la dépêche AFP qu'on va retrouver un peu partout sous une forme ou une autre
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Présidentielle: le NPA va désigner son candidat, Poutou favori
Le NPA doit désigner samedi soir son candidat à la présidentielle, qui devrait être l'ouvrier Philippe Poutou, lequel aura la lourde tâche de succéder à Olivier Besancenot, le populaire postier dont le retrait a mis le parti dans une situation bien délicate.
Réunis jusqu'à dimanche à l'université de Nanterre en conférence nationale, sorte de mini-congrès, les 240 délégués devaient débattre de la candidature en fin de journée samedi, avant de voter vers 20H00.
En début de semaine, la commission ad hoc du NPA s'est "majoritairement prononcée" pour Philippe Poutou, ouvrier CGT de l'usine Ford de Blanquefort (Gironde), qui fut notamment tête de liste aux régionales en Aquitaine (2,52%). Mais il n'est pas totalement exclu que d'autres noms soient mis en avant, comme celui de Myriam Martin ou Christine Poupin, les deux porte-parole du NPA.
Quel qu'il soit, le candidat choisi aura fort à faire pour remplacer Olivier Besancenot, qui avait représenté la Ligue communiste révolutionnaire en 2002 (4,25%) et 2007 (4,08%). Ce n'est que début mai que le facteur de Neuilly a fait savoir qu'il ne rempilerait pas une troisième fois, voulant éviter "le piège de la personnalisation".
Celui qui faisait l'unanimité au NPA sur son nom et sa popularité a alors plongé son parti dans l'embarras, très vite tiraillé entre ligne dure pour Mme Poupin (comme M. Besancenot) et poursuite du dialogue avec le Front de Gauche (FG) pour Mme Martin, toujours en totale indépendance du PS.
Dans les sondages, M. Besancenot, oscillait entre 4 et 11%, devançant systématiquement Jean-Luc Mélenchon (FG). Désormais, un nouveau candidat NPA plafonne à 1 ou 2%, loin derrière le coprésident du Parti de Gauche (7 à 10%, CSA).
Olivier Besancenot a rappelé qu'en 2002, il avait "flirté pendant longtemps avec les 1%", lorsqu'il n'était qu'un "jeune facteur qui partait à l'assaut de la politique", ajoutant qu'il entendait bien faire "campagne avec ardeur" au côté de son successeur.
Il n'empêche: "ça aurait été plus simple que ce soit encore Olivier", comme "il est très populaire", reconnaît Alain Krivine, même si l'ex-fondateur de "la Ligue" pense qu'un ouvrier de l'automobile, ce serait "pas mal, surtout qu'il travaille dans une des rares entreprises où on a sauvé des emplois".
Mais dans un NPA qui est passé de 9.000 membres à sa fondation en février 2009 à seulement 3.100 votants aux derniers congrès locaux, certains s'alarment.
"On n'est plus très loin de la LCR, ça devrait inquiéter tout le monde et provoquer un sursaut dans le NPA", affirme Pierre-François Grond, proche de Myriam Martin. Mais s'il y a du "découragement chez certains militants", il n'est "pas question" de scission, assure Guillaume Liégard, de la même tendance.
Lors des congrès locaux en début de semaine, le NPA était pourtant encore coupé en deux: 50,2% des militants soutenant la ligne "identitaire", contre 40,2% pour des discussions avec le FG.
"Il faudrait que Grond et ses amis sachent dire que les voies porteuses d'espoir, c'est le Front de Gauche", souhaite Christian Picquet (Gauche unitaire, ex-LCR).
Car, pour lui, "la majorité actuelle s'engage dans une guerre picrocholine avec Lutte ouvrière pour l'occupation de l'espace d'une ultra gauche la plus sectaire et la plus isolée". "La figure de Besancenot masquait la vacuité du projet, désormais le NPA est seul et nu face à l'opinion", argue M. Picquet.
Reste désormais au NPA à trouver les 500 signatures nécessaires pour se présenter en 2012. "Peut être plus compliqué sans Olivier", confie un cadre.