Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 13 Oct 2010, 22:51

Informations Ouvrières N° 119, semaine du 14 au 20 Octobre 2010

L'EDITORIAL

Une masse tranquille et sereine.

Il y avait eu le 15 puis le 24 juin.

Plus près de nous, le 7 et le 23 septembre.

Puis les manifestations du 2 octobre.

Ce 12 octobre, pour la sixième fois en quelques mois, des millions et des millions de travailleurs et de jeunes ont fait grève et ont manifesté.

Quelles que soient les estimations des uns et des autres, tous s’accordent à dire que ce 12 octobre a été plus massif, plus puissant que toutes les manifestations précédentes.

Plus nombreux étaient les manifestants à crier « ni amendable, ni négociable, retrait ».

Plus nombreux à affirmer la nécessité de la grève jusqu’au retrait, sous toutes les formulations possibles.

Plus nombreux, plus déterminés, sans outrance…

Une masse tranquille, sereine, sure de son bon droit.

Déterminée à obtenir le retrait de la contre-réforme, sans céder au chantage sur « les déficits publics », les sacro saints critères de Maastricht, et le chantage des agences de notation et des grands groupes capitalistes.

Une masse unie, où jeunes et moins jeunes exigent d’une seule voix que l’on reconnaisse aux plus anciens le droit à la retraite pour permettre aux plus jeunes d’accéder à un vrai travail, à un vrai salaire.

Une masse unie, déterminée affirmant ses exigences sur le terrain de la lutte de classe.

A l’heure où nous bouclons ce journal, au soir du 12 octobre, la grève semble largement reconduite dans les dépôts SNCF et dans un certain nombre d’entreprises et de secteurs du public et du privé.

Il est toutefois trop tôt pour mesurer jusqu’à quel point les assemblées générales seront amenées dans les prochaines heures et les prochains jours à décider ou non de la reconduction de la grève.

Une chose est sure : il y a quelques jours, Bernard Thibault invitait à débattre du mot d’ordre de reconduction « au cas par cas, entreprise par entreprise ».

Aujourd’hui, la réponse est là : en bas, dans les assemblées générales, les travailleurs ont répondu, et leur présence massive, tranquille et déterminée dans la grève et les manifestations du 12 octobre indique à qui en douterait que rien n’est réglé.

En bas, dans la rue, dans les grèves, dans les manifestations, les travailleurs unis avec leurs syndicats ont répondu.

Ils sont fondés à se tourner à présent vers le sommet des organisations: alors que la résistance du gouvernement ne laisse d’autre choix que la grève jusqu’au retrait, que répondent les dirigeants ?

C’est ce que formulent nombre d’assemblées générales ce soir qui dans le même temps où elles se prononcent sur la reconduction s’adressent vers les directions des confédérations pour leur dire : « il vous revient de vous prononcer tout de suite et toutes pour le retrait de la contre-réforme et de prendre vos responsabilités dans l’organisation de la grève interprofessionnelle qui l’imposera. Pour notre part, nous sommes prêts, nous sommes d’ores et déjà engagés ».

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par Front Unique » 20 Oct 2010, 22:34

Informations Ouvrières N° 120, semaine du 21 au 27 Octobre 2010

L'EDITORIAL

Qui veut sauver la mise du gouvernement ?

A nouveau, la journée du 19 octobre aura vu s’exprimer la puissance de la classe ouvrière, déferlant par millions dans tout le pays, avec lycéens et étudiants, pour dire: retrait de la contre-réforme Sarkozy-Fillon-Woerth !

Que va-t-il se passer demain ?

A cette question, nul ne peut répondre aujourd’hui.

Mais il est une autre question à laquelle la réponse est connue: qui veut sauver la mise du gouvernement ?

François Hollande réclame « qu’une discussion sur la base du projet actuel puisse se faire avec le gouvernement, d’un côté, et les partenaires sociaux, de l’autre ».

Cohn-Bendit déclare que, « puisque le gouvernement va tenir », il serait « plus rationnel que les syndicats organisent un Grenelle avec la gauche pour élaborer une autre réforme ».

Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault s’expriment dans le même sens.

Bref: il faudrait enchaîner les organisations syndicales à la « réforme », que ce soit le « projet actuel », rejeté par des millions en grève et en manifestation, ou une version voisine, « de gauche ».

Depuis des mois, les travailleurs, dans les entreprises, dans les localités, dans les manifestations se groupent avec leurs organisations syndicales pour imposer le retrait.

Et même si, au sommet de certaines confédérations, on n’a cessé de résister au mot d’ordre de retrait, celui-ci a gagné du terrain, de jour en jour, et groupe travailleurs et syndicats dans la grève unie.

C’est précisément ce qui pose problème aux uns et aux autres, qui montent au créneau pour prôner la voie du corporatisme, associant les syndicats ouvriers à la destruction des retraites.

A qui s’en étonnerait, on signalera cet échange paru dans Les Echos (18 octobre).

Question posée à Hollande : « L’effort de réduction des déficits publics est-il suffisant ? »

Réponse: « Franchement, non ! »

La clé est là.

Les grandes institutions financières internationales surveillent la dette de la France.

Pour garantir la stabilité des investissements spéculatifs, elles exigent que l’on taille dans la dépense publique.

Le rapport Attali préconise que d’ici à 2013, 75 milliards d’euros soient prélevés dans les dépenses annuelles de l’Etat, des collectivités locales, de la Sécurité sociale.

Ce plan meurtrier contre la classe ouvrière découle de la soumission aux agences de notation, aux spéculateurs, aux fonds institutionnels.

Si les dirigeants du Parti socialiste se prononcent aujourd’hui pour sauver la contre-réforme de Sarkozy, c’est parce qu’ils refusent de rompre avec la puissance financière du régime capitaliste fondé sur la propriété privée des moyens de production et avec ses institutions: l’Union européenne, le Fonds monétaire international, la Banque mondiale (1).

Il n’en reste pas moins que, quels que soient les développements à venir, la puissance de la classe ouvrière, groupée avec ses organisations depuis des mois contre la contre-réforme des retraites, est devenue un élément constant de la situation.

Tel est, à l’instant présent, l’état des forces de la classe ouvrière et de ses organisations, et l’état des obstacles qui se dressent devant elle.

D’où l’actualité de l’appel lancé par le conseil fédéral national du Parti ouvrier indépendant.

Oui, il y a urgence à arrêter le bras destructeur du gouvernement.

Et pour cela: organiser la discussion entre travailleurs et militants de toutes tendances sur les moyens de réaliser l’unité ouvrière pour le retrait de toutes les contre-réformes, pour la reconquête des droits et de la démocratie.


(1) On lira, page 5, ce qu’il en est des partis du Front de gauche.
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Message par Front Unique » 28 Oct 2010, 21:54

Informations Ouvrières N° 121, semaine du 28 Octobre au 3 Novembre 2010

L'EDITORIAL

Ils ont osé la réquisition !

De bout en bout, la Ve République est un régime réactionnaire antidémocratique.

A quelques jours d’intervalle, le gouvernement réquisitionne les grévistes des dépôts d’essence, menace de réquisition les éboueurs en grève, et fait voter par un Parlement aux ordres une contre-réforme qui dresse contre elle l’immense majorité de la population !

La réquisition est une atteinte majeure au droit de grève, une déclaration de guerre contre la classe ouvrière dans son ensemble et contre la démocratie.

Il faut remonter à 1963, lorsque de Gaulle décréta la réquisition des mineurs, pour trouver un précédent.

A l’époque, notre journal dénonçait cette tentative de « porter un coup décisif au mouvement ouvrier » visant à faciliter « le processus d’intégration des syndicats dans l’Etat » et concluait que « la grève générale (est la — NDR) seule riposte valable à la réquisition si les dirigeants entendent résister » (1).

Aujourd’hui encore, tout est là : « si les dirigeants entendent résister »…

Reprenons le calendrier.

19 octobre: pour la sixième fois, des millions de travailleurs en grève et en manifestation exigent le retrait de la contre-réforme Sarkozy-Fillon-Woerth.

A la SNCF, dans de nombreux secteurs du public comme du privé, la grève est reconduite par les assemblées générales, souvent depuis le 12 octobre.

Autour des raffineries et des dépôts d’essence, comme parmi les travailleurs territoriaux, notamment ceux du nettoiement (à Marseille et dans d’autres villes), s’exprime un mouvement vers le blocage du pays, pour contraindre une fois pour toutes le gouvernement à reculer.

Deux jours plus tard, le 21 octobre, l’intersyndicale (CFDT, CFE/CGC, CFTC, CGT, FSU, UNSA) se réunit.

Son communiqué ignore l’exigence du retrait et de la grève pour le retrait.

Il prétend que « des millions de salariés affirment vouloir une autre réforme des retraites » et s’engage à « veiller au respect des biens ».

Dans les 48 heures qui suivent, les réquisitions commencent, suivies de l’adoption de la contre-réforme à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Chérèque déclare alors qu’« une loi est toujours perfectible » et annonce l’ouverture de négociations avec le Medef dans le cadre de l’application de la contre-réforme.

De son côté, Bernard Thibault affirme que le mouvement contre la réforme des retraites « continuerait » en prenant « d’autres formes ».

Quant au Parti socialiste… n’a-t-on pas entendu certains de ses élus menacer eux aussi de réquisition les éboueurs en grève ?

Il est vrai que le 20 octobre, le Parlement européen adoptait des recommandations visant à la mise en place des fonds de pension, de la santé en ligne, des partenariats public-privé et du respect des disciplines budgétaires, dans une résolution basée sur un rapport présenté par la députée du PS français, Pervenche Berès.

C’est bien dans cette subordination aux institutions anti ouvrières de la Ve République et de l’Union européenne que s’enracinent les barrages auxquels se heurte la lutte de classe acharnée des travailleurs et militants unis contre la réforme Sarkozy-Fillon-Woerth.

C’est bien là, dans ces barrages, que le gouvernement prétend puiser les forces qui lui permettront de jouer le pourrissement.

Il n’en reste pas moins que la classe ouvrière se bat.

Bloquer la contre-réforme Sarkozy-Fillon-Woerth, bloquer toutes les contre-réformes constitue plus que jamais l’ordre du jour ouvrier.

Ces questions sont au centre de la préparation de la conférence du 11 décembre.


(1) Informations ouvrières nos 146 et 147, 9 et 16 mars 1963.

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Message par com_71 » 30 Oct 2010, 01:41

(Front Unique @ jeudi 28 octobre 2010 à 22:54 a écrit :

Il faut remonter à 1963, lorsque de Gaulle décréta la réquisition des mineurs, pour trouver un précédent.

A l’époque, notre journal dénonçait cette tentative de « porter un coup décisif au mouvement ouvrier » visant à faciliter « le processus d’intégration des syndicats dans l’Etat » et concluait que « la grève générale est la seule riposte valable à la réquisition si les dirigeants entendent résister »

S'agirait-il du bulletin ronéoté Informations ouvrières, publié depuis 1958 par le PCI membre du CI de la IVème Internationale ?
Auquel cas le rédacteur de cet éditorial aurait dans les faits avoué qu'en 2010 Informations ouvrières est contrôlé par un groupe se réclamant du trotskysme.
Horreur ! :roll: :roll:
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par meichler » 30 Oct 2010, 06:17

Je crains, hélas, que cette "continuité" formelle revendiquée, ne signifie seulement pour le "rédacteur" en question, que : se "réclamer du trotskysme" ou pas, ce soit du pareil au même. Mais la vérité est que nous ne sommes pas en 1963. Bien loin de là.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par jeug » 30 Oct 2010, 09:51

Etre, c'est une chose, mais se revendiquer, ça n'a rien à voir, ça n'a pas d'importance, on fait ce qu'on veut.
:wacko:
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Message par STREL » 30 Oct 2010, 13:14

(meichler @ samedi 30 octobre 2010 à 07:17 a écrit : Je crains, hélas, que cette "continuité" formelle revendiquée, ne signifie seulement pour le "rédacteur" en question, que : se "réclamer du trotskysme" ou pas, ce soit du pareil au même. Mais la vérité est que nous ne sommes pas en 1963. Bien loin de là.

Chers camarades, et avec tous mes respects, apparemment vous ne trouvez pas d' inconvénient à vous déclarer plus proches du NPA, une organisation sans aucune cohérence politique associant des trostkystes à des marxistes "guévaristes ", des marxistes " écologistes", des marxistes " altermondialistes "....
Le POI n'est pas trotskyste et a un programme politique accepté par ses différents courants et l' évolution de son journal, depuis 50 ans, en est le reflet.

STREL
 
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Message par Matrok » 30 Oct 2010, 13:37

(STREL @ samedi 30 octobre 2010 à 13:14 a écrit :...vous ne trouvez pas d' inconvénient à vous déclarer plus proches du NPA, une organisation sans aucune cohérence politique associant des trostkystes à des marxistes "guévaristes ", des marxistes " écologistes", des marxistes " altermondialistes "....

C'est super ce pronom "vous". Il suffit de l'utiliser, et on ne sait plus de qui on parle. Sache quand même que cette critique là du NPA, beaucoup la partagent ici. Et si "vous" désigne LO, va lire ça (par exemple, mais on pourrait en trouver d'autres) :

"Le NPA, à la lumière de sa campagne électorale", Lutte de Classe n°127 (avril 2010)

a écrit :Le POI n'est pas trotskyste et a un programme politique accepté par ses différents courants et l' évolution de son journal, depuis 50 ans, en est le reflet.

Je pense qu'on sera encore nombreux à être d'accord là dessus : ce journal était il y a 50 ans celui d'une organisation trotskyste, ou qui du moins se définissait comme telle. Ce que n'est plus le POI aujourd'hui. Il n'y a pas de gros désaccords à ce sujet visiblement.
Matrok
 
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Message par Ottokar » 30 Oct 2010, 13:48

Cher camarde et nouvel inscrit

Avec tout mon respect également, il n'y a pas de "vous" ici, car ce n'est pas à LO que tu t'adresses. Il y a le "tu" des individus, qui sont amis de LO, ou amis d'autres.
comme toi, visiblement.

Et pour ce que je connais de LO, elle n'est pas plus proche du NPA que du POI e a critiqué la politique visant à construire selon tes termes "une organisation sans aucune cohérence politique associant des trostkystes à des marxistes "guévaristes ", des marxistes " écologistes", des marxistes " altermondialistes ".

Comme LO a critiqué la politique consistant à construire "une organisation sans aucune cohérence politique tentant d'associer des trostkystes à des anti-européens, des communalistes, des laïques-laïcards, des nationalistes, des syndicalistes réformistes... ".
Ottokar
 
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Message par STREL » 30 Oct 2010, 14:12

(Ottokar @ samedi 30 octobre 2010 à 14:48 a écrit : Cher camarde et nouvel inscrit

Avec tout mon respect également, il n'y a pas de "vous" ici, car ce n'est pas à LO que tu t'adresses. Il y a le "tu" des individus, qui sont amis de LO, ou amis d'autres.
comme toi, visiblement.

Et pour ce que je connais de LO, elle n'est pas plus proche du NPA que du POI e a critiqué la politique visant à construire selon tes termes "une organisation sans aucune cohérence politique associant des trostkystes à des marxistes "guévaristes ", des marxistes " écologistes", des marxistes " altermondialistes ".

Comme LO a critiqué la politique consistant à construire "une organisation sans aucune cohérence politique tentant d'associer des trostkystes à des anti-européens, des communalistes, des laïques-laïcards, des nationalistes, des syndicalistes réformistes... ".

que tu ne sois pas d' accord avec l' orientation politique du POI c'est ton droit mais ne dis pas qu'elle est synonyme d' incohérence . As tu lu la charte ?
STREL
 
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