Haïti: le président Préval appelle au calme

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Message par com_71 » 17 Nov 2010, 12:31

(AP a écrit :Choléra en Haïti: le président Préval appelle au calme



Le chef de l'Etat a souligné que les barricades empêchaient les habitants de recevoir les soins médicaux nécessaires et dénoncé les pillages.

A la suite des violences dans le nord du pays, les Nations unies ont annulé des vols qui devaient permettre d'acheminer 3 tonnes de savon et des fournitures médicales ainsi que du personnel à Cap-Haïtien, a annoncé le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA). Des vols à destination de Port-de-Paix ont aussi été annulés.

L'organisation humanitaire Oxfam a de son côté suspendu des programmes de chloration de l'eau, et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) la formation de personnel médical, a ajouté l'OCHA. Un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a été pillé et incendié par des émeutiers. Ces derniers accusent des soldats népalais de la Mission des Nations unies pour la stabilisation à Haïti (MINUSTAH) d'avoir amené le choléra, dont aucun cas n'avait été répertorié auparavant.

Le gouvernement haïtien a dépêché de hauts responsables dans le Nord mardi pour tenter d'apaiser la situation à Cap-Haïtien, la deuxième ville du pays, où des manifestants ont dressé des barricades de pneus enflammés et affronté les troupes onusiennes. Au moins deux émeutiers sont morts, dont l'un tué par balle par un Casque bleu, selon l'ONU.

La MINUSTAH, forte de 12.000 hommes, est présente en Haïti depuis 2004. La mission réfute toute responsabilité dans l'apparition de l'épidémie de choléra et a estimé mardi que les manifestations relevaient en fait d'une tentative de déstabilisation à l'approche des élections présidentielle et législatives prévues pour le 28 novembre.

Le choléra est apparu le mois dernier dans l'Artibonite, dans le centre d'Haïti, puis s'est propagé à d'autres régions et notamment à la capitale, Port-au-Prince, où vivent entre 2,5 millions et 3 millions de personnes, dont près de la moitié entassées dans des camps de réfugiés depuis le séisme du 12 janvier qui a dévasté le pays.

Le dernier bilan du ministère de la Santé, établi selon les chiffres confirmés en date de dimanche, fait état de 1.034 morts du choléra en trois semaines, et plus de 16.700 personnes hospitalisées. Les organisations humanitaires évoquent des chiffres bien plus élevés: Médecins sans frontières (MSF) dit ainsi avoir traité dans ses seules cliniques plus de 16.500 personnes.

La République dominicaine, qui occupe le centre et l'est de l'île caribéenne d'Hispaniola (Saint-Domingue), a annoncé mardi soir un premier cas confirmé de choléra sur son territoire, à Higuey, près de la ville ultra-touristique de Punta Cana. Il s'agit d'un homme de nationalité haïtienne récemment revenu de 12 jours de vacances de l'autre côté de la frontière. Il a été hospitalisé et se trouvait dans un état stable, selon les autorités dominicaines, qui soulignent qu'aucun cas d'origine locale n'a été signalé à ce jour. AP


a écrit :Un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU a été pillé et incendié par des émeutiers.


Chacun comprendra le lien évident existant entre le pillage d'un entrepot de vivres et une protestation contre la présence des népalais...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 19 Nov 2010, 03:35

Les médias parlent de réactions irrationnelles à propos de la mise en cause des casques bleus népalais dans l'apparition de l'épidémie

mais
(cf "science et avenir") la souche a été identifiée comme étant "asiatique" d'origine
l'épidémie a éclaté loin des camps de réfugiés
une certaine hostilité préexistante à la MINUSTAH peut expliquer bien des choses

(lo a écrit :Haïti - L'épidémie de choléra Incurie et faillite des classes dirigeantes

Les affrontements qui ont eu lieu le 15 novembre dans plusieurs villes d'Haïti entre la population d'une part, la police et les soldats de la Minustah (force militaire dépendant de l'ONU) d'autre part, ont fait au moins deux morts et plusieurs blessés.

Des éléments convergent pour que la population haïtienne soupçonne un contingent népalais de la Minustah d'être à l'origine de l'épidémie de choléra qui ravage actuellement le pays. Ces soldats népalais sont arrivés le 15 octobre et les premiers cas de choléra, maladie qui avait disparu depuis plus d'un siècle en Haïti, sont apparus cinq jours après. Le type de vibrion est une forme particulièrement virulente, qui sévit sous une forme endémique au Népal. Enfin, l'épidémie s'est déclenchée à partir du fleuve Artibonite, en bordure duquel est installée une garnison de l'ONU comportant des éléments népalais.

Plus généralement, la population en a assez d'êtres victimes de l'incurie des classes dirigeantes, dont l'épidémie de choléra, qui a déjà tué plus d'un millier de personnes et en a touché plus de 14 500 autres, est une manifestation.

Les extraits suivants de l'article écrit dans La Voix des Travailleur, mensuel de nos camarades de l'Organisation des Travailleurs Révolutionnaires d'Haïti, sont éloquents sur ce point.

« Il n'y pas de doute que les cas de décès publiés sont inférieurs à la réalité, les autorités sanitaires ne relayant que les chiffres fournis par les centres hospitaliers des zones touchées. Nos autorités sanitaires ne se sont pas donné la peine d'aller à la rencontre de patients de zones reculées, restés chez eux pour des raisons diverses. Les échanges téléphoniques entre parents de Port-au-Prince et ceux des départements touchés laissent croire que le choléra gagne du terrain, notamment dans certaines sections communales de l'Artibonite et du Centre d'où est partie la maladie. Pourtant le ministre de la Santé, son directeur général et le chef de l'État, mentant comme ils respirent, se sont empressés de déclarer que l'épidémie est contenue, alors qu'on n'était pas encore à 300 cas de décès. Pendant qu'ils radotent au micro des journalistes, arguant que l'épidémie est sous contrôle, le choléra a déjà gagné entre-temps quatre autres départements : l'Ouest, le Nord, le Nord-Ouest, le Sud, et plus d'une trentaine de communes.(...)

Comment contenir une maladie qui se transmet facilement de manière oro-fécale, par la consommation d'eau ou de nourriture contaminées, sans mettre les malades dans un environnement hygiénique stable, sans distribuer de façon massive des savons, des kits hygiéniques, de l'eau potable dans les zones à risque ? Comment contenir l'épidémie sans former massivement des médecins, des infirmières, des auxiliaires et des agents de santé au traitement du choléra ? (...)

À l'origine de cette épidémie, il y a la contamination du plus grand fleuve du pays, celui de l'Artibonite. C'est du moins l'hypothèse la plus plausible et admise par tous, sauf par la Minustah. (...) Ce qui est le plus révoltant, c'est que des couches pauvres de la population de l'Artibonite et du Centre, pour se désaltérer, en soient à consommer l'eau polluée et insalubre de ce fleuve.

Un rapport du ministère de l'Éducation nationale affirme que seulement 29 % des écoles sont pourvues d'eau potable, sur les 15 682 fonctionnant dans le pays. Mais qui peut garantir que l'eau disponible dans ces 29 % d'écoles est vraiment potable ?

La situation est d'autant plus alarmante que tous les facteurs sont réunis pour la propagation de cette épidémie de choléra : la misère, la promiscuité, le non-accès à l'eau potable, les problèmes d'assainissement, l'insuffisance des fosses septiques, sans oublier les inondations dues au passage de l'ouragan Tomas, etc. Même dans les villes du pays, une bonne partie de la population des bidonvilles défèque à même le sol. Quatre Haïtiens sur cinq n'ont pas accès aux services d'assainissement.

Voilà le résultat de la gestion des dirigeants qui se sont succédé au pouvoir. C'est aussi le visage du capitalisme dans les pays pauvres comme Haïti, où une poignée d'affairistes avec leurs larbins au pouvoir s'enrichissent au détriment des intérêts des couches pauvres de la population. C'est pourquoi il est impératif de renverser cet ordre social injuste socialement, irrationnel économiquement et insupportable humainement. »
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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