(meichler @ mardi 17 mai 2011 à 05:02 a écrit :
Tu me prêtes des idées d'une naïveté affligeante. Je n'ai jamais dit ce genre de sottises. J'essaie simplement de faire comprendre que :
d'une part, le viol procède d'abord du sentiment de la domination sur autrui, de la toute-puissance sur l'autre,
et d'autre part que ce sentiment se trouve en quelque sorte produit à l'état "naturel" dans les rangs d'une classe dominante, possédante, et dont la situation sociale résulte d'un système fondé sur la réduction de tout, choses et êtres humains, à des marchandises, donc à des objets inertes, simples moyens de satisfaction échangeables.
Mais le sentiment de toute-puissance peut résulter de bien d'autres rapports que seulement la domination de la classe bourgeoise : toute-puissance imaginaire du très jeune enfant encore non socialisé, toute-puissance du "pater familias", du mandarin, du chef de village, de l'«uniforme», de la hiérarchie, et autres figures de transfert du père. C'est toujours un rapport imaginaire du sujet qui l'éprouve à l'égard de "l'autre", objet de son désir (ou de sa "pulsion" si l'on veut).
Par ailleurs, la toute-puissance, même si elle est toujours de l'ordre de l'imaginaire, peut résulter de l'usage d'une arme, ou d'une supériorité purement physique, de la violence physique pure.
Les viols ne sont certainement pas moins nombreux (quoi que l'on n'ait aucune statistiques, à ma connaissance, sur le sujet) du fait d'individus issus du prolétariat ou du sous-prolétariat que de la classe bourgeoise ou de la petite-bourgeoisie.
Je t'avais mal compris alors, je pensais que tu disais que c'était plus fréquent dans la bourgeoisie à cause de cette phrase
a écrit :Les "grands de ce monde" (imaginaires maîtres du monde) y sont bien évidemment "tout naturellement" très exposés.
Du coup j'avais compris qu'ils y étaient plus exposés que les autres...
Sinon je connais assez mal la psychologie des violeurs, et vu que le viol se trouve un peu partout j'aurais plutôt tendance à expliquer ça par la place accordés aux femmes dans la société.
Sinon les chefs d'accusation:
"1) fermé la porte et empêché cette personne de quitter la pièce
2) touché les seins de la plaignante sans son consentement;
3) tenté de retirer de force les bas de cette personne et lui a touché la zone du vagin de force;
4) forcé la bouche de la plaignante à toucher son pénis à deux reprises ;
5) n'a pu commettre ces actes qu'en utilisant sa force».
1. «Acte sexuel criminel au premier degré». Cette qualification, qui n'existe pas dans le code pénal français, désigne un viol par fellation ou sodomie en ayant recours à la force ou menaçant d'y recourir. En l'espèce, «le pénis est entré en contact avec la bouche de la victime à deux reprises», selon le procureur Cyrus Vance. Cette charge est donc comptée deux fois. Ce chef est passible d'un maximum de 25 ans de réclusion, soit une peine de 50 ans dans cette affaire en raison de la répétition du fait.
2. «Tentative de viol au premier degré». La définition du viol aux Etats-Unis ne recouvre que le rapport sexuel vaginal non consenti. En France, elle recouvre «tout acte de pénétration» non consenti. La circonstance de premier degré signifie que l'agresseur a employé la force physique ou a menacé d'y recourir. Comme en France, le viol, qu'il soit accompli ou fasse l'objet d'une tentative, est punissable de 15 ans de réclusion.
3. «Agression sexuelle au premier degré». Cette qualification recouvre tout «contact sexuel» non consenti avec usage de la violence ou menace d'y recourir. En France, cela correspond à une agression sexuelle, un délit passible de cinq ans de prison. A New York, DSK encourt 7 ans de prison pour ce motif.
4. «Emprisonnement illégal au second degré». Il s'agit du fait de retenir quelqu'un contre son gré, un délit passible d'un an de prison. Dans cette affaire, Dominique Strauss-Kahn est soupçonné d'avoir fermé la porte de la suite du Sofitel, empêchant ainsi la femme de chambre de sortir. Cette qualification n'a pas vraiment d'équivalent dans le code pénal français où la séquestration est un crime passible de 20 ans de réclusion, sauf si le ravisseur libère sa victime avant le septième jour et encourt alors 5 ans de prison.
5. «Attouchements non consentis». Il s'agit de «toucher les parties intimes d'une personne dans un but dégradant et afin d'abuser d'elle». En l'espèce, la victime présumée accuse le patron du FMI de lui avoir «attrapé la poitrine», selon le procureur. L'attouchement sexuel n'est pas un terme juridique en France où le code pénal n'envisage que l'agression sexuelle. Ce délit est passible d'un an de prison dans l'Etat de New York.
6. «Agression sexuelle au troisième degré». Cette qualification recouvre un «contact sexuel» sans emploi de la force. Le délit est passible de 3 mois d'emprisonnement."