Manifestations en Egypte

Dans le monde...

Message par Puig Antich » 06 Mars 2011, 16:00

a écrit :Et tu es un homme de peu de foi.


C'est une référence à un célèbre communiste italien ? Ou pas ? :hinhin:





a écrit :Sur les révolutions en Egypte, Tunisie et en Iran
6 03 2011

Article de Mostafa Saber, membre du Comité Central et du Bureau Politique du Parti Communiste-Ouvrier d’Iran, sur les révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord :

1.Les révolutions en Egypte, en Tunisie et bien sûr en 2009 en Iran, malgré leurs différences et leurs spécificités, ont des caractéristiques historiques et universelles communes. Caractériser ces révolutions (dans le contexte des mouvements récents révolutionnaires et d’opposition au Yémen, en Algérie et en Jordanie) comme des événements du « monde islamique », du « monde arabe » ou comme « régional » (Moyen-Orient et Afrique du Nord) explique certains aspects de ces évènements, mais ignore leurs caractéristiques essentielles et déterminantes. Ces mouvements et révolutions populaires sont l’étendard d’une nouvelle ère radicale et révolutionnaire à l’échelle mondiale. C’est une nouvelle page de l’histoire de la lutte des classes à l’ère du capital globalisé, et en apparence, cela n’a pas encore un impact mondial plus important que la « fin de la guerre froide » et le « 11 septembre », il n’en aura pas moins que ces deux événements. La différence c’est que si la « chute de l’Union Soviétique » et la « guerre au terrorisme » étaient dans le cadre de la lutte entre différents pôles bourgeois, et ont servi de tremplin à la réaction et au recul, les révolutions récentes se dressent contre ces évolutions réactionnaires et marquent le  début d’une période de participation large et directe de la classe ouvrière et de la population révolutionnaire dans la mise en place de changements sociaux mondiaux.

2. Ces révolutions et transformations mentionnées plus haut ont tout d’abord surgit dans le contexte économique et politique du capitalisme mondial de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème siècle, en particulier celui des dix dernières années.  Les causes fondamentales de ces changements -la révolution technologique continue (depuis les années 1970), l’expansion rapide et sans précédent du capitalisme et du marché mondial à un niveau où des milliards d’êtres humains à travers le monde partagent le même sort d’esclaves salariés- se développent toutes. D’un côté, il y a un renforcement de la crise économique mondiale, une expansion exponentielle de la pauvreté relative, une explosion sans précédent du nombre de chômeurs, d’affamés et de personnes dépourvues de droits, dans la population. De l’autre, il y a une expansion historique de la richesse accumulée, une oligarchie de banques et d’institutions financières, une poignée de multimilliardaires, qui tous volent les êtres humains et pillent l’environnement naturel.

Le recul réactionnaire politique et culturel (domination de la nouvelle droite dans les années 80 ; émergence de l’idéologie du nouvel ordre mondial ; réaction post-moderniste des années 1990, guerre au terrorisme ; imposition d’Etats policiers sur l’atmosphère politique du monde entier ; renforcement de gouvernements corrompus, répressifs et menteurs ; réaction religieuse, ethnique et nationaliste ; journalisme servile et corrompu en particulier ces dix dernières années) qui correspond à ces changements économiques a cultivé un vaste sol fertile pour une contestation dissidente et radicale de ce statut-quo. La révolution technologique – le développement d’internet, des satellites et du téléphone portable de la dernière décennie, a pris des dimensions colossales. En même temps, les possibilités de se mettre en relation, d’échanger des idées et d’apprendre, de former une culture radicale internationale, de s’organiser et de manifester en masse spontanément et rapidement, se sont multipliées en particulier chez les jeunes générations. Dans ce contexte technologique, économique, politique, social et culturel, le monde est entré dans une période révolutionnaire dans laquelle la participation de larges secteurs de la société dans chacun des ces domaines et dans les changements sociaux qu’ils impliquent, est sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

3. Depuis le mouvement « anti-globalisation » qui s’est constitué devant le monde à Seattle, Washington, en 1999 et s’est étendu à toute l’Europe, en passant par les millions de manifestants à travers le monde contre l’invasion américaine de l’Irak en 2003 et jusqu’aux récentes grèves ouvrières et protestations de jeunes en Grèce, France, Angleterre et ailleurs contre l’augmentation de l’âge de la retraite, la hausse de différentes taxes, et autres conséquences de la crise économique de 2009, du « tournant vers la gauche » du gouvernement américain sous la pression des demandes de la population, aux grèves et révoltes ouvrières qui se développent jour après jour contre la dictature du gouvernement capitaliste en Chine et la maffia russe, du Manifeste de la Jeunesse de Gaza pour le Changement qui rejette de la même façon Israël et le Hamas,  au mécontentement et aux transformations qu’il réalise dans la société américaine elle-même qui remet en cause la domination des deux « partis de Wall Street », tous ces événements, malgré leurs différences et spécificités, ont la même essence que les révolutions et situations révolutionnaires en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, y compris ce qui s’est passé en Iran en 2009.

Le dénominateur commun de ces changements est l’ascension de mouvements populaires radicaux dont le but est de briser le statut quo, bref, le reflet de la lutte de la classe prolétarienne moderne contre l’esclavage et la réaction capitaliste mondiale. En d’autres mots, près de quatre décennies d’offensives continues, sans répits, de la nouvelle droite, renforcée par la chute et la défaite des « socialismes » et « communismes » bourgeois (tant le capitalisme d’Etat « oriental » de type russe que le capitalisme de l’Etat providence de type « occidental »), ont mené le monde à un stade sas précédent de réaction et de reculs. Maintenant que cela fait plus d’une décennie que les revendications de la gauche radicale pour la justice et la liberté et les revendications ouvrières pour l’égalité, ont, pas à pas, émergé ici ou là, essayant, en faisant des erreurs et en apprenant de ces erreurs, en agissant parfois plus comme groupe de pression sur d’autres mouvements qu’en se représentant en tant que tel, montrant  sa présence claire et indiscutable, qui ne peut qu’être que la nécessité de mettre fin à l’esclavage salarié et à abolir le système capitaliste et tous ces symptômes.

L’absence d’objectifs politiques clairs et identifiés, l’absence de direction politique, de partis et mouvements communistes et ouvriers, l’inexistence d’organisations populaires radicales et enracinées prête à prendre le contrôle de cette énergie d’un côté, et l’existence de l’autre, d’une profonde et humaine radicalité, d’une énorme puissance créatrice et d’initiatives organisationnelles de masse, basées sur les technologies de communication modernes qui offrent la possibilité de surmonter rapidement les lacunes hérités des sombres décennies précédentes, sont les caractéristiques générales de ces mouvements et révolutions populaires qui appellent à des changements profonds et radicaux.

4. Les révolutions en Egypte, en Tunisie et en Iran, malgré leurs caractéristiques distinctes, montrent toutes différents aspects de la même et universelle vision du monde, et dans les faits l’éruption d’un volcan révolutionnaire dans ces régions où la croute terrestre est la plus mince sous le poids du capitalisme contemporain.

Le Moyen-Orient en particulier, pour des raisons historiques – dont la question de la Palestine et du conflit arabo-israélien, et celle du développement de l’Islam politique (qui fut soutenu par l’Occident dans le cas de la répression par Khomeiny de la révolution populaire de 1979 et le soutien aux « Moudjahdins Afghans » pour créer une « ceinture verte autour de l’Union Soviétique. Ainsi, aux lendemains de l’effondrement de l’Union Soviétique, l’Islam politique s’est développé et un monde avec deux fronts a émergé, « l’Occident » et « l’Islam politique », après le 11 septembre, entre deux pôles réactionnaires), a été le point de convergence des crises mondiales les plus tendues, des impasses et des affrontements militaires des deux dernières décennies.

La lutte de pouvoir entre le militarisme occidental et le terrorisme islamique cette dernière décennies (du crime du 11 septembre, guerre au terrorisme, invasion américaine et occidentale de l’Irak et de l’Afghanistan, crimes d’Israël contre les peuples du Liban et de Palestine, et les attentats islamistes dans des capitales européennes à l’émergence de groupes comme le Hamas en Palestine et le Hezbollah au Liban) a été la principale source de la réaction et des attaques contre l’humanité sous tous ces aspects, non seulement dans la région mais dans le monde entier. La révolution du peuple d’Iran en 2009 et maintenant les révolutions en Egypte et en Tunisie (qui ont sans aucun doute été influencée par la révolution iranienne de 2009) sont, du point de vue politique, sont en premier lieu contre la « guerre au terrorisme » et toute l’atmosphère réactionnaire créée par le conflit entre les pouvoirs bourgeois.

Pas plus que le peuple iranien, qui s’est levé dans une révolution contre le régime de l’Islam politique, ne voulait ou avait l’intention d’amener au pouvoir un autre dictateur marionnette de l’Occident, le peuple d’Egypte et de Tunisie, qui étaient sous la domination de dictatures pro-occidentales, n’ont aucune intention de porter l’Islam politique au pouvoir. Un dénominateur commun de ces révolutions, qui ont été observées et soutenues par les gens du monde entier, est précisément cet aspect amoureux de liberté, son caractère laïque et ces valeurs de dignité et de respect humains. En ce qui concerne le conflit entre les pouvoirs de l’Islam politique et le militarisme occidental à propos des révolutions en Iran, en Tunisie et en Egypte, nous pouvons dire qu’un gigantesque troisième front social se lève contre ces deux pôles réactionnaires et apparaît au milieu du champ de bataille entre ces deux fronts avec l’objectif de mettre fin à cette guerre réactionnaire prolongée. Même si c’était le seul dénominateur commun de ces mouvements révolutionnaires, nous pouvons dire qu’une nouvelle ère a émergé dans le monde politique : une ère où l’Occident ne peut pas réprimé l’opposition au nom de la lutte contre le « terrorisme islamique ». Une ère où les islamistes et les forces les plus réactionnaires de l’époque contemporaines ne sont pas capables, au nom de « la lutte contre l’Occident », de faire sombrer l’humanité dans les profondeurs des flammes de l’enfer islamiste. Maintenant, un troisième front apparaît, caractérisé par la revendication de liberté, de bien-être, de respect, de dignité et d’égalité des êtres humains et qui a déjà un immense impact. Une victoire politique décisive de ce troisième front dans un pays comme l’Iran ou l’Egypte changera la physionomie politique du monde entier.

5. A un niveau plus profond, ces révolutions interrompent la totalité des équations politiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de ce fait, du monde entier. Les différentes formes de gouvernements dans la région, qu’il s’agisse de dictatures nationalistes pro-occidentales ou de dictatures islamistes anti-occidentales, sont entrées de la même façon dans une des crises les plus profondes face aux revendications et à l’action des peuples. L’influence de l’Occident et des Etats-Unis dans la région et la position du gouvernement israélien en tant que principal allié et première ligne de l’Occident, sont remises en question et redéfinie. La question palestinienne, qui a été cette dernière décennie un champ de bataille entre la réaction de l’Islam politique et le militarisme occidental, est en train d’être redéfinie. Les révolutions récentes vont envoyer une onde de choc de revendications de justice et de radicalité à la fois contre les mouvements réactionnaires islamistes et nationalistes palestiniens et contre les crimes occidentaux, d’Israël et des mouvements de droite dans la société israélienne.

L’équilibre politique, non seulement dans les sociétés palestiniennes et arabes, mais même au sein d’Israël, va être modifiée. D’ores et déjà, dans différentes zones du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, commencent des révolutions et mouvements révolutionnaires contre la pauvreté, la misère, l’absence absolue de liberté, et pour changer la situation ; ces mouvements vont étendre d’une manière ou d’une autre leur forme révolutionnaire. La position des femmes et l’horrible réaction qui existe contre les femmes dans les pays infesté par l’islamisme vont changer et les mouvements de libération des femmes à travers toute la région va se renforcer. La laïcité et les revendications de liberté et d’égalité vont se renforcer partout, et la classe ouvrière va renforcer sa participation politique dans différents domaines. Tous ces changements signifient que toute la position du Moyen-Orient et l’équilibre réactionnaire qui est en place depuis ces dernières décennies va se modifier fondamentalement. Ce changement ne va pas seulement modifié les rapports de force entre les puissances internationales et les fronts bourgeois, mais dans chaque pays entre le prolétariat et la bourgeoisie.

6. Dans une perspective plus historique, la signification principales des changements actuels et des révolutions au Moyen-Orient et en Afrique du Nord est une initiative et une tentative révolutionnaires et populaires pour amener l’ensemble du monde arabophone et des sociétés infestées par l’islamisme vers le 21ème siècle dans toutes ses sphères économiques, sociales,  culturelles et politiques. Sur la base de ces changements, la lutte entre les deux principales classes de la société, qui n’est pas seulement sur comment intégrer ces sociétés au 21ème siècle, mais touche l’essence même de la définition des sociétés humaines au 21ème siècle, va s’intensifier et prendre une nouvelle dimension qui va s’étendre au delà de la région. Le fait est que le développement technologique et l’expansion sans précédent du capitalisme et du marché mondial, qui a expliqué auparavant, n’a pas seulement amené à la fin de la polarisation de l’époque de la Guerre Froide (c’est-à-dire la confrontation entre le capitalisme d’Etat de l’Est et le capitalisme du libre marché de l’Ouest), mais va amener à mettre fin à toutes les actuelles divisions bourgeoises, ou à la redéfinir selon le nouvel équilibre des pouvoirs et des besoins du capitalisme mondial. Aussi, la division entre les « pays industrialisés » et le « tiers-monde » ou d’autres catégories comme le « monde islamique » ou le « monde arabe » arrive à sa fin. Le monde avance inexorablement vers une culture et un mode de vie plus homogène. Cette tendance historique est d’abord encouragé par le capitalisme par ses propres moyens, pour plus de profits, et pour niveler le statut du prolétariat mondial. Le capitalisme tend naturellement a imposé des conditions toujours plus dures à tout le prolétariat mondial, c’est-à-dire en d’autres mots à la vaste majorité de la société humaine contemporaine. D’un point de vie politique, cela signifie inévitablement de pousser la société vers la régression et la réaction politique, vers des Etats policiers, et vers des attaques contre les droits et les acquis que les travailleurs et les gens amoureux de la liberté avaient gagnés auparavant. C’est un processus et une évolution que nous avons pu observé à travers le monde ces quatre dernières décennies. Mais l’histoire n’est pas que créée par la capitalisme et la bourgeoisie. Au contraire, et justement contre les tendances politiques et économiques du capitalisme, les revendications et les tendances du prolétariat (les vastes masses humaines de notre époque qui se dressent pour défendre la liberté, l’égalité, le bien-être et l’humanité) ont trouvé une caractéristique commune et mondiale. La production industrielle et sociale est devenue mondiale, ainsi que les revendications, depuis le niveau des salaires et de bien-être aux libertés politiques et individuelles et aux droits civils, et les références culturelles, tout tend à fusionner et à s’unifier en fonction des standards sociaux les plus élevés. Cette une tendance que nous avons pu constater et qui a caractérisé divers mouvements politiques, en particulier ces 10 dernières années dans le monde entier.

Le Moyen-Orient, à cause de sa complexité et ses intenses contradictions historique, est l’endroit où de larges masses, depuis l’angle de leurs propres intérêts, contre les divisions du capitalisme contemporain et ses satellites réactionnaires et inhumains, s’est dressé en révolution. Mais ces batailles, pour gagner, doivent s’attaquer à la racine. Elles doivent repousser non seulement la puissante vague de la réaction politique et idéologique de la classe capitaliste contre le communisme, contre la nature de recherche de liberté de la classe ouvrière et contre toute revendication de justice ces dernières décennies, mais mettre fin à la corruption, à l’Etat policier, aux Etats religieux et ethniques-nationalistes, ainsi qu’à leurs justifications idéologiques comme la « fin de l’histoire » et le « triomphe de la démocratie », le « relativisme culturel », la « guerre des cultures », les « islamistes », etc. Elles doivent finalement se lever contre le pouvoir du capitalisme et du marché mondial, qui est la racine de toute la misère et de la pauvreté actuelles, de la réaction et des régressions. La véritable réponse aux revendications et aux aspirations immédiates des millions de gens qui sont entrés sur le champ de bataille pour décider de leur destin c’est le départ de tous les charlatans, généraux et mollahs milliardaires, l’instauration du socialisme et la fin de la barbarie capitaliste.

Dans ce contexte historique, les révolutions en Egypte, en Tunisie et en Iran sont l’avant-garde des révolutions de la classe ouvrière du 21ème siècle dont le but est de mettre fin à 300 ans de règne capitaliste. La victoire de ces révolutions réside avant tout dans la formation de partis communistes-ouvriers radicaux et influents et de forces politiques dont l’objectif clairement affiché est l’horizon de la révolution sociale, de l’émancipation de toute l’humanité du joug du capitalisme, et de l’organiser et d’influencer les efforts des masses dans cette direction.

La réalisation de ces objectifs est sans aucun doute plus possible aujourd’hui que dans toutes les périodes précédentes aux révolutions et aux évènements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le vaste soutien international et l’observation de la révolution de 2009 en Iran et aujourd’hui des révolutions en Tunisie et en Egypte, la passion et l’espoir d’émancipation chez les peuples du monde, sont de claires indications de la justesse de cette évaluation. La question cruciale ici est de mettre en place cette direction et cette perspective de l’émancipation du joug du capitalisme selon les formes de choix politiques spécifiques aux situations locales. Il n’est pas besoin de préciser, à ce propos, que notre parti portera une lourde responsabilité.

Mostafa Saber, début février 2011
Puig Antich
 
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Message par com_71 » 06 Mars 2011, 23:51

(PCOI a écrit : Une ère où les islamistes et les forces les plus réactionnaires de l’époque contemporaines ne sont pas capables, au nom de « la lutte contre l’Occident », de faire sombrer l’humanité dans les profondeurs des flammes de l’enfer islamiste. Maintenant, un troisième front apparaît, caractérisé par la revendication de liberté, de bien-être, de respect, de dignité et d’égalité des êtres humains et qui a déjà un immense impact. Une victoire politique décisive de ce troisième front dans un pays comme l’Iran ou l’Egypte changera la physionomie politique du monde entier.


Clairement une orientation politique militant pour un "front de la liberté", contre la perspective d'une indépendance politique de la classe ouvrière.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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com_71
 
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Message par Puig Antich » 07 Mars 2011, 11:15

C'est vrai que cette tendance peut exister dans le PCO d'Iran. Il n'empêche que les communiqués qui ont été fait spécifiquement sur l'Egypte et la Tunisie étaient sur une ligne de totale indépendance de classe, affirmaient que seule la classe ouvrière pouvait apporter une solution véritable aux problèmes de la révolution.

Je pense qu'ici Mostafa Saber essaie de distinguer les traits qui caractérisent le mouvement réel et qui peuvent être intéressants pour les communistes. Il y a bien des choses qui ne sont pas prises en compte et c'est une erreur, par exemple la question du poids économique de l'impérialisme, mais un point essentiel est pointé, à savoir le développement des rapports sociaux spécifiquement capitalistes, et donc d'un prolétariat toujours plus nombreux, homogène; et d'autre part une unité toujours plus grande dans la marche du monde, dans les standards techniques, sociaux, culturels, les aspirations des sociétés.

Un autre point est effectivement l'existence d'un courant radical, parmi la jeunesse notamment, qui par ses modes d'action, d'organisation et ses aspirations est une critique en acte des forces sociales et politiques du passé et qui, sans être socialiste révolutionnaire, rejette effectivement aussi bien le militarisme et l'arrogance de l'Occident que l'islam politique et le vieux nationalisme arabe. Et il n'y a rien d'honteux pour des communistes que de vouloir prendre en charge les aspirations de ces couches sociales là.

edit : Je n'aime pas spécialement le terme de " troisième front ", mais je pense aussi que là, sur la base du mouvement réel, on a la caractérisation de ce courant, qui en est à poser des revendications démocratiques et sociales et qu'il faut soutenir - et c'est en le soutenant qu'on peut pointer dans le même temps son insuffisance fondamentale : l'absence de direction politique de la classe ouvrière, incarnée par un parti communiste. Je crois que cela est également dit dans le texte.

On peut lire aussi :

a écrit :Dans ce contexte historique, les révolutions en Egypte, en Tunisie et en Iran sont l’avant-garde des révolutions de la classe ouvrière du 21ème siècle dont le but est de mettre fin à 300 ans de règne capitaliste.


Du point de vue stratégique, c'est tout à fait vrai. Si on veut formuler plus justement, on peut dire : les luttes sociales et politiques pour l'instant populaires (interclassistes), allant jusqu'à l'insurrection armée en Libye, peuvent donner la force et le courage à la classe ouvrière pour apparaître sur son propre terrain de classe, avec ses propres revendications et son propre rôle politique.
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Message par artza » 07 Mars 2011, 18:11

(Puig Antich @ lundi 7 mars 2011 à 11:15 a écrit :

Un autre point est effectivement l'existence d'un courant radical, parmi la jeunesse notamment, qui par ses modes d'action, d'organisation et ses aspirations est une critique en acte des forces sociales et politiques du passé et qui, sans être socialiste révolutionnaire, rejette effectivement aussi bien le militarisme et l'arrogance de l'Occident que l'islam politique et le vieux nationalisme arabe. Et il n'y a rien d'honteux pour des communistes que de vouloir prendre en charge les aspirations de ces couches sociales là.


Tout ça c'est bien possible, mais la jeunesse dont tu parles c'est qui? C'est quoi?

Ce n'est pas couper les cheveux en quatre pour le plaisir que différencier la jeunesse ouvrière de la jeunesse petite-bourgeoise par exemple et au sein de cette dernière les couches pauvres et les aisées.

Oui, les communistes si ils en ont les forces peuvent être au côté de la jeunesse qui lutte tant que les objectifs de cette lutte ne sont hostles aux ouvriers, et même si ils n'ont pas les forces d'ailleurs mais la leur intervention est à un autre niveau, mais en distinguant bien les différences de classe dans la jeunesse et en s'adressant à la jeunesse petite-bourgeoise au nom du communisme et en appelant les meilleurs à se ranger sur le programme ouvrier et à oeuvrer pour l'édification d'un parti communiste.

En 68 en France, il y avait tout un courant de la jeunesse étudiante qu'on pouvait considérer comme radicalisée et alors, une chose pour moi est claire il ne fallait certainement pas faire toute une démagogie suiviste comme le firent chacun dans son style les JCR, les lambertistes, les maoïstes et les anars.
artza
 
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Message par Puig Antich » 10 Mars 2011, 11:11

On est d'accord sur le fond.

(Brève de Solidarité Ouvrière a écrit :Le 8 mars au Caire

Un appel avait été lancé par des militantes des droits des femmes pour une manifestation de femmes Place Tahir le 8 mars 2011, Journée Internationale des Femmes, à la fois pour commémorer la mémoire de celles et ceux qui sont tombé(e)s sous les coups de la répression, rappeler la participation des femmes à la révolution contre Moubarak et exiger l’égalité. Nehad, responsable du Centre Egyptien pour les Droits des femmes, a ainsi sur Al-Jazeera : « nous rappelons à la société les principe de la révolution dans sa totalité : égalité et dignité humaine ».

Alors que les femmes ont commencé à lancé des slogans comme « plus de droits pour les femmes », un groupe de réactionnaires s’est placé devant les femmes pour scander « al shab yoreed esqat al madam » / « le peuple demande le retrait des femmes ». Des hommes venus soutenir le rassemblement féministe ont également été agressé verbalement, tandis que d’autres réactionnaires se contentaient de beugler « illégitime ! » face aux revendications égalitaires des femmes.

Al Jazeera indique que lorsque des réactionnaires ont commencé à insulter verbalement des manifestantes, en particulier sur la façon dont elles étaient habillées, quelques femmes, choquées, sont parties. Mais la majorité est restée et des hommes se sont également interposés entre le groupe de réactionnaires moyen-âgeux et les femmes, scandant aussi des slogans favorables à l’égalité et à la liberté des femmes.


Vidéos sur : http://communismeouvrier.wordpress.com/201...-mars-au-caire/
Puig Antich
 
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Message par MajnûnLayla » 11 Mars 2011, 21:22

C'est vraiment de la pollution pure et simple, ces déclarations illisibles et bidon du PCOI.

Pour info, quand même, la fédération syndicale indépendante d'Egypte a été officiellement constituée par une conférence du 2 mars:

http://english.ahram.org.eg/NewsContent/1/...ade-union-.aspx

Egalement un "Parti Démocratique des Travailleurs" intégrant des syndicalistes indépendants:

http://www.thedailynewsegypt.com/egypt/wor...ew-parties.html

A suivre. Ce qu'ils avancent n'est pour l'instant pas bien follichon, mais dans le même temps... que des dizaines de milliers d'ouvriers cherchent à construire leurs syndicats ne constitue pas un fait anodin.
MajnûnLayla
 
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Message par Puig Antich » 12 Mars 2011, 01:15

a écrit :C'est vraiment de la pollution pure et simple, ces déclarations illisibles et bidon du PCOI.


C'est vrai que c'est tellement moins bidon d'expliquer aux tunisiens qui n'en ont cure que la solution est un mixe bizzare entre une solution parlementaire constituante et une solution de pouvoir soviétique plutôt que de tirer des leçons internationales de la situation pour le prolétariat - et en particulier dans son propre pays.
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 12 Mars 2011, 03:19

a écrit :"Businessmen and political elites have their own parties and groups while workers, despite their critical role in the revolution, don't have a political party to represent and lead them in the struggle for power," read the founding announcement of the party.


Et d'ailleurs, pourquoi tu trouves ça " pas folichon " ? :33:
Puig Antich
 
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Message par MajnûnLayla » 12 Mars 2011, 15:20

(Puig Antich @ samedi 12 mars 2011 à 01:15 a écrit :
a écrit :C'est vraiment de la pollution pure et simple, ces déclarations illisibles et bidon du PCOI.


C'est vrai que c'est tellement moins bidon d'expliquer aux tunisiens qui n'en ont cure que la solution est un mixe bizzare entre une solution parlementaire constituante et une solution de pouvoir soviétique plutôt que de tirer des leçons internationales de la situation pour le prolétariat - et en particulier dans son propre pays.


Tu n'as juste rien compris, je ne sais pas avec qui tu discutes. Quant à l'infâme et illisible bouillie du PCOI, je n'en discuterai pas, il n'y a rien à en tirer.

a écrit :Et d'ailleurs, pourquoi tu trouves ça " pas folichon "


Parce que ce n'est pas dans mes traditions politiques de me pâmer comme une jouvencelle à chaque nouveau développement - hier devant Chavez, l'homme en uniforme, aujourd'hui en maquillant la réalité sous le nom de "révolutions démocratiques", bref chaque fois qu'une solution miracle est trouvée pour priver la classe ouvrière de la perspective de la prise du pouvoir. Ce n'est pas, ce ne sera jamais mon truc d'accrocher mes petits wagons au train des "nouveaux processus" sanctifiés par tel ou tel courant d'extrême-gauche pour effacer toutes les conneries de la période précédente, sans jamais tirer de réel bilan.

C'est un fait indéniablement positif que l'émergence de syndicats indépendants en Egypte. Pour ce qui est du "parti démocratique des travailleurs", on n'a absolument pas les éléments qui nous permettraient de faire autre chose que prendre acte de cette tentative de créer un parti se réclamant de la classe ouvrière.

Mais dans le même temps la "fédération indépendante" se place sous le patronage de la CSI, réclame le "dialogue social", s'est adressée aux "hommes d'affaires qui ont souffert eux aussi de la dictature" et ne remet pas en cause le gouvernement provisoire. Ils se contentent de postuler au remplacement de la centrale officielle intégrée à l'Etat mais n'ont pas de répulsion à "dialoguer" avec l'armée-patron.

Dans la déclaration de fondation du "Parti Démocratique des Travailleurs", même chose: l'optique serait de "défendre les revendications" dans un cadre bourgeois. En tous cas pas l'ombre d'une réponse à la question du pouvoir. Or il n'y aura pas d'alternative durable entre le maintien du régime ou son renversement par les masses, pas même de "solution démocratique" qui ne soit pas portée par le prolétariat. Il y a sans doute loin de la coupe aux lèvres, mais se construire suppose d'emblée de se regrouper sur la perspective d'un pouvoir ouvrier liquidant la dictature. C'est ça, la révolution permanente.

On a largement eu l'occasion de constater où menait le combat sur le terrain des "revendications démocratiques" bourgeoises en Amérique Latine, au début des années 2000. Partout (Argentine, Bolivie notamment) la question du pouvoir a été évacuée avec la formule magique d'une "Assemblée Constituante" octroyée par la bourgeoisie. Chavez avait préventivement tenu la sienne en 1999. Et n'en déplaise aux groupies des Chavez et autres Morales, la condition des masses reste dramatique là-bas. Le seul oeuvre durable de leurs héros, c'est d'avoir oeuvré au maintien de l'exploitation capitaliste.

Bref, il faut se pencher avec intérêt sur les tentatives de constituion de nouvelles organisations ouvrières, mais aussi savoir raison garder. Et aussi constater à ce stade l'absence de tout ferment révolutionnaire à même de faire lever la pâte. Plus que jamais, la crise de l'humanité est la crise de sa direction révolutionnaire.
MajnûnLayla
 
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Message par Puig Antich » 12 Mars 2011, 15:25

Mais tu l'as vu où cette déclaration de fondation ? Envois le lien si tu as ça. Sur la base de l'article que tu as envoyé, il y a juste cette phrase qu'on ne peut qu'approuver :

a écrit :"Businessmen and political elites have their own parties and groups while workers, despite their critical role in the revolution, don't have a political party to represent and lead them in the struggle for power," read the founding announcement of the party.


Tu ne confonds pas avec l'autre parti de " gauche " dont l'article parle plus bas ?




Allez : ping pong maintenant.

a écrit :Parce que ce n'est pas dans mes traditions politiques de me pâmer comme une jouvencelle à chaque nouveau développement - hier devant Chavez, l'homme en uniforme, aujourd'hui en maquillant la réalité sous le nom de "révolutions démocratiques", bref chaque fois qu'une solution miracle est trouvée pour priver la classe ouvrière de la perspective de la prise du pouvoir.


Tu n'as juste rien compris, je ne sais pas avec qui tu discutes.
Puig Antich
 
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