La révolte gronde en Tunisie

Dans le monde...

Message par com_71 » 18 Jan 2011, 18:59

(Antigone @ mardi 18 janvier 2011 à 16:25 a écrit : La rue reprend la main.
voeux pieux
ou alors on cite nombre de manifestants, slogans, pancartes, discussions...

mais surtout, ne pas faire semblant de savoir !
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Zimer » 18 Jan 2011, 20:34

:wavey: :wavey: je ne sais pas si c'est le bon lieu ( le forum) ou le bon fil mais je vous pose la question : Comment vous discutez , vous de la situation en Tunisie ?
pour ma part je trouve que l'on est plus souvent confronté au pessimisme et au peu d'enthousiasme qui frôle parfois le mépris indifférent qu'en l'enthousiasme légitime que peu provoqué la révolution ? Est que vous utilisez ce terme ? est que vous insistez sur les limites et le manque de perspectives de la révolte ou sur les aspects enthousiasmant ?
Zimer
 
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Message par yannalan » 18 Jan 2011, 21:22

En ce qui concerne les slogans, sur les vidéos qui sont postés par les tunisiens on entend plus souvent "tahia al djeich"(vive l'armée) et l'hymne national...
Mais ça peut évoluer dans un sens comme dans l'autre. Mais les tunisiens auront au moins vu qu'on peut chasser un tyran qui a l"air indéboulonnable.
yannalan
 
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Message par jeug » 18 Jan 2011, 22:22

(Zimer @ mardi 18 janvier 2011 à 20:34 a écrit :Est-ce que vous insistez sur les limites et le manque de perspectives de la révolte ou sur les aspects enthousiasmant ?

Réponse B.
Précisément :
a écrit :Mais les tunisiens auront au moins vu qu'on peut chasser un tyran qui a l"air indéboulonnable.
jeug
 
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Message par Antigone » 19 Jan 2011, 16:37

a écrit :voeux pieux
ou alors on cite nombre de manifestants, slogans, pancartes, discussions...


Sans avoir une calculette dans la main, la mobilisation pour demander le départ de tous les responsables de l'ancien régime ne parait pas faiblir d'après ce qu'on en voit sur les chaines de télé. Mais le temps ne joue pas en faveur du mouvement.
L'état de l'économie va devenir ces prochains jours l'argument massue du gouvernement provisoire, du FMI, et de l'opposition "responsable" pour faire arrêter les manifestations et remettre tout le monde au travail. Déjà, au lendemain de la fuite de Ben Ali, une agence de notation avait dégradé la note de la Tunisie. En finir avec la dictature de Ben Ali est une chose, en finir avec celle du capitalisme en est une autre.

a écrit :AFP, L'Expansion - 18 jan 2011
http://www.lexpansion.com/economie/la-revo...nne_247111.html

La révolte a coûté 1,6 milliard d'euros à l'économie tunisienne

La révolte populaire qui a provoqué vendredi la chute du régime tunisien du président Ben Ali et les violences postérieures ont causé 3 milliards de dinars (1,6 milliard d'euros) de pertes à l'économie, a annoncé à la télévision publique le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa. Selon un calcul effectué par l'AFP, basé sur des chiffre du Fonds monétaire international, ce montant représente environ 4 % du Produit intérieur brut (PIB) de la Tunisie, qui s'est élevé en 2010 à 39,6 milliards d'euros.                 

M. Friaa a détaillé que la révolte populaire d'un mois qui a eu raison du régime de M. Ben Ali et les violences des derniers jours ont entraîné une perte de 2 milliards de dinars en raison de la paralysie des activités intérieures, et de 1 milliard de dinars à cause de l'arrêt des exportations.
L'activité économique du pays est actuellement presque totalement paralysée. La plupart des commerces et des banques sont fermés.         
L'activité touristique, qui contribue à hauteur de 6,5 % au PIB et emploie 350.000 personnes est totalement à l'arrêt, depuis l'évacuation précipitée de milliers de vacanciers ces derniers jours.
Antigone
 
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Message par jedi69 » 20 Jan 2011, 22:38

Wesh les amis !!!

Bien ou bien ?


a écrit :

Le Point.fr - Publié le 20/01/2011 à 17:52 - Modifié le 20/01/2011 à 20:02

REPORTAGE - Le siège du RCD, l'ex-parti de Ben Ali, pris d'assaut par la foule à Tunis

Le Point a assisté, en compagnie du secrétaire général de l'ancien parti unique, à la tentative d'invasion du siège de l'ex-parti unique.


Tentative d'assaut du siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) à Tunis © Martin Bureau / AFP


C'est au siège du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), avenue Mohamed V à Tunis, que Mohamed Ghariani, secrétaire général du RDC et numéro trois du régime jusqu'au départ de Ben Ali, a reçu ce matin Le Point et le quotidien italien La Repubblica. Le siège du parti est un luxueux immeuble de 17 étages tout de verre et de marbre. Plusieurs blindés en défendent l'entrée. De puissantes berlines allemandes sont garées devant le perron. L'immense poster de Ben Ali qui décorait jusqu'à samedi 15 janvier la façade principale a été retiré. Boiseries, moquette, canapés de cuir de marque italienne, antichambres et huissiers : le 14e étage où se trouve le bureau du secrétaire général a le standing d'un ministère.

"Le RCD est le successeur du Néo-Destour fondé en 1934 par Habib Bourguiba, explique Mohamed Ghariani. Il compte 2,2 millions d'adhérents. Il a été, depuis l'indépendance, l'instrument de l'État pour faire passer les changements dans la société. Il a modernisé la Tunisie. Mais il est resté un parti unique, car le pouvoir a dû faire face, dans les années 1990, à la montée de l'islamisme."

Le RCD pas corrompu, selon son secrétaire général

Le patron du RCD se défend des accusations de corruption dont son parti est aujourd'hui l'objet. "De nombreux hommes d'affaires nous ont financés par conviction et parce qu'ils voyaient en nous les défenseurs de la stabilité. Nous avons bénéficié de financements publics, car ces fonds étaient attribués en fonction de la représentativité au Parlement. Le RCD n'était pas la propriété de Ben Ali, et encore moins des Trabelsi. Au cours des derniers mois, Ben Ali semblait être devenu l'otage de sa famille. Il n'écoutait plus ses conseillers. Il y a peut-être eu des cas de corruption, mais ce sont des épisodes individuels."

Le secrétaire général reconnaît toutefois que, pour une grande partie de la population tunisienne, le RCD est encore lié à l'ancien régime et perçu comme un obstacle à la démocratie. "Le parti va se transformer. Il va changer de nom et se séparer de l'appareil de l'État, devenir une formation politique comme les autres. Mais la Tunisie ne peut pas écarter d'un coup de baguette magique deux millions de citoyens parce qu'ils ont une carte du RCD, cela conduirait à l'anarchie."

Mohamed Ghariani ne pourra pas poursuivre l'entretien. De l'avenue Mohamed V, arrivent, pour la première fois depuis le début de la crise tunisienne, les clameurs des manifestants. Par la grande baie vitrée de son bureau, le secrétaire général assiste, médusé, à la tentative d'assaut de l'immeuble. Des secrétaires en larmes et des employés rangent précipitamment des dossiers. Un millier de contestataires tentent de franchir les grilles. La sécurité s'organise au rez-de-chaussée, dans le jardin et dans les caves. La troupe tire plusieurs rafales d'armes automatiques en l'air. Pourtant, davantage que la démonstration de force des militaires, c'est la rumeur de la démission du gouvernement - démentie un peu plus tard - qui permet la dissolution pacifique du cortège. Mais une heure après, le bureau politique du RCD se dissout, indiquant que Mohamed Ghariani gère désormais les affaires courantes.

Si ce n'est pas la mort en direct du RCD, cela y ressemble.



Quelques une de mes réponses sur facebook 8)

(lalyhaine a écrit :
@ "Les hommes de Ben Ali tiennent le pays"

C'est plutôt l'inverse maintenant ...

Le rapport de force entre la dictature et les exploités a été changé en la faveur des exploités ... les militaires se sont débarrassés de Ben Ali sous la pression des exploités dans la rue !

Les exploités ont fait reculer La bourgeoisie Tunisienne, leur armée, leur police ... alors les exploités n'ont pas renversé la bourgeoisie, les flics et l'armée, mais oui, ils les ont fait reculer ... alors ... oui, la bourgeoisie relève l...a tête probablement ... mais Ben Ali n'a plus d'homme à lui en Tunisie, ça c'est sûr ! ^^ ou il se cachent, font profil bas ... en tout cas la population n'a pas confiance en eux !

La bourgeoisie tunisienne recherche un homme pour gérer ses affaires ... un de gauche, ou un de droite, qu'il soit militaire, ou parmi les civiles, dans ses propres rangs, ou dans les rangs des travailleurs ... au Brésil ils avaient trouvé un Lula, au Vénézuela un Chavez, en Bolivie un Morales, issu des milieux populaires ... Morales étaient même un mineur, il me semble, ou issue d'une famille de Mineur.

Bref, ça représente un certain recule de la bourgeoisie, même si c'est pas une capitulation de celle ci(ce qui n'arrivera pas !), et encore moins une révolution, un renversement de celle-ci par les exploités, les travailleurs.

La bourgeoisie pour reprendre du terrain sur les exploités devra être encore plus violentes ... terrorisme comme en Algérie ... guerre ethnique comme en côte Rwanda, ou ce qui se trame en Côte d'Ivoire ... guerre contre un pays étranger ou plusieurs ... Israël, Afghanistan, Irak ...

Bref que ce soit la bourgeoisie de droite ou de gauche, l'exploitation reste fondamentalement ... Ben Ali c'était juste un pantin de la bourgeoisie locale et internationale, des multinationales comme tant d'autres ... Ben Ali est un homme des capitalistes ...l'inverse n'existe nul part !



ça c'est sur la page Nawaat

(lalyhaine a écrit :

@ "Tunisie : élections dans 60 jrs ?"

En 60 jours il y a plein de choses à faire.

"On" peut faire un programme pour l'avenir, pour les finances, l'agriculture, l'industrie, les transports, les communications, la culture, l'éducation, les congés, les loisirs.
...
Mais durant les 60 jours IL faut faire ça aussi : faire tourner l'économie pour nourrir la population. C'est la population mobilisée(ouvriers, paysans, employés, salariés, chômeurs) qui fait tourner l'économie.

Le peuple en colère faut qu'il impose les embauches en masse pour faire tourner l'économie, faut imposer l'augmentation des salaires, faut imposer de baisser les prix ... le nerf de la guerre c'est l'argent, les millions, les milliards pour financer tout ça : les embauches, les salaires, les prix des biens et services !

Ce qui est vitale dans l'immédiat, dans l'urgence c'est le contrôle de l'argent ... tout le peuple en colère, en lutte doit exiger le contrôle de l'argent, des banques, des finances, de la comptabilité des grosses entreprises publiques et privées sur tout le territoire.

L'argent doit être une obsession, une obstination comme l'emploie, la nourriture, le logement, l'éducation ...

De cette pratique durant 60 jours par le peuple en lutte pourra sortir un programme par le peuple, pour le peuple souverain, mobilisé, déterminé ... les militants, les dirigeants, les partis politiques devront prendre en compte cette activité directe du peuple tunisien pour faire tourner l'économie, les finances, nourrir tout le monde, loger tout le monde etc, etc !



Je m'en veux d'avoir manier avec autant d'insistance le mot "peuple" ... même en l'accompagnant de "colère", à la relecture ça le fait vraiment pas par rapport à travailleurs, exploités, prolétaires, ouvriers, masse laborieuse etc, etc :x


A+
jedi69
 
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Message par Wapi » 21 Jan 2011, 23:18

Un communiqué des journalistes du "Temps", journal tunisien, qui en dit long sur certains business qui changent de mains en ce moment.

a écrit :

Les employés de Dar Assabah communiquent



Nous, employés de Dar Assabah, journalistes, techniciens et administrateurs, réunis le 19-01-2011 au siège de l’établissement:
Annonçons qu’en date de 17 janvier, l’établissement a été l’objet d’une tentative d’appropriation de la part de l’un des associés de la société. Cet actionnaire possède 20% des parts sociales, ce qui ne l’autorise pas, en vertu des lois en vigueur, de prendre possession de l’établissement ni de le gérer ou de prendre à ce titre quelque décision que ce soit.

Cet associé minoritaire a voulu mettre les journalistes devant le fait accompli en annonçant une série de mesures, parmi lesquelles la désignation d’un superviseur général des rédactions. Devant cet état de fait, l’ensemble des employés, journalistes, techniciens et administrateurs, a repoussé  cette tentative à travers laquelle son instigateur a voulu profiter de la situation actuelle au sein de Dar Assabah. Nous rappelons, à ce propos, les sacrifices consentis par l’ensemble des employés qui ont été, durant des années,  privés de leurs droits matériels et moraux.
Nous rappelons que les 80% des parts sociales de Dar Assabah appartiennent successivement  à « Princesse Holding », à hauteur de 60%,  et à Sakher El Matri, à hauteur de 20%. Les anciens propriétaires ont en effet cédé leurs parts en contre partie de sommes importantes. En conséquence, la gérance de l’établissement revient à ceux qui en assurent la pérennité ainsi qu’à la collectivité nationale. De ce fait, personne n’a le droit de se  l’approprier.
Tout en rappelant que nous faisons  partie de la révolution populaire,  nous continuons à faire valoir notre droit à exercer notre mission d’information  en toute liberté, nous annonçons que les employés de Dar Assabah expriment les revendications suivantes :
Premièrement : Attachement à notre plein droit à la liberté d’expression
Deuxièmement : Investissement des droits matériels des employés dans la capital de la société. Ces droits sont relatifs aux primes de rendement et aux avancements dont les employés ont été privés pendant neuf ans au sein de l’entreprise de presse Dar Assabah.
Troisièmement : Les journalistes  doivent avoir leur mot à dire dans la nomination des superviseurs de la rédaction ainsi que dans la définition de la ligne éditoriale qui ne peut être qu’au service de la nation
Quatrièmement : Notre solidarité, en cette période et jusqu’à l’assainissement de la situation légale et administrative de l’établissement, avec l’actuel directeur général et directeur de la publication pour superviser les affaires administratives.
Nous annonçons, par ailleurs, la constitution, depuis hier, de deux nouvelles commissions au sein de l’établissement
-La première commission, administrative, composée du Directeur général actuel et des représentants de l’administration et de la rédaction pour étudier la situation actuelle des employés
-La deuxième commission sera spécialement consacrée au volet rédactionnel. Elle sera composée des rédacteurs en chef et de représentants de journalistes.


C'est à la Une du journal aujourd'hui.
Wapi
 
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Message par Puig Antich » 22 Jan 2011, 10:37

(Jeune Afrique a écrit :Tunisie : Imed Trabelsi est vivant... et les surprises continuent
22/01/2011 à 01h:12 Par Frida Dahmani, à Tunis
La rétention d'information autour de l'arrestation d'Imed Trabelsi suscite le trouble en Tunisie.

Incroyable mais vrai : non seulement le neveu de Leïla Ben Ali, Imed Trabelsi, serait bien vivant, selon le ministre de l'Intérieur Ahmed Friaa, mais les Tunisiens ont également eu la surprise de voir leur propres policiers manifester pour leur condition de travail. Du jamais vu !

On aura tout vu en huit jours, ou presque. La destitution d’un gouvernement, la dissolution du bureau politique du parti au pouvoir (le Rassemblement constitutionnel démocratique, RCD), le retour de ceux qui, hier, étaient des opposants et l’entrée de la presse étrangère censurée depuis quelques années.

Dans tout ce tumulte, il semble à beaucoup de Tunisiens que quelque chose leur échappe, comme tend à le prouver les déclarations du ministre de l’intérieur, Ahmed Friaa. Devant la presse, après avoir tenté d'esquiver les questions d’un journaliste, celui-ci a confirmé que Imed Trabelsi, le neveu de l'ex-première dame Leïla Ben Ali, était en état d’arrestation alors qu'une source hospitalière le donnait pour mort, poignardé, samedi dernier.

En revanche, Friaa n’a rien dévoilé quant aux autres membres des familles Ben Ali et Trabelsi. Un silence que les Tunisiens ont du mal à comprendre. « Ces zones d’ombre et ces ellipses ne sont pas bonnes, n’ont-ils pas compris que l’on veut de la transparence ? » s'insurge Hager, une quadragénaire employée d’une compagnie aérienne.

Revendications policières

Toute cette confusion pourrait cependant passer pour un déroulement normal des choses dans une révolution. Mais les Tunisiens ne sont visiblement pas au bout de leurs surprises. Vendredi, sur l’avenue Bourguiba, on pouvait prendre tranquillement un café en regardant passer les manifestations, les unes derrière les autres. La plupart des revendications portaient sur le départ des membres de l’actuel gouvernement d’union nationale ayant appartenu à l’ancien parti au pouvoir. Mais de l’autre côté de la ville, les  forces de l’ordre se sont également rassemblées pour manifester !

Du jamais vu. Les policiers qui, il y a une semaine, tiraient sur la foule, ont fait une marche pacifique depuis leur quartier général de Bouchoucha jusqu’au siège du gouvernement pour réclamer de meilleures conditions de travail. Et les agents qui étaient en service à ce moment là arboraient un brassard en signe de revendication...

Pour leur part, les responsables des institutions publiques sont dans leurs petits souliers : la rue leur demande des comptes, voire leur départ pur et simple. Les bureaux de l'administration fiscale et de la Banque nationale agricole (BNA) ont été pris à partie par des manifestants. Les employés de la société de transport, Transtu, se sont brusquement mis en grève, à quelques heures du couvre feu. De tous les côtés, les mouvements spontanés fleurissent. Bien malin qui pourrait dire de quoi demain sera fait...
Puig Antich
 
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Message par Maxence » 22 Jan 2011, 10:40

(Zimer @ mardi 18 janvier 2011 à 20:34 a écrit : :wavey:   :wavey: je ne sais pas si c'est le bon lieu ( le forum) ou le bon fil mais je vous pose la question : Comment vous discutez  , vous de la situation en Tunisie ?
pour ma part je trouve que l'on est plus souvent confronté au pessimisme et au peu d'enthousiasme qui frôle parfois le mépris indifférent qu'en l'enthousiasme légitime que peu provoqué la révolution ?  Est que vous utilisez  ce  terme ? est que vous insistez sur les limites et le manque de perspectives de la révolte ou sur les aspects enthousiasmant ?

La révolution est un processus dynamique et non pas le résultat d'une opération arithmétique. Comme une grève , c'est tout d'abord une rupture consciente dans la tête de ceux qui font la grève avec l'ancien temps: il y a un avant et un après la grève.
Il y a par exemple une grosse différence entre un débrayage d'une journée ou les travailleurs sont spectateurs et une grève reconduite chaque jour en assemblée qui est dirigée par des travailleurs qui ne sont plus des figurants dans un film écrit à l'avance et ou ils sont souvent les perdants.

Voilà ce que je pense de la situation en Tunisie :
modération : je me suis permis de rajouter des "quote" et de mettre en évidence que la suite est une longue citation. Quand on dit "JE pense que..." on dit ce qu'on pense, soi, on ne cite pas un édito (sauf si on en est l'auteur...). Même si "je est un autre" comme disait Rimbaud.
a écrit :Tunisie : le dictateur est tombé mais pas (encore) la dictature
Editorial d'entreprise 15-01-2011 Voix des travailleurs

Le courage de la jeunesse et de tout le peuple tunisien, qui ont affronté à mains nues les tirs à balles réelles, a eu raison du dictateur. Ben Ali, jusqu’à la dernière minute soutenu par l’ancienne puissance coloniale française, avait commencé à sacrifier ses ministres et un général, par renoncer à se représenter, pour finalement quitter le pouvoir en laissant son premier ministre à sa place.

Même ce dernier a dû renoncer à devenir chef de l’Etat, restant chef d’un gouvernement provisoire, un jour plus tard, conspué par les manifestants qui occupaient massivement à Tunis le ministère de l’intérieur. Par une nouvelle manœuvre, le conseil constitutionnel a nommé le chef du parlement à la tête de l’Etat en attendant des élections présidentielles et en proposant aux partis un gouvernement d’union nationale. Comédie alors que les forces de l’ordre continuent de matraquer et de tuer des manifestants désarmés. Comédie parce que tout le monde sait qu’il n’y a pas de partis politiques en Tunisie, Ben Ali les ayant interdit et détruit. Pour faire peur au peuple tunisien l’actuel pouvoir, qui continue à réprimer, n’a pas craint de faire donner des bandits qui attaquent les maisons des particuliers. Il essaie ainsi de faire changer la peur de camp et de se rendre indispensable. Car la population et la jeunesse en particulier n’ont plus peur d’une dictature aux abois.

Les détenteurs du véritable pouvoir, chefs militaires, grande bourgeoisie et autres potentats, sont toujours en place et ce sont eux qui essaient de sacrifier quelques pions pour conserver le pouvoir et les richesses qu’ils volent au peuple tunisien. Toutes les classes dirigeantes du monde craignent elles aussi le soulèvement qui a lieu en Tunisie et cela d’autant plus que l’exemple fait tâche d’huile, se propageant déjà en Algérie puis en Jordanie. Alger et Amman ont connu les mêmes soulèvements que Tunis. C’est la même jeunesse sans travail et sans avenir qui s’affronte aux mêmes dictatures et tous les pays arabes ou du Maghreb ressentent la même révolte que la brutale hausse des prix des produits de première nécessité a enflammée. Tous ont vibré aux nouvelles de la Tunisie et tous en concluent que le pouvoir dictatorial n’est pas intouchable.

En Tunisie comme en Algérie ou en Jordanie, les classes dirigeantes qui trônent dans leur luxe au milieu de la misère générale sont directement menacées, parce que le peuple n’accepte plus ces inégalités criantes, ces fortunes insolentes qui s’étalent pendant que le chômage et la misère frappent la majorité. Les classes dirigeantes du monde impérialiste ont manifesté leur inquiétude. Elles aimeraient bien maintenant que la révolution s’arrête là, qu’elle soit simplement un changement de personne à la tête d’une dictature qui leur est directement liée. Mais le peuple ne l’entend pas ainsi. Il suffirait aux gouvernants d’organiser, dans le cadre d’une constitution sur mesure, un simulacre d’élection dans lequel le peuple travailleur, totalement dépourvu de moyens organisationnels, sera le dindon de la farce. Il appelle de ses vœux un véritable changement social et politique.

Oui, c’est bien une révolution sociale qui a commencé en Tunisie et elle doit aller jusqu’au bout, c’est-à-dire en finir avec la dictature et la misère. Ben Ali est parti mais l’armée et la police qui ont tiré sur le peuple sont toujours là et il faut s’assurer qu’ils ne pourront plus continuer leurs opérations criminelles. Cela nécessite des liens entre le peuple et les soldats qui ne doivent plus obéir à leur hiérarchie, que le peuple soit organisé et que les soldats aussi appartiennent à une forme d’organisation qui n’obéit pas à la hiérarchie. Cela nécessite que les travailleurs, les jeunes, les femmes, les soldats s’organisent en comités, partout dans toutes les villes, sur les lieux de travail et d’études. Cela nécessite que ces comités se fédèrent à l’échelle nationale pour discuter de leurs aspirations, de leurs revendications, définir eux-mêmes les orientations à venir, se donner les moyens d’organiser eux-mêmes le changement social et politique auquel ils aspirent.

C’est à ce prix qu’ils pourront imposer des mesures sociales d’urgence. C’est à ce prix qu’ils pourront en finir avec la répression violente en s’unissant aux soldats soustraits à l’autorité de la hiérarchie militaire en s’organisant eux aussi en comités. C’est à ce prix qu’ils pourront mettre en place un pouvoir des forces populaires, des travailleurs, des jeunes, des soldats, des femmes, de tous les milieux populaires, un pouvoir qui rompe radicalement avec la dictature des oligarques actuelle et avec les impérialismes.

Quant aux travailleurs de France, cette révolte qui se bat contre les mêmes capitalistes qu’eux est la leur car, depuis longtemps, les exploiteurs d’Algérie et de Tunisie ont partie liée avec la bourgeoisie française. La victoire de la révolte de Tunisie sera celle des travailleurs du monde entier.

Maxence
 
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Message par Zelda » 23 Jan 2011, 11:48

Il paraît qu'une blague court en ce moment en Tunisie : (dixit Métro, le magazine gratuit)
"Ali Baba est parti mais les 40 voleurs sont toujours là." :hinhin:
Zelda
 
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