Crise et NPA

Dans le monde...

Message par Zimer » 16 Août 2011, 11:29

a écrit :Que faire (comme disait l’autre)? SITE NPA

Deux écueils guettent les forces de contestation radicale du système face à cette nouvelle phase de la crise :

• Le premier serait de prendre le monde à témoin de l’irrationalité du capitalisme, d’élaborer des propositions alternatives techniquement argumentées et de croire qu’elles s’imposeront par la force des idées et la pédagogie (ou par la grâce d’une habile combinaison électorale unitaire).

• La seconde serait de se borner à des dénonciations générales du capitalisme et à appeler à son renversement comme seule solution, en se désintéressant, voire en dénonçant comme réformistes ou opportunistes les idées contestataires qui circulent dans la société.
[...]

La question est celle de leur entrée en action. Il faut briser le syndrôme «TINA» [«Il n’y a pas d’alternative», slogan propre à la Première ministre conservatrice, de 1979 à 1990, Magaret Thatcher]. La mise en avant de revendications radicales, ancrées dans les préoccupations présentes, peut y contribuer. On peut tenter de résumer ainsi les revendications à avancer pour concourir à briser l’engrenage sans fond dans lequel nous enferme le capitalisme [1]:

• Pour faire face au problème de la dette publique, quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit public, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration: rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc.

• Il faut réformer les statuts de la Banque centrale européenne, pour mettre fin à son indépendance et permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission).

• En matière de déficit public, il faut redresser la situation par une réforme fiscale d’ampleur, pour revenir sur les avantages consentis aux plus riches et taxer fortement les hauts revenus, les profits des sociétés et les patrimoines des riches.

• Il faut ligoter la finance. Ce qui, outre l’interdiction de la titrisation des créances [2] et des fonds spéculatifs, implique la levée du secret bancaire et l’instauration d’un contrôle du mouvement des capitaux accompagné d’une taxation des transactions financières. Il faut interdire définitivement les ventes à découvert, qui permettent la spéculation sur titres.

• Il faut enfin mettre toutes les institutions financières sous le strict contrôle de la société, avec la constitution d’un grand pôle bancaire public par socialisation des banques, sans indemnité ni rachat.

• Il faut reprendre aux patrons, par la hausse des salaires et une fiscalité redistributrice, les points de valeur ajoutée confisqués aux salariés depuis le début des années 1980, afin d’assurer les bases d’un autre développement.

• Face aux licenciements supplémentaires qui s’annoncent, il faut stabiliser le marché du travail, en rétablissant la prépondérance des CDI (Contrat à durée indéterminée) et en interdisant les licenciements, d’abord dans les entreprises qui font des profits.

• Il faut garantir les acquis sociaux, en finir avec les politiques d’austérité pour enclencher une croissance sociale et écologique, reconstituer des services publics dignes de ce nom.

Ces points n’épuisent pas l’ensemble des revendications à l’ordre du jour, mais, au-delà des formulations, ils synthétisent ce qui semble le plus urgent pour faire face à une crise qui n’est pas seulement économique et produit en Europe des risques de décomposition sociale propices au regain de l’extrême-droite.

Un combat idéologique le plus unitaire possible autour de ces axes est nécessaire. Mais, bien entendu, il serait illusoire de croire que de telles exigences s’imposeront par leur force intellectuelle: elles nécessiteront des mouvements sociaux d’ampleur pour faire plier les dominants et à terme faire dégager leurs représentants politiques au profit de gouvernements aussi fidèles aux intérêts des travailleurs que Sarkozy, Merkel et consorts (et Jospin en son temps – Premier ministre de juin 1997 à mai 2002) le sont aux intérêts des capitalistes.

Henri Wilno. Rédigé le 12 août 2012. Publié sur le site Alencontre.org

[1] Sont ici repris (avec des formulations dont l’auteur assume la responsabilité) des éléments qui se trouvent dans «Nos réponses à la crise», texte adopté par le congrès du NPA de février 2011 et dans le texte d’Isaac Johsua pré-cité.


"dénonçant comme réformistes ou opportunistes les idées contestataires qui circulent dans la société." c'est pas mal cette façon de prendre les devants pour éviter la critique pourtant c'est comme même ouvertement du réformisme ...
Zimer
 
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Message par redsamourai » 16 Août 2011, 12:10

moi j'ai aussi envie de souligner ces petites choses-là:

d'abord la première proposition, qui accepte l'idée fort peu "contestataire" qu'une partie à déterminer de la dette est légitime et doit être remboursée, sous couvert d'une proposition "réaliste" et selon les mots de l'article "circonstanciée" (!!), c'est-à-dire réalisable par la bourgeoisie : faire un "audit public" de la dette

a écrit :• Pour faire face au problème de la dette publique, quel que soit le pays, il faut décréter un moratoire sur la dette existante et la soumettre à un audit public, pour porter un jugement circonstancié et déterminer quelles dettes seront remboursées et quelles ne le seront pas. Une partie substantielle de la dette devra être répudiée. Le reste sera soumis à restructuration: rééchelonnement, réduction, plafonnement, etc.


et tant qu'on y est l'idée qui suit n'est pas mal non plus, dans le genre, avec un lamentable appel à une politique d'inflation pour payer le déficit public (cf le "financement monétaire")

a écrit :• Il faut réformer les statuts de la Banque centrale européenne, pour mettre fin à son indépendance et permettre le financement monétaire du déficit public (achat par la BCE des titres de la dette publique lors de leur émission).
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Message par meichler » 16 Août 2011, 22:41

Même pas du réformisme ! Le NPA n'aspire qu'à occuper le strapontin à l'«extrême-gauche» de la vaste cohorte des candidats au sauvetage du capitalisme. Au final, avec ou sans discours «anti-capitaliste» (pure idéologie, pur mensonge), ce sont toujours les pauvres, les prolétaires et les jeunes qui sont appelés à payer. («NPA», trois mots, trois mensonges : ni nouveau, ni parti, ni, surtout pas, anti-capitaliste...).

La voie de la révolution :

Annulation totale et définitive de toutes les dettes publiques !

Expropriation de toutes les banques, assurances, et autres institutions financières, et leur regroupement dans une banque d'Etat unique, simple instrument de comptabilité au service de la satisfaction des besoins de la population laborieuse !

Expropriation de toutes les grandes sociétés de production, de distribution et d'échanges, leur centralisation sous contrôle ouvrier. Elaboration et réalisation sous contrôle ouvrier d'un plan de production permettant de répondre aux immenses besoins de la population laborieuse.

Cela seul un gouvernement révolutionnaire ouvrier peut le faire, un gouvernement qui rompe véritablement avec le capitalisme et s'engage sur la voie qui mène au socialisme.
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Message par meichler » 16 Août 2011, 22:47

Au passage : c'est très joli de contester le dogme bourgeois TINA (There Is No Alternative), mais si c'est seulement pour tenter de trouver une "alternative" aux politiques dites "libérales" (en fait anti-ouvrières) au profit d'une prétendue "relance" du système (payée en fait par les travailleurs et la jeunesse), ça n'a rien d'"anti-capitaliste". L'alternative, du point de vue du prolétariat, c'est d'en finir avec le capitalisme, d'expoprier la classe bourgeoise, de détruire son Etat, donc par la force, par la violence de classe, organisée, du prolétariat. L'alternative c'est d'aller au socialisme, au communisme. Il est plus que temps...
Et qu'ils ne viennent surtout pas nous parler d'«étapes». Comme toujours (cf. stalinisme) ce ne sont jamais des étapes vers la révolution et le communisme, mais toujours les étapes de l'avilissement dans la contre-révolution de ceux qui tiennent ce langage.
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Message par Doctor No » 17 Août 2011, 12:56

En fait, ce qui écrit Wilno, au nom du NPA?...est le "programme" de Mélanchon.

Il doit se trouver une autre ligne au NPA (ou autres lignes au NPA).

Mais tout de même ce que dit Meichler est totalement correct.
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Message par redsamourai » 17 Août 2011, 13:50

C'est sûr qu'il doit exister d'autres "lignes" dans le NPA, mais accepter de cohabiter avec celle-ci sans la combattre avec la dernière énergie pour montrer qu'elle est totalement contradictoire avec les intérêts des classes laborieuses dans la situation qu'on vit, c'est malheureusement déjà une ligne politique... c'est la politique sur laquelle a été constitué le NPA...
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Message par meichler » 17 Août 2011, 19:35

Il y a toujours "d'autres lignes" au NPA, tout comme il y en a toujours eu de tolérées à feue la LCR. Ça n'a absolument aucune importance, pire ça donne crédit à ceux qui tiennent le crachoir depuis toujours, l'inamovible et héréditaire famille qui dirige ce courant politique depuis 45 ans. Comme dans toute organisation à fonctionnement social-démocrate, les "autres lignes" n'ont pour fonction que de fournir la caution démocratique (voire légitimiste) de l'orientation générale d'accomodements avec les appareils bureaucratiques et avec la société bourgeoise en général, qui est celle de la direction.
Ainsi vogue la petite galère du pablisme, ainsi y rament les "autres lignes". Il y a trente ans, j'étais un de ces rameurs...
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Message par quijote » 18 Août 2011, 01:04

(meichler @ mercredi 17 août 2011 à 20:35 a écrit : Il y a toujours "d'autres lignes" au NPA, tout comme il y en a toujours eu de tolérées à feue la LCR. Ça n'a absolument aucune importance, pire ça donne crédit à ceux qui tiennent le crachoir depuis toujours, l'inamovible et héréditaire famille qui dirige ce courant politique depuis 45 ans. Comme dans toute organisation à fonctionnement social-démocrate, les "autres lignes" n'ont pour fonction que de fournir la caution démocratique (voire légitimiste) de l'orientation générale d'accomodements avec les appareils bureaucratiques et avec la société bourgeoise en général, qui est celle de la direction.
Ainsi vogue la petite galère du pablisme, ainsi y rament les "autres lignes". Il y a trente ans, j'étais un de ces rameurs...
c 'est vrai mais malgré tout il faut continuer à débattre , car que nous le voulions ou pas , pour les "autres" , nous sommes dans le même mouvance et je préfère savoir qu 'ils existent malgré leurs erreurs plutôt que le contraire .. ce qui manque à notre mouvement c'est de la crédibilité . Et se contenter de jeter des anathèmes et se traiter de "pabliste" par exemple ne sert à rien
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Message par meichler » 18 Août 2011, 05:42

(quijote @ jeudi 18 août 2011 à 01:04 a écrit : (...) ce qui manque à notre mouvement c'est de la crédibilité (...)
«Notre mouvement» ? Je ne connais que le mouvement ouvrier, le mouvement historique du prolétariat. Il n'y a pas (et moins que jamais aujourd'hui) de "mouvment trotskyste". Il y a des organisations qui se réclament (plus ou moins) d'une histoire, d'un programme, d'acquis théoriques, politiques, voire organisationnels. Le NPA ne s'en réclame surtout pas. Son principal souci tient dans son premier mot : apparaître "nouveau", ce qui est déjà une concession majeure à "l'air du temps" de la société capitaliste. Il veut avant tout "faire table rase" du passé du mouvement ouvrier, du programme communiste, du marxisme, de l'histoire politique ouvrière.

«Ce qui manque» avant tout au mouvement ouvrier, et plus que jamais en ce moment, c'est UN PARTI, un parti qui renoue avec les acquis de l'histoire de notre classe et qui les réinvestisse à la lumière des événements récents de la lutte des classes, dans une pratique conforme à l'objectif révolutionnaire, armé du programme historique du communisme, tel que le marxisme l'a fécondé et nous l'a légué.

Quant à la "crédibilité", que s'agit-il de faire croire et à qui ? Si être "crédible" c'est faire croire qu'il peut exister une "alternative" tout en maintenant en place les lois de la société capitaliste, nous ne rendrons crédible qu'un mensonge, un mensonge que la crise actuelle d'ensemble du système du capital révèle de plus en plus pour ce qu'il est. Le capital il faut le renverser, il n'est plus temps de l'aménager, sinon c'est lui qui nous détruira. Il a déjà commencé à le faire.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

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Message par Doctor No » 18 Août 2011, 15:04

(meichler @ jeudi 18 août 2011 à 06:42 a écrit :
(quijote @ jeudi 18 août 2011 à 01:04 a écrit : (...) ce qui manque  à notre mouvement c'est de la crédibilité (...)

«Notre mouvement» ? Je ne connais que le mouvement ouvrier, le mouvement historique du prolétariat. Il n'y a pas (et moins que jamais aujourd'hui) de "mouvment trotskyste". Il y a des organisations qui se réclament (plus ou moins) d'une histoire, d'un programme, d'acquis théoriques, politiques, voire organisationnels. Le NPA ne s'en réclame surtout pas. Son principal souci tient dans son premier mot : apparaître "nouveau", ce qui est déjà une concession majeure à "l'air du temps" de la société capitaliste. Il veut avant tout "faire table rase" du passé du mouvement ouvrier, du programme communiste, du marxisme, de l'histoire politique ouvrière.

«Ce qui manque» avant tout au mouvement ouvrier, et plus que jamais en ce moment, c'est UN PARTI, un parti qui renoue avec les acquis de l'histoire de notre classe et qui les réinvestisse à la lumière des événements récents de la lutte des classes, dans une pratique conforme à l'objectif révolutionnaire, armé du programme historique du communisme, tel que le marxisme l'a fécondé et nous l'a légué.

Quant à la "crédibilité", que s'agit-il de faire croire et à qui ? Si être "crédible" c'est faire croire qu'il peut exister une "alternative" tout en maintenant en place les lois de la société capitaliste, nous ne rendrons crédible qu'un mensonge, un mensonge que la crise actuelle d'ensemble du système du capital révèle de plus en plus pour ce qu'il est. Le capital il faut le renverser, il n'est plus temps de l'aménager, sinon c'est lui qui nous détruira. Il a déjà commencé à le faire.
Bravo!
Trotskystes (je ne suis pas calé sur ce sujet) il n'y en a pas, ou très peu il me semble ayant lu un peu du sire Trotski.
Alors penser qu'il y a quelque chose de commun avec le NPa c'est adopter un peu leur point de vue.
Perso, je trouve que leurs analyses historiques sont assez justes, mais que question "unir le général au particulier" sont nuls à chier. Dommage.
Les maos peuvent se tromper sur quelques questions historiques, mais savent mille fois mieux faire des révolutions.
Et vu que le capitalisme nous mène à l'abime, autant prendre une option capable concrètement de s'y opposer.
Et il va continuer à nous détruire vu que les forces opposés ... il n'y en a pas ou sont négligeables.

Pour info, grosse info, il parait que les banques françaises se trouvent "objectivement" en faillite.
Elles ne peuvent plus rembourser leur dettes dixit les analystes russes.
Pas étonnant que les Bourses continuent de chuter.
Doctor No
 
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