Le discours d'un roi

[Gaby]

Synopsis : D’après l’histoire vraie et méconnue du père de l’actuelle Reine Elisabeth, qui va devenir, contraint et forcé, le Roi George VI (Colin Firth), suite à l’abdication de son frère Edouard VIII (Guy Pearce). D’apparence fragile, incapable de s’exprimer en public, considéré par certains comme inapte à la fonction, George VI tentera de surmonter son handicap grâce au soutien indéfectible de sa femme (Helena Bonham Carter) et d’affronter ses peurs avec l’aide d’un thérapeute du langage (Geoffrey Rush) aux méthodes peu conventionnelles. Il devra vaincre son bégaiement pour assumer pleinement son rôle, et faire de son empire le premier rempart contre l’Allemagne nazie.

Visiblement nous sommes plusieurs à vouloir partager les bons plans cinéma du moment... autant continuer.

Je suis allé voir "le discours d'un roi" avec tous les a prioris du monde : une ambiance à la Stéphane Bern, regardez comme ils sont humains ces grands princes, la glorification d'un discours qui au fond envoie les populations à la boucherie mondiale, etc. Et j'avais tout à fait raison, ces éléments sont présents.

...MAIS MAIS MAIS...

... c'est au fond un très bon film. D'abord parce qu'il s'intéresse plus à l'expérience du bégaiement qu'aux enjeux politiques secondaires (l'idéologie du film tenant en quelques mots : un chef politique doit être la voix du peuple, pas pour le commander mais le représenter, bref, on en est encore à la Magna Carta). Mais surtout, parce que le personnage du praticien est excellentissime. Il est égalitaire, farfelu, pas un lèche-botte mais un pragmatique... Au fond, c'est un film d'interprète, d'exercice, et c'est brillamment joué pour être à la hauteur de quelques répliques bien senties.

A aller voir, on passe un bon moment.

[clavez]

c'est comme prendre un bon bain à 36°, on est content et détendu. L'orthophoniste est peut être égalitariste, mais au bout du compte rien de dérengeant ne se fait jour. La Reine est allé le voire.

[yannalan]

Ben ils vont pas faire une révolution en 36 dans un film historique. Effectivement, on passe un très bon moment en ambiance "Old England". Pas la même Angleterre que "Fishtank", c'est sur !

[quentin]

Salut,
J'avais quelques appréhensions sur l'idéologie du film, mais après les commentaires sur ce forum je suis allé voir... effectivement, l'aspect historique "Old England" selon l'expression de Yannalan est pas mal (ma copine angliciste a trouvé que l'accent anglais des milieux aristocratiques était bien rendu)... mais en fin de compte l'essentiel c'est une variation sur le personnage finalement pas sûr de lui et qui doit dépasser ses difficultés car il se retrouve à exercer des responsabilités imprévues. Le praticien a un grand jeu d'acteur avec ses contradictions (quand on le refuse dans une troupe de théâtre car sa déclamation n'est pas assez "royale"), perso j'ai trouvé que Colin Firth était très bon en jouant le rôle d'un bègue.

[quijote]

Un film très attachant , très humain qui est l 'histoire de l 'amitié entre deux hommes . L'amitié entre le roi et l 'orthophoniste , ça vaut le coup d 'être souligné .. le Roi n 'est plus le "roi' , c'est un bonhomme qui souffre , à qui on impose un rôle , qui , au fond voudrait être tranquille qui aimerait vivre sa vie de famille .Entouré des siens " je ne suis qu 'un officier" de l 'armée ( , dit-il .. mais l 'entourage veille . Tous ces hauts dignitaires sont là pour lui imposer de "représenter"le Royaume . Il voudrait bien laisser ça à son frère . Hélas , ce n 'est guère possible .On ne lui laisse guère le choix . Et ça le désespère. . Et ce que j 'ai trouvé émouvant c'est le rapport qui s 'établit entre ces deux hommes . L 'orthophoniste n 'est pas flagorneur . Il se pose tout des suite en l 'égal du Roi . Il est d 'une grande franchise . Pour lui le souverain n 'est qu 'un patient comme un autre.

C 'est vrai que par ailleurs , c'est l 'exaltation de l" 'unité" du peuple derrière le Roi qui est un peu déplaisante . Une nation solidaire ,"unie" .( l '"Union sacrée" , en somme ! ). encore que ça traduit une situation qui était ressentie par une grande partie de la population Mais ce n 'est qu 'un des aspects de ce film. Ce qui compte , c'est de voir le rapport entre ces deux hommes et c'est très bien interprété .Cela ne doit pas être facile de faire le bègue ..

[Zelda]

Pas vu.
Dans ce film, parle-t-on de son frangin le nazi comme d'un brave type qui a abdiqué pour épouser son américaine de divorcée ? Sans mentionner (une paille) qu'il était pro-nazi ? Ils font presque tous ça les media.

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_..._du_Royaume-Uni
Extrait de Wikipedia sur l'ex Edward VIII
Où l'on voit que la France fut une villégiature pour le facho en question.

Le duc épousa Mme Simpson dans une cérémonie privée le 3 juin 1937 au château de Candé à Monts en France appartenant à Charles Bedaux, un industriel français. Leur voyage de noces sera une croisière sur la mer Méditerranée, qu'ils commencent à partir d'un port de l'Italie mussolinienne. Le duc pensait revenir au Royaume-Uni après un ou deux ans d'exil en France (où il bénéficia d'une exonération d'impôts et d'un hôtel particulier de la part du gouvernement français), mais le roi, avec l'appui de sa mère, la reine Marie, et de sa femme, la reine Élisabeth, le menaça de lui retirer sa pension s'il revenait au Royaume-Uni sans y être invité. Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, le duc recoit le grade de général de division. Il est chargé des relations entre les états-majors Français et Britanniques, mais ce poste est purement honorifique. Le duc s'en plaindra d'ailleurs dans de nombreuses lettres adressées à Churchill. Lorsque les forces Allemandes traversent les Ardennes et pénètrent en France, le duc déserte et s'enfuit pour Biarritz avec sa femme, emportant ses bagages ainsi que l'ensemble des voitures de son état-major.

Après la défaite de la France, il se réfugia auprès des dictatures ibériques (Espagne, puis Portugal). Il suscita l'inquiétude de Churchill qui craignait que le Duc ne soit manipulé par les partisans d'une paix de compromis avec le Reich. Il fut alors nommé gouverneur des Bahamas, un poste qu'il garda jusqu'en 1945 ; le couple retourna ensuite en France, où il passa la plupart du restant de sa vie très mondaine.
Il revint plus tard voir les autres membres de la famille royale à plusieurs reprises, mais sa femme n'y fut jamais acceptée. Il est mort en 1972 à Paris, et son corps fut renvoyé au Royaume-Uni pour être enterré à Frogmore, près du château de Windsor. La duchesse de Windsor, lors de sa mort une décennie et demie plus tard, fut enterrée à ses côtés. Ils n'eurent aucun enfant.

[artza]

Le duc pensait revenir au Royaume-Uni après un ou deux ans d'exil en France (où il bénéficia d'une exonération d'impôts et d'un hôtel particulier de la part du gouvernement français)

Et après ça qu'on vienne pas nous seriner que la France n'est pas une terre d'asile, généreuse et tout!

Faut dire qu'à l'époque la majorité de la chambre des députés était de gauche, et oui.
Ceci expliquant peut-être cela.

J'ai le vague souvenir que le duc et son épouse jouissaient en France d'une réelle sympathie entretenue par la presse qu'on disait pas encore people de l'époque.

C'était un sentiment plutôt de gauche, anti-monarchie, anti-conventions, pour la liberté et le respect des sentiments amoureux.

Les sympathies du duc pour pour les dictatures et pour Hitler n'étaient pas une originalité dans son milieu à cette époque jusqu'en 1940, c'était même très courant et plutôt mode.

[Zelda]

J'ai le vague souvenir que le duc et son épouse jouissaient en France d'une réelle sympathie entretenue par la presse qu'on disait pas encore people de l'époque.

Fichtre, je savais que t'étais pas un gamin, mais tu les fais pas, tes 84 ans. :hinhin:

[artza]

J'ai le vague souvenir que le duc et son épouse jouissaient en France d'une réelle sympathie entretenue par la presse qu'on disait pas encore people de l'époque.

Fichtre, je savais que t'étais pas un gamin, mais tu les fais pas, tes 84 ans.

Mais je rassure Valière tout ça n'a pas empêché au contraire le développement chez moi d'un fort sentiment égalitaire et républicain.

"Sous le surplis de l'obscurantisme et de la servitude la liberté frayait son chemin"

[Zelda]

"Sous le surplis de l'obscurantisme et de la servitude la liberté frayait son chemin"

Et puis ce qu'il y a de bien avec cette phrase, c'est qu'elle peut se retourner comme un gant. :sygus:

Quoi, on pourrit le fil avec nos hors-sujets ? On est en république laïque oui ou crotte ? On peut bien bavacher entre citoyens libres et égaux. :bleh: