Hors la loi, film de Rachid Bouchareb

Message par Zelda » 28 Mars 2010, 10:24

La suite d'Indigènes...

Avec encore Sami Bouajila. :wub:


Et on reparle de Sétif cette fois.

J'ai hâte qu'il sorte.


http://www.elwatan.com/Rachid-Bouchareb-Cineaste-algerien
Zelda
 
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Message par interluttant » 25 Sep 2010, 15:09

Ben là il est carrément sorti !
Je vais le voir demain, je crains que Jamel Debbouze cabotine, mais on va voir.

(P.S. perso et hors-sujet : Zelda, ton dicton "même une montre arrêtée donne parfois l'heure juste", j'espère que ce n'est pas une critique voilée de la politique de LO parce que ce cerait vraiment perfide :D )
interluttant
 
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Message par Zelda » 25 Sep 2010, 23:23

J'en viens.
Je pense que ça vaut le coup, pour les gens qui s'intéressent à la politique, non pas que ça laissera des traces dans l'histoire du cinéma, mais parce que c'est la première fois qu'on voit tout cela du point de vue non français.
Politiquement, bien que n'étant pas une spécialiste de la période, je ne trouve rien à redire.
On voit bien des aspects, la scélératesse de l'Etat français en premier bien sûr, mais aussi, le cynisme du FLN qui emploie également des méthodes de brigand pour s'imposer en tant qu'appareil d'Etat. Pourtant, on comprend l'engagement et la révolte des deux frères. En dehors de l'artifice de narration qui centre tout sur une seule famille pour rendre l'intrigue plus simple, c'est un film qui m'a paru assez réaliste au final. Deux, trois scènes m'ont parue particulièrement touchantes, pas les plus grandiloquentes.

A voir donc, à mon avis.
Zelda
 
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Message par Zelda » 26 Sep 2010, 07:52

Le film n'est évidemment pas un documentaire, et je ne lui reproche pas.
Je me sers simplement de ce fil pour faire quelques rappels des faits et des chiffres ici :
Si vous allez voir ce film en famille ou avec des amis, vous aurez de quoi discuter en sortant.

source wikipedia

Sur Sétif :
a écrit :
Les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata sont des répressions sanglantes d'émeutes nationalistes qui sont survenues en 1945 dans le département de Constantine, en Algérie française.

Elles débutent le 8 mai 1945 : pour fêter la fin des hostilités et la victoire des Alliés sur les forces de l'Axe, un défilé est organisé. Les partis nationalistes algériens, profitant de l'audience particulière donnée à cette journée, décident par des manifestations d'abord pacifiques de rappeler leurs revendications patriotiques. Mais un policier tire sur un jeune Algérien tenant un drapeau de l'Algérie et le tue, ce qui déclenche des émeutes entre Algériens et Européens, avant que l'armée n'intervienne.

Il y aura parmi les Européens plus d'une centaine de morts et autant de blessés. Le nombre des victimes autochtones, difficile à établir, est encore sujet à débat en 2010 ; les autorités françaises de l'époque fixèrent le nombre de tués à 1 165, un rapport des services secrets américains à Alger en 1945 notait 17 000 morts et 20 000 blessés, le gouvernement algérien avance le nombre de 45 000 morts, alors que suivant les historiens le nombre varie de 8 000 (Charles-Robert Ageron, Charles-André Julien) à 15 000 victimes. Pour Antoine Benmebarek, l'administrateur chargé de la région de Sétif lors du massacre, il s'élèverait à 2 500 morts[1].


Sur le 17/10/61 à Paris

a écrit : Le couvre-feu [modifier]

Le 5 octobre, le préfet de police Papon diffuse un communiqué de presse qui institue un couvre-feu pour les Nord-Africains. « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20h30 et 5h30 du matin. » Officiellement, il s'agissait « de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes algériens »[25]. En fait, il s'agit pour Papon de riposter au FLN pour prendre un avantage définitif dans la « Bataille de Paris » qui oppose depuis 1958 le FLN qui entend contrôler toute la population algérienne vivant dans la région parisienne à la police parisienne dirigée par Papon[26]. Le couvre-feu est effectivement une gêne considérable pour les activité du FLN dont les activités étaient vespérales et nocturnes[26]. Parallèlement, les services de la SATFMA délivrent en grand nombre des laisser-passer, de mille à quinze cents par semaine. Le 15 novembre, sur les 90 000 travailleurs algériens du département de la Seine, 14 000 auront obtenu un laisser-passer[26].

Sur le plan intérieur, le couvre-feu est violemment critiqué pas seulement par les forces de gauche comme le parti communiste et la CGT, mais également par le MRP, et même par le commissaire Dides, ancien député poujadiste qui présente la mesure comme « une manifestation de racisme contraire à nos traditions »[26]. Selon la constitution de 1958, les Algériens étaient des citoyens à part entière et ils ne devaient donc pas être l'objet de mesures discriminatoires. Les 30 députés algériens dénoncent eux-aussi ces « mesures vexatoires, discriminatoires, pour ne pas dire racistes »[27]. C'est d'ailleurs parce que le couvre-feu est légalement indéfendable que, selon communiqué de Papon, il est seulement conseillé de s'abstenir de circuler la nuit. La police a naturellement donné à ce « conseil » un caractère tout à fait impératif[27].
La manifestation du 17 octobre [modifier]
Le FLN décide de riposter au couvre-feu en organisant une manifestation [modifier]

Tout de suite après l'établissement du couvre-feu, le responsable parisien Zouaoui envoie au comité fédéral un rapport : il y mentionne le couvre-feu et la dureté de la répression engagée par Papon. Il préconise des actions nocturnes rassemblant hommes, femmes et enfants. Après avoir consulté en Belgique, le 10 octobre, les hommes de terrain, Zouaoui, Saddek et Omar Ouhadj, syndicaliste de l'AGTA (Amicale générale des travailleurs algériens), le comité fédéral conduit par Omar Boudaoud se réunit à Cologne et fournit des instructions détaillées pour une série d'actions articulé en trois phases. Le 14 octobre, Zouaoui transmet à son tour son plan d'actions détaillé au comité fédéral: Action de masse dans la soirée du mardi 17 octobre, grève des cafés, commerces et hôtels le 18 et manifestation de femmes et d'enfants le 20[28],[29].

Le mot d'ordre est donné aux militants qui ne doivent le communiquer à la base que dans la journée même du 17 octobre pour que la police soit au courant le plus tard possible. Tous les Algériens, hommes, femmes et enfants doivent participer à la manifestation. Le port d'armes est absolument interdit. Les hommes seuls et les familles ont pour mission d'atteindre à 20h30 un certain nombre de lieux sur les principaux boulevards et places de la capitale[30]. La participation à la manifestation revêt un caractère obligatoire pour les populations contrôlées par le FLN, ce qui n'empêche pas que par sympathie la majorité des manifestants penche du côté du FLN[31].
Mise en place du dispositif de police [modifier]

Ce n'est que dans la journée du 17 que l'information parvient au cabinet de Papon. À 16h20, tous les services de la préfecture de police reçoivent un télégramme informant que « Le FLN ordonne à tous les FMA de sortir ce soir 17 octobre en fin d'après-midi et en soirée sur les grands axes de la capitale [...] afin de manifester pacifiquement contre les récentes mesures préfectorales ». Consigne est donnée dans ce même télégramme d'appréhender les manifestants, de conduire les hommes au Palais des sports, les femmes et les enfants devant être conduits au poste de police de la rue Thorel, dans le IIeme arrondissement[26]. Pour faire face à la manifestation, la préfecture mobilise 716 hommes de la police municipale, 662 hommes de la Gendarmerie mobile et 280 CRS, soit au total 1658 hommes, à peine quelques sections de plus que pour les journées de monômes du Bac, remarque Jean-Paul Brunet qui verra dans cette faiblesse des effectifs l'un des facteurs ayant conduit à la violence[26], ce qui n'est pas le point de vue de House et MacMaster[32].

La tension des policiers est extrême. Sur les fréquences districts utilisée par la police et que peuvent capter les policiers qui rejoignent dans leurs cars leurs lieux d'affectation, circulent des rumeurs signalant que cinq policiers ont déjà été tués par les Algériens[33].
La manifestation du 17 octobre [modifier]

Les différents historiens ayant travaillé sur cette journée du 17 octobre, Jean-Luc Einaudi, Jean-Paul Brunet et les britanniques Jim House et Neil MacMaster font ressortir que la répression policière de la manifestation sera d'une violence extrême, causant des dizaines de morts parmi les manifestants algériens.

Le FLN avait prévu de concentrer la manifestation sur trois grands secteurs, zone de l'Étoile pour les Algériens de la banlieue ouest, les boulevards Saint-Michel et Saint-Germain pour ceux de la banlieue sud et enfin les Grands boulevards pour ceux de la banlieue nord et nord-est[34]. Le 17 octobre, il pleut en fin d'après-midi. Entre 20 000 et 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, vêtus de l'habit du dimanche pour témoigner de leur volonté de dignité, commencent à se diriger vers les points de regroupements[35].

Une colonne de 10 000 personnes en provenance des bidonvilles de la banlieue ouest : Nanterre, Bezons, Courbevoie, Colombes et Puteaux, se rassemble au rond-point de la Défense et se dirige vers le Pont de Neuilly en vue de gagner le secteur de l'Étoile. Cette colonne est bloquée au pont de Neuilly où est installée une section de la FPA, sept hommes du commissariat de Puteaux et ultérieurement une section d'une compagnie d'intervention, soit en tout 65 hommes. C'est ici, au Pont de Neuilly que se déroule un des affrontements majeurs de la soirée. Jusqu'à 19 heures, la police arrive à faire face et à diriger au fur et à mesure des arrivées 500 Algériens vers le commissariat de Puteaux. Lorsque des milliers de manifestants sont au contact des policiers, ceux-ci doivent faire usage de leurs « bidules », ces longs bâtons en bois dur de 85 cm de long. Une cinquantaine de manifestants arrivent quand même à passer. Des coups de feu sont tirés. D'après Brunet, ce sont sans doute les « chocquistes » du FLN qui auraient tiré en l'air les premiers coups de feu pour provoquer un affrontement[36]. D'après House et MacMaster, c'est plus vraisemblablement la police car aucun policier n'a été touché[37]. Que les policiers aient tiré et qu'ils se soient livrés à des actes d'une violence extrême n'est pas contesté. Qu'il y ait eu des morts dans ce secteur, que durant toute la nuit des hommes aient pu être jetés dans la Seine depuis les ponts de Neuilly, d'Argenteuil ou d'Asnières ne l'est pas non plus [36],[37].

D'autres manifestants ont pu joindre le secteur de l'Étoile par le métro, mais de nombreux cars de police se tiennent prêts à recevoir les Algériens qui sortent des bouches de métro pour les diriger vers les centres d'internement. Plus de 2 500 Algériens sont appréhendés dans ce secteur où les violences restent à un niveau modeste. Il en est de même dans les secteurs de la Concorde et dans une moindre mesure, de l'Opéra où 2 000 manifestants sont conduits aux centres d'identification[38].

Par contraste, les incidents du secteur des Grands Boulevards sont particulièrement violents et sanglants. Les Algériens avaient pu réussir leur rassemblement place de la République. Ils brandissent des drapeaux et écharpes aux couleurs vertes et blanches du FLN et scandent les slogans « Algérie algérienne », « Libérez Ben Bella ». Ils se heurtent à deux compagnies de CRS devant le cinéma Rex. Des coups de feu partent d'un car de police transportant des interpellés vers le commissariat de la rue Thorel et qui est bloqué par des manifestants. Après les événements, l'état de la voie publique sera comparable à celui du Pont de Neuilly : débris de verre, chaussures perdues, flaques de sang, nombreux blessés gisant sur le trottoir[39],[40].

Le troisième secteur d'affrontements violents est celui du secteur Saint-Michel Saint-Germain, à proximité de la préfecture de police dans la cour de laquelle les cars de la police déversent des flots de manifestants interpellés, plus d'un millier au total. Dans la rue, les forces de police encerclent les manifestants qu'ils chargent et frappent. Pour échapper aux coups des policiers, certains préfèrent se jeter du Pont Saint-Michel. Des échauffourées se prolongent jusqu'à 22h30 boulevard Saint-Germain et dans le secteur de Saint-Sulpice où des coups de feu sont tirés[41],[42].
La nuit du 17 au 18 octobre dans les centres d'identification [modifier]

Entre 17h et minuit, une noria incessante de cars de police et d'autobus réquisitionnés débarquent entre 6 000 et 7 000 algériens au Palais des sports de la porte de Versailles. Au cours de ces transports, les corps sont parfois empilés les uns sur les autres. Après une heure du matin, les 32 derniers cars, contenant 2 623 « FMA » (Français musulmans d'Algérie, selon la dénomination de l'époque) sont dirigés vers le Stade de Coubertin[43]. Des centaines de manifestants blessés ont été dirigés sur des hôpitaux. Dans cinq hôpitaux seulement, on compte 260 blessés hospitalisés. Jean-Paul Brunet note que sur ces 260 blessés, 88 sont entrés entre le 19 et le 21, ce qui témoignerait de la persistance des brutalités policières bien au-delà de la nuit du 17 octobre[44]. Parmi les policiers, une dizaine a été conduite à la Maison de santé des gardiens de la paix pour des blessures légères[43]. Certains des blessés hospitalisés viennent du Palais des sports où les 150 policiers qui assurent la garde des détenus se livrent à des brutalités dont le syndicaliste policier Gérard Monate dira dans les semaines suivantes « ...d'après ce que nous savons, il y a eu une trentaine de cas absolument indéfendables »[43]. Tous les internés ne sont pas systématiquement frappés au Palais des sports, mais des sévices sont également exercés avant l'arrivée, dans les commissariats ou pendant les transports[43]. Jean-Luc Einaudi a recueilli nombre de témoignages d'appelés du contingent affectés au service sanitaire, d'assistantes sociales et même de certains policiers décrivant la « vision d'horreur » qui les a saisis à l'entrée du Palais des sports ou du Stade de Coubertin[45]. Les sévices sur les détenus se poursuivent jusqu'au 20 octobre où la salle de spectacle doit être libérée pour un concert de Ray Charles[46].

Dans la cour de la préfecture de police de l'île de la Cité les 1 200 détenus sont reçus par des « comités d'accueil ». Vingt blessés graves, souvent victimes de traumatisme crânien doivent être évacués vers l'Hôtel-Dieu et d'autres hôpitaux[47],[48].


D'ailleurs, on lira avec profit toute cette page :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_du_17_octobre_1961

Pour ceux que le sujet intéresse, je recommande deux livres très forts :

La question d'Henri Alleg, récit autobiographique de la torture de l'auteur
et Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli, roman (écrit en 1967) sur une ouvrière de Citroën dans les années 60 qui vit une histoire d'amour avec un ouvrier algérien. On y voit l'ambiance en France à l'époque.
Zelda
 
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Message par interluttant » 26 Sep 2010, 20:26

Moi je n'y ai pas vu nonplus d'erreurs historiques, mais je ne suis pas spécialement une réféfrence en histoire.
Mais y a Benjamin Stora qui a des diplomes qui critique le film. Quand il dit
a écrit :La distorsion discrète de la vérité historique a beau répondre à un impératif de cinéma spectaculaire, à mi-chemin entre western et film policier d’action, elle noie la complexité des situations politiques dans la contemplation sidérée d’une violence pure.

je demande : qui contemple sidéré la violence pure ? Moi ça me fait toujours un peu marrer les gens qui croient parler d'assez haut pour parler pour les autres.
Y a eu de l'horreur et on la voit dans ce film à voir à mon avis.

article de Benjamin STORA : ici
interluttant
 
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Message par Zelda » 26 Sep 2010, 21:10

Merci pour cet article Interluttant.
J'ai envie de rebondir sur quelques idées de Benjamin Stora ; Une critique me semble juste, le reste me donne l'impression qu'il a visionné le film d'un oeil distrait.

Attention spoilers : Mais c'est pas moi, c'est Benjamin qu'a commencé.

a écrit :
Le choix de la contraction mythologique dans une unité de temps de vingt-quatre heures est parfaitement adapté aux exigences du cinéma, mais il sert aussi l’impératif de sensationnalisme. Même remarque concernant l’évocation de la trajectoire des «porteurs de valise», les militants de la gauche française qui ont aidé le FLN: pour l’un (ou, comme dans le film, l’une) d’entre eux qu’animaient des sentiments amoureux, l’immense majorité de ces porteurs de valise avaient un agenda essentiellement politique, idéologique, et ils ont fait sévèrement abstraction d’eux-mêmes.

La jeune femme ne milite pas par amour ! La preuve, elle porte des valises avant de rencontrer Abdelkader. On la voit même râler auprès de ses camarades avec une phrase du genre "C'est tout ce qu'on peut faire pour aider la cause algérienne ???". C'est après et petit à petit que ces deux-là tombent amoureux. Ca n'en fait pas une midinette sans ciboulot.
a écrit :
Autre scène, autre concession à la part mythologique de la réalité: lorsque Bouchareb montre Samy Bouadjila dans l’usine, il imagine, en une scène improbable pour une situation d’hostilité et de violences policières, que celui-ci bat publiquement le rappel pour le FLN! Cette organisation agissait dans un cadre strictement clandestin, et on imagine très mal une telle séquence...

Ca me paraît vrai par contre. A la rigueur quand il parle arabe vite fait, et encore. Et les chefs lui disent très gentiment que "bon... on arrête avec la politique maintenant"... C'est sûr que ça, à la réflexion, ça ne passe pas.
a écrit :
L’évocation de la guerre ouverte entre le FLN et le mouvement indépendantiste rival, le MNA de Messali Hadj, n’est, quant à elle, guère plus convaincante: si on tuait un militant, ce n’était pas pour lui voler son frigidaire...

Alors là, il s'est endormi. Il mélange deux séquences qui n'ont rien à voir.
PS : c'est une des scènes que je préfère, bien qu'elle soit atroce, l'exécution du militant du MNA sur fond de radio gai... C'est encore plus sordide.

Une autre que j'aime beaucoup, et qui n'a rien de politique : Abdelkader et Messaoud qui écoutent la musique occidentale, l'un aime, l'autre pas.

Enfin, la mère qui jette littéralement Saïd quand elle sait ce qu'il fait. Ca fait carrément plaisir. Elle est bien, la mère. Du coup, la scène où Messaoud, qui a pourtant fait l'Indo, pleure comme un enfant en lui disant qu'il tue des gens sans arrêt pour la cause, elle sonne juste, enfin pour moi. Non, c'est un film qui fait bien réfléchir. Encore une fois pas pour des qualités cinématographiques originales, mais c'est un film politique, pas historique sans doute, je comprends Bouchareb quand il dit cela, mais politique et grand public.
Zelda
 
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Message par quijote » 27 Sep 2010, 00:16

il y a une scène que je trouve invraisemblable c 'est quand Abdelkader qui a kidnappé le flic "ancien résistant " , essaie de faire appel à sa conscience d'ancien résistant .. de façon chevaleresque , il le libère , après l avoir reçu à visage découvert .. alors , là y crois pas trop et ça ne se passait comme ça .. je pense que dans ces cas , on ne faisait pas de quartier . Autre point : on passe assez rapidement sur la rivalité FLN ET Mna ..oh! je sais , ils ne se faisaient pas de quartier mais les spectateurs de maintenant , jeunes , risquent de ne pas trop comprendre .Pourquoi cette guerre fratricide , peuvent-ils se demander ?. la partie que j'ai le plus aimé , c'est au début : l 'expulsion de cette famille de ses terres ancestrales , le massacre de Sétif , là ça dit bien les choses et dénonce bien les crimes de l 'impérialisme et puis aussi la vie plus tard dans les bidonvilles de Nanterre , très vraie , très saisissante..
Mais dans l'ensemble j 'ai trouvé ce film bien , mettant le doigt sur bien des épisodes de la sale guerre qu'on a tendance à oublier.
quijote
 
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Message par artza » 27 Sep 2010, 08:27

(quijote @ lundi 27 septembre 2010 à 01:16 a écrit :il y a une scène que je trouve invraisemblable c 'est quand Abdelkader qui a kidnappé le flic "ancien résistant " , essaie  de faire appel à sa conscience d'ancien résistant .. de façon chevaleresque , il le libère , après l avoir reçu à visage découvert .. alors , là  y crois pas trop et ça ne se passait comme ça .. je  pense que dans ces cas , on ne faisait pas de quartier . Autre point : on passe assez rapidement sur la rivalité FLN ET Mna ..oh! je sais , ils ne se faisaient pas de quartier mais les spectateurs de maintenant , jeunes , risquent de ne pas trop comprendre .Pourquoi cette guerre fratricide , peuvent-ils se demander ?. la partie que j'ai le plus aimé , c'est au début : l 'expulsion de cette famille de ses terres ancestrales , le massacre de Sétif , là ça dit bien les choses et dénonce bien les crimes de  l 'impérialisme et puis aussi la vie plus tard dans les bidonvilles de Nanterre , très vraie , très saisissante..
Mais dans l'ensemble j 'ai trouvé ce film bien , mettant le doigt sur bien des épisodes de la sale guerre qu'on a tendance à oublier.

Cette scène est non seulement peu vraisemblable mais conforte des idées courantes mais fausses.

Comparer l'Algérie française et la France occupée n'a pas grand sens.
Comparer les combats du FLN et ceux de la Résistance française c'est plus embrouiller les choses que les éclairer. C'est attribuer mensongèrement à la Résistance des vertus émancipatrices, révolutionnaires qu'elle n'avait pas.

La France n'était pas une colonie allemande mais un pays impérialiste momentanément vaincu.

Il y avait un état français avec une armée, une police bien efficace pour rafler les juifs, une justice qui envoya des communistes à la guillotine et des colonies bien gardées par une armée qui ensuite "libéra la patrie".
Les gosses de France étaient scolarisés à 100% en français et pas à 10% en allemand!
Les paysans n'étaient pas expulsés de leurs terres pour y installer des colons allemands!

La Résistance n'était certainement pas anti-colonialiste et pour elle l'indépendance des colonies n'était pas à l'ordre du jour.
Les ministres résistants (PC, PS)de 1945 montrèrent comment ils défendaient l'Empire à Sétif comme à Madagascar...

L'expulsion de la famille paysanne au début du film =D> c'est ça le colonialisme entre autre.

Les relations MNA-FLN, j'ai trouvé pas mal les débuts difficiles du FLN en France, les méthodes pour le moins musclées des uns et des autres et leur relation pour le moins autoritaire avec les masses comme ils disaient.

Bien aussi le rappel des condamnations à mort rarement évoquées sans doute pour épargner la"justice" et les magistrats qui les prononcèrent en toute légalité.

L'attitude "dragueuse" de la jeune "porteuse de valises" m'a géné, me rappelant trop une certaine propagande nauséabonde sur ces femmes motivées par l'attrait pour les attributs et les perfomances sexuelles prétés aux algériens.

Un film à voir.
artza
 
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Message par bennie » 28 Sep 2010, 22:35

Je viens de le voir. J'ai beaucoup aimé.
bennie
 
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Message par Casimirowski » 29 Sep 2010, 04:48

D'accord avec Bennie !
Casimirowski
 
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