L'assemblée nationale marque les esprits...
Mais peut-être qu'à 1 000 devant, le projet sera retiré.
Quoi qu'il en soit, la sortie du leader de la CFDT, à moins d'une semaine de la grande mobilisation contre la réforme des retraites, sème le trouble.a écrit :le figaro d'aujourd'hui !
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Retraites : l'ouverture de François Chérèque!
Tout en réaffirmant son opposition à la réforme, le patron de la CFDT fait quatre propositions pour dénouer le conflit.
Une ouverture qui ne porte pas son nom. Tout en réaffirmant, mercredi, «son désaccord global sur le projet de loi» et en appelant toujours les Français à se mobiliser le 7 septembre contre la réforme des retraites, François Chérèque a fait un geste envers le gouvernement. Dans un entretien au journal Le Monde , le secrétaire général de la CFDT a concédé - et c'est une première - vouloir «faire avancer tout ce qui permettrait d'en atténuer les effets» et surtout «faire modifier tout ce que l'on pourra faire modifier». Et le leader syndical - qui exigeait jusqu'alors de négocier de son seul contre-projet - de faire quatre propositions à Éric Woerth, le ministre du Travail.
François Chérèque demande ainsi de maintenir à 65 ans la borne d'âge pour l'attribution de la retraite à taux plein «jusqu'en 2018, date à laquelle il est prévu de réaborder la question des retraites». Et non de la relever jusqu'à 67 ans à compter du 1er juillet 2016, au rythme de 4 mois par an. Bref, de reculer seulement d'un an et demi la mise en œuvre de cette mesure qui, selon lui, «pénalise les femmes et les ouvriers» et non de la supprimer du projet de loi. Le secrétaire général de la CFDT demande encore au gouvernement de revoir sa copie sur trois points annexes: les carrières longues, la pénibilité et les polypensionnés, soit les trois domaines qui seront justement précisés par des amendements lors du débat parlementaire qui débute le 7 septembre. Enfin, le leader syndical exige une réponse «avant la réunion de l'intersyndicale» prévue le 8 septembre dans l'après-midi.
Une double attitude
«François Chérèque donne l'impression de renoncer à la retraite à 60 ans», analyse un expert en relations sociales. «Il tend la main au gouvernement pour préparer une fin de conflit la moins douloureuse possible, explique le patron d'une autre centrale. Il a compris qu'il ne le ferait pas reculer sur le passage à 62 ans, mais veut négocier des contreparties.» Une analyse partagée à l'Élysée, où l'on n'est pas surpris par les demandes du leader de la CFDT. «François Chérèque veut montrer qu'il n'est pas dans une position de fermeture, comme la CGT, et cherche à se différencier. Il cherche aussi à obtenir des concessions du gouvernement pour pouvoir dire à sa base que le conflit dur dans lequel la CFDT s'est lancé n'aura pas été vain.»
À la CFDT, on revendique cette avancée. «On a une double attitude, reconnaît un proche de François Chérèque: on reste opposé à une réforme injuste, mais on cherche à avancer sur des points que l'on a déjà dénoncés.» L'objectif est assumé: pousser le gouvernement à faire des concessions qui seront à porter au crédit de la CFDT. La centrale cédétiste, qui avait soutenu la réforme Fillon de 2003 et voudrait tourner la page pour pouvoir se concentrer sur d'autres dossiers chauds comme celui de l'emploi des jeunes, craint que ses militants lui reprochent de les avoir enfermés dans un conflit sans avoir obtenu quoi que ce soit. Bref, d'avoir manifesté et fait grève «pour rien».
Montrer que l'Élysée a cédé!
Reste à savoir comment va réagir le gouvernement. Pour l'heure, rien n'est décidé, mais l'appel du pied lancé par François Chérèque a été reçu 5 sur 5 à l'Élysée. La réponse est non seulement économique - «accéder aux demandes de la CFDT nécessiterait de trouver plusieurs milliards de recettes nouvelles», précise un conseiller du chef de l'État - mais aussi politique et stratégique. «François Chérèque veut montrer que nous avons cédé après la manifestation du 7 septembre, résume-t-on à l'Élysée. A-t-on intérêt à le faire? Cela mérite réflexion.»
(Zorglub @ mercredi 1 septembre 2010 à 20:32 a écrit : L'assemblée nationale marque les esprits...
Mais peut-être qu'à 1 000 devant, le projet sera retiré.
(meichler @ vendredi 3 septembre 2010 à 19:16 a écrit : une concrétisation du «rassemblement au grand jour des exploités» pour la défense de leurs droits et de leurs intérêts de classe, et en même temps une force politique concentrée et centralisée sur un objectif commun qui ferait enfin entendre le vent du boulet aux oreilles des bourgeois et du gouvernement.
a écrit :On peut toujours ironiser, se moquer. Il n'en demeure pas moins que c'est encore là que se votent les lois, et, n'en déplaise à Thibault, une fois votées, elles sont appliquées (cf. la «réforme» des retraites de 2003...), surtout lorsqu'elles abaissent les droits ouvriers et favorisent le capital.
(Zorglub @ vendredi 3 septembre 2010 à 20:32 a écrit : Avec du conditionnel, on fait beaucoup de choses.
Une manif devant Matignon ça marche aussi ?
L'avenir commence toujours par le conditionnel. Ne rien dire de plus que les appareils syndicaux relève en effet plus de l'indicatif, sinon de l'impératif, mais avec ça on ne va pas «faire» grand-chose, sinon un défilé de plus, on replie les banderolles et au boulot, et si ça veut encore bouger : quelques "reconduites" bien dispersées et les plus décidés seront eux aussi découragés, démoralisés. Et surtout, Sarko-Fillon-Woerth pourront sans dommage faire passer (À L'ASSEMBLÉE NATIONALE, précisément) leur loi pourrie.
Mais on peut toujours parler d'autre chose, comme : «imposer une autre réforme» comme dit la direction confédérale CGT («Ensemble» n°30, septembre 2010). Ça c'est pas du «conditionnel», c'est carrément du foutage de gueule.
Mais il vaut mieux, en effet, ne pas «prendre de risques» : s'opposer à toute manifestation centralisée, puissante, là où ça se décide, c'est choisir la voie la plus sûre pour permettre au gouvernement de "légiférer" sans encombre, tout en faisant semblant d'«agir».
La lutte des classes n'est pas une "protestation" relevant de l'«opinion», mais un combat matériel pour s'opposer effectivement aux empiètements incessants de la classe ennemie sur nos intérêts et (ce qui reste de) nos droits conquis. C'est pourquoi il faut aller LÀ OÙ ÇA SE DÉCIDE et pas en promenade n'importe où, partout sauf là où c'est important.«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)
(Ottokar @ samedi 4 septembre 2010 à 07:50 a écrit : ...Ni 36 ni 68 n'y ont été autant que je me souvienne de ce qu'on m'a raconté....
Juin 36, mai 68, deux expériences très importantes, où les travailleurs n'ont pas réussi à prendre le pouvoir, en effet... Le «pouvoir est à prendre», comme on disait, oui, mais où ça, comment, par quel moyen, avec quels outils ? Menacer le pouvoir, secouer la classe possédante c'est bien, les renverser c'est ce qu'il faut.«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)
(meichler @ dimanche 5 septembre 2010 à 13:37 a écrit :(Ottokar @ samedi 4 septembre 2010 à 07:50 a écrit : ...Ni 36 ni 68 n'y ont été autant que je me souvienne de ce qu'on m'a raconté....
Juin 36, mai 68, deux expériences très importantes, où les travailleurs n'ont pas réussi à prendre le pouvoir, en effet... Le «pouvoir est à prendre», comme on disait, oui, mais où ça, comment, par quel moyen, avec quels outils ? Menacer le pouvoir, secouer la classe possédante c'est bien, les renverser c'est ce qu'il faut.
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