Punir les clients des prostituées ?

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par Remarque » 26 Avr 2011, 18:40

Luc, Luc, j'ai du mal à comprendre que tu remettes le couvert ! Tu disais toi-même un peu plus haut que c'était "dur " pour toi de continuer ce fil... et voilà que tu en remets une couche en faisant, en plus, de la provocation que je trouve pas très honnête. Très franchement je préfère te lire lorsque tu parles avec sérieux et rigueur de sciences, que lorsque tu publies de pareilles âneries, pour ne pas dire insanités :

a écrit : Surtout c’est renforcer le stigma contre nous. En intervenant dans la sexualité entre adultes consentants, l’Etat nous traiterait ainsi encore davantage comme des mineurs en situation d’incapacité d’exprimer leur propre volonté.

Nous ne voulons pas être « réinséré-es », nous voulons la reconnaissance de nos droits.


C'est tout ce que tu as à répondre au texte remarquable des ex-prostituées du Canada (si j'ai bien compris) ? Je suis entièrement d'accord avec notamment le passage de ce texte qui dit que ces arguments sont de la masturbation intellectuelle : sur ce sujet comme sur bien d'autres, on peut gloser pendant des heures, des pages, et sortir tous les arguments que l'on veut tirés de réflexions savantes sur la "liberté " et compagnie. Mais au bout du compte ce n'est pas un problème théorique, c'est un problème humain. Et je ne comprends pas que tu ne sois pas à même de te mettre, ne serait-ce qu'un instant, suffisamment à la place de celles qui vivent cela pour ne pas le comprendre.
Oui, c'est une question de choix : d'un côté, il y a celles qui sont passées par là et qui disent : on s'est senti rabaissées, humiliées, violées, salies pendant toute notre vie, alors ne venez pas nous parler d'un "métier comme un autre". Et de l'autre, ton communiqué de je ne sais plus qui, qui dit "ne renforcez pas le stigma (??)" et autres foutaises intellectualisantes, parce que merde, personnellement je pense que la plupart des filles qui sont sur le trottoir, émigrées de fraiche date, filles paumées, lumpen, et autres, elles ne parlent pas très souvent de "stigma" quand elles évoquent leur condition. Tout cela c'est de la philosophie calquée sur le vécu d'autres gens, et ça me débecte. Mais bref, entre ces deux positions, tu as envie de choisir laquelle ? comme ça, là, sans trop réfléchir ?
J'ajoute que ta façon de balancer le lien avec l'asso le Nid, en disant juste que ce sont des cathos, pour bien montrer que tous ceux qui veulent combattre la prostitution ont une "morale vaticane", pour reprendre ton expression, c'est un peu court. Mais ça a un avantage : je suis allé voir, et je te le dis franchement, je suis à 100% d'accord avec l'article vers lequel ce lien dirige. 100%, et 1000% plus que les âneries de Strass sur "nous ne voulons pas être réinsérées".
Extrait :
a écrit :
L’achat d’un acte sexuel n’est rien de moins que la mise à disposition contrainte du corps des femmes pour les hommes, indépendamment du désir de celles-ci, dans la lignée du « droit de cuissage » et du viol.

Loin d’être réductible à une transaction entre deux individus, au « consentement » de l’une à se plier aux exigences de l’autre, il s’agit d’un rapport fondamentalement inégalitaire, inscrit dans la domination sexiste.


Peut-être que cela va encore te surprendre, mais je pense que pas grand-monde ici ne signerait pas des deux mains ces phrases. C'est écrit par des cathos ? et alors ? Nos idées, cela ne consiste pas à dire que si un catho dit blanc, on doit dire noir, je pense que tu ne l'ignores pas. Quand l'Abbé Pierre a dénoncé la misère avec violence, tu aurais ricané et dit à ceux qui étaient touchés qu'ils avaient une "morale vaticane" ? Je n'ignore pas que les cathos ont certainement d'autres préoccupations, pour beaucoup d'entre eux, que le droit des femmes, c'est une évidence, mais quand certains d'entre eux disent des choses juste cela ne me pose, personnellement, aucun problème. L'argument de dire : cela vient des cathos, donc c'est mal, c'est stupide. Personnellement, je vais te donner mon avis : la "catho" qui a écrit cela, je suis d'accord avec elle. (Si elle avait écrit que les prostituées étaient des femmes de mauvaise vie, et que la prostitution c'est mal parce que la morale catholique l'interdit, je ne dirais pas ça, il vaut mieux, sans doute, que je le précise avant de me reprendre un coup de "morale vaticane"). Donc la catho qui a écrit ça, je suis d'accord avec elle. Et le proxénète qui fait bosser des filles sur le trottoir, j'ai envie de lui cracher à la gueule. Voilà. Comme quoi des fois on est plus d'accord avec des cathos qu'avec des mecs qui, après tout, ne font qu'organiser le travail de "libres travailleuses" exerçant leur "libre choix" et vendant "librement" leur corps en tant que libre adulte librement consentant.
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Message par redaxe » 26 Avr 2011, 22:39

(Faber @ mardi 26 avril 2011 à 17:48 a écrit :

a écrit :dans ces histoires, je ne comprend pas, sur quelles bases ont peut réprimer un client de prostitué(e): le délit est-il dans le paiement de l'acte? et alors qu'en serait-il du mariage si l'épouse ne travail pas?


Cela, on ne peut pas le dire de tout les mariages, tandis que dans n'importe quel cas de figure, et sous n'importe quelle forme, la prostitution est condamnable.

D'accord avec ça. Ca veut dire quoi sinon, qu'être une femme mariée qui ne "travaille" pas équivaut à monnayer ses relations sexuelles?!?! Les concernées apprécieront...

a écrit : Je suis entièrement d'accord avec notamment le passage de ce texte qui dit que ces arguments sont de la masturbation intellectuelle : sur ce sujet comme sur bien d'autres, on peut gloser pendant des heures, des pages, et sortir tous les arguments que l'on veut tirés de réflexions savantes sur la "liberté " et compagnie. Mais au bout du compte ce n'est pas un problème théorique, c'est un problème humain


C'est tout à fait ça. Mais comme pour le voile il y a deux points de vue qui s'opposent, et là aussi ils sont irréconciliables... pour moi dans tout ce qui concerne l'humain, il n'y a pas d'absolu, il y a des valeurs, et quand on en a on essaye de les défendre, sinon ce sont les autres qui imposent les leurs. Et les valeurs ne sont pas réductibles à des formules logiques. Tu disais Luc sur un autre fil que si un scientifique, certes raciste/sexiste, parvenait à prouver l'intelligence supérieure des hommes sur les femmes, ou des blancs sur les noirs, il faudrait l'accepter. Mais quelqu'un qui a des valeurs féministes, ou anti-racistes, n'acceptera jamais ça. Il y a eu des gens pour avoir de telles valeurs même quand la "science", les religieux, les politiciens, et toute la société, disaient le contraire. Parce que le respect de soi, la dignité (quand on est concerné directement), ou la connaissance d'autrui, l'empathie vis-à-vis des expériences des autres, ça compte aussi dans la formation des valeurs et des idées.
Pour la prostitution, la réalité c'est que la condition de prostituée est dans l'immense majorité des cas subie, d'une façon ou d'une autre. Maintenant il y a des gens qui se disent "travailleurs du sexe". Pas des victimes, mais des businessmen/women qui gèrent leur corps comme un outil de travail. Pour qui c'est un boulot comme un autre, qui ne doit pas être stigmatisé. Soit. Et bien que te dire, on n'a vraiment pas les mêmes valeurs, c'est tout...
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Message par artza » 27 Avr 2011, 07:20

(Faber @ mardi 26 avril 2011 à 17:48 a écrit :

a écrit :dans ces histoires, je ne comprend pas, sur quelles bases ont peut réprimer un client de prostitué(e): le délit est-il dans le paiement de l'acte? et alors qu'en serait-il du mariage si l'épouse ne travail pas?


Cela, on ne peut pas le dire de tout les mariages, tandis que dans n'importe quel cas de figure, et sous n'importe quelle forme, la prostitution est condamnable. Du coup c'est un peu mettre sur le même plan des choses qui n'ont plus grand chose à voir (et je reste d'accord avec Engels sur le mariage et le lupanar).


Il y a quand même belle lurette que socialistes, communistes et féministes ont affirmer qu'une activité professionnelle salariée ou libérale était la voie obligée de l'émancipation des femmes.

L e mariage n'a pas plus d'avenir historique que la prostitution, et sans doute s'éteindront-ils à peu près en même temps en compagnie de l'état. :D

Pourquoi se marie-ton si ce n'est par conformisme, servilité familiale, snobisme ou arrangement financier?
Parce que pour ce qui est de cohabiter, avoir des relations sexuelles plus ou moins régulières et d'avoir des enfants nul besoin de se marier pour ça et depuis quelques décennies la morale générale ambiante en France ne l'impose plus, sans parler de la loi qui ne l'a jamais imposé.
Et franchement on voit mal ce que l'état sans parler d'un curé ou d'un rabbin ont à voir la-dedans.

Un(e) communiste dans la société française actuelle qui se marie pour ne pas heurter sa famille ou sa belle-famille ou son milieu ou pour céder aux préjugés de sa compagne ou de son compagnon et bien il ne vaut pas grand chose! Non, il ne vaut pas grand chose!

Des communistes peuvent toujours si ça leur chante condamner le mariage, la prostitution, les jeux d'argent ou la tauromachie c'est pas ça le fond de la question mais de comprendre qu'il n'y aura d'humanité enfin humaine que libérée de tout ce fatras dépassé et dégradant.
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Message par redaxe » 27 Avr 2011, 09:15

Oui, oui, c'est sûr, on est tous d'accord sur le mariage je pense ...
Pour autant, se marier, ou tout simplement vivre avec quelqu'un qui ne travaille pas ne signifie pas le/la payer pour avoir des relations sexuelles. Et les femmes mariées qui n'ont pas d'emploi (elles sont un paquet quand même!) ne sont pas des prostituées.
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Message par Remarque » 27 Avr 2011, 16:39

Ah tiens, j'avais raté un détail. Sur le communiqué du Strass que nous a posté Luc, (voir son lien), il y a un "contact presse" : "Maîtresse Gilda".
C'est original.
:whistling_notes:
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Message par Crockette » 27 Avr 2011, 18:01

je suis assez d'accord avec artza mais il a oublié une chose :

se marier ça sert aussi à enrichir les avocats quand on divorce... :-P

à chaque fois que vous prenez un rdv de quelques minutes pour faire avancer la procédure : on entend la phrase magique "500 euros s'il vous plaît"...
Crockette
 

Message par Remarque » 27 Avr 2011, 21:45

Granit,
"plus mao que trotskyste" ?
"qui ne travaille pas ne mange pas", c'était le principe de la révolution russe. Et ce n'est pas Mao qui l'a édicté. Ne confonds pas la "rééducation par le travail" prônée par Mao pendant la révolution culturelle, qui était une mesure de répression contre les intellectuels contestataires, avec ce qu'ont fait les bolcheviks.
Je trouve le ton de ton post un peu ... naïf, excuse-moi. Lis ou relis Ville conquise de Victor Serge, tu verras comment les choses se passaient avec les lumpen pendant la révolution russe. Désolé, ce n'est pas très angélique, mais c'est ça aussi la révolution.
Tu dis que tu ne penses pas que Marx ou Trotsky ait écrit cela... là encore, excuse moi je ne veux pas faire pédanr, mais plonge toi dans les bouquins et tu verras ce que ces deux auteurs ont écrit sur le lumpenprolétariat. C'est sans doute loin de ce que tu penses.
Quant au "mépris pour les punks à chien" dont tu dis que mes interventions "suintent", je récuse juste le terme de "suinte". Je suinte pas, j'affirme, et j'assume. Les soi-disant anars qui théorisent leur individualisme et vivent en parasites de la société en traitant d'esclaves ceux qui travaillent (c'est du vécu), oui, je les méprise. Et quand ils mettent le "A" de anarchie sur leurs t shirt, c'est simplement une insulte à ce que le mouvement anarchiste a produit de mieux, qui était tout de même autre chose que le clochardisme théorisé en posture politique.
Remarque
 
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Message par clavez » 28 Avr 2011, 14:12

je ne veux insulter personne, mais quand un marriage où la femme ne travaillaitpas et élevait les enfants se défait, vers la cinquantaine, et que le mari part avec une jeunette, la question se résout en terme de revenu et de maintien du niveau de vie. Au bout du compte, ce n'est qu'une question d'argent. La liberté passe par l'autonomie économique des conjoins.
clavez
 
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