Jusqu'à 750 milliards "pour rassurer les marchés&qu

Dans le monde...

Message par Zelda » 10 Mai 2010, 07:48

Pour ceux qui n'ont pas suivi l'actualité depuis hier :

http://www.liberation.fr/economie/01016345...lliards-d-euros

C'est horrible.

Les journalistes parlent en boucle "des marchés", ces fameux marchés anonymes comme l'a fait remarquer Matrok ici, expression qui n'est qu'un cache sexe des spéculateurs un tel et un tel (Paribas, Société Générale pour ce qui est des spéculateurs sur la crise grecque).
Mais ouf, réjouissez-vous braves gens, l'euro semble remonter.

Pas un mot sur l'idée numéro 2 : qui va payer in fine ? Quand les Etats banquent, qui banque, si ce n'est les populations ? Si vous me trouvez un article qui aborde la question dès maintenant, même sur le mode "c'est un mal nécessaire"... thanks.

Autre chose, les infos télé laissent penser que le FMI donne alors qu'il prête... Nuances...

La presse libre... libre de dire tous les mensonges et de taire toutes les vérités...

ça me fait un effet horrible : pour employer une métaphore familiale : c'est comme si le père joue au poker et perd des fortunes, et la mère le dispute vaguement, tout en lui filant (sur le budget de la nourriture pour les enfants) de quoi rejouer doublement le soir même...
Zelda
 
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Message par Surgut » 13 Mai 2010, 13:42

Annonce de baisse de salaire des fonctionnaires de 5% en Espagne. " Ce n'est pas d'actualité ici" a dit un ministre français. Mais rien que l'évocation fait froid dans le dos.
Surgut
 
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Message par luc marchauciel » 14 Mai 2010, 12:18

J'ai bien aimé ce texte de Frédéric Lordon sur le site du Diplo, qu'en pensez vous ?

http://blog.mondediplo.net/2010-05-11-Sauv...s-jusqu-a-quand

Voici pour la bonne bouche la conclusion :

a écrit :
Une autre formulation de ce principe est : un secteur bancaire privatisé n’est pas tolérable. À mettre bout à bout le nombre des concessions que la finance bancaire aura fait avaler aux corps sociaux depuis trois ans, c’est une idée qui aurait tout pour faire son chemin. Il faut croire que ça n’est pas encore suffisant à en juger par le méga-plan de sauvetage européen du 9 mai qui ne change rien aux structures déterminant le rapport des pouvoirs (dits) souverains et de la finance, et finalement accorde à cette dernière absolument tout de ce qu’elle demande : d’un côté les plans de rigueur pour les populations, de l’autre les garanties pour elle ! Il est vrai que la joie de la finance découvrant le 10 au matin, au gros paquet de 750 milliards d’euros, que Noël est en mai est touchante. Quoique un peu mêlée de quelques envies de cogne si l’on se met à penser que les retraites en France vont gaillardement vers leur démantèlement pour une impasse de 30 milliards à l’horizon de vingt ans. Pour le coup l’interprétation des marchés est la bonne, en tout cas à court terme : toutes les valeurs bancaires sont à la hausse, c’est si bon de se savoir aimées. Si – mais on se demande bien par quel miracle – une secousse politique de grande ampleur venait à se produire, une secousse dont il est de plus en plus évident que les gouvernements ne seront pas l’origine, et qu’une nouvelle donne apparaisse à l’horizon, alors il faudrait y inclure formellement le principe de prohibition de la capture des biens communs – comme la stabilité et la sécurité financière lato sensu – par des intérêts privés, et en tirer la conclusion opérationnelle qui s’en suit logiquement : nationalisation puis socialisation du système bancaire.

Comme souvent le passage de la colère rentrée à la colère ouverte ne demande qu’un mot de trop, un abus marginal dans l’abus général, une provocation surnuméraire, la plupart du temps pas même consciente dans l’esprit du provocateur. Remercions donc sous ce rapport l’excellent Baudouin Prot, président de BNP-Paribas et de la Fédération bancaire française, qui, alors même qu’on n’en était pas à sauver la Grèce et aligner les centaines de milliards, s’inquiétait d’une possible taxation des banques – sans oublier de joindre la menace à l’« inquiétude » : « une taxe réduirait les fonds propres dont le niveau conditionne la solidité et la capacité à accorder des prêts des banques […] Si l’on va trop loin, on va rendre le crédit plus rare et plus cher ». On ne saurait énoncer la capture en termes plus transparents. Ni mieux fouetter les envies d’aller « trop loin ». Et même encore beaucoup plus loin.

luc marchauciel
 
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Message par cali » 15 Mai 2010, 23:25

Quelques intellectuels isolés endurent un laborieux chemin de croix et découvrent pas à pas la réalité du fonctionnement du capitalisme, la domination du capital financier et ses ravages, voir même la nécessité d'une action violente pour arracher le pouvoir à la bourgeoisie financière. C'est le cas de Lordon, qui semble évoluer plus vite et voir plus loin que tous les autres. Hélas, même lui ne peut que rester à la remorque des événements et les analyser sur une base empirique, à partir de son expérience toute neuve (càd les 30 dernières années). Le reste de l'histoire, si nécessaire pour passer du commentaire épouvanté et rageur à des perspectives politiques, reste pour eux comme la face cachée de la lune. Ainsi ne peuvent-ils se poser de questions sur les causes profondes des crises du capitalisme, sur la plausibilité ou non des politiques réformistes qu'ils préconisent (réguler, nationaliser, etc), sur le rôle des organisations syndicales dont Lordon attendait naïvement qu'elles prenne la tête de la mobilisation contre la domination de la finance, etc. Ce retard chronique sur les événements et leur cécité politique limitent beaucoup l'utilité de leur contribution à une prise de conscience large de ce qui est en train de se passer. Seule une intervention politique de la classe ouvrière sur les événements actuels, révélant non seulement les contradictions fondamentales, mais surtout révélant une force sociale d'une puissance comparable à la bourgeoisie capitaliste, pourra faire sauter le couvercle du conformisme, de l'empirisme, de l'hostilité superstitieuse au marxisme de cette catégorie d'intellectuels. C'est dommage, mais c'est comme ça.
cali
 
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