L’un de ses objectifs est le suivant, je cite :
a écrit :"Réhabiliter la notion réputée naïve de vérité scientifique, contre l’idée que la science ne serait qu’une opinion socialement construite. » page 227
Pour cela, il expose deux cas particuliers : l’établissement de l’âge de la Terre ainsi que les diverses théories de son mouvement (ou de son immobilité) et donc du passage du géocentrisme à l’héliocentrisme.
Il nous fait visiter le jardin des délices ptolémaïques avec ses épicycles, ses déférents et autres équants.
Les différents moments de ce développement historique sont analysés, depuis les anciens grecs jusqu’à Kepler et Newton en passant par Ptolémée et Copernic. Chacun se juchant sur les épaules des géants qui l’ont précédé.
C’est très bien documenté et accessible à un large public. Un peu de technique mathématique est reportée en fin de volume dans des annexes.
Il présente aussi les débats idéologiques et notamment théologiques qui ont accompagné le développement de la connaissance scientifique du mouvement de la Terre. HK a fait le choix de rédiger une histoire des idées.
HK s’insurge avec force et conviction contre la réduction des limites historiques de nos connaissances à un relativisme pour lequel l’adventisme du septième jour et la mécanique quantique vaudraient autant l’un que l’autre.
C’est préfacé par Jacques Bouveresse toujours aussi élégant et subtil.
En somme un ouvrage qui devrait intéresser le lecteur matérialiste. Une bibliographie à large spectre permettra d’approfondir toutes les questions abordées par HK.
Je vais me permettre toutefois une petite critique amicale.
J’aurais aimé que ce scientifique marxiste se revendique explicitement du matérialisme, d’autant plus que « créationnisme », « dessein intelligent » et autres formes de religiosité sont désignés, dès l’introduction, comme cibles en tant que manifestations de l’obscurantisme.
Pannekoek, par exemple, n’a pas jugé ridicule de le faire dans sa très remarquable histoire de l’astronomie.
Est-ce dû à l’influence de Bouveresse (ou bien de l’air du temps……) qui prône le réalisme dans le débat philosophique d’une manière qui donne à croire que le concept de matérialisme est une incongruité ?
Quoiqu’il en soit je recommande ce livre.
Comme je me doute que certains vont se poser la question, j’y réponds par anticipation : Hubert est bien le frère et le camarade d’Alain !