les vandales de la planète.

Vivant à la campagne , je ne partage pas vraiment cette vision dépréciative des éleveurs et des chasseurs. Les éleveurs ont déja souvent bien des difficultés à survivre comme ça (c'est sans doute ce que tu appelles - de manière je trouve méprisante - un "petit business"), je comprends qu'ils ne veuillent pas qu'on leur ajoute une difficulté avec un prédateur dont les prélèvements sur les populations de brebis sont très très supérieures à celles du lynx et de l'ours [je peux retrouver les chiffres]
En sud drôme, où le loup est réapparu, les éleveurs ont menacé de fermer aux randonneurs les chemins passant sur leurs terres : si ils doivent multiplier les chiens de protection pour leurs troupeaux, ils veulent éviter les accidents type attaques de chiens sur des humain s'approchant trop du troupeau.
Tout cela est bien plus compliqué que le couplet récurrent sur les méchants capitalistes (ou humains en général) qui ne respectent pas la nature. Personnellement, j'aimerais beaucoup qu'il y ait des loups autour de chez moi (et ils sont vraiment plus loin), mais j'essaie de ne pas construire ma conception de l'aménagement du territoire et de la gestion de l'environnement uniquement en fonction de mes aspirations de bobo néorural.
luc marchauciel
 
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Message par Gédéon Bourbaki » 15 Avr 2010, 08:29

a écrit :La cohabitation harmonieuse entre l'Homme est les autres espèces devrait pourtant être naturelle dans une une société développé où les qualités fondamentales d'altruisme et d'empathie serait à la base des repports sociaux
:smoke:

La cohabitation harmonieuse entre l'homme le grizli, la tarentule, et le bacille de Kock, super ! Dommage que les autres ne soient pas d'accord.
Gédéon Bourbaki
 
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Message par luc marchauciel » 15 Avr 2010, 09:30

Pour avoir une idée des chiffres pour la France : le lynx, c'est moins d'une centaine de brebis tuées chaque année ; l'ours entre 100 et 200, le loup....2 500 à 3000.
luc marchauciel
 
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Message par llaima » 15 Avr 2010, 09:41

(luc marchauciel @ mercredi 14 avril 2010 à 23:44 a écrit :
Vivant à la campagne , je ne partage pas vraiment cette vision dépréciative des éleveurs et des chasseurs. Les éleveurs ont déja souvent bien des difficultés à survivre comme ça (c'est sans doute ce que tu appelles - de manière je trouve méprisante - un "petit business"), je comprends qu'ils ne veuillent pas qu'on leur ajoute une difficulté avec un prédateur dont les prélèvements sur les populations de brebis sont très très supérieures à celles du lynx et de l'ours [je peux retrouver les chiffres]

Si certains éleveurs (pas tous car certains sont de véritables seigneurs capitalistes qui possèdent des montagnes entières et des dizaines de milliers de tête de bétail) ont des difficultés ce n'est pas à cause du loup ou de l'ours!! Les filières d'élévage sont en difficultés partout... y compris les vaches de Bretagnes!!!!! N'oublions pas que les éleveurs sont indemnisés systématiquement même sans preuve de prédation par le loup ou l'ours, prédation bien souvent qui sont le fait de chiens errants... Alors franchement il y a rien de rationnel à laisser persecuter les grands prédateurs car ceux qui le font le font au nom d'une vision de la nature d'un autre age, totalement obscurentiste. Je le répète cette relation avec l'environnement faite de sang de poison de pièges est symptomatique d'une société restée au temps barbares. A ça on peut y rajouter les jeux du cirque modernes que sont les corridas et autres combats de coq où les sentiments les plus primitifs de l'homme y sont exacerbés et biensur la chasse toujours présente bien que minoritaire mais faisant régner sa loi... et ne causant pas que des morts parmis les animaux mais aussi parmis les humains( oui on en parle jamais! si y a une agression par des bandes dans un centre ville on nous en parles durant 8 jours, si on se fait abattre sous les balles des chasseurs ça fait 2 lignes dans un quotidien régional)


Alors les amis chasseurs éleveurs moi ils me donnent la nausé rien qu'à les voir!
llaima
 
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Message par yannalan » 15 Avr 2010, 09:44

Pour être honnête, il y aussi une sacrée mortalité due aux chiens errants, souvent "déguisés" en loups, ce qui est plus "intéressant" pour les remboursements...
Le loup a un peu le même problème que les chasseurs, le gibier sauvage manque, faut se rabattre sur le gibier d'élevage... Les chasseurs élèvent le leur...pas les loups.
Les bergers ont un boulot dur, on peut comprendre qu'ils n'aient pas forcément envie de rester toute la nuit à attendre l'assaut...
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Message par llaima » 15 Avr 2010, 09:46

(luc marchauciel @ jeudi 15 avril 2010 à 10:30 a écrit : Pour avoir une idée des chiffres pour la France : le lynx, c'est moins d'une centaine de brebis tuées chaque année ; l'ours entre 100 et 200, le loup....2 500 à 3000.

2500 brebis! ouah même avec ces chiffres qui ne sont pas les attaques prouvées mais les brebis indemnisées le chiffre est ridiculeusement bas alors que chaque année les troupeaux au cours d'un estive perdent environ 10% de leur tëtes de bétail par maladie, manque de soin, accident sur falaises. Ceci les éleveurs acceptent bien que non indemnisés... mais le méchant loup avec ses longues dents et ses longues oreilles c'est uen créature de satan qui doit mourir et disparaitre!
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Message par llaima » 15 Avr 2010, 09:55

(Gédéon Bourbaki @ jeudi 15 avril 2010 à 09:29 a écrit :
a écrit :La cohabitation harmonieuse entre l'Homme est les autres espèces devrait pourtant être naturelle dans une une société développé où les qualités fondamentales d'altruisme et d'empathie serait à la base des repports sociaux
:smoke:

La cohabitation harmonieuse entre l'homme le grizli, la tarentule, et le bacille de Kock, super ! Dommage que les autres ne soient pas d'accord.

En quoi la cohabitation avec un Grizli est un problème? et la tarentule? et en plus tu rajoute le bacile de Koch sans faire de distinction... voila le resultat de classifications du type il y a l'homme (à l'image de dieu...) et les animaux ( juste des objets animés là pour servir l'homme). Moi je défends la disinction par degrés qui prend en compte les qualités de chaque espèce et fait la distingtion entre l'homme et les autres espèces tout en tenant compte que le Chimpanzé ou le Goril partagent la majeur partie de nos qualités dites humaines et que d'autres plus ou moins... Alors le bacile de Koch point de vue sensibilté, intellect, compotement on reppassera, même s'il faut pas oublier que les bactéries sont essentielles à la vie sur terre aujourd'hui
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Message par Gédéon Bourbaki » 15 Avr 2010, 10:32

(llaima @ jeudi 15 avril 2010 à 10:41 a écrit :
(luc marchauciel @ mercredi 14 avril 2010 à 23:44 a écrit :
Vivant à la campagne , je ne partage pas vraiment cette vision dépréciative des éleveurs et des chasseurs.  Les éleveurs ont déja souvent  bien des difficultés à survivre comme ça (c'est sans doute ce que tu appelles  - de manière je trouve méprisante  - un "petit business"), je comprends qu'ils ne veuillent pas qu'on leur ajoute  une difficulté avec un prédateur dont les prélèvements sur les populations de brebis sont très très supérieures à celles du lynx et de l'ours [je peux retrouver les chiffres]

Si certains éleveurs (pas tous car certains sont de véritables seigneurs capitalistes qui possèdent des montagnes entières et des dizaines de milliers de tête de bétail) ont des difficultés ce n'est pas à cause du loup ou de l'ours!! Les filières d'élévage sont en difficultés partout... y compris les vaches de Bretagnes!!!!! N'oublions pas que les éleveurs sont indemnisés systématiquement même sans preuve de prédation par le loup ou l'ours, prédation bien souvent qui sont le fait de chiens errants... Alors franchement il y a rien de rationnel à laisser persecuter les grands prédateurs car ceux qui le font le font au nom d'une vision de la nature d'un autre age, totalement obscurentiste. Je le répète cette relation avec l'environnement faite de sang de poison de pièges est symptomatique d'une société restée au temps barbares. A ça on peut y rajouter les jeux du cirque modernes que sont les corridas et autres combats de coq où les sentiments les plus primitifs de l'homme y sont exacerbés et biensur la chasse toujours présente bien que minoritaire mais faisant régner sa loi... et ne causant pas que des morts parmis les animaux mais aussi parmis les humains( oui on en parle jamais! si y a une agression par des bandes dans un centre ville on nous en parles durant 8 jours, si on se fait abattre sous les balles des chasseurs ça fait 2 lignes dans un quotidien régional)


Alors les amis chasseurs éleveurs moi ils me donnent la nausé rien qu'à les voir!

, les indemnisations indues, les accidents de chasse, la corrida, les ours, etc... Que de confusion ! :altharion:

L'article ouvrait une réflexion sur les difficultés objectives que posent la réintroduction d'espèces sauvages. Il semblerait que le sujet en lui-même ne t'intéresse pas.

a écrit : Pour être honnête, il y aussi une sacrée mortalité due aux chiens errants, souvent "déguisés" en loups, ce qui est plus "intéressant" pour les remboursements...
c'est fort possible, mais y a-t-il des données fiables sur le sujet.

a écrit :Les bergers ont un boulot dur, on peut comprendre qu'ils n'aient pas forcément envie de rester toute la nuit à attendre l'assaut...
oui, on peut le comprendre. Quand bien même le phénomène est limité, on peut comprendre que cela sucite des inquiétudes, la question est de savoir comment on fait pour que les attaques de troupeaux restent un phénomène marginal .
je ne vois pas pourquoi ces inquiétudes seraient moins légitimes que les aspirations des "éco-touristes".

Je me souviens lors de mes dernières vacances dans les pyrénnées avoir pu admirer les vautours fauves qdans la vallée d'Ossau ui malheureusement ont un peu trop prospéré et s'attaquent à présent à du bétail, alors qu'il s'agit naturellement de charognards.

vautours pyrénées

Gédéon Bourbaki
 
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