Les chemins de la liberté, film de Peter Weir

Message par Zelda » 19 Fév 2011, 00:56

7 gars s'évadent en 1940 d'un goulag sibérien et rejoignent (dans l'ordre) le lac Baïkal puis passent la frontière chinoise puis franchissent l'himalaya (une paille) pour rejoindre le Tibet.

J'y allais pour le film d'aventure (humaine) dans une belle nature.

Malheureusement, il fallait se cogner les bons gros clichés anti-communistes (ce dont je me doutais bien hein), des rapports humains pas du tout crédibles (genre un criminel de droit commun ignoble qui se transforme en plutôt brave type, là comme ça, en gentleman même avec une jeune fille) et une grosse dose de masochisme parce que nos héros, dès qu'ils arrêtent de souffrir, ben ils ont peur de s'emmerder alors ils remettent ça aussi sec.

Mes copains m'avaient dit "Tu vas avoir froid"... mais j'ai eu chaud aussi, très très chaud, et soif, et faim... Ambiance Koh Lanta. Miam ça a l'air bon le serpent, j'ai jamais goûté.
Blague à part, on regrette après tant de souffrance qu'il filme si peu ou de façon aussi peu intense les moments de soulagement, c'est bizarre. Mise à part la (belle) scène de l'oasis dans le désert, il n'y a pas de scène de répit temporaire. C'est dommage.

Ca se regarde quand même sans s'ennuyer pour la nature, et allez, quelques personnages pas mal (le personnage principal est vraiment un mec touchant, et le "comique" aussi). Une blague marrante : Le lumpen dit tout l'amour qu'il porte à l'Union Soviétique (ha ha comme par hasard c'est bien le seul), et "faut pas dire du mal de Staline, c'est un héros, il prend au pauvre pour donner au riche". Le mec marrant de répondre : "Oui, et puis après il les met tous les deux au goulag". :hinhin:

Voilà, bon, c'est pas du vol mais c'est pas non plus un bon film.

Pour l'ambiance au goulag (début du film), on en saura plus en lisant "une journée d'Ivan Denissovitch", mais c'était plutôt pas mal rendu.
Zelda
 
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Message par eno 2 » 24 Fév 2011, 16:57

En plus d'être relativement mou du g'nou, le film accumule les confusions et les amalgames sur les communistes, plusieurs fois clairement comparés aux nazis...

Comme tu l'as dit, le seul personnage qui se revendique communiste est un criminel mafieux, très violent, qui a le tatouage de Marx et Staline sur son torse (sous entendu Marx et Staline, même combat).
Bien entendu, ce personnage antipathique refusera, par son amour immodéré de la "mère-patrie", de quitter le sol soviétique et sera le premier à abandonner l'aventure, quoi de plus logique pour un sale criminel/mafieux/communiste...
"Faut pas dire du mal de Staline, c'est un héros, il prend au pauvre pour donner au riche", sera la seule et unique phrase du film qui "résume" les idées communistes...
Très décevant de la part du réalisateur des excellents Master and Commander, Truman Show et Le Cercle des Poètes Disparus !!

Non pas que les camps du goulag n'aient pas été cruels et meurtriers, ni qu'il ne faille pas les dénoncer, on est bien d'accord là-dessus, mais pourquoi ne jamais faire de films sur les armées blanches plutôt que sur la cruauté des mangeurs d'enfants staliniens ??
Il y aurait pourtant des choses à dire !!

Comble du mépris, l'un des personnages principaux (E. Harris) qui incarne la raison, le bon sens et l'expérience est bien évidemment américain.
Le meneur du groupe est Polonais car, bien évidemment, aucun russe n'aurait pu incarner ce rôle, trop aveuglés qu'ils étaient par l'idéologie, pas comme les américains, dont l'indépendance d'esprit est notoire...

Je ne suis même pas sûr que P. Weir se soit rendu compte du ridicule de ses clichés, pétris de préjugés, ni qu'il ait eu conscience de faire un pur film idéologique, tellement ses certitudes sur le communisme sont ancrées dans l'état d'esprit des gens de sa classe.
Je suis sûr qu'il est tout content de lui, persuadé d'avoir élaboré un joli morceau de bravoure dans la propagation de l'esprit démocratique dans le monde.
Ne gâchons pas ses illusions, et laissons-le dormir.
Fais de beaux rêves, Peter...

Pour finir, une gentille phrase tirée de la critique du film par Les Cahiers du Cinéma qui résume bien le personnage :
"Weir s'est confit dans l'académisme et malgré quelques demi-réveils, son oeuvre ne dessine plus qu'un sarcophage de regrets."
eno 2
 
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