Vos séries télévisées préférées

Message par Bertrand » 26 Juin 2011, 12:30

Comme séries, j'aime bien "Thierry la fronde", "Bonanza", "Capitaine Troy" "Au nom de la loi" et "les saintes chéries".


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Bertrand
 
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Message par shadoko » 26 Juin 2011, 12:33

Personnellement, comme certains autres l'ont un peu déjà suggéré sur ce fil, je trouve que les séries télé sont un peu des peintures de moeurs, dans une enveloppe plus ou moins réussie. C'est un peu comme lire Balzac, ou même un polar. Ce sont des genres dans lesquels il y a une description d'un milieu social, enrobé dans un peu de suspense, des effets comiques, etc. selon le genre. Evidemment, cette description est faite par des auteurs ou réalisateurs qui ne sont pas particulièrement marxistes ou révolutionnaires, mais c'est tout de même souvent intéressant, à des degrés divers selon les séries. Il n'y a pas besoin d'être d'accord avec l'auteur pour apprécier une oeuvre litéraire, c'est pareil avec une série télé.

Ça ne veut pas dire tout est équivalent, certaines séries sont bien sûr plus réacs dans leurs idées générales ou plus progressistes que d'autres, mais je pense que c'est une erreur de jeter tout ce genre aux orties. Et je dirais que même dans les séries dont l'idéologie générale est assez réac (par exemple souvent sur la police), dans celles qui sont bien faites, c'est tout de même intéressant sur la manière dont cela reflète une vision de la société de certains milieux. Par exemple, récemment, j'ai regardé les deux ou trois premiers épisodes de "Justified", dont parlait Luc Marchauciel plus haut. C'est un bon exemple, parce que bien entendu, sur le fond, c'est assez réac. C'est un flic dans le Kentucky, en milieu plutôt rural. C'est dans le style du western (genre également souvent réac), et on ne peut pas dire que l'idéologie du justicier qui dégaine plus vite que son ombre soit exactement ma tasse de thé. Mais il n'en reste pas moins qu'on voit le Kentucky, le sud des Etats-Unis, et qu'on s'y croit assez, du petit groupe de néonazis local aux flics, en passant par le motel du coin, la cuisine régionale et l'accent trainant.

Ce sont des peintures du réel, à travers les lunettes de la société actuelle, et par des peintres avec plus ou moins de talent. C'est sûr, il y a les lunettes.
shadoko
 
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Message par Dr Jekyll » 26 Juin 2011, 12:36

(luc marchauciel @ dimanche 26 juin 2011 à 12:53 a écrit :
Sinon, si on veut proposer une analyse politique des séries américianes, il y a un truc qui m'a toujours marqué : il me semble (mais j'ai pas pris précisément des notes sur le sujet) que même dans les séries les plus fouillées/"de gauche"/irrévérencieuses, il y a toujours un truc sur lequel ça achoppe : la question de l'avortement. J'ai l'impression que quand une femme tombe enceinte sans l'avoir souhaité, ni dans les séries ni dans les films hollywoodiens [reflets de la pourriture capitaliste, bien entendu. C'était mieux au temps de Chaplin] la question de l'avortement n'est évoquée, comme si cette option n'existait pas.
Je crois que c'est par exemple le cas dans Desperate Housewives, par exemple.
Si quelqu'un a des contre-exemples....

si, si, ce sujet est régulièrement abordé. Les premiers exemples qui me viennent en tête sont Urgences, New York District, La vie à cinq, Battlestar Galactica, A la maison blanche... Je dirais même que c'est l'un des thèmes réguliers (avec la tolérance pour les homosexuels et les "différences", car "personne dans la vie ne marche du même pas") par lesquels les séries se positionnent comme progressistes tout en réaffirmant par ailleurs les fondamentaux de l'idéologie dominante (vision "essentialiste" du monde social, individualisme, respect de l'autorité, danger des mouvements collectifs et du "communisme", importance du couple et de la famille etc.).
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Message par Doctor No » 26 Juin 2011, 13:04

a écrit :Convivado on sait qu'il va attaquer les films, les séries, la musique capitaliste en bloc et que pour lui l'art se résume aux ballets de danse chinois produits entre 52 et 54 ( en 54 ça commence à dégénérer ). Mais pour les autres, mettez effectivement en application ce que vous prônez et discutons au cas par cas de séries de notre choix. Ca aura plus d'intérêt que des critiques générales assez creuses.


A part les caricatures "staliniennes" du genre "On sait que" etc. Comme quoi les trotskystes (?) en font pareil que quiconque et tout dépend des circonstances.

C'est sur entreprendre la "critique" des télé-séries voila tout un programme pour des gens parfaitement désœuvrés.

Je n'en vois plus depuis facilement 40 ans, (j'en voyais manque d'autre chose quand je ne pouvais pas sortir dans la rue) et je ne suis pas prêt d'en voir.

Gardez donc ce "plaisir" pour vous.

Par contre le vieux avis d'un vieux camarade, i.e; "les trotskystes c'est des idéalistes à-temporels tamisés d'un culte de la superstructure bourgeoise" prend toute sa saveur.

Et pour Zappa qui "goute" des télé-séries je peux lui dire que les ballets révolutionnaires tels "Les Flammes de Paris", "La Fille aux cheveux blancs" et l'opéra ""Le détachement rouge des femmes" valent mille fois plus que n'importe laquelle de ces télé-séries de merde.
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Message par shadoko » 26 Juin 2011, 13:20

(Doctor No a écrit :
Par contre le vieux avis d'un vieux camarade, i.e; "les trotskystes c'est des idéalistes à-temporels tamisés d'un culte de la superstructure bourgeoise" prend toute sa saveur.

Hum. T'exagères: les trotskystes sont a-temporels mais toi, pour parler des séries télés, tu nous dit dans le même message:
a écrit :
Je n'en vois plus depuis facilement 40 ans, (j'en voyais manque d'autre chose quand je ne pouvais pas sortir dans la rue) et je ne suis pas prêt d'en voir.

et enfin:
a écrit :
les ballets révolutionnaires tels "Les Flammes de Paris", "La Fille aux cheveux blancs" et l'opéra ""Le détachement rouge des femmes" valent mille fois plus que n'importe laquelle de ces télé-séries de merde

Dans le genre a-temporel, on ne fait pas mieux. Le genre des séries télé a peut-être évolué depuis quarante ans, non?
shadoko
 
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Message par Dr Jekyll » 26 Juin 2011, 13:30

(luc marchauciel @ dimanche 26 juin 2011 à 13:26 a écrit :
(Hum @ dimanche 26 juin 2011 à 13:04 a écrit : peut-être dans United States of Tara...

J'ai pas vu, ça, mais il paraît que c'est bien (même si c'est évidemment très critiquable d'un point de vue politique, il ne faut pas oublier de le préciser, parce que cela n'édifie pas les masses en leur vantant les mérites de la construction du socialisme selon les principes scientifiques définis par Marx et Engels)

Je ne partage pas le rejet de Dr No des séries télévisées. Cependant, il ne me choque pas vraiment. On est pas "obligé" d'en regarder et on peut parfaitement vivre sans.

En tout état de cause, une série, pour mettre en cause l'ordre dominant n'a pas besoin nécessairement d'être chiante ou austère.

Il suffirait par exemple que Dexter exécute non pas des criminels "ordinaires" mais des patrons coupables d'avoir jeté à la rue des employés pour augmenter leur profits ou d'être responsables de leur mort par les conditions de travail dangereuses qu'ils imposent. La série serait exactement la même en terme de divertissement et de suspense mais le sens politique en serait profondément modifié.

De même, une série comme Spartacus : Blood and sand, aurait pu restituer fidèlement le mythe de Spartacus au lieu d'en faire un manifeste individualiste (le personnage n'a aucune conscience politique et agit uniquement pour retrouver, puis venger, la femme qu'il aime).
Et puisque les fresques historiques sont à la modes, de nombreux épisodes historiques mettant en scène des soulèvements populaires pourraient tout à fait être traité "formellement" à la manière des séries HBO

Bref, on pourrait donner de multiples exemples. L'opposition entre productions culturelles capitalistes divertissantes et productions socialistes austères et chiantes (je pense que ce point pourrait parfaitement se discuter mais mettons) n'est qu'une construction idéologique qui permet d'évacuer le débat.

Le même point de vue était utilisé par TF1 pour défendre la Star Académie (hé oui...). Vous critiquez l'idéologie de la compétition que nous mettons en avant ? C'est que vous n'aimez pas la variété et le divertissement populaire, comme si le divertissement populaire ne pouvait pas s'exprimer hors des formes de l'idéologie dominante.
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Message par Doctor No » 26 Juin 2011, 13:33

a écrit :Dans le genre a-temporel, on ne fait pas mieux. Le genre des séries télé a peut-être évolué depuis quarante ans, non?


Non.

L'a-temporalité était une critique dirigée à la politique des trotskystes, toujours dans les principes généraux mais incapables de les lier à la pratique quotidienne.

Rien à voir avec le ballet et l'opéra.

D'ailleurs l'argument sur les productions super structurelles n'est pas bon non plus.

Toute production récente n'est pas forcement plus avancée que une "vieille" création. Et aujourd'hui c'est encore moins le cas. Sans parler des séries TV...

Cela se voit partout. Aujourd'hui l'idéalisme subjectif domine largement la philosophie contemporaine, mais ses bases, malgré qu'adaptées à la sauce du XX siècle se trouvent au XVII s.

De la même manière des œuvres tels Don Quijote de Cervantes sont plus modernes que par exemple Le Parfum de Suskind etc.

La hiérarchie de la pensée et de l'art est le vraie critère en superstructure, pas sa date de sortie.
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Message par Doctor No » 26 Juin 2011, 13:39

Eh collègue, ne rêvez pas!

a écrit :Il suffirait par exemple que Dexter exécute non pas des assassins mais des patrons coupable d'avoir jeté à la rue des employés pour augmenter leur profits ou d'être responsables de leur mort par les conditions de travail


Et quoi encore! Un ballet révolutionnaire en prime time?

A quoi cela servirait de pulser la corde toujours plus détendue du pire chez l'être humain si non à brutaliser, à abrutir ceux à qui a été interdite toute vraie culture?

Il faut du sadisme (personne contestera le qualificatif j'espère), des policiers (alors là, il y en a pour tous les "gouts"), de la prostitution des œuvres littéraires (voir ce qu'on à fait des Maupassants) etc.

Tout ce que l'on veut, mais s'attaquer aux patrons aux capitalistes? Et qui financerait les "créateurs"?
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Message par Dr Jekyll » 26 Juin 2011, 13:48

(Doctor No @ dimanche 26 juin 2011 à 14:39 a écrit : Eh collègue, ne rêvez pas!

a écrit :Il suffirait par exemple que Dexter exécute non pas des assassins mais des patrons coupable d'avoir jeté à la rue des employés pour augmenter leur profits ou d'être responsables de leur mort par les conditions de travail


Et quoi encore! Un ballet révolutionnaire en prime time?

A quoi cela servirait de pulser la corde toujours plus détendue du pire chez l'être humain si non à brutaliser, à abrutir ceux à qui a été interdite toute vraie culture?

Il faut du sadisme (personne contestera le qualificatif j'espère), des policiers (alors là, il y en a pour tous les "gouts"), de la prostitution des œuvres littéraires (voir ce qu'on à fait des Maupassants) etc.

Tout ce que l'on veut, mais s'attaquer aux patrons aux capitalistes? Et qui financerait les "créateurs"?
Je ne rêve pas. Je conteste juste l'assimilation automatique d'une forme de plaisir (les séries télé, la chanson populaire) à son expression capitaliste, qui est justement l'un des moyens par lesquels on prévient toute critique.
Je dis juste que l'affirmation selon laquelle les séries ne peuvent que telles qu'elles sont, ou ne plus être divertissantes et ne plus apporter de plaisir est... une fiction, elle même produite par l'idéologie dominante (il suffit de constater que c'est le point de vue défendu par tous les journalistes et intellectuels et autres chiens de gardes et que... surprise on le voit ressurgir un peu partout ensuite).
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Message par shadoko » 26 Juin 2011, 14:01

a écrit :
L'a-temporalité était une critique dirigée à la politique des trotskystes, toujours dans les principes généraux mais incapables de les lier à la pratique quotidienne.

C'est bien ce que j'avais compris. Mais l'art n'est pas indépendant de son époque, je suppose que tu es d'accord, ni dans son contenu, ni dans sa forme. Et de ce point de vue, ta critique est complètement atemporelle (exactement comme ce que tu reproches aux trotskystes en politique, à tort à mon avis). Les séries télé correspondent à une forme d'expression bien ancrée dans le réel d'aujourd'hui, qui utilise les techniques d'aujourd'hui, et avec des auteurs d'aujourd'hui. Ce n'est pas de la littérature, mais c'est un autre moyen d'expression, assez proche du cinéma.

Il y a des moyens d'expression qui conviennent plus à certains qu'à d'autres. Moi, je n'aime que très rarement le théâtre. J'ai un peu toujours l'impression que ça correspond à une époque révolue où aucun moyen d'enregistrement n'existait, que les productions récentes sont souvent artificielles et n'apportent plus grand-chose. Mais ça n'est bien sûr pas vraiment exact, et je ne vais pas expliquer ça d'en haut à des gens qui adorent le théâtre. Je préfère savoir ce qu'ils voient dans telle ou telle pièce, eux qui ont l'habitude du théâtre, qui sont accoutumés à ce genre, et qui l'apprécient d'autant mieux. A mon avis, c'est presque pareil avec beaucoup de formes d'expression artistique. Il faut creuser un peu pour apprécier, et comme on a pas le temps de creuser dans tous les sens, il faut se rendre à l'évidence, on ne peut pas tout aimer.

Pour les séries télés, tu peux tout balancer comme de la merde sans avoir rien vu depuis quarante ans, mais personne ne va prendre ça très au sérieux. Il faut un peu de curiosité. D'habitude j'ai l'impression que tu en as, et que tu sais voir un peu au-delà des détails, et là, je ne comprends pas que tu aies une position aussi énervée sur ce sujet. Une critique politique, ça n'est pas impossible. Mais pour critiquer, il faut connaître.

Enfin bon, c'est pas super grave, je vais aller manger mon rôti devant ma série télé :hinhin:

(nan, je plaisante, dans la journée, ça me tape sur le crâne de regarder des films).
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