La Libye, l'autre pays du mirage

Dans le monde...

Message par Vania » 09 Sep 2011, 00:29

Trouvé sur El-Watan, sans savoir ce que vaut l'article en question...
Le régime Kadhafi a-t-il poussé le vice jusqu'à opposer entre eux les différents peuples d'Afrique sub-saharienne?, les touaregs contre les autres, des populations pastorales et nomades contre les autres? Des camarades savent-ils? Abounouwas?

a écrit :

Avec la chute de Kadhafi, les Touareg perdent un allié de taille

Pour de nombreux Touareg du Niger, la chute de Mouammar Kadhafi signifie la perte d'un allié de taille ayant entretenu durant des décennies des liens privilégiés avec leur communauté éparpillée entre le Mali, le Niger, l'Algérie et le Burkina Faso.
"La Libye est le pays des Touareg, leur base et leur soutien", avait déclaré en 2005 Kadhafi devant des chefs touareg qu'il avait invités à Oubari (centre-sud libyen).
"Kadhafi est incontestablement l'allié des Touareg, il les chérissait", souligne un employé de l'agence de voyage à Agadez, la "capitale" des Touareg dans le nord désertique, qui a toujours constaté beaucoup de mouvements de Touareg vers la proche Libye.
"Les autorités libyennes nous délivraient automatiquement des permis de travail pendant que les autres Africains de l'Ouest sans papiers étaient persécutés", se souvient un ex-émigré en Libye, Yassine Souleymane.
Aux Touareg, Kadhafi a affirmé à plusieurs occasions son inconditionnel soutien.
"Je me chargerai personnellement de vérifier si vraiment les Touareg font l’objet de discrimination au Niger et au Mali", a-t-il assuré en 2008 devant des combattants touareg à Tripoli.
Même après avoir été chassé après 42 ans de pouvoir, le +Guide+ déchu reste populaire à Agadez comme dans de lointains campements touareg: ses portraits sont collés sur les portes de magasins et le drapeau vert de son régime flotte sur des maisons.
"C'était comme notre ange gardien, il restera à jamais dans nos coeurs", regrette déjà Idrissa, le tenant d'un café au centre d'Agadez.
Décrié jusque récemment au Niger en raison de son soutien présumé aux rébellions touareg (1991-1995 et 2007-2009), Kadhafi s'est attiré avec la crise dans son pays, la sympathie de nombreux Nigériens particulièrement en zone touareg.
En 2009, l'ex-guide libyen s'était déjà rabiboché avec les Nigériens après avoir obtenu un cessez-le-feu entre Niamey et les rebelles touareg, qui réclamaient les dividendes de l'exploitation de l'uranium dans la zone.
A Agadez où il célébra à grande pompe, en 2007, la fête du "mouloud" (commémorant la naissance du prophète Mahomet), kadhafi a construit à coût de milliards de dollars des mosquées, modernisé l'aéroport, éclairé les voies publiques et réhabilité les rues.
Pour relier la grande ville du nord nigérien à son pays, l'ancien homme fort de Libye finançait la "Transsaharienne", une route longue de 1.100 km.
Mais le conflit a interrompu les travaux.
Sa chute brise également un de ses rêves: réussir à "fédérer" les Touareg au sein du "Grand Sahara".
En 2003, au grand dam des présidents malien et nigérien réunis à Tombouctou (Mali) pour le Mouloud, Kadhafi a exhorté les Touareg à poser les jalons de leur Fédération.
Preuve de leur attachement au dirigeant libyen, des centaines d'ex-rebelles touareg nigériens et maliens sont partis combattre à ses côtés avant d'être mis en déroute par les insurgés appuyés par l'OTAN.
Pour l'homme politique et Touareg nigérien, Sanoussi Jackou, "la Libye était dirigée par (Kadhafi) un nationaliste, un patriote arabe et les Occidentaux n'aiment pas les nationalistes qui leur résistent".
En revanche, Aksar Moussa, patron du bi-hebdomadaire privé L'Evénement soutien que "Kadhafi a toujours utilisé les Touareg pour déstabiliser ses voisins".


Le lien : http://www.elwatan.com/depeches/avec-la-ch...-139016_167.php
Vania
 
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Message par yannalan » 09 Sep 2011, 09:31

Les Touareg comme d'autres ethnies à base nomade ont du mal avec les frontières. Ils ont des contentieux avec les populations africaines qui gouvernent le Niger ou le Mali. Ca remonte à loin, le populations noires du Sud de ces pays servaient de réservoir à esclaves, ça n'a pas arrangé. et comme dit le gars dans l'article :
a écrit :Les autorités libyennes nous délivraient automatiquement des permis de travail pendant que les autres Africains de l'Ouest sans papiers étaient persécutés"

Il y a eu des révoltes touareg au Mali et au Niger, plusieurs fois et les rebelles avaient souvent des liens avec la Libye qui sen servait aussi comme moyen de pression
yannalan
 
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Message par sylvestre » 09 Sep 2011, 09:41

a écrit :Le régime Kadhafi a-t-il poussé le vice jusqu'à opposer entre eux les différents peuples d'Afrique sub-saharienne?


Il est notoire que Kadhafi a aidé toutes sortes de groupes armés rebelles en Afrique, avec notamment des résultats cataclysmiques au Libéria ou au Sierra Leone - mais il faut aussi dire que parmi ces groupes rebelles il y en a eu qui ont joué un rôle progressiste, au premier rang desquels l'ANC en Afrique du Sud.
sylvestre
 
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Message par Doctor No » 09 Sep 2011, 11:45

Libye - Témoignage

J'ai vu la transition vers la peur à Tripoli
Lizzie Phelan


Avec ses collègues de TeleSur, de Russia Today, du Centre for Research on Globalization et du Réseau Voltaire, Lizzie Phelan (PressTV) est l’une des rares journalistes a avoir pris le risque de rendre compte de la réalité en Libye, à contre-courant de la propagande relayée par les médias dans les pays de la Coalition.

Jeudi 8 septembre 2011

Extraite par le CICR de l’hôtel Rixos où elle était restée bloquée durant cinq jours, Lizzie Phelan livre ses premières impressions après la chute de Tripoli. Le danger, la mort et la peur règnent désormais dans la capitale de la « Nouvelle Libye », tandis que paradent l’OTAN et ses Collaborateurs.

Il n’est pas aisé, dans la fureur médiatique déclenchée par la chute de Tripoli et le renversement du gouvernement libyen, de trouver une analyse claire de la manière dont les choses se passent maintenant, sous le nouveau pouvoir. Après être restée cinq jours bloquée à l’hôtel Rixos avec 35 journalistes étrangers, j’ai eu du mal à croire que les rues que nous traversions étaient les mêmes que celles qui m’étaient devenues si familières pendant le mois que j’ai passé dans la capitale libyenne.

Les rues, avant si animées, où les familles allaient à la plage ou en venaient et se préparaient pour le dîner qui devait interrompre le jeûne de ramadan, étaient maintenant vides. Aux drapeaux verts s’étaient substitués ceux des rebelles, et les rares check points —occupés auparavant par des volontaires, hommes et femmes, c’est-à-dire par des voisins— avaient été remplacés par des check points installées tous les 100 mètres et surveillés maintenant par des tanks et des combattants, uniquement des hommes, qui portaient des armes sophistiquées fournies par la force militaire la plus puissante du monde : l’OTAN.

Les fiers jeunes libyens noirs qui avaient assuré la protection des quartiers qu’ils habitaient avaient disparus. Nous allions les revoir ultérieurement, acculés, prisonniers sur des pick-up, comme dans ces images que, dans les mois précédents, on ne pouvait prendre qu’à des endroits comme Bengazhi et Misrata. Ils sont victimes de la rumeur selon laquelle Kadhafi aurait recruté des mercenaires dans les pays subsahariens, allégation largement rejetée par les organisations de défense des droits de l’homme vu qu’aucune preuve n’a été fournie pour l’étayer. Mais, dans la nouvelle Libye, les noirs se trouvent, avec les membres des tribus les plus importantes [en termes de population], comme celles de Warfallah, Washafana, Zlitane et Tarhouna, parmi les populations que les rebelles soupçonnent d’apporter leur soutien a Mouammar Kadhafi, un crime qu’ils punissent de mort, sinon d’une manière pire encore.

Le convoi de la Croix-Rouge internationale dont nous faisions partie arriva finalement à l’hôtel Corinthian. Lors de mon précédent séjour, il y a un mois seulement, il n’y avait dans cet hôtel que deux ou trois gardiens armés à l’entrée. Cette dernière était maintenant bondée d’hommes qui brandissaient les armes envoyées par l’OTAN et le Qatar. Il ne restait du personnel qu’un petit groupe, débordé et épuisé.

J’y ai retrouvé plus tard quelques visages des Libyens dont j’avais fait connaissance, mais la douleur assombrissait leur regard. « Comment ça va ? », ai-je demandé à une employée. « Il est toujours dans nos cœurs », m’a-t-elle répondu. Quand nous avons finalement eu l’occasion de parler sans témoins, elle a fondu en larmes, ce dont elle s’est excusée. Elle m’a dit qu’il lui était impossible de se confier à personne d’autre. « La Libye est comme notre mère, mais nous ne pouvons plus parler à notre mère ». Étant membre de la tribu des Warfallah et provenant de la région de Bani Wallid, elle savait que sa famille et elle-même risquaient d’être arrêtés à tout moment, uniquement en raison du soutien sans faille des Warfallah à celui qu’ils appellent leur « guide », Mouammar Kadhafi. Elle m’a dit : « À Bani Wallid on a toujours été des gens très fiers, généreux, humbles, dignes. Sous ce drapeau [qu’arborent les rebelles] du roi Idris, nous étions obligés de baiser les pieds du roi avant de pouvoir lui adresser un seul mot. Nous sommes revenus à ces temps-là. »

Elle a été une des nombreuses personnes qui m’ont conseillé de ne pas me faire remarquer et de partir au plus vite. J’avais été parmi les rares journalistes qui s’étaient concentrés sur les conséquences de la campagne de bombardements que l’OTAN avait déclenchée sur le pays et qui s’étaient efforcés de faire connaître la très forte participation aux marches populaires de soutien au gouvernement libyen ainsi que les conférences des tribus, faits qui indiquaient que ce gouvernement n’était pas aussi impopulaire qu’on essayait de le faire croire.

J’avais également essayé de dénoncer les liens des rebelles avec Al-Qaida, la même mouvance que l’OTAN combattait dans des pays comme Afghanistan. Depuis que les rebelles avaient reconnu que l’assassinat de l’ex-commandant rebelle Abdel Fattah Younès avait été le fait des groupes liées à Al-Qaida qui se trouvaient dans leurs propres rangs, la présence des extrémistes risquait de devenir de plus en plus évidente, tandis que le gouvernement libyen s’apprêtait à rendre publics des documents et des enregistrements téléphoniques qui démontraient l’implication d’Al-Qaida dans la crise et la manière dont l’Occident avait agi de connivence avec les membres de cette mouvance.

Or, après la chute de Tripoli, seul mon ralliement à la nouvelle Libye pouvait garantir ma propre sécurité, et mon amie Warfallah me pressait de rentrer dans mon pays et d’y faire connaître ce qui se passait [ici].

Alors que les combats faisaient rage sur les routes de l’intérieur du pays, ce qui les rendaient particulièrement dangereuses pour toute personne dépourvue de la protection des rebelles, ma seule possibilité de quitter la Libye consistait à traverser la Méditerranée.

Ce fut, pendant plusieurs jours, une possibilité quasi inexistante. L’agitation des rebelles, parmi lesquels des disputes éclataient régulièrement à l’hôtel sur qui était le véritable chef, s’étendait non seulement au trajet qu’il fallait franchir pour gagner le port et pouvoir quitter Tripoli, mais aussi à une très grande partie de la ville. Pendant quatre jours, on vint nous dire, plusieurs fois par jour —aussi bien à moi qu’à d’autres étrangers— que nous allions pouvoir partir. Et, à chaque fois, la personne qui avait approuvé le départ au port disparaissait ou était remplacée par un nouveau décideur.

À cause de l’existence de tant de groupes différentes, dont le Groupe islamique combattant en Libye, le Front national pour le Salut de la Libye et les divers groupes de déserteurs du gouvernement de Kadhafi, les forces occidentales —qui maintenant s’affichent ouvertement sur le terrain— semblent évoluer sur une terre qu’elles ne connaissent pas.

Au deuxième jour de mon séjour à l’hôtel Corinthian, trois Britanniques qui roulaient des mécaniques répétaient constamment que c’étaient eux qui étaient désormais en charge de la sécurité de l’hôtel. L’un d’eux m’a dit qu’il arrivait de Kabul, où « ça se gâte de plus en plus ». « Vous pensez qu’ici ça va devenir comme à Kabul ? », lui ai-je demandé. « C’est fort probable, avec tous ces groupes différents qui se disputent le pouvoir », m’a-t-il répondu.

Entre-temps, le nombre de vies humaines qu’a coûté la chute de Tripoli n’a reçu que très peu d’attention. Les derniers chiffres connus datent de la deuxième journée de combats à Tripoli. Le ministère de la Santé, encore en fonctionnement à ce moment-là, avait fait savoir que les pertes humaines, après 12 heures de combats et rien que dans la capitale, s’élevaient à 1 300 morts et 900 blessés. Le même ministère avait annoncé la veille plus de 300 morts et 500 blessés. Le total dépasse largement le chiffre de 1 400 personnes massacrées pendant l’attaque, qui avait duré deux semaines, de l’Opération « Plomb durci » déclenchée par Israël contre Gaza et qui avait soulevé une vague mondiale d’indignation.

Après les bombardements et les attaques des hélicoptères Apache sur le quartier le plus pauvre de Tripoli, et l’un des derniers à tomber aux mains des envahisseurs, celui de Abou Salim, des témoins oculaires ont rapporté qu’ils avaient pu voir des piles de corps qui jonchaient les rues. Un proche d’une personne dont on estimait qu’elle pouvait se trouver parmi les victimes fatales s’était rendu dans l’hôpital local, où il n’avait trouvé qu’un médecin et deux infirmières. De même que la grande majorité des travailleurs de la capitale, la plus grande partie du personnel de l’hôpital s’était enfui, se cachait ou avait peut-être été tué. Quand la personne en question avait voulu voir les cadavres, les gardiens lui avaient assuré qu’il n’y en avait aucun. Les proches des personnes portées disparues craignent donc que les corps n’aient été jetés dans des fosses communes dont les emplacements risquent de rester inconnus pour longtemps.

Ce bain de sang ne correspond nullement au discours sur une « Libye libre » où les civils sont « protégés ». Mais, dans une atmosphère si raréfiée par la volonté de contrôler le pays à tout prix, il est presque impossible que ceux qui se trouvent sur le terrain puissent faire preuve d’honnêteté par rapport aux images qui défilent devant leurs yeux, du moins tant qu’ils seront sur le territoire contrôlé par les rebelles.

Un jeune rebelle armé qui arborait le drapeau français sur son battle-dress m’avait demandé d’où je venais. « De Londres », lui ai-je répondu. « Ah, Cameron. Nous aimons Cameron », m’a-t-il dit avec un large sourire. Je me suis efforcée d’esquisser un sourire moi aussi. La moindre critique envers mon propre Premier ministre pouvait être perçue comme un signe de désaffection envers les nouveaux gouvernants de la Libye.

Sur le port, pendant que nous observions le bateau dont les victuailles qu’il transportait devaient être déchargées pour laisser la place aux passagers, un Italien commentait qu’ils étaient « comme des enfants qui dirigent une université » en voyant les nouveaux maîtres des lieux essayer de se servir des grues et des machines nécessaires pour activer la décharge des bateaux et le départ des bateaux.

On nous avait que le bateau ne pourrait probablement pas partir avant 5 ou 10 jours et que notre seule option pour le départ par voie maritime était un bateau de pêche long de 20 mètres, conçu pour accueillir uniquement 12 personnes et dépourvu de l’essentiel du matériel devant garantir une navigation sûre.

Quarante-trois personnes se sont préparées à embarquer. Le rebelle chargé de contrôler notre bateau vérifia nos papiers de manière répétée pendant 4 heures en insistant sur le fait qu’aucun Russe, Serbe ou Ukrainien ne serait autorisé à partir, pas plus qu’aucun ressortissant de Cuba ou de l’Équateur, pays dont les relations avec Mouammar Kadhafi avaient été trop bonnes tout au long de la crise.

Finalement, près de minuit, nous avons tous pu embarquer, à l’exception d’un Russe.

Tandis que le vacarme des tanks, les fusillades et l’odeur de la mort qui saturait l’air restaient de plus en plus loin derrière nous, ma mémoire évoquait la ville pacifique, accueillante et sûre où j’étais arrivée.

Source : Axis of Logic (Venezuela, USA)
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Message par Doctor No » 09 Sep 2011, 11:56

a écrit :Comment les hommes d'Al-Qaida sont arrivés au pouvoir en Libye

par Thierry Meyssan

Le Réseau Voltaire a reçu de nombreux courriers de lecteurs comportant des questions sur Al-Qaida en Libye. Afin de leur répondre, Thierry Meyssan a rassemblé les principaux éléments connus de ce dossier. Ces faits confirment son analyse, développée depuis le 11-Septembre, selon laquelle Al-Qaida est un milieu de mercenaires utilisé par les États-Unis pour combattre en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, en Tchétchénie, au Kosovo, en Irak, et maintenant en Libye, en Syrie et au Yémen.
Réseau Voltaire | Beyrouth (Liban) | 6 septembre 2011


Dans les années 80, la CIA incite Awatha al-Zuwawi à créer une officine en Libye pour recruter des mercenaires et les envoyer au jihad en Afghanistan contre les Soviétiques. À partir de 1986 les recrues libyennes sont formées au camp de Salman al-Farisi (Pakistan), sous l’autorité du milliardaire anti-communiste Oussama Ben Laden.

Lorsque Ben Laden se déplace au Soudan, les jihadistes libyens l’y suivent. Ils y sont regroupés dans leur propre compound. À partir de 1994, Oussama Ben Laden dépêche des jihadistes libyens dans leur pays pour tuer Mouammar Kadhafi et renverser la Jamahiriya populaire et socialiste.

Le 18 octobre 1995, le groupe se structure sous la dénomination Groupe islamique combattant en Libye (GICL). Durant les trois années qui suivent, le GICL tente par quatre fois d’assassiner Mouammar Kadhafi et d’instaurer une guérilla dans les montagnes du Sud. À la suite de ces opérations, l’armée libyenne —sous le commandement du général Abdel Fattah Younés— mène une campagne d’éradication de la guérilla, et la Justice libyenne lance un mandat d’arrêt contre Oussama Ben Laden, diffusé à partir de 1998 par Interpol.

Selon l’agent du contrespionnage britannique David Shayler, le dévelopment du GICL et la première tentative d’assassinat de Mouammar Kadhafi par Al-Qaida sont financés à hauteur de 100 000 livres par le MI6 britannique [1].

À l’époque, la Libye est le seul État au monde à rechercher Oussama Ben Laden, lequel dispose encore officiellement de soutiens politiques aux États-Unis bien qu’il se soit opposé à l’opération « Tempête du désert ».

Sous la pression de Tripoli, Hassan el-Tourabi expulse les jihadistes libyens du Soudan. Ils déménagent leurs infrastructures en Afghanistan où ils installent le camp de Shaheed Shaykh Abu Yahya (juste au nord de Kaboul). Cette installation fonctionne jusqu’à l’été 2001, lorsque les négociations de Berlin entre les États-Unis et les Talibans à propos du pipe-line transafghan échouent. À ce moment-là, le mollah Omar, qui se prépare à l’invasion anglo-saxonne, exige que le camp passe sous son contrôle direct.

Le 6 octobre 2001 le GICL est inscrit sur la liste établie par le Comité d’application de la résolution 1267 du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y figure toujours. Le 8 décembre 2004, le GICL est inscrit sur la liste des organisations terroristes établie par le département d’État des États-Unis. Il y figure toujours. Le 10 octobre 2005, le ministère britannique de l’Intérieur interdit le GICL sur son territoire. Cette mesure est toujours valide. Le 7 février 2006, le Comité des Nations Unies prend des sanctions à l’égard de 5 membres du GICL et de 4 sociétés qui leurs sont liées, qui continuent impunément à opérer sur le territoire du Royaume-Uni sous protection du MI6.

Durant la « Guerre contre la terreur », la mouvance jihadiste s’organise. L’expression « Al-Qaida », qui désignait au départ une vaste base de données dans laquelle Oussama Ben Laden choisissait les mercenaires dont il avait besoin pour des missions ponctuelles, devient progressivement un groupuscule. Sa taille diminue au fur et à mesure de sa structuration.

Le 6 mars 2004, le nouveau chef du GICL, Abdelhakim Belhadj, qui s’est battu en Afghanistan aux côtés d’Oussama Ben Laden [2] et en Irak, est arrêté en Malaisie, puis transféré dans une prison secrète de la CIA en Thaïlande où il est soumis au sérum de vérité et torturé. À la suite d’un accord entre les États-Unis et la Libye, il est renvoyé en Libye où il est torturé, mais par des agents britanniques cette fois, à la prison d’Abou Salim.

Le 26 juin 2005, les services secrets occidentaux organisent à Londres une rencontre d’opposants libyens. Ils constituent la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » en unissant trois factions islamiques : les Frères musulmans, la confrérie des Sénoussi, et le GICL. Leur manifeste fixe trois objectifs :
- renverser Mouammar Kadhafi ;
- exercer le pouvoir pour un an (sous le nom de « Conseil national de transition ») ;
- rétablir la monarchie constitutionnelle dans sa forme de 1951 et faire de l’islam la religion d’État.

En juillet 2005, Abu al-Laith al-Liby parvient contre toute vraisemblance à s’échapper de la prison de haute sécurité de Bagram (Afghanistan) et devient l’un des chefs d’Al-Qaida. Il appelle les jihadistes du GICL qui ne l’ont pas encore fait à rejoindre Al-Qaida en Irak. Les Libyens deviennent majoritaires parmi les kamikazes d’Al-Qaida en Irak [3]. En février 2007, al-Liby conduit une attaque spectaculaire contre la base de Bagram alors que le vice-président Dick Cheney s’apprête à la visiter. En novembre 2007, Ayman al-Zawahiri et Abu al-Laith al-Liby annoncent la fusion du GICL avec Al-Qaida.

Abu al-Laith al-Liby devient l’adjoint d’Ayman al-Zawahiri, et à ce titre le numéro 2 d’Al-Qaida puisque l’on est sans nouvelles d’Oussama Ben Laden. Il est tué par un drone de la CIA au Waziristan, fin janvier 2008.

Durant la période 2008-2010, Saif el-Islam Kadhafi négocie une trêve entre la Jamahiriya et le GICL. Celui-ci publie un long document, Les Etudes correctrices, dans lequel il admet avoir commis une erreur en appelant au jihad contre des coreligionnaires dans un pays musulman. En trois vagues successives, tous les membres d’Al-Qaida sont amnistiés et libérés à la seule condition qu’ils renoncent par écrit à la violence. Sur 1 800 jihadistes, plus d’une centaine refuse cet accord et préfère rester en prison.

Dès sa libération, Abdelhakim Belhadj quitte la Libye et s’installe au Qatar.

Début 2011, le prince Bandar Bin Sultan entreprend une série de voyages pour relancer Al-Qaida en élargissant son recrutement, jusqu’ici presque exclusivement arabe, aux musulmans d’Asie centrale et du Sud-Est. Des bureaux de recrutement sont ouverts jusqu’en Malaisie [4]. Le meilleur résultat est obtenu à Mazar-i-Sharif, où plus de 1 500 Afghans s’engagent pour le jihad en Libye, en Syrie et au Yémen [5]. En quelques semaines, Al-Qaida, qui n’était plus qu’un groupuscule moribond, peut aligner plus de 10 000 hommes. Ce recrutement est d’autant plus facile que les jihadistes sont les mercenaires les moins chers du marché.

Le 17 février 2011, la « Conférence nationale de l’opposition libyenne » organise la « journée de la colère » à Benghazi, qui marque le début de la guerre.

Le 23 février, l’imam Abdelkarim Al-Hasadi proclame la création d’un Émirat islamique à Derna, la ville la plus intégriste de Libye dont sont originaires la majorité des jihadistes devenus kamikazes d’Al-Qaida en Irak. Al-Hasadi est un membre du GICL de longue date qui a été torturé par les États-Unis à Guantanamo [6]. La burqa devient obligatoire et les châtiments corporels sont rétablis. L’émir Al-Hasidi organise sa propre armée, qui débute avec quelques dizaines de jihadistes et en regroupe bientôt plus d’un millier.

Le général Carter Ham, commandant de l’Africom, chargé de coordonner l’opération alliée en Libye, exprime ses interrogations quant à la présence parmi les rebelles qu’on lui demande de défendre des jihadistes d’Al-Qaida qui ont tué des GI’s en Afghanistan et en Irak. Il est relevé de sa mission qui est transmise à l’OTAN.

Un peu partout en Cyrénaïque « libérée », les hommes d’Al-Qaida sèment la terreur, pratiquant massacres et tortures. Ils se font une spécialité d’égorger les kadhafistes et de leur arracher un œil, et de couper les seins des femmes impudiques. L’avocat de la Jamahiriya, Me Marcel Ceccaldi, accuse l’OTAN de « complicité de crimes de guerre ».

Le 1er mai 2011, Barack Obama annonce qu’à Abbottabad (Pakistan), le commando 6 des Navy Seals a éliminé Oussama Ben Laden dont on était sans nouvelles crédibles depuis presque 10 ans. Cette annonce permet de clore le dossier Al-Qaida et de relooker les jihadistes pour en refaire des alliés des États-Unis comme au bon vieux temps des guerres d’Afghanistan, de Bosnie-Herzégovine, de Tchétchénie et du Kosovo [7]. Le 6 août, tous les membres du commando 6 des Navy Seals meurent dans la chute de leur hélicoptère.

Abdelhakim Belhadj revient dans son pays dans un avion militaire qatariote au début de l’intervention de l’OTAN. Il prend le commandement des hommes d’Al-Qaida dans les montagnes du Djebel Néfoussa. Selon le fils du général Abdel Fattah Younés, c’est lui qui commandite le 28 juillet 2011 l’assassinat de son vieil ennemi qui était devenu le chef militaire du Conseil national de transition. Après la chute de Tripoli, Abdelhakim Belhadj ouvre les portes de la prison d’Abou Salim et libère les derniers jihadistes d’Al-Qaida qui y étaient détenus. Il est nommé gouverneur militaire de Tripoli. Il exige des excuses de la CIA et du MI6 pour le traitement qu’ils lui ont fait subir par le passé [8]. Le Conseil national de transition lui confie la charge de former l’armée de la Libye nouvelle.
Thierry Meyssan
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[1] « David Shayler : “J’ai quitté les services secrets britanniques lorsque le MI6 a décidé de financer des associés d’Oussama Ben Laden“ », Réseau Voltaire, 18 novembre 2005.

[2] « Libya’s Powerful Islamist Leader », par Babak Dehghanpisheh, The Daily Beast, 2 septembre 2011.

[3] « Ennemis de l’OTAN en Irak et en Afghanistan, alliés en Libye », par Webster G. Tarpley, Réseau Voltaire, 21 mai 2011.

[4] « La Contre-révolution au Proche-Orient », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 11 mai 2011.

[5] « CIA recruits 1,500 from Mazar-e-Sharif to fight in Libya », par Azhar Masood, The Nation (Pakistan), 31 août 2011.

[6] « Noi ribelli, islamici e tolleranti », reportage de Roberto Bongiorni, Il Sole 24 Ore, 22 mars 2011.

[7] « Réflexions sur l’annonce officielle de la mort d’Oussama Ben Laden », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 4 mai 2011.

[8] « Libyan commander demands apology over MI6 and CIA plot », par Martin Chulov, Nick Hopkins et Richard Norton-Taylor, The Guardian, 4 septembre 2011.
Thierry Meyssan

Thierry Meyssan Intellectuel français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie des analyses de politique étrangère dans la presse arabe, latino-américaine et russe. Dernier ouvrage en français : L’Effroyable imposture : Tome 2, Manipulations et désinformations (éd. JP Bertand, 2007).


Réseau Voltaire


Voila un des dirigeants des "rebelles", un agent du CIA qui a travaillé dès le début à cette opération réactionnaire et pro-impérialiste.

Continuer à parler d'un "soulèvement populaire" c'est se faire les complices de l'impérialisme et renvoyer dos à dos les adversaires c'est s'en faire complices d'une agression chaque jour plus claire.

Il est de plus indispensable de soutenir la lutte des libyens réunis autour de Gadahfi contre les impérialistes et les réactionnaires.

Il est devenu le pôle de regroupement des résistants contre la invasion étrangère et contre la réaction royaliste et intégriste. Appui critique donc, tel que celui proposé par Trotski à Chang Kai Shek en Chine lors de la invasion japonaise.

On va voir ce que diront les partis "trotskystes" mais cela ne m’étonnerais pas du tout qu'ils soient en contradiction avec leur "inspirateur"
Doctor No
 
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Message par Doctor No » 09 Sep 2011, 12:37

Le "numéro 2" du CNT parle...

Le Nouvel Obs "corrige" par ses têtes de paragraphe...mais cela ne permet pas d'occulter le "niveau" du numéro 2 télécommandé.

a écrit :Libye. "La bataille n'est pas encore gagnée"

Publié le 09-09-11 à 06:59    Modifié à 07:12     par Le Nouvel Observateur avec AFP     1 réaction
Mahmoud Jibril, numéro du CNT a rappelé que Mouammar Kadhafi n’a pas encore été retrouvé et que certaines villes sont encore menacées. AFP/Mahmud Turkia

    Le numéro deux du Conseil national de transition libyen, Mahmoud Jibril, a averti jeudi 8 septembre à Tripoli que la bataille contre Mouammar Kadhafi et son régime n'a pas encore été gagnée.

"Dans le Sud, certaines villes sont encore assiégées (par des pro-Kadhafi), le sort de Bani Walid et de Syrte n'a pas été réglé et en dépit de cela certains pensent que la bataille a été gagnée", a-t-il déclaré dans une conférence de presse.

Mahmoud  Jibril, le plus haut responsable du CNT à visiter Tripoli depuis la fuite de Kadhafi il y a deux semaines, a aussi mis en garde contre des luttes politiques prématurées entre les parties libyennes qui pensent, selon lui, que le pays a déjà été libéré.

"Certains se sont jetés dans la bataille politique sans respecter de règles alors qu'on n'a pas encore élaboré de charte nationale et qu'on n'a pas tenu de congrès national", a encore ajouté le chef du Conseil exécutif du CNT.

Ne pas "exclure l'autre"

Il a appelé les Libyens, notamment les jeunes, à l'unité et à ne pas "exclure l'autre".

Mahmoud Jibril s'est donné comme priorité d'"achever la bataille de la libération et de bâtir un Etat civil et démocratique qui n'exclut personne".

"Nos priorités sont d'établir la sécurité et de stabiliser le pays, de protéger les biens publics, les propriétés étrangères, dont les missions diplomatiques et de préserver les droits des travailleurs étrangers conformément aux conventions internationales", a-t-il dit.

"Si on ne le fait pas on agira comme le régime déchu avec les méthodes terroristes qui ont été rejetées par la communauté internationales", a-t-il ajouté.

Il a appelé les Libyens, notamment les jeunes, à l'unité pour "achever la bataille de la libération et bâtir un Etat civil et démocratique".

"Préserver le sang des Libyens"

Concernant la localisation de Kadhafi, il a déclaré qu'il n'était pas "sage" pour les responsables libyens de l'annoncer même s'ils le savent et indiqué que les nouvelles autorités libyennes vont demander son extradition s'il se réfugie dans un pays avec lequel il a des accords.

Mahmoud Jibril a défendu la tactique consistant à ne pas attaquer Bani Walid et Syrte dans l'immédiat, expliquant qu'il "faut donner une chance aux négociations pour préserver le sang des Libyens".

"Malheureusement le temps donné à la négociation a été exploité par (les pro-Kadhafi) pour mieux s'organiser et tuer plus de Libyens. On se réserve le droit à l'autodéfense même avant l'expiration de l'ultimatum" samedi.

Selon Mahmoud Jibril, "les relations avec l'Algérie passent par des périodes de tensions". "Ils ont justifié l'accueil de membres de la famille Kadhafi par des considérations humanitaires mais ont refusé sans justification d'accueillir des officiers libyens qui ont fait défection", a-t-il relevé.

Vers la réconciliation nationale

Il a préconisé de commencer un "dialogue approfondi avec les Libyens dans toutes les villes pour connaître leurs demandes et arriver à élaborer à partir de leurs suggestions une charte nationale".

"La situation en Libye où deux forces coexistent, les combattants sur le terrain et le CNT peut donner l'impression à l'Occident que quelque chose de grave est en train de se préparer", a encore noté Mahmoud Jibril.

Mais il a dit "parier sur les jeunes libyens et sur la souffrance des Libyens pendant les 42 ans du régime" pour dépasser les difficultés actuelles.

"Nous avons deux combats à mener, la première contre le régime de Kadhafi et la seconde contre nous-mêmes. Cette dernière est la plus difficile car il faut arriver à une réconciliation nationale, à la stabilité et à une constitution qui fixe les règles du jeux politique".

Le Nouvel Observateur - AFP


En voila un "numéro 2" de la racaille à la solde des impérialistes qui vend la mèche...

On n'a pas encore fini le travail ordonné par les impérialistes qu'ils se disputent déjà.

Beau travail de destruction d'un pays, belle bande des bandits réactionnaires!

Bien sur, ces "rebelles" ont "lutté contre le dictateur Gadahfi" avec le soutient direct ou indirecte des "trotskystes" qui, pour ne pas se déjuger, vont bel et bien continuer leur "politique" et attendre tranquillement que les impérialistes et ce type des gens finissent la besogne.

Si ceci n'est pas une banqueroute politique semblable (en plus petit) à celle de 1914, cela ressemble de beaucoup.
Doctor No
 
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Message par redsamourai » 09 Sep 2011, 13:46

1914, quand la SFIO est rentrée dans l'union sacrée, au gouvernement, et a encouragé ses militants et la classe ouvrière à aller massacrer les travailleurs allemands?

cette comparaison est affligeante.

j'ai voulu répondre, mais je ne peux même pas tellement cette insulte est inqualifiable.
Je passe mon chemin.
redsamourai
 
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Message par Zorglub » 09 Sep 2011, 14:03

J'aurais dit que c'est l'anniversaire de la mort du grand timonier qui rend Dr. No irascible et calomniateur, mais ce n'est pas nouveau. Il est digne de l'héritage et moi en vulgaire valet du MI6, j'ai envie d'appeler 007.
Zorglub
 
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Message par Doctor No » 09 Sep 2011, 15:36

a écrit :j'ai voulu répondre, mais je ne peux même pas tellement cette insulte est inqualifiable.


Ce qui est grave est de se sentir identifié à une telle position politique. Ne pas pouvoir répondre je le conçois tout à fait.

Comment pouvoir le faire?

Et je ne parle pas d'une date ni d'une référence politique mais d'une position devant une agression impérialiste complètement à l'opposée de celle de Trotski.

1914 a été la capitulation de la social démocratie devant la guerre impérialiste. Cela est avant tout un jugement sur une banqueroute politique.

Et pour ceux qui adoptent la position de la social-démocratie ou de Kautsky, une insulte (ils n'ont pas d'autre moyen de se défendre devant une telle accusation).

Zorglub veut me faire passer pour un vieux "irascible". Normal. Il utilise des méthodes de la lutte de classes coté "stalinien" comme on disait jadis, le dénigrement. C'est toujours le cas quand on ne peut pas répondre aux arguments. C'est déjà sa deuxième fois.

Je lui signale que je n'ai pas cité une seule fois Mao Tse Tung sur cette question.

Par contre, plusieurs fois Trotski...
Doctor No
 
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Message par Vania » 09 Sep 2011, 16:22

Sans même parler de 1914, qui est une comparaison vide de sens.
Quelle politique serait la plus à même de représenter les intérêts des classes populaires de Libye?
Jouer le Cnt contre Kadhafi et sa clique? Ce sont les mêmes, la clique Cnt recycle en grande partie la clique Kadhafi. Jouer ce qu'il reste de la clique Kadhafi contre le Cnt, sous prétexte que celui-ci est défendu par l'impérialisme? Mais Kadhafi le fut aussi, défendu par l'impérialisme, et armé par celui-ci même.
Avec le Cnt, c'est le régime Kadhafi sans Kadhafi, assorti des courants religieux, qui sortent renforcés. Avec ce qu'il reste de la clique Kadhafi, c'est le régime Kadhafi ayant perdu la plupart de ses appuis dans le pays comme à l'extérieur.
C'est là que les politiques préconisées par Doctor No d'une part, par Granit de l'autre se rejoignent : l'un comme l'autre préconisent de mettre les classes populaires (et ses partis si elles en avaient) à la remorque de la bourgeoisie libyenne. La question pour les classes populaires de Libye n'est pas d'avoir à choisir entre l'ancien bourreau et les nouveaux (qui ont grandi dans l'ombre du premier), elle est défendre ses intérêts de classe sur son propre terrain. Pour cela, il faudra qu'un parti ouvrier révolutionnaire surgisse en Libye. Mais ce n'est ni à la remorque de Kadhafi, ni à la remorque de son ancien encadrement recyclé sous l'étiquette Cnt qu'un tel parti pourra surgir. Ces deux voitures là, ce sont l'une comme l'autre celle de la bourgeoisie.
Vania
 
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